C’est déjà hier
Déficits publics, 2020, l’année de tous les records
Le déficit de l’État est passé de 2019 à 2020 de 92,7 milliards d’euros à 178,2 milliards d’euros. Il avait été prévu à 93,1 milliards d’euros en loi de finance initiale. L’épidémie déclenchée en mars 2020, a complètement modifié l’équation budgétaire, imposant aux pouvoirs publics de présenter pas moins de quatre projets de loi de finances rectificative. Le deuxième confinement ayant eu des conséquences moins importantes que le premier, le déficit final a été légèrement inférieur à celui qui avait été retenu par la quatrième loi de finances rectificative (120 milliards d’euros).
La situation sanitaire a entraîné environ 44 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, tandis que les recettes se sont contractées de 37 milliards d’euros.
Sur le plan fiscal, la collecte de TVA a été en baisse de 10 %, soit un manque à gagner de 12,2 milliards d’euros. Les recettes de l’impôt sur les sociétés sont en baisse de 20 %, soit -11,9 milliards d’euros. L’impôt sur le revenu n’a, en revanche, diminué que de 2 % par rapport aux anticipations, preuve que les revenus des ménages ont été sauvegardés depuis le mois de mars.
Sur le plan des dépenses, en 2020, les crédits consommés du fonds de solidarité se sont élevés à 11,8 milliards d’euros, soit moins que prévu et permettant ainsi un report de 7,9 milliards sur l’exercice budgétaire de 2021. Cette sous-consommation s’explique par des retards de traitement des dossiers et par des demandes plus faibles lors du deuxième confinement. Compte tenu des nouvelles règles retenues, le fonds de soutien a les capacités de distribuer 4 milliards d’euros d’aides par mois. En novembre dernier, il a été ainsi appelé à hauteur de 3,8 milliards d’euros qui ont été versés à 820 000 entreprises. En décembre, 130 000 demandes ont été enregistrées.
Augmentation des dépenses d’assurance-maladie
En 2020, les dépenses d’assurance-maladie auraient progressé de 10 %, soit une hausse de 20 milliards d’euros. Le coût global des tests pris en charge intégralement par la Sécurité sociale est de plus de 2,7 milliards d’euros (36 millions de tests de dépistage ont été réalisés en 2020). En 2021, en plus des tests, la Sécurité sociale financera à 100 % les vaccins. La provision prévue à 1,5 milliard d’euros devrait être dépassée en cours d’exercice.
Relative stabilité financière pour les collectivités locales
La situation financière des collectivités locales apparaît moins complexe que celle de l’État ou des régimes sociaux. Leurs dépenses de fonctionnement ont progressé de 0,4 %, quand leurs recettes ont augmenté de 1,3 %. En raison du confinement et du cycle électoral, les dépenses électorales sont en net recul. Les départements ont néanmoins dû faire face à une hausse importante de leurs dépenses sociales, les dépenses au titre du RSA étant en augmentation de 7 %.
Le déficit public qui prend en compte les régimes sociaux et les collectivités locales devrait atteindre 11,3 % du produit intérieur brut, constituant un record absolu depuis 1945.
La démographie face à la covid-19 et au vieillissement
Le 19 janvier dernier, l’INSEE a publié les premiers résultats 2020 de la démographique française. Au 1er janvier 2021, le pays comptait 67 422 000 habitants (65 250 000 résident en métropole et 2 172 000 dans les cinq départements d’outre-mer). Comme en 2019, la population a augmenté de 0,3 % en 2020, malgré l’épidémie. Cette progression est inférieure à la moyenne de 0,4 % par an des années 2014 à 2018.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
En 2020, le solde naturel, la différence entre les naissances et les décès, a été de 82 000, ce qui constitue un nouveau point bas sur la période 1945/2020. Il est ne baisse constante depuis 2016. Du fait de la progression du nombre de décès, le solde naturel est pour la première fois inférieur au solde migratoire qui a atteint 87 000 en 2020.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Une nouvelle petite baisse des naissances en 2020
Pour la sixième année consécutive, le nombre de naissances a baissé l’année dernière. Il s’est établi à 740 000 bébés, soit 13 000 naissances de moins qu’en 2019 (– 1,8 %). Par rapport à 2014, le recul atteint 79 000 naissances.
Entre 1990 et 2016, la réduction du nombre de femmes de 20 à 40 ans expliquait, en grande partie, la diminution du nombre de naissances. Depuis, le facteur numéro un est la baisse du taux de fécondité. En 2020, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’élevait à 1,84 enfant par femme, contre 1,86 en 2019. Cet indicateur est en baisse depuis 2014. Il était proche de 2 entre 2006 et 2014. En étant inférieur à 2,1, cet indicateur souligne que le remplacement des générations n’est plus assuré en France sans l’apport des migrations.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
La mortalité infantile reste stable en France à 3,5 pour mille. Depuis 2009, elle ne diminue et oscille entre 3,5 et 3,9.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
L’âge moyen à la maternité a atteint 30,8 ans en 2020, contre 29,3 ans vingt ans plus tôt. Le taux de fécondité des femmes de moins de 30 ans baisse depuis les années 2000 et cette diminution s’accentue depuis 2015. En 2020, 100 femmes âgées de 25 à 29 ans donnent naissance à 10,6 enfants, contre 12,9 en 2010 et 13,4 en 2000. La baisse du taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans est plus récente : 12,5 enfants pour 100 femmes en 2020 contre 13,3 en 2010.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
La France demeure le pays de l’Union européenne ayant le plus fort taux de fécondité. Avec un taux de 1,87 en 2018, elle devance la Suède (1,76), la Roumanie (1,76) et l’Irlande (1,75). Trois pays ont des taux de fécondité inférieurs à 1,3, principalement des pays méditerranéens (Malte, l’Espagne et l’Italie). L’Allemagne, qui appartenait aux pays ayant les plus faibles taux de fécondité dans les années 2000, figure désormais dans la moyenne (ICF de 1,57, contre 1,56 pour l’ensemble de l’UE).
Une progression sans précédent de la mortalité
En 2020, 658 000 personnes sont décédées en France (selon les estimations arrêtées fin novembre 2020), soit 45 000 de plus qu’en 2019. La progression est de 7,3 %. Ce sont les plus de 65 ans qui connaissent un nombre de décès en forte augmentation, +43 000 par rapport à 2019, soit une hausse de 8,3 %.
Avec l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès a tendance à augmenter depuis 2014. Ainsi, la hausse annuelle moyenne est de 1,9 % entre 2014 et 2020, contre +0,7 % entre 2004 et 2014.
L’augmentation en 2020 est atypique en raison de la survenue de l’épidémie. Le nombre de décès supplémentaires est supérieur à 40 000 (ce nombre est inférieur aux victimes de la covid-19 car un certaines eussent été amenées à décéder dans l’année d’une autre cause). A titre de comparaison, la canicule de 2003 a provoqué 19 000 décès, la grippe de 2018/2019 10 000 et celle de 2019/2020 4000.
L’espérance de vie en France en baisse
En 2020, la pandémie a entraîné une diminution de 0,4 an d’espérance de vie aux femmes et 0,5 an aux hommes. Ainsi, l’espérance des femmes s’élève à 85,2 ans et celle des hommes à 79,2 ans. Cette baisse est deux fois plus marquée qu’en 2015 (respectivement – 0,3 an et – 0,2 an), année qui avait été marquée par une grippe hivernale très meurtrière. Ces dernières années, les gains d’espérance de vie s’étaient ralentis pour les hommes comme pour les femmes : entre 2010 et 2019, soit avant 2020, les femmes avaient gagné 1,0 an contre 1,7 an entre 2001 et 2010 ; pour les hommes, les gains étaient de 1,7 an après 2,6 ans.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
En 2020, les espérances de vie à 60 ans baissent également par rapport à 2019 de la même durée que les espérances de vie à la naissance : – 0,4 an pour les femmes, passant de 27,8 ans à 27,4 ans ; – 0,5 an pour les hommes, passant de 23,4 ans à 22,9 ans.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
L’espérance de vie à 80 ans diminue mais dans une moindre proportion : -0,3 an pour les femmes comme pour les hommes. En 2015, la baisse était un peu moins forte et plus marquée pour les femmes (– 0,3 an à 60 comme à 80 ans pour les femmes, – 0,2 an pour les hommes).
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
Grâce à un taux de fécondité plus élevé que ses partenaires, la France se classe en deuxième position au sein de l’Union européenne, juste après l’Irlande pour le poids des jeunes de moins de 15 ans au sein de la population (respectivement 18,0 % et 20,5 %). Cette part est inférieure à 14 % dans quatre pays (Allemagne, Italie, Malte, Portugal) et elle est de 15,5 % pour l’ensemble de l’Union.
Au 1ᵉʳ janvier 2021, plus d’une personne sur cinq (20,7 %) en France a 65 ans ou plus. Cette part augmente depuis plus de 30 ans et le vieillissement de la population s’accélère depuis le milieu des années 2010, avec l’arrivée à ces âges des premières générations nombreuses nées après-guerre. La France se situe dans la moyenne européenne (20,0 %). Ce ratio varie de 14,1 % en Irlande à 22,8 % en Italie.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
L’épidémie a eu raison des mariages
En 2020, de nombreux Français ont renoncé à se marier en raison de l’épidémie. Les restrictions sanitaires pesant sur les cérémonies ont conduit un nombre important de ménages à annuler ou à reporter leur mariage.
148 000 mariages ont été ainsi célébrés, dont 144 000 entre personnes de sexe différent et 4 000 entre personnes de même sexe. La baisse par rapport à 2019 est de 34,1 %, ce qui constitue un record. Entre mars et avril, presque aucun mariage n’a été célébré. Après le premier confinement, la reprise des célébrations n’a pas permis de compenser la chute ; le nombre de mariages restant inférieur, à la même époque à celui des années précédentes.
En 2020, les femmes se marient en moyenne à 36,4 ans et les hommes à 38,9 ans. Pour les couples de même sexe, l’âge au mariage est de 38,3 ans pour les femmes et de 44,3 ans pour les hommes. Pour la première fois depuis la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, le nombre de mariages de femmes est supérieur au nombre de mariages d’hommes.
En 2019, 196 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus, soit 13 000 de moins qu’en 2018. Le nombre de Pacs a augmenté chaque année de 2002 à 2018 à l’exception de 2011, année depuis laquelle les couples ne peuvent plus signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union. À partir de novembre 2017, la possibilité de contractualiser un Pacs en mairie plutôt qu’au tribunal a pu entraîner un report calendaire de 2017 à 2018 expliquant la forte progression du nombre de Pacs en 2018, tant pour les couples de sexe différent que pour les couples de même sexe.
Cercle de l’Epargne – données INSEE – (p : provisoire)
Une démographie de crise qui obéit également à des tendances lourdes
L’épidémie accentue les tendances de ces dernières années avec une réduction du solde naturel et un recul de l’espérance de vie. Depuis une dizaine d’années, en occident, les gains d’espérance de vie sont de plus en plus faibles, voire reculent. L’écart avec les pays émergents tend à se réduire. La Chine, en 2020, a enregistré une espérance de vie à la naissance supérieure à celle des Etats-Unis. Outre-Atlantique, l’espérance de la vie à la naissance est en baisse depuis plusieurs années. Celle-ci était de 78,8 ans en moyenne (hommes et femmes) en 2019 et risque ainsi de revenir à 76 ans en 2020 selon les estimations de l’agence fédérale de santé. L’espérance de vie à la naissance des Chinois dépassait 77 ans en 2019.
Le vieillissement de la population, la généralisation de comportements à risques et la désorganisation des systèmes de santé expliquent la dégradation de l’espérance de vie dans certains pays occidentaux.
La voiture n’est pas encore « has been »
La voiture, symbole des Trente Glorieuses, de la société de la consommation, serait-elle passée de mode ? Symbole de l’individualisme triomphant de l’après-guerre, elle est accusée de polluer et de contribuer au réchauffement climatique. En France comme à l’étranger, les gouvernements et les responsables locaux prennent des mesures pour en limiter l’usage ou pour inciter à l’abandon des moteurs thermiques. L’instauration de malus dépassant plusieurs milliers d’euros, la diminution du nombre de places de parking, la création de zones piétonnes ou réservées au vélo, pénalisent les automobilistes. Pour autant, une étude de l’INSEE souligne que pour les trajets domicile – travail, la voiture reste incontournable. Par nécessité ou par goût, une très large majorité de Français ont recourt à ce moyen de transports pour se déplacer même sur de petites distances. Cette étude réalisée avant la crise sanitaire ne tient pas compte de l’effet de cette dernière. Selon une enquête réalisée par deux sociétés de conseils, Chronos et L’Obsoco, les Français ont depuis le mois de mars réduit l’utilisation des transports collectifs par crainte de l’épidémie et en raison du développement du télétravail.
Selon l’INSEE, 93 % des Français actifs se déplacent pour aller travailler. Seuls 7 % travaillent à la même adresse que leur domicile. Un tiers des Français qui se déplacent pour aller travailler parcourt des « petites distances » d’au plus 5 kilomètres ; la moitié réside à plus de 9 kilomètres du lieu de travail. 74 % des actifs en emploi utilisent la voiture pour aller à leur travail, soit 18,1 millions de personnes. 16 % utilisent les transports en commun (soit 3,9 millions d’actifs) et 8 %, soit 2,1 millions d’actifs, recourent aux modes de transport doux que sont la marche (6 %) et le vélo (2 %). Seuls 2 % des actifs vont au travail en deux-roues motorisés.
La part de la voiture dans les déplacements domicile-travail dépend en partie de la distance à parcourir et de l’offre de transports en commun. En 2017, pour des trajets d’au plus 5 kilomètres, 60 % des actifs se déplacent en voiture. Ils sont 77 % à l’utiliser pour des distances comprises entre 5 et 15 kilomètres et 85 % entre 25 et 30 kilomètres. Les actifs résidant dans le cœur des grandes agglomérations utilisent moins souvent à la voiture (58 %) que ceux habitant en périphérie ou en dehors des pôles urbains. Néanmoins, la moitié des actifs résidant à moins d’un kilomètre de leur lieu de travail partent travailler en voiture.
Le recours important aux transports en commun est spécifique à l’aire d’attraction de Paris puisque 44 % des actifs en emploi y résidant utilisent métro, bus, tramway, RER ou train pour aller travailler. Dans la ville de Paris, sept actifs sur dix ont recours aux transports en commun. L’usage de la voiture est en forte baisse en lien avec la politique mise en œuvre par les autorités municipales. La diminution du nombre de places de parking et le renchérissement de leur prix ainsi que la difficulté croissante des automobilistes pour se déplacer au cœur de l’agglomération ont conduit à un rapide changement de comportement. En dehors de Paris, au sein des pôles urbains, le recours aux transports en commun ne concerne que 8 % des actifs. Il atteint néanmoins 14 % parmi les plus grands pôles urbains. Dans les aires d’attraction des villes de plus de 700 000 habitants (hors aire de Paris), 15 % des actifs en emploi utilisent les transports en commun contre moins de 3 % dans celles de moins de 50 000 habitants. Cet écart s’explique en grande partie par les différences de densité des transports en commun.
Pour parcourir des distances inférieures à deux kilomètres, 10 % des actifs utilisent le bus, le tramway ou le métro. En revanche, quand le lieu de travail est distant de 2 à 5 kilomètres du domicile, 19 % utilisent les transports en commun. Pour parcourir des distances supérieures à 5 kilomètres, le recours aux transports en commun diminue au profit de la voiture, à l’exception toutefois des distances supérieures à 50 kilomètres. Le train est en effet un mode de transport utilisé pour les longues distances.
Marcher pour se rendre à son travail est cependant quatre fois plus fréquent pour parcourir des distances inférieures à 2 kilomètres que des distances comprises entre 2 et 5 kilomètres. Quand la distance est supérieure à 2 kilomètres, la marche est remplacée en partie par la voiture et en partie par les transports en commun. 31 % des actifs ayant au plus 2 kilomètres pour se rendre à leur travail y vont à pied, 53 % utilisent leur voiture et 10 % prennent les transports en commun, contre respectivement 7 %, 67 % et 19 % pour des distances comprises entre 2 et 5 kilomètres. La part des actifs allant travailler à vélo est de 5 %, que ce soit pour parcourir une distance inférieure à 2 kilomètres ou une distance comprise entre 2 et 5 kilomètres. Elle n’est plus que de 1 % au-delà de 5 kilomètres.
Les deux tiers des agriculteurs et la moitié des artisans et commerçants qui se déplacent pour aller travailler se rendent à moins de 5 kilomètres de leur lieu de résidence, contre un tiers pour l’ensemble des actifs. Parmi les salariés, les employés parcourent de plus courtes distances (38 % des déplacements pour des distances d’au plus 5 kilomètres). Seulement 30 % des cadres, professions intermédiaires et des ouvriers parcourent moins de 5 kilomètres pour se rendre à leur travail. Sur les distances domicile-travail d’au plus 5 kilomètres, les agriculteurs et les employés se déplacent plus souvent à pied que les autres catégories socio-professionnelles. Les agriculteurs, artisans et commerçants sont nombreux (75 %) à utiliser leur voiture, l’exercice de leur activité pouvant les amener à se déplacer sur de plus longues distances dans la journée, au-delà de leur seul lieu de travail. Les agriculteurs vivent très souvent en zone rurale où les transports en commun sont peu nombreux. Parmi l’ensemble des actifs résidant à moins de 5 kilomètres de leur lieu de travail, les cadres ont le moins recours à leur voiture (49 % contre 60 % en moyenne) et ils se déplacent plus souvent en transports en commun (22 %) ou à vélo (8 %). Le recours plus élevé des cadres au vélo s’observe quel que soit leur type d’espace de résidence. Les ouvriers, au contraire, utilisent plus fréquemment que l’ensemble des catégories socioprofessionnelles la voiture et les deux-roues motorisés (69 % contre 62 %) pour parcourir des distances d’au plus 5 kilomètres. Ils résident aussi plus souvent dans les couronnes des aires d’attraction des villes au sein desquelles les réseaux de transports en commun sont moins développés.
Les femmes parcourent un peu plus fréquemment que les hommes des distances domicile-travail inférieures à 5 kilomètres (36 % contre 31 %), notamment celles à la tête d’une famille monoparentale. Pour parcourir ces petites distances domicile-travail, les femmes se déplacent plus souvent à pied ou en transports en commun que les hommes. Ces derniers, à l’inverse, utilisent plus souvent le vélo, la voiture ou les deux-roues motorisés.
L’étude des deux sociétés de conseils Chronos et L’Obsoco, réalisée dans la dernière semaine d’octobre 2020, souligne qu’après les confinements seulement un quart des personnes interrogées indiquent avoir repris le cours normal de leurs déplacements. Parmi les télétravailleurs qui représentent 42 % de la population active, seul un tiers a repris le présentiel en permanence. Pour se déplacer, les Français privilégient les transports individuels. La marche, le vélo et la voiture l’emportent sur les transports ferroviaires et aériens. Plus de 25 % des sondés affirment ainsi qu’ils se déplacent davantage à pied depuis le début de l’épidémie, tandis que 15 % utilisent plus qu’avant leur voiture et 11 % leur vélo. Les transports collectifs ont perdu en attractivité, plus de 10 points en un an selon l’enquête précitée. La « mobilité partagée », usage successif du même véhicule (voiture, vélo, trottinette) par plusieurs personnes, est récusée. Les sondés plébiscitent la mise en place des pistes cyclables (78 %), la piétonnisation (75 %) ou la limitation de la vitesse à 30 km/h en ville (58 %).