C’est déjà hier autoconsommation – tourisme – inflation – création d’entreprise
Un cinquième des ménages auto-consomment
L’époque est au circuit court, aux produits bios, à la production locale et aux maisons avec jardin. En 2017, selon l’INSEE, 20 % des ménages ont consommé au moins un aliment issu de leur propre production ou de celle d’un autre ménage. Parmi les ménages concernés, 75 % ont consommé des légumes, 38 % des fruits, 25 % des œufs, du lait ou des produits laitiers, 18 % d’autres produits tels que du miel ou de la confiture et 13 % de la viande issus de leur production ou de celle d’un autre ménage.
Avec la métropolisation de la population et l’éloignement des liens avec le monde rural, la part de ménages qui autoconsomment est en baisse depuis 30 ans (34 % en 1985 à 20 % en 2017). Ce taux était de 23 % en 2006.
En estimant la valeur des produits autoconsommés à partir de leur prix de vente en magasin, ces derniers représentent 5 % du budget d’alimentation à domicile de l’ensemble des ménages. Pour deux tiers des ménages qui autoconsomment des légumes, la valeur de l’autoconsommation est supérieure aux dépenses en légumes en magasin sur la même semaine. Sur une année, l’autoconsommation représente en moyenne 110 euros par mois sur un budget total d’alimentation à domicile de 570 euros en moyenne mensuelle pour les ménages concernés (y compris boissons alcoolisées et autoconsommation), soit 20 %. Pour la moitié des ménages concernés, l’autoconsommation représente moins de 50 euros par mois. À titre de comparaison, la moitié des ménages (autoconsommant ou non) dépensent moins de 340 euros par mois pour leur alimentation à domicile (achats et autoconsommation).
L’autoconsommation est pratiquée fort logiquement par les ménages vivant au sein des petites communes en milieu rural qui peuvent disposer d’un jardin. 42 % des ménages en milieu rural ont un jardin avec un potager ou un verger. 40 % de la population de ces villes pratiquent l’autoconsommation. Plus l’unité urbaine où résident les ménages est grande, moins ils disposent d’un jardin et moins ils autoconsomment.
En France, en 2017, 34 % des ménages ont un jardin d’agrément et 19 % des ménages ont un jardin avec un potager ou un verger.
Au niveau régional, en fonction de l’urbanisation et des traditions, le niveau d’autoconsommation varie fortement. En France métropolitaine, l’autoconsommation est plus répandue dans les régions de l’Ouest où 30 % des ménages ont autoconsommé durant la semaine d’enquête, que dans la région parisienne (6 % de ménages auto-consommateurs), le Nord (13 %) et sur les pourtours de la Méditerranée (12 %), régions où les ménages disposent moins souvent d’un jardin avec potager ou verger.
Dans les DOM, l’autoconsommation est particulièrement fréquente à Mayotte (30 % des ménages) et en Martinique (26 %), alors que les ménages disposent beaucoup plus rarement d’un jardin potager ou d’un verger (respectivement 2 % et 10 % des ménages). L’autoconsommation de fruits est particulièrement fréquente, ces derniers étant cueillis dans la nature. Pour l’ensemble des ménages de Martinique et de Mayotte, elle représente la moitié du budget en fruits consommés à domicile (achats et autoconsommation). À Mayotte, les ménages concernés autoconsomment presque exclusivement des fruits (81 %) ou des légumes (61 %).
L’autoconsommation est une pratique qui bénéficie d’un regain d’intérêt en lien avec les concepts de production locale en vue de réduire l’empreinte carbone de nos activités. L’urbanisation croissante de la population et la perte de certaines pratiques au sein des jeunes générations (confection de confitures, de conserves, etc.) expliquent le déclin de l’autoconsommation ces dernières décennies. Si la pratique du jardin-maraicher reste une activité qui demeure en milieu rural, elle tend également à se restreindre, exigeant du temps et de l’énergie. Les retraités qui dans le passé entretenaient ces jardins ont de plus en plus d’activités en extérieur, ce qui limite leur temps disponible pour les fruits et les légumes.
La création d’entreprise, une valeur en pointe
Au mois d’avril, plus de 86 000 entreprises ont été créées en France, ce qui constitue un nouveau record. Depuis le mois de juillet, le nombre de créations est supérieur à 80 000. Les créations tendent à se multiplier en période de crise. Face à une perte d’emploi ou à une perte de revenus, de nombreux Français tentent leur chance en montant leur affaire. La crise sanitaire inédite semble accentuer ce phénomène.
Pour le seul mois d’avril, le nombre total de créations d’entreprises tous types d’entreprises confondus a, selon l’INSEE, augmenté de +1,8 % (en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables). Les immatriculations de micro-entrepreneurs sont en hausse de 0,8 % ainsi que celles d’entreprises classiques,+3,8 %.
En avril 2021, les créations d’entreprises sont en hausse notamment dans les activités d’information et de communication (+10,6 %), dans l’industrie manufacturière (+9,8 %), dans le soutien aux entreprises (+9,2 %) et les activités financières et d’assurance (+9,0 %). En avril 2021, en données brutes, la part des micro-entrepreneurs dans le total des entreprises créées au cours des douze derniers mois est quasiment stable et s’établit à 65,6 %. Sur les trois derniers mois (février à avril), elle est en très nette hausse par rapport aux mêmes mois un an auparavant (+71,2 %). Cette hausse particulièrement forte s’explique par le niveau élevé du nombre de créations sur cette période en 2021, mais aussi par le niveau anormalement bas du nombre de créations sur la même période en 2020 en raison du premier confinement. Les créations d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur augmentent fortement (+82,7 %), de même que les créations de sociétés (+59,8 %) et les créations d’entreprises individuelles classiques (+36,0 %). Sur un an, la hausse de la création d’entreprise est de près de 25 %. Les créations d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur augmentent plus fortement (+31,8 %) que les créations de sociétés (+18,8 %), tandis que les créations d’entreprises individuelles classiques sont en léger recul (-0,2 %). Le secteur le plus dynamique pour la création d’entreprise est celui des « transports et entreposage ». Cet essor reflète notamment le développement des services de livraison à domicile.
Retour sur la saison touristique 2020
En 2020, les nuitées hôtelières ont baissé de moitié par rapport à 2019
En 2020, les nuitées ont diminué de moitié dans les hôtels de France métropolitaine par rapport à l’année précédente. La baisse des nuitées hôtelières est particulièrement forte en Île-de-France (-65 %) qui accueille habituellement un tiers des nuitées passées en France métropolitaine. Cette région représente surtout la moitié des nuitées de touristes provenant de l’étranger et le tiers des nuitées du tourisme d’affaires, deux segments de ce secteur particulièrement affectés par la crise sanitaire. Le Grand Est est la deuxième région la plus touchée avec une baisse de plus de moitié des nuitées. Dans les autres régions, la fréquentation hôtelière diminue de 39 % à 46 % par rapport à 2019.
A partir du mois de mars 2020, du fait des confinements, les Français sont moins partis en France que les années précédentes. Les taux de départs des résidents en juillet, août et septembre 2020 ont été inférieurs de 1 à 4 points par rapport aux deux années précédentes, ce qui équivaut également à 2 % de nuitées marchandes de moins sur les mêmes mois d’été. Les touristes résidant en France ont privilégié l’hébergement non marchand, passant leurs vacances dans leurs résidences secondaires, dans leur famille ou chez des amis. Les nuitées ne diminuent que de 12 % entre 2020 et 2019 dans ces hébergements, alors qu’elles baissent de 26 % dans l’ensemble des hébergements marchands (hôtels, campings, hébergements individuels loués par des particuliers, y compris via les plateformes de réservation internet, etc.). Pendant la période estivale, les nuitées passées dans les hébergements non marchands ont progressé. Le tourisme intrarégional s’est développé en 2020, les résidents voyageant beaucoup plus souvent à l’intérieur de leur région. Le tourisme lors des fêtes de fin d’année s’est également beaucoup reporté sur ces hébergements non marchands. Les nuitées marchandes des résidents ont ainsi diminué de moitié en décembre 2020, tandis que le nombre de nuitées non marchandes est resté stable. Ces modes d’hébergement ont été privilégiés car ils permettent de réduire l’exposition au virus et favorisent des réunions de familles ou d’amis.
L’offre hôtelière s’est adaptée tout au long de l’année à la demande, mais les deux confinements ne se sont pas traduits de la même façon en matière d’ouverture et de fermeture des établissements hôteliers. Lors du premier confinement, 77 % des hôtels ont fermé. Au deuxième confinement, fin octobre, les restrictions et les fermetures ont été moins importantes, 60 % des hôtels sont restés ouverts. Le taux d’occupation des hôtels a été divisé par deux au mois de mars 2020 par rapport au même mois de 2019 passant de 58 à 27 %. La baisse des taux d’occupation a été maximale en avril et mai (plus de 40 points d’écart avec les taux d’occupation des mêmes mois en 2019). En Île-de-France, à partir du mois de mars 2020 et jusqu’à la fin de l’année, les taux d’occupation mensuels sont restés inférieurs à 40 % quand logiquement, en moyenne depuis 2011, ils se situent entre 70 et 80 %.
Au cours de l’été 2020, la fréquentation hôtelière a chuté dans tous les territoires, s’établissant à 45 millions de nuitées, contre 69 millions en 2019. Les campagnes et les littoraux ont été moins touchés que les grandes villes. L’absence de tourisme d’affaires et de touristes internationaux a pénalisé avant tout les grandes métropoles et Paris, en premier lieu. La fréquentation a été correcte à la montagne l’été mais a chuté en hiver, en raison de la fermeture de la plupart des stations de ski.
La région Île-de-France, la région la plus touchée
La baisse de la fréquentation hôtelière en Île-de-France est à l’origine de plus de la moitié de celle du pays (57 % de la baisse nationale). Les hôtels des Hautes-Pyrénées, notamment du site de Lourdes, et des départements alsaciens ont également subi des chutes de fréquentation importantes avec l’annulation des pèlerinages. À l’opposé, la baisse de la fréquentation hôtelière est inférieure à 30 % dans plusieurs départements à dominante rurale ou montagneux, éloignés des grandes zones urbaines. Parmi eux, la Corrèze, le Cantal, la Creuse, l’Ardèche ou la Lozère. Si la fréquentation hôtelière a baissé dans tous les départements en 2020 et dans presque tous pendant l’été, neuf départements font exception. Dans sept départements situés dans le Massif central (Ardèche, Aveyron, Cantal, Creuse, Haute-Loire, Lot et Lozère), ainsi que dans le Jura et les Hautes-Alpes, la fréquentation hôtelière a augmenté sur les trois mois d’été 2020 par rapport aux trois mois d’été 2019.
Le haut de gamme en souffrance avec l’absence de touristes internationaux et d’affaire
Les hôtels les plus haut de gamme (classés 4 et 5 étoiles) ont enregistré une chute de leurs nuitées de plus de 60 % au second semestre 2020, contre 45 % en moyenne dans les autres catégories d’hôtels.
Les campings ont bien résisté
Les campings ont bénéficié de la préférence de la clientèle pour des hébergements individuels et en plein air. Le nombre de nuitées passées en camping est revenu à 84 % de son niveau de l’été 2019. Ce constat est valable aussi bien pour les campings haut de gamme que pour les campings de confort plus modeste. En revanche, il est plus nuancé selon le lieu d’implantation du camping. Si la baisse de fréquentation est globalement de 16 %, elle est plus limitée dans les campings situés en montagne (-2 %) ou dans la campagne (-13 %). Les touristes non-résidents venus en France pendant l’été 2020 ont davantage choisi de séjourner en camping. Près des deux tiers des nuitées effectuées par ces touristes non-résidents ont eu lieu dans les campings pendant l’été 2020 (46 % en 2019).
Parmi les pays européens qui attirent de nombreux touristes, l’Espagne a été la plus affectée par la crise sanitaire, ne bénéficiant pas du même rebond estival que la France, l’Allemagne ou l’Italie. L’Espagne dépend des non-résidents qui réalisent 60 % des nuitées en temps normal contre 33 % en France. Dès le mois de novembre, l’Italie a enregistré une chute des fréquentations avec les mesures de confinement. L’année 2021 devrait se traduire également par un niveau faible de nuitées en raison d’un premier semestre marqué par des mesures de confinement en France et dans les autres pays européens. La saison estivale devrait se caractériser par une présence réduite des étrangers. La reprise des salons est attendue pour le second semestre.
Inflation : la zone euro suit les Etats-Unis à distance
En hausse à 2,0 % dans l’Union européenne, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 1,6 % en avril 2021, contre 1,3 % en mars. Un an auparavant, il était de 0,3 %. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Grèce (-1,1 %), au Portugal (-0,1 %) et à Malte (0,1 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (5,2 %), en Pologne (5,1 %) et au Luxembourg (3,3 %). Par rapport à mars, l’inflation annuelle a baissé dans trois États membres, est restée stable dans un et a augmenté dans vingt-trois autres. En avril les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent de l’énergie (+0,96 points de pourcentage, pp), suivis des services (+0,37 pp), de l’alimentation, alcool & tabac (+0,16 pp) et des biens industriels hors énergie (+0,12 pp).