C’est déjà hier – salaires – pollution – industrie – emploi – cumul emploi retraite
Légère perte de pouvoir d’achat en 2019 pour les employés de l’État
Fin 2019, en France, la fonction publique de l’État (FPE) employait 2,2 millions d’agents civils. Un peu plus des trois quarts des postes de ces agents sont situés dans les ministères, les autres dans des établissements publics administratifs (EPA). Près des trois quarts des agents sont fonctionnaires. Les agents non-fonctionnaires ont divers statuts : contractuels, enseignants des établissements privés sous contrat, ouvriers d’État ou encore bénéficiaires de contrats aidés.
Tous statuts confondus, le salaire net moyen s’élevait à 2 599 euros par mois. En 2019, il a augmenté de 1,0 % en euros courants, après une augmentation plus faible en 2018 (+0,6 %). Toutefois, hors bénéficiaires de contrats aidés, la hausse en 2019 est moindre, +0,6 %.
Corrigé de la hausse des prix (+1,1 %, après +1,8 % en 2018), le salaire net moyen est quasi stable en euros constants en 2019 (-0,1 % après -1,2 % en 2018) et inférieur de 1,4 % à son niveau de 2011.
Pour les fonctionnaires d’État, le salaire net moyen des fonctionnaires s’établissait à 2 776 euros par mois, en hausse de 0,1 % en euros constants, par rapport à l’année précédente. Les primes représentaient en moyenne 23 % de la rémunération des fonctionnaires. Les primes et rémunérations annexes incluent les indemnités (y compris celle de résidence), le supplément familial, les rémunérations des heures supplémentaires, les rachats de jours de congés dans le cadre du compte épargne temps (CET). Deux tiers des fonctionnaires de la fonction publique d’État appartiennent à la catégorie hiérarchique A. Leur salaire net moyen de 3 005 euros par mois a baissé de 0,5 % en euros constants en 2019, par rapport à 2018. Les enseignants de catégorie A, qui représentent la moitié des effectifs des fonctionnaires de la FPE, ont perçu, en moyenne, 2 766 euros nets par mois, soit 0,1 % de moins sur un an. Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie B était de 2 517 euros par mois. Les fonctionnaires de la police et de l’administration pénitentiaire, qui représentent 38 % des fonctionnaires de la FPE de catégorie B, ont reçu un salaire net de 2 628 euros en moyenne par mois, en hausse de 3,4 % en euros constants.
Pas tous égaux face aux microparticules en Europe
La concentration annuelle moyenne de particules fines (PM2,5) dans les zones urbaines de l’UE a progressivement diminué pour atteindre 12,6 g/m3 en 2019.
Les polluants tels que les particules fines en suspension dans l’air réduisent l’espérance de vie et la perception du bien-être des personnes. Ils peuvent également entraîner ou aggraver de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires chroniques et aiguës. Les autorités européennes ont fixé un calendrier de diminution des émissions de particules fines émises pour les États membres. Des particules fines d’un diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) peuvent être transportées profondément dans les poumons où elles peuvent provoquer une inflammation et aggraver l’état des personnes souffrant de maladies cardiaques et pulmonaires. Des particules fines encore plus petites, avec un diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5), peuvent avoir un impact encore plus grave sur la santé car elles peuvent être aspirées plus loin dans les poumons.
Si ce type de pollution de l’air est depuis plusieurs années en deçà de la limite fixée par la Commission européenne (25 mg/m3 en moyenne annuelle), d’importantes différences subsistent entre les pays. Par ailleurs, malgré la baisse enregistrée ces dernières années, les niveaux de pollution de l’air en 2019 restent toujours supérieurs au niveau recommandé par l’OMS (10 g/m3 en moyenne annuelle).
Parmi les États membres de l’Union, la concentration annuelle moyenne de particules fines (PM2,5) est la plus élevée dans les zones urbaines de Bulgarie (19,6 g/m3) et de Pologne (19,3 g/m3), suivies de la Roumanie (16,4 g/m3) et Croatie (16,0 g/m3). En revanche, la concentration est la plus faible dans les zones urbaines d’Estonie (4,8 g/m3), de Finlande (5,1 g/m3) et de Suède (5,8 g/m3). La France se situe au niveau du seuil de l’OMS à 10g/m3
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L’état de santé mentale des salariés après un an de covid-19
Avec la normalisation progressive de la situation sanitaire et la fin du télétravail systématique, la France compte clore une période de quinze mois atypiques en ce qui concerne l’organisation de la vie professionnelle. Les règles de distanciation et le télétravail ont imposé des changements importants dans la vie des actifs. Selon une étude du service des études du ministère de l’Emploi (DARES) publiée au mois de mai 2021, pour la moitié des personnes en emploi, les conditions de travail ont peu changé par rapport à l’avant-crise sanitaire. Pour une minorité, elles se sont même légèrement améliorées. Pour un actif sur trois, le travail s’est accru. Un actif sur dix déclare avoir connu une forte dégradation des conditions de travail, du fait d’une intensification de l’activité combinée à un manque de moyens pour remplir les missions demandées. Les femmes, les travailleurs des secteurs de la santé, de l’action sociale et de l’enseignement, une partie des cadres et professions intermédiaires en télétravail, ont été plus nombreux à souligner la dégradation de leurs conditions de travail.
Selon la DARES, 18 % des actifs ont signalé avoir contracté le Covid 19 depuis le début de l’épidémie, dont 5 % attribuent leur contamination à leur travail. Un nombre important de salariés estiment avoir attrapé le covid dans les transports ou par contacts professionnels du fait de l’impossibilité du respect des gestes barrière. Les salariés ne pouvant pas télétravailler considèrent qu’ils ont été soumis à des risques élevés du fait de leur travail.
De nombreux salariés soulignent avoir travaillé plus longtemps qu’avant, plus souvent en horaires décalés (le soir, la nuit, très tôt le matin) et de façon plus intense depuis le début de la crise sanitaire. La fragilité psychologique tend à augmenter. Un travailleur sur quatre déclare être plus souvent « bouleversé, secoué, ému dans son travail » qu’auparavant. L’épidémie a renforcé le sentiment de précarité. Un travailleur sur quatre déclare craindre davantage pour son emploi qu’avant.
L’isolement et le télétravail n’ont pas abouti à remettre en cause la valeur « travail ». Si pour 10 % des salariés, l’utilité du travail a été fragilisée par la crise, elle s’est renforcée pour près d’un travailleur sur cinq.
Moins de 4 % de cumulants emploi/retraite en France
En 2019, en France, selon l’INSEE, 3,7 % des retraités de 55 ans ou plus étaient en situation de cumul emploi-retraite, soit 535 000 personnes, contre 464 000 personnes en 2014. 26,2 % des retraités entre 55 ans et 59 ans étaient en situation de cumul emploi/retraite, soit 8,5 points de plus qu’en 2014. Cette proportion se réduit à 7,7 % chez les 60-64 ans, à 4,9 % chez les 65-69 ans, et à 1,6 % chez les 70 ans ou plus. Parmi les cumulants, on compte 42 % de femmes.
Entre 2014 et 2019, la part des 60-64 ans parmi les retraités en situation de cumul emploi/retraite a diminué de 42,6 % à 31,2 %. Ce recul est imputable au report de l’âge d’ouverture des droits à la retraite intervenu avec la réforme de 2010. Cette diminution pourrait tenir aussi aux nouvelles règles du cumul emploi/retraite définies par la réforme de 2014 en vertu desquelles les retraités en situation de cumul ne peuvent plus se constituer de nouveaux droits à pension.
En 2019, 19,3 % des retraités en situation de cumul emploi/retraite exerçaient une activité en tant qu’artisan, commerçant, chef d’entreprise ou exploitant agricole, contre 9,3 % de l’ensemble des personnes de 55 ans ou plus en emploi et non retraitées. Ils étaient également 24,3 % à occuper un emploi de salarié cadre, soit 3,2 points de plus que l’ensemble des seniors en emploi et non retraitées. La catégorie d’emploi occupé lors du cumul emploi/retraite diffère fortement en fonction du sexe. Près d’un tiers (30,2 %) des hommes retraités qui ont un emploi sont cadres ou assimilés, contre 16,2 % des femmes. Plus d’une retraitée sur deux en situation de cumul emploi-retraite (51,0 %) était employée ou ouvrière, contre 28,4 % des hommes. Plus de deux tiers des emplois exercés dans le cadre d’un cumul avec la retraite l’étaient à temps partiel. Ce type d’emploi est exercé par plus des trois quarts des femmes et près des deux tiers des hommes. Plus des trois quarts des cumulants salariés de 55 ans ou plus ont un contrat de travail à durée indéterminée (81 % des femmes et 72 % des hommes) et six sur dix travaillent dans une entreprise privée ou au sein d’associations (63 % des hommes et 56 % des femmes). L’emploi auprès des particuliers est nettement plus fréquent parmi les femmes cumulants emploi/retraite que parmi les hommes (25 % contre 5 %).
En 2019, 5,4 % des pensionnés de la Sécurité sociale des indépendants (SSI), commerçants et artisans confondus, cumulent une retraite et un emploi. Parmi les retraités des régimes de professions libérales, cette proportion s’élève à 10 %. Depuis la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009, qui a libéralisé les conditions d’accès du cumul emploi-retraite, le nombre de retraités en situation de cumul ne cesse d’augmenter. À la SSI, il a quasiment doublé entre 2011 et 2019. Le cumul emploi/retraite concerne davantage les hommes que les femmes, quel que soit le régime considéré. En effet, à la CNAV, 52 % des cumulants sont des hommes, cette part s’élevant à 75 % à la SSI.
L’emploi, mieux que prévu en France
Entre fin décembre 2020 et fin mars 2021, dans un contexte sanitaire compliqué, l’emploi salarié a progressé de 0,3 % (+86 100 emplois) après -0,1 % (-22 800) au trimestre précédent. Cette hausse provient de l’emploi salarié privé, en hausse de +0,5 % (+88 800) après -0,2 % (-31 100 emplois). De son côté, l’emploi public se stabilise quasiment (-2 700 emplois après +8 300). Néanmoins, l’emploi salarié privé demeure inférieur de 1,2 % (-243 400 emplois) à son niveau d’avant-crise (fin 2019) et à l’inverse l’emploi public dépasse son niveau d’avant-crise de 0,6 % (+33 600). Au total, l’emploi salarié se situe, début 2021, à un niveau comparable à celui de début 2019.
La crise sanitaire qui a débuté au premier trimestre 2020 s’est avant tout traduite sur le plan de l’emploi par un recul important de l’intérim. L’emploi dans ce secteur a chuté de 40 % soit 316 700 emplois sur les trois premiers mois de l’année 2020. Avec la normalisation progressive de la situation, l’intérim a rebondi, +22,9 %, +22,7 % et +5,0 % aux deuxième, troisième et quatrième trimestres 2020 (soit un total de +274 800 emplois). Au premier trimestre 2021, sur le front de l’intérim, une stabilisation est constatée (+0,3 % soit +2 400). De ce fait, ce secteur n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise, -5,0 % soit -39 600 emplois par rapport à fin 2019.
Au premier trimestre 2021, l’emploi industriel (hors intérim) est quasiment stable, +0,1 % (soit +1 900 emplois) après -0,4 % au trimestre précédent (soit -13 300 emplois). Dans ce secteur, l’emploi est inférieur de 1,8 % à son niveau d’avant crise (soit -55 600 par rapport à fin 2019).
Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié rebondit modérément (+0,4 % soit +47 900) après s’être nettement replié au trimestre précédent (-0,8 % soit -92 500). Il a progressé dans les services aux entreprises, l’information-communication et le commerce alors qu’il continue de baisser dans l’hébergement-restauration en raison des fermetures administratives. Au total, l’emploi dans le tertiaire marchand hors intérim demeure nettement inférieur à son niveau de fin 2019 (-2,0 % soit -239 600).
Dans la construction, l’emploi salarié hors intérim augmente de nouveau, +1,4 % après +0,7 % au trimestre précédent (soit +19 800 après +10 400). Il dépasse ainsi amplement son niveau d’avant crise : +3,5 % par rapport à fin 2019 (+50 800).
L’emploi salarié dans le tertiaire principalement non marchand augmente de 0,2 % (+17 700) après deux trimestres de hausses consécutives. L’emploi y dépasse son niveau d’avant crise (+1,0 % par rapport à fin 2019, soit +76 500), principalement dans le secteur de la santé (+3,5 % soit +55 900 emplois).
Les prévisions catastrophiques ne se réalisent donc pas pour le moment. La sortie du troisième confinement, intervenue à compter du mois de mai, s’accompagne d’une forte reprise de créations d’emplois. Le nombre de postes vacants augmente assez rapidement que ce soit dans les secteurs de la restauration, de la construction ou de l’informatique.
L’industrie française plafonne
Au mois d’avril, la production a légèrement baissé dans l’industrie manufacturière (-0,3 % après +0,6 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (-0,1 % après +1,0 %). Par rapport à février 2020 (dernier mois avant le début du premier confinement), la production reste en net retrait dans l’industrie manufacturière (-6,6 %), et dans l’ensemble de l’industrie (-5,5 %). Sur les trois derniers mois, dans l’industrie manufacturière, la production est supérieure à celle des mêmes mois de 2020 (+15,3 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (+13,9 %). A la même époque, l’année dernière, la France vivait un premier confinement strict ayant provoqué l’arrêt de nombreuses usines.