C’est déjà hier – climat des affaires – emploi – création d’entreprises
Le moral des chefs d’entreprise en recul
Au mois d’août, le climat des affaires continue de se dégrader en France, en lien avec la détérioration de la situation sanitaire qui est constatée depuis juillet. Calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, l’indicateur de l’INSEE qui le synthétise a perdu trois points de juillet à août. À 110, il demeure cependant à un haut niveau, au-dessus de celui d’avant la crise sanitaire (106) et, à plus forte raison, de sa moyenne de longue période (100).
Dans l’industrie, le climat des affaires a néanmoins gagné un point, les soldes d’opinion sur la production passée et sur les perspectives personnelles de production tirent le climat à la hausse, alors que celui sur les carnets de commande globaux limite sa progression. En revanche, dans le secteur des services, plus sensible aux aléas sanitaires, le climat des affaires recule de trois points tout en restant, malgré tout, à un haut niveau. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation automobiles), le climat des affaires perd cinq points. Dans le bâtiment, les entrepreneurs restent plutôt positifs sur leur activité, tant passée que prévue, en lien avec la forte demande dont bénéficie ce secteur depuis plusieurs mois. Le climat de l’emploi est quasi stable. À 108, il se situe bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100).
Emploi, l’amélioration continue
Les prévisionnistes s’attendaient à une forte dégradation du marché de l’emploi en 2021. Le taux de chômage en France était censé s’élever à plus de 9,5 %. Or, trois mois après le dernier confinement, il est de 8 % et le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A inscrits à Pôle emploi en France (hors Mayotte) poursuit son recul. En juillet, la baisse a été de 1,6 % par rapport au mois précédent, selon les chiffres communiqués mercredi 25 août par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail. Le nombre de demandeurs d’emploi a ainsi diminué de 60 100. Sur un an, le nombre de ces demandeurs d’emploi de catégorie A se contracte de 11,1 %. Pour l’ensemble de la France, 3,6 millions de personnes étaient inscrites en catégorie A au mois de juillet quand, au cœur de la crise sanitaire, ce nombre avait dépassé 4,4 millions.
En additionnant les personnes inscrites toutes catégories confondues (A, B et C), le nombre de demandeurs d’emploi a connu une baisse de 0,7 % en juillet, soit 39 500 inscrits en moins, par rapport au mois de juin. Le nombre total de personnes en recherche d’emploi s’établit à 5,927 millions de personnes, précise la Dares.
Avec la réouverture des restaurants, des bars ainsi que de nombreux hôtels, les créations d’emploi sont importantes au point que de nombreux goulets d’étranglement apparaissent. Le nombre d’annonces d’emploi dans l’hôtellerie et la restauration ont doublé depuis le début de l’année.
Maintien à un haut niveau de la création d’entreprises en France
En juillet, selon l’INSEE, le nombre total de créations d’entreprises a diminué de -1,0 % après +0,7 % en juin, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables. Les immatriculations de micro-entrepreneurs ont baissé de -0,9 % après -0,2 %. Les créations d’entreprises classiques sont également en baisse de -1,1 % après +2,2 %).
En juillet 2021, en données brutes, la part des micro-entrepreneurs dans le total des entreprises créées au cours des douze derniers mois diminue légèrement et s’établit à 64,9 %.
En données brutes, le nombre total d’entreprises créées sur les douze derniers mois augmente de +27,7 %, notamment en raison du niveau particulièrement bas des créations pendant le premier confinement en 2020. Les créations d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur augmentent fortement (+30,5 %) ainsi que les créations de sociétés (+29,9 %) et, dans une moindre mesure, les créations d’entreprises individuelles classiques (+5,5 %). En un an, 1,001 million d’entreprises ont été créés, soit près de deux fois plus qu’il y a dix ans. Les résidents français continuent à se mettre à leur compte tant pour générer une activité complémentaire, palier à la disparition d’un emploi salarié ou pour changer de vie.
En données brutes, le nombre cumulé d’entreprises créées au cours des trois derniers mois (mai à juillet) est en nette hausse par rapport aux mêmes mois un an auparavant (+16,9 %). Les créations d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur augmentent (+11,1 %), de même que les créations de sociétés (+36,2 %) et les créations d’entreprises individuelles classiques (+5,4 %).
Le secteur « soutien aux entreprises » est celui qui contribue le plus à la hausse globale (+9 000 créations). Au sein de ce secteur, c’est dans les activités de conseil en relations publiques et communication que la hausse est la plus importante (+1 300 créations sur les trois derniers mois par rapport aux mêmes mois un an auparavant).