L’Allemagne affaiblie sur tous ses fronts
L’Allemagne n’est pas une île. Très dépendante de ses exportations, de l’état de ses clients et voisins, elle est confrontée, au cours de ce deuxième semestre, à un environnement très défavorable. Comme preuve des difficultés allemandes, au mois d’août, la production industrielle a diminué de 4 %, le recul a été encore plus marqué pour l’industrie manufacturière (-4,8 %).
La crise ukrainienne, en fragilisant les Etats d’Europe orientale et centrale impacte plus fortement que prévue l’économie allemande. Même si le poids de la Russie est faible dans le commerce allemand, les sanctions croisées ont contribué à peser sur l’industrie d’Outre-Rhin. La Russie ne représente, en effet, que 3 % des exportations
et 4,5 % des importations allemandes. Sur le premier semestre, la chute des exportations allemandes vers la Russie a été de 15 %. Elle a été de 30 % pour les produits agricoles, de 24 % pour l’industrie automobile, de 19 % pour les machines.
Par ailleurs, la crise avec la Russie freine le développement de 6 000 entreprises allemandes installées en Russie.
L’Allemagne souffre également du ralentissement de la Chine qui achète moins de machines-outils. La Chine modifie son modèle économique en développant son secteur tertiaire. Par ailleurs, elle commence également à fabriquer des biens
d’équipement industriel ce qui réduit d’autant les importations en provenance de l’Allemagne.
L’Allemagne doit, en outre, faire face à la stagnation de la France, de l’Italie mais aussi des Pays-Bas qui comptent parmi ses plus gros clients. Ces trois pays représentent 225 milliards d’euros d’exportations pour l’Allemagne, en moyenne
annuelle, la France restant le premier client.
Dans ces conditions, l’objectif de croissance a été revu à la baisse. En 2014, la croissance ne devrait pas dépasser 1,3 % contre 1,9 % initialement espérée. Pour 2015, le taux prévu de 2 % apparaît de plus en plus inatteignable. Selon certaines sources, il pourrait descendre à 1,2 %. Par voie de conséquence, le budget fédéral pourrait être non pas excédentaire comme annoncé mais déficitaire de 0,5 % du PIB ce qui sera toujours mieux que le résultat français.