C’est déjà hier – Chine – climat des affaires
La Chine sauve sa croissance au premier trimestre 2022
Malgré la résurgence de l’épidémie en Chine et les confinements décidés par les autorités, la croissance dans ce pays a atteint 4,8 % au premier trimestre 2022. Ce taux est supérieur à celui prévu par les économistes qui, selon le panel de Bloomberg, pariaient sur une croissance de 4,3 %. Au dernier trimestre 2021, la croissance n’avait été que de 4 %.
Selon le Bureau national de la statistique, la croissance a été portée en mars par l’activité industrielle (+5 % sur un an), les investissements en capital fixe (+9,3 %) alors que les ventes au détail ont baissé (-3,5 %). Le chômage urbain a progressé pour atteindre 5,8 %, mais celui des 16-24 ans est beaucoup plus élevé et atteint 16 %.
L’économie chinoise rebondit au premier trimestre de l’année, mais les incertitudes sont nombreuses, notamment à cause des confinements à répétition qui bloquent les chaînes d’approvisionnement et font chuter la consommation et la production industrielle. L’activité du secteur de l’immobilier et celui de la construction tournent aussi au ralenti, alors qu’ils représentent, ensemble, un quart du PIB du pays. Enfin, la guerre en Ukraine pourrait rabattre les cartes du commerce mondial, ce qui nuirait à la croissance chinoise. Les analystes jugent peu probable une croissance annuelle de 5,5 % comme espéré par Pékin. Cet objectif serait déjà le taux le plus faible constaté depuis le début des années 1990, hormis l’année 2020 marquée par la première vague du Covid.
Les confinements locaux nuisent aux transports et aux chaînes d’approvisionnement, en raison des mises à l’arrêt de très nombreuses entreprises qu’ils ont induit. Ces difficultés s’ajoutent à celles rencontrées depuis plusieurs mois. La consommation reste atone ; le durcissement réglementaire dans plusieurs secteurs comme l’immobilier et la technologie pèse sur l’activité. Les incertitudes liées à l’Ukraine commencent à se faire ressentir. En mars, les ventes au détail, principal indicateur des dépenses des ménages, ont reculé de 3,5 % sur un an, soit leur plus forte baisse depuis avril 2020. Les conséquences du confinement à Shanghai en avril seront « importantes » sur la consommation, les habitants de cette métropole ayant le revenu disponible le plus élevé de Chine. En mars, la production industrielle n’a, de son côté, augmenté que de 5 % sur un an le mois dernier, contre 7,5 % sur les deux premiers mois de l’année.
Les chefs d’entreprise français résilients malgré la crise ukrainienne
En avril, le climat des affaires, en France, mesuré par l’INSEE, est en baisse. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, a perdu un point. À 106, il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation du climat des affaires résulte notamment de la détérioration de la situation conjoncturelle, pour le deuxième mois consécutif, dans le commerce de détail en lien avec la hausse des prix. Les anticipations des chefs d’entreprise du secteur concernant leurs perspectives d’activité sont de nouveau orientées à la baisse. Le climat des affaires est stable dans les services. Il est en revache, en légère hausse dans l’industrie, soutenu par les soldes d’opinion sur les carnets de commandes, globaux comme étrangers. Dans le bâtiment, l’indicateur synthétique de climat des affaires s’améliore, mais en partie du fait de la hausse du solde d’opinion sur les prix prévus, tandis que les perspectives d’activité sont jugées moins favorables qu’en mars et que les entreprises sont plus nombreuses à déclarer des difficultés d’approvisionnement.
Compte tenu du contexte, les chefs d’entreprise restent relativement optimistes ce qui témoigne d’une réelle résilience. La hausse des cours des matières premières, de l’énergie et de certains biens intermédiaires n’affecte que marginalement leur appréciation sur le climat des affaires.
Le climat de l’emploi se dégrade légèrement en avril. L’indicateur perd un point et se situe à 112, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services hors agences d’intérim.