4 juin 2022

Le Coin des Graphiques comptes publics, endettement des ménages – immobilier

Le prix de la pierre toujours en hausse

La légère hausse des taux d’intérêt et l’inflation n’ont pas dissuadé les Français d’acquérir des biens immobiliers. À l’exception de Paris qui enregistre une légère baisse, les prix des logements et des maisons continuent d’être orientés à la hausse.

Au premier trimestre 2022, la hausse des prix des logements anciens en France (hors Mayotte) a été de +1,5 % par rapport au quatrième trimestre 2021 (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après +1,6 % et +2,1 % aux trimestres précédents.

Sur un an, la hausse des prix reste importante, +7,3 %, après +7,1 % et +7,5 %. Depuis le quatrième trimestre 2020, la hausse est plus marquée pour les maisons (+9,2 % en un an au premier trimestre 2022) que pour les appartements (+4,7 %).

Au premier trimestre 2022, les prix des logements anciens en Île-de-France augmentent de +0,7 % par rapport au quatrième trimestre 2021, après -0,1 % et +1,4 % aux trimestres précédents. Sur un an, les prix augmentent, dans cette région, de +2,5 % entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022, après +2,3 % au quatrième trimestre 2021 et +4,0 % au troisième trimestre. À Paris, les prix des appartements enregistrent une légère baisse de -0,6 % entre le quatrième trimestre 2021 et le premier trimestre 2022, après -0,9 % au quatrième trimestre 2021 et +0,7 % au troisième trimestre. Sur un an, les prix des appartements parisiens se contractent de 1,2 %.

Au premier trimestre 2022, les prix des logements anciens en province augmentent de +1,8 %, après +2,3 % au quatrième trimestre 2021 et +2,4 % au troisième trimestre. Sur un an, les prix augmentent de +9,3 % entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022, après +9,0 % et +8,9 %. Depuis le début de l’année 2021, la hausse des prix des maisons en province (+10,0 % sur un an au premier trimestre 2022) est plus forte que celle des appartements (+7,8 %), ce qui ne s’était pas produit en 2019 et 2020.

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Un nombre élevé de transactions

Au premier trimestre 2022, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois est estimé à 1 175 000, après 1 177 000 fin décembre 2021.

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Prix immobiliers les dernières tendances

Si les prix restent orientés à la hausse, certaines villes ont amorcé, ces derniers mois, un processus de baisse. En plus de Paris figurent notamment Toulouse et Lille. Selon l’indice des prix immobiliers de « Meilleurs Agents-Les Echos », les prix reculent de respectivement 0,3 et 0,4 % sur le mois écoulé. À Lille, la baisse serait de 1,6 % depuis le début de l’année. À Paris, sur cinq mois, la baisse est de 0,4 % avec un petit rebond de 0,2 % en mai. À Lyon, les prix des logements restent stables depuis deux mois avec une augmentation de 0,3 % depuis le début du mois de janvier. Les grandes métropoles n’exercent plus la même attraction que dans le passé. L’augmentation des prix y est désormais inférieure à la moyenne nationale (+0,3 % en mai et +1,3 % sur les cinq premiers mois de l’année).

Pour le moment, l’augmentation des taux d’intérêt n’a pas beaucoup de conséquences sur le marché immobilier. Selon l’Observatoire Crédit Logement-CSA, le taux d’emprunt moyen, toutes durées confondues, est passé de 1,07 % en janvier à 1,27 % en avril. Ce taux reste bas sur longue période et au vu de la remontée de l’inflation. L’augmentation des taux constatée réduit pour le moment faiblement les capacités d’emprunt des ménages (moins de 10 000 euros pour un emprunt de 300 000 euros).

Forte hausse des autorisations de construction

De février à avril 2022, les logements autorisés ont connu, selon le Ministère de la transition énergétique, une forte hausse (+20,7 %) par rapport aux trois mois précédents, où ils avaient augmenté de 1,5 %, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO).

143 400 logements ont été autorisés en trois mois, soit le nombre le plus élevé depuis près de 15 ans (de juin à août 2007). Cette forte hausse des autorisations provient du nombre exceptionnel de demandes de permis déposées en décembre 2021, probablement en lien avec l’entrée en vigueur de la réglementation environnementale 2020 au 1ᵉʳ janvier 2022. Un phénomène similaire s’était produit en 2013 au moment de l’application de la réglementation thermique 2012. Le nombre de logements autorisés au cours des trois derniers mois est nettement supérieur (+24,4 %) à la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020).

Sur un an, de mai 2021 à avril 2022, 500 400 logements ont été autorisés à la construction, soit 85 900 de plus qu’au cours des 12 mois précédents (+20,7 %). Dans le même temps, on estime que 392 600 logements ont été mis en chantier, soit 15 600 de plus (+4,1 %) que lors des 12 mois précédents (mai 2020 à avril 2021).

De mai 2021 à avril 2022, les autorisations de logements individuels ont progressé de 44 100 logements par rapport aux 12 mois précédents (+24,0 %) pour atteindre 227 500 unités. Les logements individuels groupés ont augmenté plus fortement que les logements individuels purs (respectivement +32,7 % et +21,1 %). Pendant cette période, les ouvertures de chantier de logements individuels auraient crû de  +9,1 % et atteint 167 900 logements commencés. Les logements individuels groupés auraient légèrement diminué (-0,8 %) tandis que les logements individuels purs auraient nettement progressé (+12,3 %).

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Comptes publics : 2021, encore une année atypique

En 2021, le déficit public s’est élevé en France à 160,7 milliards d’euros, après 205,5 milliards d’euros en 2020, soit 6,4 % du produit intérieur brut après 8,9 %. Ce déficit élevé s’explique par l’importance des dépenses de soutien mises en œuvre dans le cadre de la crise sanitaire. Les dépenses publiques ont représenté l’année dernière plus de 59 % du PIB. Grâce à la croissance et au financement d’une partie du plan de relance par l’Union européenne, les recettes publiques ont fortement augmenté.

La dette publique a atteint, fin 2021, 112,5 % du PIB, après 114,6 % fin 2020. Le taux de prélèvements obligatoires est resté quasi stable à 44,3 % du PIB en 2021, après 44,4 % en 2020.

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Les ménages s’endettent toujours pour l’immobilier

L’endettement des ménages s’élevait à 1458 milliards d’euros fin avril, dont 1233 milliards d’euros au titre des crédits à l’habitat et 195 milliards d’euros au titre des crédits à la consommation.

Le taux de croissance annuel de l’encours des crédits aux particuliers se maintient, selon la Banque de France, à un niveau élevé à +6,3 % en avril, toujours soutenu par la composante « habitat » (+6,8 %). Le taux de croissance des crédits à la consommation s’inscrit à +3,6 %, après +3,4 % en mars.

La production des crédits à l’habitat s’est encore accrue, à 25,9 milliards (20,7 milliards hors renégociations), et se situe au voisinage de ses plus hauts niveaux sur les cinq dernières années (20,3 milliards en moyenne – 15,8 milliards hors renégociations -).

La remontée des taux des nouveaux crédits n’a pas d’effet sur la distribution des crédits. En avril, ils ont atteint 1,19 %, contre 1,14 % en mars. Cette hausse de 5 points de base apparait sensiblement en retrait par rapport aux évolutions observées sur les marchés (à titre d’exemple, la hausse de l’OAT 10 ans dépasse les 120 points de base depuis décembre). Pour le mois de mai, les taux pourraient se situer entre 1,25 et 1,30 %.

BdF