L’Allemagne à la croisée des chemins
Le recul du PIB au deuxième trimestre n’est pas un accident de parcours. Les indicateurs et les résultats économiques tournent tous au gris. Le meilleur symbole de cette évolution provient des exportations qui ont chuté de 5,8 % au mois d’août.
Le Gouvernement allemand a été contraint de revoir à la baisse ses prévisions de croissance. Pour 2014, le taux de croissance a été abaissé de 1,8 à 1,2 % et pour 2015 de 1,8 à 1,3 %. Cette correction est intervenue au moment où Wolfgang Schaüble, le Ministre des Finances, présentait le premier budget en équilibre depuis 1969. Face à cette situation, les représentants du FMI et de plusieurs pays demandent à l’Allemagne de soutenir plus fortement l’activité de la zone euro en recourant à l’endettement d’autant plus que les taux d’intérêt allemands sont au plus bas. Mais, Angela Merkel avance prudemment sachant qu’une partie de la population souhaiterait une augmentation des taux. En effet, les Allemands sont des épargnants qui comptent bénéficier de revenus financiers plus élevés pour améliorer notamment leurs futures pensions.
Angela Merkel doit gérer, en outre, sa grande coalition au sein de laquelle des tensions apparaissent. Les membres du SPD réclament l’augmentation de certaines prestations sociales et en premier lieu des pensions de retraite afin de relancer l’économie quand, au sein de son parti, la CDU, certains critiquent l’abandon du nucléaire et la lenteur des réformes économiques. Il n’est pas certains que les uns et les autres soient entendus et cela d’autant plus que la popularité d’Angela Merkel est toujours au zénith. 79 % des Allemands considèrent, en effet, que la Chancelière fait du bon travail. La prudence et l’attentisme risquent de rester les maîtres mots de la politique allemande dans les prochains mois.