5 novembre 2022

D’Hier à Aujourd’hui – emploi – inflation – croissance


Inflation, la barre des 10 % est franchi pour la zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été, selon Eurostat, estimé à 10,7 % en octobre, contre 9,9 % en septembre. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en octobre (41,9 %, comparé à 40,7 % en septembre), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (13,1 %, comparé à 11,8 % en septembre), des biens industriels hors énergie (6,0 %, comparé à 5,5 % en septembre) et des services (4,4 %, comparé à 4,3 % en septembre).

Même si l’inflation progresse en France (7,1 %), elle demeure la plus basse au sein de la zone euro. Les écarts d’inflation au sein de l’Union européenne sont importants. En Lituanie et en Estonie, l’inflation atteint respectivement 22,4 et 22 %. Six pays de la zone euro ont une inflation inférieure à 10 % : la Finlande, Malte, le Luxembourg, Chypre, la France, l’Espagne, la Grèce et l’Irlande. Le taux d’inflation de l’Allemagne est de 11,6 %.

La croissance n’a pas totalement disparu au 3e trimestre

Selon Eurostat, le PIB de la zone euro et de l’Union européenne a été, au troisième trimestre, en hausse de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Au cours du deuxième trimestre 2022, le PIB avait augmenté de 0,8 % dans la zone euro et 0,7 % dans l’Union. Le ralentissement est net mais la récession ne devrait pas intervenir d’ici la fin de l’année.

Parmi les États membres pour lesquels les données pour le troisième trimestre 2022 sont disponibles, la Suède (+0,7 %) a enregistré la hausse la plus importante par rapport au trimestre précédent, suivie de l’Italie (+0,5 %), du Portugal et de la Lituanie (+0,4 % chacun). Des baisses ont été enregistrées en Lettonie (-1,7 %) ainsi qu’en Autriche et en Belgique (-0,1 % chacune). Les taux de croissance par rapport à l’année précédente ont été positifs pour tous les pays sauf pour la Lettonie (-0,4 %). Les pays d’Europe de l’Est, confrontés aux problèmes d’approvisionnement d’énergie et à l’inflation sont durement touchés. La France, de son côté, enregistre une croissance égale à la moyenne européenne pour le troisième trimestre.

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Eurostat

Légère baisse du taux de chômage en zone euro

En septembre, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était, selon Eurostat, de 6,6 %, en baisse par rapport au taux de 6,7 % enregistré en août et en baisse par rapport au taux de 7,3 % enregistré en septembre 2021. Le taux de chômage de l’Union européenne s’élevait à 6,0 % en septembre, stable par rapport au taux enregistré en août et en baisse par rapport au taux de 6,7 % enregistré en septembre 2021.

Au mois de septembre dernier, 12,960 millions de personnes étaient au chômage dans l’Union, dont 10,988 millions dans la zone euro. Les taux de chômage les plus faibles sont constatés en Tchéquie, en Pologne et en Allemagne quand les plus élevés sont enregistrés en Espagne, Grèce et Chypre. La France se rapproche doucement de la moyenne européenne.

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Eurostat

Près de la moitié des salariés travaillent en horaire atypique

Depuis la fin des confinements, un nombre croissant d’actifs refusent les emplois à horaire décalés. Ces emplois se caractérisent, selon la DARES, par le fait de travailler, pour partie ou en totalité, le soir (entre 20h00 et minuit), la nuit (entre minuit et 05h00), le samedi ou le dimanche. En moyenne en 2021, sur une période de quatre semaines, 45 % des salariés (soit 10,4 millions de personnes) sont soumis à au moins un horaire atypique.

Le travail le samedi est la forme d’emploi à horaires décalés la plus répandue. Elle concerne 36 % des salariés. Le travail le soir concerne 25 % des salariés, le dimanche, 20 %. En France, 10 % des salariés travaillent la nuit. Les non-salariés travaillent encore plus souvent en horaire atypique. 78 % d’entre eux sont concernés (2,7 millions de personnes) ; 45 % travaillent le soir, 71 % au moins un samedi, et 41 % au moins un dimanche. Figurent dans cette catégorie les commerçants et les artisans.

Les salariés à temps complet exerçant au moins un des quatre horaires atypiques ont des durées du travail plus longues que ceux ayant uniquement des horaires standards. La durée annuelle effective est de 1 774 heures pour les salariés en horaire décalé contre 1 537 heures pour les autres. Le nombre de jours travaillés par an est également plus élevé, 222 jours contre 199 jours. Ils ont également une durée effective de travail journalière légèrement plus élevée (8,0 heures contre 7,7 heures).

Les horaires décalés selon les catégories socio-professionnels

Les cadres, qui ont des journées de travail plus longues travaillent davantage le soir (37 %). Les employés travaillent plus souvent le samedi (45 %) et le dimanche (27 %). Les employés peu qualifiés sont 49 % à travailler le samedi et 32 % le dimanche contre respectivement 42 % et 23 % pour les employés qualifiés. Les ouvriers sont plus souvent amenés à travailler de nuit (15 % contre 10 % en moyenne), ainsi qu’en horaires habituels alternés. Les femmes salariées travaillent légèrement moins en horaires atypiques que les hommes (44 % contre 46 %). Elles sont moins concernées par le travail le soir (23 % contre 28 %) et la nuit (6 % contre 14 %), mais davantage par celui du week-end (37 % le samedi et 21 % le dimanche contre 34 % et 19 %).

Le temps partiel moins soumis aux horaires atypiques

Les salariés à temps partiel pratiquent moins fréquemment les horaires atypiques (40 %) que ceux à temps complet (46 %). Ils travaillent moins le soir (17 % contre 27 %) et la nuit (5 % contre 11 %). Ils sont cependant autant mobilisés que les autres le samedi et le dimanche, notamment parce qu’ils sont plus présents parmi les employés. Les étudiants recourent souvent au travail à temps partiel et occupent leur emploi essentiellement le soir ou en fin de semaine afin de suivre leurs études durant la semaine.

Tourisme et logistique en pointe pour les horaires atypiques

Trois secteurs d’activité disposent d’un nombre importants d’emplois à horaire atypiques : l’hébergement-restauration (65 % des salariés concernés), le commerce (59 %) et le transport-entreposage (56 %). Les salariés de l’hébergement et de la restauration travaillent fréquemment le soir (44 %) et le week-end (57 % le samedi, 44 % le dimanche). Le travail le samedi est fréquent dans le commerce (53 % des salariés), tandis que le transport-entreposage est le secteur le plus concerné par le travail de nuit (22 %).

La pratique des horaires atypiques est plus fréquente pour les salariés de la fonction publique que parmi ceux du privé, quelle que soit la modalité. Ils assurent notamment la protection et la sécurité des personnes et des biens, ainsi que la permanence des services de soin.

Les horaires décalés, une contrainte pour de nombreux salariés

Seuls 29 % des salariés ayant des horaires atypiques considèrent que leurs horaires de travail s’accordent « très bien » avec leurs engagements sociaux et familiaux, contre 49 % de ceux ayant des horaires standards. Ces contraintes sont inégales selon les horaires atypiques effectués.

Depuis plusieurs années, le nombre d’emplois à horaires atypiques tend à diminuer. De plus en plus de salariés refusent ce type d’emplois. Les problèmes de recrutement se multiplient pour les secteurs de l’hébergement, de la restauration, des transports ou de la logistique.

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DARES