27 mai 2023

Hier A Demain – croissance allemande – fonction publique – économie France

Les ménages français toujours pessimistes

En mai, selon l’INSEE, la confiance des ménages dans la situation économique est, stable. À 83, l’indicateur qui la synthétise est inchangé et reste au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2022). Depuis le milieu de l’année dernière, la confiance des ménages est faible mais relativement stable (autour de 80). Ce niveau de confiance est inférieur à celui constaté durant les confinements de 2020. L’amélioration sensible de la situation de l’emploi n’a pas eu d’effets notables sur le moral des ménages.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Les ménages sont un peu plus confiants en mai qu’en avril sur leur situation financière à venir. Ils espèrent peut être un affaiblissement de l’inflation. En mai, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future augmente, en effet, de deux points après une hausse de trois points le mois précédent. À l’inverse, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée baisse d’un point. Ces deux soldes restent au-dessous de leur moyenne de longue période. Le solde relatif à l’opportunité de faire des achats importants perd quant à lui un point et reste nettement au-dessous de sa moyenne.

Les ménages estiment que leurs capacités d’épargne diminuent. En mai, le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne actuelle diminue de deux points, comme le mois précédent. Il se situe légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période. Le solde relatif à la capacité d’épargne future des ménages se replie. Il perd deux points mais reste quant à lui nettement au-dessus de sa moyenne de longue période. En dépit d’une moindre capacité d’épargne, les ménages sont un peu plus nombreux à estimer qu’il est opportun d’épargner : le solde associé rebondit de deux points en mai. Il reste ainsi nettement supérieur à sa moyenne. En revanche, les ménages considèrent que le  niveau de vie en France s’améliore au cours des douze prochains mois. Le solde correspondant gagne trois points, comme le mois précédent, mais reste cependant bien inférieur à sa moyenne de longue période.

L’opinion des ménages sur l’évolution passée du niveau de vie en France se détériore quant à elle. Le solde associé perd deux points et atteint son plus faible niveau jamais enregistré depuis le début de la série (1970). En mai les ménages sont moins confiants qu’en avril concernant l’évolution de l’emploi.

Économie française, climat en berne en mai

En mai, le climat des affaires en France continue, selon l’INSEE, à se dégrader. À 100, l’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd deux points par rapport à avril et retrouve sa moyenne de longue période. Il s’agit de son niveau le plus bas depuis avril 2021. L’ensemble des secteurs d’activité contribuent à cette détérioration au mois de mai. Après avoir espéré une amélioration de la situation économique assez rapide, les dirigeants d’entreprises semblent désormais estimer qu’elle sera plus lente à se dessiner. La hausse des taux d’intérêt commence à peser sur la demande. Par ailleurs, l’inflation demeure à un niveau élevé et son recul maintes fois annoncé se fait désirer. La crainte d’une stagflation est de plus en plus partagée.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Dans le bâtiment, le climat des affaires est en fort recul en mai. Les perspectives en matière de production, d’effectifs et de carnets de commandes sont mal orientées. Dans l’industrie, le climat des affaires se détériore pour le troisième mois consécutif et passe en-dessous de sa moyenne de longue période, du fait notamment du nouveau recul des soldes d’opinion relatifs à la production passée et aux carnets de commandes. Dans les services, l’indicateur de climat des affaires est également en baisse pour le troisième mois consécutif. Les chefs d’entreprise sont notamment moins optimistes sur leurs perspectives personnelles d’activité et sur celles du secteur dans son ensemble. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires s’érode, en grande partie du fait de la baisse des soldes d’opinion relatifs aux intentions de commandes et aux effectifs passés. Dans le commerce de gros, l’indicateur bimestriel de climat des affaires se détériore fortement par rapport à mars, pénalisé en particulier par le recul des soldes concernant les ventes passées et les livraisons reçues de l’étranger.

En mai, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi est également, en nette baisse, selon l’INSEE. À 106, il perd trois points mais reste au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Il s’agit de son niveau le plus bas depuis septembre 2021. Cette détérioration en mai résulte principalement du recul des soldes d’opinion sur l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services (intérim comme hors intérim).

5,7 millions de salariés dans les fonctions publiques

Au 31 décembre 2021, en France hors Mayotte, la fonction publique employait 5,7 millions de salariés, selon l’INSEE. Par rapport à fin 2020, la fonction publique compte 21 300 salariés de plus, soit +0,4 %, une hausse plus faible qu’en 2020 (+0,6 %). L’emploi augmente dans la fonction publique hospitalière (FPH) et surtout dans la fonction territoriale (FPT) mais reste à un niveau quasi stable dans la fonction publique de l’État (FPE). Par ailleurs, 3,3 millions de personnes dépendent des régimes de retraite de la fonction publique.

Stabilisation des effectifs dans la fonction publique d’État

Quatre agents publics sur dix travaillaient dans la FPE. En 2021, les effectifs ont baissé légèrement dans les ministères de l’Économie (-2,9 %, soit -3 900), de l’Écologie                         (-4,5 %, soit -2 100) et de la Défense (-0,4 %, soit -1 200). À l’opposé, les effectifs augmentent dans les ministères de l’Intérieur (+1,4 %, soit +4 100) et de la Justice (+3,2  %, soit +2 900). Dans les établissements publics, comme les universités, l’emploi a continué à s’accroître (+0,9 %, soit +5 000, après +4,4 %). Dans ces établissements, le nombre de contractuels a fortement progressé (+6 200).

L’emploi à nouveau en hausse dans la fonction publique territoriale

En 2021, l’emploi a progressé dans la FPT de +16 900 postes, soit +0,9 %, après -0,4 % en 2020. Hors contrats aidés, il a augmenté plus modérément (+0,6 %). Le bloccommunal (communes et intercommunalités) est responsable de la plus grande partie de cette hausse (+1,0 %, soit +14 400 postes). Dans ce secteur, la progression des effectifs est portée par les établissements publics de coopération intercommunale  (+3,4 %). L’emploi s’est stabilisé dans les communes, +0,1 % après -0,9 %. L’emploi a augmenté dans les organismes départementaux (+0,6 %) et dans les conseils régionaux (+0,3 %).

Nouvelle hausse de l’emploi dans la fonction publique hospitalière

Dans la fonction publique hospitalière, les effectifs ont progressé de 0,5 % en 2021, soit +6 400 salariés. En 2020, avec la crise sanitaire, la hausse avait été de +1,8 %. L’emploi a, en 2021 augmenté dans les hôpitaux (+0,7 %, après +1,9 % en 2020) et a baissé dans les établissements médico-sociaux (-0,3 % après +1,4 %). La hausse dans les hôpitaux a concerné notamment les contractuels, les internes et les personnels médicaux hospitaliers.

Un volume annuel de travail en hausse dans les fonctions publiques

En 2021, le volume annuel de travail rémunéré a augmenté plus que les effectifs de fin d’année. La fonction publique employait  5,4 millions d’équivalents temps plein (EQTP), soit 61 700 de plus qu’en 2020 (+1,2 % après +0,1 %). Dans les trois versants, ce volume augmente plus rapidement que les effectifs en fin d’année, contrairement à 2020. Pendant la crise sanitaire, une partie des embauches avait été gelée. Sur l’ensemble de la fonction publique, la hausse sur deux ans (entre 2019 et 2021) du volume d’emplois en EQTP (+1,3 %) est ainsi bien plus proche de celle des effectifs en fin d’année (+1,0 %).

Plus de 20 % d’agents contractuels

Les deux tiers des agents publics étaient fonctionnaires en 2021. Les militaires y compris, ils sont 22 100 de moins qu’en 2020, soit -0,5 %. La baisse est marquée dans la FPE (-0,7 % ; -13 200 fonctionnaires) et la FPT (-0,6 % ; -8 800 fonctionnaires), tandis que le nombre de fonctionnaires est stable dans la FPH. Le nombre de contractuels a continué à augmenter dans les trois versants de la fonction publique. Ils sont 33 800 de plus en 2021 qu’en 2020 (soit +2,8 %) et représentaient plus d’un agent public sur cinq (contre un agent sur six en 2011).

Un cinquième des salariés en temps partiel

Le temps de travail non complet dans la fonction publique concernait 21,4 % des salariés en 2021, en léger recul par rapport à 2020 (-0,3 point). Il est particulièrement répandu dans la FPT, avec un quart des agents concernés. Les femmes représentaient 81,3 % des agents à temps partiel. Les bénéficiaires de contrats aidés (71,3 %) et les contractuels (39,9 %) étaient plus souvent à temps partiel que les fonctionnaires (16,2 %).

Les agents de la catégorie C sont les plus nombreux

Les agents de catégorie C étaient les plus représentés dans la fonction publique (42,1 %), en particulier dans la FPT où les trois quarts des agents relevaient  de cette catégorie. Sur l’ensemble de la fonction publique, leur part a baissé de 3,2 points entre 2020 et 2021. Cette baisse vient principalement de la FPH où une partie des aides-soignants a été reclassée en catégorie B en fin d’année. En revanche, plus de la moitié des agents étaient de catégorie A dans la FPE (55,2 %).

Les femmes majoritaires dans les fonctions publiques

En 2021, 63,1 % des agents de la fonction publique étaient des femmes. Cette part atteint 78,1 % dans la FPH où elle est stable par rapport à 2020. Certains emplois sont plus souvent occupés par des femmes. 68,7 % des enseignants dans la FPE sont des femmes, 95,1 % des agents des filières médicales et médico-sociales dans la FPT et 97,1 % des sage-femmes dans la FPH sont occupés également par des femmes. À l’inverse, 82,2 % des militaires dans la FPE, 93,9 % des personnes travaillant dans la filière incendie de la FPT, et 63,9 % des personnels techniques et ouvriers dans la FPH étaient des hommes.

Les salariés de la fonction publique vieillissent

L’âge moyen dans la fonction publique en 2021 était de 43 ans et 8 mois, en augmentation d’un mois par rapport à 2020. Il est très variable selon le statut : les militaires sont les plus jeunes (34 ans en moyenne), suivis des bénéficiaires d’emplois aidés (38 ans) et des contractuels (39 ans), tandis que les fonctionnaires sont les plus âgés (46 ans).

INSEE

L’Allemagne en récession

La première économie de la zone euro est officiellement en récession avec un PIB en baisse pour le deuxième trimestre consécutif. Ce dernier a reculé de 0,5 % d’octobre à décembre, puis de 0,3 % de janvier à mars. Sur un an, le PIB est en recul de 0,5 %.

Cette récession est une première depuis la pandémie de coronavirus qui avait provoqué une chute du PIB aux premier et deuxième trimestres 2020. En avril dernier, l’institut statistique Destatis avait initialement estimé une croissance nulle au premier trimestre avant de la réviser en baisse. La chute de 1,2 % de la consommation des ménages et celle de 4,9 % des dépenses publiques ont conduit l’institut à une révision.

L’inflation demeurant élevée, +7 %, les Allemands sont contraints de puiser de plus en plus dans leur épargne et à réduire leur consommation. Le taux d’épargne a reculé, en effet, de 0,5 point au premier trimestre et s’élève désormais à 13,8 %. La production industrielle est en fort recul : -3,3 % en mars du fait de la baisse de la production  automobile de 8,5 %. Ce secteur est touché par les réductions de primes à l’achat de nouveaux véhicules électrique ou hybrides rechargeables. Les entreprises réduisent, par ailleurs, leurs dépenses d’investissement (commandes industrielles en diminution de 15 % en mars). Le commerce extérieur est également en baisse, -5,2 % en mars. En valeur annuelle, les exportations vers la Chine ont diminué de 9,5 %, contrairement aux espoirs liés à la fin de la politique du zéro covid dans ce pays censée favoriser les échanges. La Chine consomme moins de produits allemands depuis plusieurs mois (automobiles et machines-outils).

Le gouvernement allemand espère toujours une croissance de 0,4 % sur l’année. Le maintien d’un investissement positif dans le secteur de la construction laisse espérer que la récession actuelle s’achèvera rapidement. Les divisions au sein de la majorité au sujet du budget pour 2024 témoignent néanmoins des craintes des responsables publics sur l’évolution de l’économie. L’entrée en récession de la première économie de l’Union européenne devrait entraîner des répercussions sur l’ensemble de ses partenaires et notamment la France.