Hier et demain – chômage – inflation – croissance – consommation
Amélioration du pouvoir d’achat des ménages en France sur fond de croissance au deuxième trimestre
Pour le deuxième trimestre 2023, l’INSEE a confirmé que le PIB de la France s’était, en volume, accru de 0,5 % après avoir stagné au trimestre précédent (0,0 %). La croissance du deuxième trimestre a été obtenue malgré le repli de 0,5 % de la consommation des ménages. Les achats de biens par ces derniers se sont repliés de 0,7 %. La consommation alimentaire a ainsi diminué de 2,8 % confirmant la baisse du premier trimestre de 2,5 %. Les dépenses en énergie n’ont augmenté au deuxième trimestre que de +1,7 %, contre +6,1 % au premier trimestre. La formation brute de capital fixe (FBCF) a légèrement diminué de 0,1 % au deuxième trimestre après -0,3 % au premier. Ce résultat est lié au recul de la FBCF en construction (-1,0 % après -0,4 %). Par secteur institutionnel, la FBCF des ménages se replie de -2,3 % (après -1,5 %) tandis que celle des sociétés non financières est en hausse (+0,5 % après +0,0 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue négativement à l’évolution du PIB ce trimestre (-0,2 point après -0,1 point).
L’INSEE confirme que l’amélioration dur le front des échanges extérieurs. Au deuxième trimestre, les exportations ont progressé de +2,7 %, contre une baisse de 1,7 % au premier trimestre. Les importations sont en hausse mais de manière moins rapide (+1,6 % après -2,5 %) en lien notamment avec l’augmentation des importations de produits énergétiques. La contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB est positive pour le troisième trimestre consécutif (+0,3 point après +0,4 point).
La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est également positive ce trimestre (+0,4 point après -0,3 point au premier trimestre 2023).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Le pouvoir d’achat des ménages sauvegardé
Contrairement au ressenti, le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants augmente de 1,6 % au deuxième trimestre, comme au trimestre précédent. La masse salariale reçue par les ménages a progressé de +1,0 % au deuxième trimestre après +1,3 %. Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,9 % après +1,1 %, tandis que l’emploi salarié progresse de 0,2 %, comme au trimestre précédent. Les prélèvements fiscaux sont en retrait de 1,3 % après une hausse de +2,3 % au premier trimestre. Les prestations sociales en espèces ont légèrement augmenté (+0,3 % après +1,0 %). Au cours du deuxième trimestre, l’inflation supporté par les ménages décélère (+1,4 % après +2,0 %), évoluant à un rythme inférieur à celui des revenus (+1,6 %). Dans ces conditions, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages augmente, au deuxième trimestre, de +0,2 % (après -0,4 % le trimestre précédent). Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il est quasi stable (+0,1 % après -0,6 %). Cette évolution du pouvoir d’achat et le recul de la consommation expliquent la forte augmentation du taux d’épargne qui est passé de 18,2 à 18,8 % du revenu disponible brut du premier au deuxième trimestre 2023.
Légère augmentation du nombre d’heures de travail
Le nombre total d’heures travaillées ralentit légèrement au deuxième trimestre 2023 (+0,4 % après +0,6 %). L’emploi total est en hausse de 0,3 %, comme au trimestre précédent, tandis que le nombre d’heures travaillées par emploi augmente de 0,2 % (après +0,3 % au premier trimestre), sous l’effet du recul du nombre de jours de grève et d’une légère baisse du chômage partiel.
Amélioration du taux de marge des entreprises
Au deuxième trimestre 2023, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) a augmenté de 1,5 point passant de 31,7 à 33,2 % de la valeur ajoutée. Cette hausse du taux de marge provient essentiellement de la nette amélioration des termes de l’échange liée à la baisse du prix des importations énergétiques. Le taux de marge augmente notamment dans les branches énergétiques, la baisse des prix des importations n’étant pas complètement répercutée ce trimestre sur les prix de l’énergie vendue aux entreprises et aux ménages. L’augmentation de la productivité par tête permet l’amélioration du taux de marge
4,6 % du PIB, le besoin de financement des administrations publiques
Le besoin de financement des administrations publiques (APU) est passé de 4,7 à 4,6 points de PIB du premier au deuxième trimestre. Les dépenses publiques sont quasi stables (+0, % après -0,2 %), de même que les recettes publiques (+0,1 % après +1,7 %). Concernant les dépenses, la hausse des dépenses de fonctionnement et des prestations sociales est compensée par le recul des subventions versées. Concernant les recettes, la baisse des impôts sur les produits est compensée par des hausses des cotisations sociales et des impôts sur la production.
Stable mais basse confiance des ménages en France
En août, la confiance des ménages reste stable à un faible niveau. Les incertitudes économiques en lien avec la persistance de l’inflation expliquent cet état d’esprit. À 85, l’indicateur de confiance de l’INSEE est inchangé depuis le mois de juin et reste bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2022).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
En août, le solde d’opinion des ménages relatif aux perspectives d’évolution de leur situation financière se replie (-4 points, après avoir gagné 4 points en juillet). À l’inverse, celui sur leur situation financière passée rebondit (+2 points, après avoir perdu un point en juillet). La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est stable. Ces trois soldes restent nettement au-dessous de leur moyenne de longue période.
En matière d’épargne, en août 2023, le solde d’opinion relatif à la capacité actuelle des ménages est en hausse de 4 points après avoir perdu 3 points en juillet. Celui sur la capacité d’épargne future est en léger retrait (-1 point). Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de longue période.
La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente de nouveau légèrement. Le solde d’opinion correspondant gagne un point et demeure au-dessus de sa moyenne de longue période.
En août, la part de ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’améliorera au cours des 12 prochains mois se replie. Le solde correspondant perd 5 points, après en avoir gagné 3 en juillet ; il reste bien inférieur à sa moyenne de longue période. Les ménages semblent douter de l’évolution favorable des prix et de la revalorisation des salaires. L’INSEE souligne pourtant que depuis le deuxième trimestre les salaires augmentent comme les prix.
En août, la part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois progresse, le solde associé gagnant 13 points après en avoir perdu 6 en juillet mais demeure au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion associé à l’évolution passée des prix est, quant à lui, stable. Il demeure ainsi bien au-dessus de sa moyenne de longue période.
La part de ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois est en augmentation. Le solde correspondant gagne 3 points après en avoir perdu 2 en juillet ; il reste bien au-dessous de sa moyenne.
Inflation, la France au-dessus de la moyenne de la zone euro
Sur un an, selon l’estimation provisoire de l’INSEE, réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 4,8 % en août 2023, après +4,3 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation s’explique par la remontée des prix du pétrole. Les prix de l’alimentation seraient en baisse pour le cinquième mois consécutif, ainsi que, dans une moindre mesure, ceux des produits manufacturés et des services.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Sur un mois, les prix à la consommation seraient en hausse de 1,0 % en août, après +0,1 % en juillet. Les prix de l’énergie contribueraient en grande partie à cette augmentation avec en particulier la hausse des prix des produits pétroliers et des tarifs réglementés de l’électricité à compter du 1er août 2023. Les prix des produits manufacturés seraient également orientés à la hausse avec la fin des soldes d’été. Les prix des produits frais augmenteraient quand ceux de l’alimentation hors frais ralentiraient. Les prix des services ralentiraient aussi, du fait notamment du repli des prix des services de transport et de la décélération des prix des « autres services ».
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 5,7 % en août, contre +5,1 % en juillet. Sur un mois, il croîtrait de 1,1 %, après avoir été stable en juillet. Pour la première fois depuis le début de la vague inflationniste, la France se situe au-dessus de la moyenne de la zone euro
Au niveau de la zone euro, selon Eurostat, le taux d’inflation annuel a été, en août, estimée à 5,3 %, stable par rapport à juillet. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en août (9,8 %, comparé à 10,8 % en juillet), suivi des services (5,5 %, comparé à 5,6 % en juillet), des biens industriels hors énergie (4,8 %, comparé à 5,0 % en juillet) et de l’énergie ( 3,3 %, comparé à -6,1 % en juillet).
Légère augmentation des dépenses de consommation des ménages en France
En juillet, les dépenses de consommation des ménages en biens augmentent, selon l’INSEE, de 0,3 % sur un mois en volume après +0,9 % en juin 2023. Cette nouvelle hausse en juillet est portée par l’augmentation des achats de biens fabriqués (+1,6 %) malgré le repli de la consommation alimentaire (‑0,9 %). La consommation d’énergie est, quant à elle, en légère baisse (‑0,2 %).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
En juillet, la consommation de biens fabriqués augmente nettement (+1,6 % après ‑0,2 % en juin 2023) en lien avec d’importants achats de biens durables (+3,0% après ‑0,8 % en juin 2023). Les dépenses en biens d’équipements du logement augmentent de +6,8 % après ‑0,7 % en juillet. Les ménages ont acquis notamment des produits électroniques et des ordinateurs, ainsi que des meubles et appareils électroménagers. Les dépenses en matériels de transport augmentent de +1,5 % après ‑1,2 %, en lien avec la hausse des achats de voitures neuves. En juillet 2023, les dépenses en habillement-textile sont quasi stables (‑0,1 %).
En juillet, les dépenses de consommation alimentaire ont repris leur mouvement de baisse. Le repli est de 0,9 % faisant suite à la hausse de +2,5 % en juin. Sur un an, la consommation alimentaire a diminué en volume de 7,9 % entre juillet 2022 et juillet 2023.
La consommation d’énergie des ménages se contracte de 0,2 % en juillet contre une hausse de +0,7 % en juin. L’évolution de juillet s’explique par de moindres achats de fioul et gasoil. La consommation d’électricité et de gaz est, en revanche, en hausse.
Quand la création d’emploi ralentit en France
Après une phase de création rapide d’emplois entre fin 2021 et début 2023, un ralentissement est constaté depuis le mois de mars. Ce dernier est plus rapide que celui de la croissance.
Au 2e trimestre 2023, l’emploi a augmenté de +0,1 % (19 700 créations de postes) contre +0,4 % au trimestre précédent. Pour la première fois depuis la fin de l’année 2021, l’emploi croît moins vite que le PIB qui a progressé de +0,5 % au deuxième trimestre. La croissance de l’emploi reste globalement stable dans l’industrie (+0,2 %) avec 6 400 postes créés (après +7 500 emplois au 1er trimestre, +0,2 %), l’emploi ralentit sensiblement dans les services (hors intérim) avec 25 900 créations nettes d’emplois (+0,2 %) dans le tertiaire marchand et 1 900 (+0,1 %) dans le tertiaire non-marchand (après respectivement +85 900 et +12 700 emplois au trimestre précédent, soit +0,7 % et +0,5 %). La contraction de l’emploi se poursuit dans l’intérim (-0,8 %) et la construction (-0,3 %), avec des destructions d’emplois à hauteur de -6 500 et -1 500 postes (après respectivement -18 100 emplois et -1 500 emplois au 1er trimestre, -2,2 % et -0,1 %).
La productivité dans le secteur privé a augmenté sur le trimestre, de +0,7 %, contrairement aux résultats négatifs des trimestres précédents .Le niveau de la productivité reste toutefois, dans la plupart des secteurs d’activité, nettement en-dessous de son niveau d’avant 2002.
Au deuxième trimestre 2023, le taux d’activité, le taux d’emploi et la part du chômage BIT au sein de la population des 15 à 64 ans restent inchangés. Le halo autour du chômage continue de progresser légèrement chez les jeunes alors qu’il reste stable pour les autres catégories d’âge.
Le nombre d’embauches en contrat de plus d’un mois est en hausse sur le premier semestre 2023, avec +0,7 % au 1er trimestre par rapport au trimestre précédent et +0,2 % au 2e trimestre. Toutefois, ces embauches supplémentaires ne s’accompagnent pas d’une accélération des créations d’emplois, et semblent plutôt le reflet d’une accélération de la rotation de la main d’œuvre en phase avec la forte augmentation des démissions depuis la fin des confinements.
Les difficultés de recrutement se replient après un pic atteint à la mi-2022, à l’exception du secteur de la construction, tout en restant à un niveau élevé. Le taux d’emplois vacants recule également (-0,1 point), et ce dans tous les secteurs.
Pour la première fois depuis 2021, les salaires réels ont augmenté au 2e trimestre 2023, de +0,2 % sur un an pour le salaire mensuel de base de l’ensemble des salariés, et de +0,7 % pour le salaire horaire de base des ouvriers et employés. Cette progression s’explique notamment par le ralentissement de l’inflation, (+4,4 % sur un an au 2e trimestre 2023 contre +5,7 % au 1er trimestre), alors que la progression annuelle des salaires nominaux est stable entre le 1er et le 2e trimestre 2023.
Stabilisation du chômage en Europe
En juillet, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était, selon Eurostat, de 6,4 %, stable par rapport au taux enregistré en juin et en baisse par rapport au taux de 6,7 % enregistré en juillet 2022. Le taux de chômage de l’Union Européenne (UE) était de 5,9 % en juillet 2023, un taux stable également par rapport au taux enregistré en juin 2023 et en baisse par rapport au taux de 6,1 % enregistré en juillet 2022.
Cercle de l’Épargne – données Eurostat
Le taux de chômage est le plus faible à Malte, en Tchéquie, en Pologne et en Allemagne où il est inférieur à 3 %. Il demeure élevé en Espagne, en Grèce, en Italie et en France (taux supérieurs à 7 %).
12,928 millions de personnes étaient, en juillet, au chômage dans l’UE, dont 10,944 millions dans la zone euro. Par rapport à juin, le chômage a augmenté de 35 000 personnes dans l’UE et de 73 000 dans la zone euro. Par rapport à juillet 2022, le chômage a malgré tout diminué de 209 000 dans l’UE et de 264 000 dans la zone euro.
En juillet 2,683 millions de jeunes (de moins de 25 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2,206 millions dans la zone euro, soit un taux de chômage des jeunes de 13,9 % dans l’UE, en baisse par rapport au taux de 14,2 % enregistré en juin 2023, et de 13,8 % dans la zone euro, un taux stable par rapport à celui enregistré au mois précédent. En France, le taux de chômage des jeunes reste à 16,2 % nettement au-dessus de la moyenne européenne.
En juillet, le taux de chômage des femmes s’est établi à 6,2 % dans l’UE, stable par rapport au taux enregistré en juin 2023. Le taux de chômage des hommes était quant à lui de 5,7 % en juillet, un taux également stable par rapport au taux enregistré au mois précédent. Dans la zone euro, le taux de chômage des femmes s’est établi à 6,8 %, en hausse par rapport à celui de 6,7 % enregistré en juin, et celui des hommes à 6,2 %, un taux également en hausse par rapport à celui de 6,1% enregistré au mois précédent. En France, contrairement à la moyenne européenne, le taux de chômage des femmes y est plus faible (7,3 %) que celui des hommes (7,5 %).