L’ultimatum européen à la France
La nouvelle Commission européenne s’est refusée à sanctionner la France mais a décidé de reporter au mois de mars son jugement sur le budget. La France n’est pas la seule à être visée par cette procédure. Elle concerne également l’Italie, la Belgique, l’Espagne, Malte, l’Autriche et le Portugal. La Grèce et Chypre bénéficient, par ailleurs, d’un dispositif de soutien et sont donc exclus de cet examen.
Au sujet de la France, la Commission de Bruxelles a souligné que « la France a accompli des progrès limités en ce qui concerne la partie structurelle des recommandations budgétaires formulées par le Conseil des ministres des finances de l’UE… ». En conclusion, la Commission « invite les autorités à accélérer leur mise en œuvre ».
La France avait obtenu un délai de deux ans, en 2013, pour revenir en-dessous des 3 %. A la demande du Gouvernement et en accord avec la précédente Commission, cet objectif a été reporté à 2017. Jusqu’à maintenant, les autorités européennes n’ont pas réellement voulu engager un bras de fer avec la deuxième économie de la zone euro et membre fondateur de la Communauté européenne. La Commission a, simplement, à plusieurs reprises, indiqué que la France était très en retard sur son processus d’assainissement. Le nouveau Président de la Commission, Jean-Claude Juncker a opté pour un jugement de Salomon. Il n’a pas voulu entamer sa présidence par un bras de fer avec les autorités françaises. Néanmoins, en mettant la décision de la Commission en sursis jusqu’au mois de mars, il a voulu donner quelques gages aux tenants de la ligne dure.