Hier et Aujourd’hui – internet et entreprises – salaires – emploi – inflation – activités physiques – sports – création d’entreprises
L’accès à Internet des microentreprises
Si les entreprises implantées en France sont désormais largement équipées en technologies de l’information et de la communication (TIC), des différences subsistent selon leur taille ou leurs activités. En raison de leur structure, les micro-entreprises sont celles qui ont le moins recourt à Internet. En 2022, selon l’INSEE, 82 % des microentreprises disposent d’un accès à Internet pour un usage professionnel, contre presque toutes les entreprises occupant au moins 10 personnes. Les microentreprises ayant des salariés utilisent plus fréquemment Internet (94 %) que celles qui n’en ont pas (76 %).
Dans le secteur des transports et de l’entreposage, sept microentreprises sur dix sont équipées d’une connexion à Internet. Assez logiquement, près de neuf microentreprises sur dix de l’information-communication et des activités spécialisées, scientifiques et techniques sont équipées d’un accès à Internet.
Des salariés connectés au sein des microentreprises
Au sein des microentreprises, 67 % des salariés ont accès à Internet, soit légèrement plus que dans les entreprises de plus grande taille (64 %). Les salariés de l’hébergement-restauration (45 %) utilisent moins Internet que ceux de l’information-communication (91 %). L’utilisation d’Internet passe de plus en plus par le portable. Parmi les salariés utilisant Internet, la moitié dispose d’un appareil portable fourni par l’entreprise et connecté via le réseau mobile.
Une vitesse de connexion plus faible dans les microentreprises
86 % des microentreprises ayant un accès à Internet utilisent une connexion à Internet fixe à haut ou très haut débit, contre 97% pour les entreprises de taille supérieure. Comme pour l’accès à Internet, ce taux est plus faible dans le secteur des transports et de l’entreposage (70 %) et élevé dans l’information-communication (93 %) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (91 %). 12 % des microentreprises ont des connexions à Internet fixes avec des vitesses de téléchargement très élevées (1 gigabit par seconde ou plus), soit un peu moins que dans les entreprises occupant 10 personnes ou plus (17 %).
Les microentreprises présentes avant tout sur les réseaux sociaux
En 2022, plus de la moitié (54 %) des microentreprises ayant un accès à Internet utilisent un média social ou possèdent un site web, soit en propre soit partagé. 44 % de ces microentreprises recourent plus fréquemment aux médias sociaux (44 %) qu’à un site web (37 %). 42 % ont un compte sur au moins un réseau social. Les microentreprises du secteur des transports et de l’entreposage ont peu recours à ces outils (16 % ont un site web et 22 % ont un profil sur un média social) tout comme celles de la construction (respectivement 23 % et 28 %). En revanche, dans l’hébergement-restauration, 66 % des microentreprises utilisent les médias sociaux, probablement pour promouvoir leur établissement et informer au mieux leurs clients, et 45 % ont un site web. Parmi les microentreprises dotées d’un site web, celles du secteur du commerce proposent en règle générale la commande ou la réservation en ligne (51 %), la possibilité de personnaliser ou de concevoir des biens ou services (16 %) et le suivi de commande (33 %). 83 % des microentreprises proposent directement sur leur site web une description de biens ou services ou des listes de prix et 54 % mettent en avant les médias sociaux de l’entreprise en proposant des liens permettant d’accéder à ces plateformes, particulièrement dans l’hébergement-restauration (63 %).
Les microentreprises moins adeptes de l’accès à distance aux outils professionnels que les autres entreprises
En 2022, parmi les microentreprises utilisant Internet, 74 % disposent d’un accès à distance à la messagerie professionnelle, 54 % aux documents et 40 % aux logiciels professionnels. 76 % permettent l’accès à distance à au moins un de ces trois outils, soit nettement moins que dans les entreprises de taille supérieure (91 %). Dans les entreprises permettant l’accès à distance à au moins un outil, huit salariés sur dix ont accès à distance à leur messagerie dans une microentreprise, soit autant que dans une entreprise de taille supérieure.
Seulement 25 % des microentreprises accordant un accès à distance donnent des directives en matière de sécurité des TIC pour cet accès, soit deux fois moins que les entreprises de plus grande taille (56 %). Les microentreprises des secteurs de l’hébergement-restauration (17 %) et de la construction (18 %) en donnent encore moins fréquemment, tandis que celles des activités spécialisées, scientifiques et techniques (34 %) et de l’information-communication (45 %) sont plus vigilantes sur les directives de sécurité.
Les microentreprises peu protégées face aux attaques informatiques
En 2022, 41 % des microentreprises utilisant Internet mettent en œuvre au moins deux mesures parmi les différentes mesures de sécurité (mot de passe fort, méthodes biométriques, combinaison de deux mécanismes pour s’authentifier, techniques de chiffrement, sauvegarde de données à l’extérieur), soit nettement moins que les entreprises de taille supérieure (68 %). La sauvegarde de données à l’extérieur, a été adoptée par 39 % des microentreprises, soit beaucoup moins que pour les entreprises occupant 10 personnes ou plus (72 %).
Les entreprises donnent plus souvent des directives en matière de sécurité quand elles disposent également d’une documentation à ce sujet. Seulement 8 % des microentreprises ayant accès à Internet possèdent une documentation sur les mesures, pratiques ou procédures en matière de sécurité des systèmes d’information, contre 21 % pour les entreprises de taille supérieure.
Les microentreprises moins exposées aux incidents de sécurité informatique
Les microentreprises connaissent moins d’incidents de sécurité informatique. En 2021, 8 % des microentreprises utilisant Internet ont connu une indisponibilité des services TIC due à une panne matérielle ou logicielle, contre 22 % pour les entreprises de taille supérieure. Les secteurs les plus équipés en accès à Internet et en vitesse de connexion ont été les plus touchés.11 % pour l’information-communication et 12 % pour les activités spécialisées, scientifiques et techniques. Les cas d’attaques et de divulgation de données sont rares (1 %). Ce résultat est assez logique. Ce sont les entreprises qui utilisent le plus Internet qui potentiellement sont les plus concernées par des attaques informatiques ou par des problèmes de dysfonctionnement de leur matériel. Pour réaliser leurs activités liées à la sécurité, les microentreprises ayant un usage d’Internet font plus souvent appel à leurs propres salariés (28 %) qu’à des prestataires externes (23 %).
30 minutes d’activité physique par jour
La promotion de l’activité physique et sportive est la Grande cause nationale pour 2024 avec comme objectif, 30 minutes d’activité physique au minimum pour chaque Français. Cet objectif vise à lutter contre la sédentarité responsable de nombreux problèmes de santé. Avec le développement d’Internet, la mobilité des Français s’est restreinte.
Le Baromètre national des pratiques sportives, lancé en 2018 par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation prioritaire (Injep) en collaboration avec le Crédoc, mesure les habitudes des Français en matière de sports et d’activité physique. Il, distingue deux catégories de pratiquants d’activités sportives : les « réguliers » et les « occasionnels ». Est considérée comme « pratiquant ou sportif régulier » toute personne déclarant au moins une séance d’activité sportive par semaine en moyenne quand toute personne déclarant entre 1 et 52 séances par an est considérée comme pratiquante occasionnelle.
Plus d’un Français sur deux a une activité sportive régulière
En 2023, selon le baromètre, 59 % des personnes de 15 ans ou plus ont pratiqué une activité physique régulière (au moins une fois par semaine) au cours des 12 mois, contre 54 % en 2018 et 60 % en 2022. La pratique sportive régulière se stabilise donc à un niveau plus élevé qu’avant la crise sanitaire. En tenant compte des pratiques occasionnelles, 70 % des personnes de 15 ans ou plus ont pratiqué au moins une activité physique et sportive au cours des 12 derniers mois, soit 2 points de moins qu’en 2022, mais 4 points de plus qu’en 2018. Le taux de pratique atteint 79 % si l’on comptabilise aussi les activités sportives de mobilité douce ou active (comme les déplacements du quotidien à pied, à vélo ou encore à trottinette), en recul de 2 points par rapport à 2022 mais en hausse de 4 points par rapport à 2018.
La marche et la course à pied en tête
La marche et la course à pied sont les activités les plus pratiquées. En 2023, 47 % des Français âgés de 15 ans et plus déclarent avoir pratiqué la randonnée pédestre, la marche nordique, la marche athlétique ou la course à pied, contre 40 % en 2018. Les Français plébiscitent ses activités qu’ils peuvent facilement organiser et qui ne sont pas coûteuses. Les activités de la forme et de gymnastique suivent avec 27 % de pratiquants (+5 pts par rapport à 2018). Les sports aquatiques et nautiques (20 %, comme en 2018) et les sports de cycle ou motorisés (hors mode de déplacement du quotidien), principalement le vélo (18 %, +1 pt par rapport à 2018), arrivent ensuite respectivement en 3e et 4e positions des activités sportives les plus pratiquées.
La proportion de pratiquants réguliers progresse dans la plupart des univers sportifs depuis 2018 et se stabilise à un niveau plus élevé qu’avant la crise sanitaire dans l’ensemble des sept principaux univers sportifs.
La pratique féminine traditionnellement plus faible que celle des hommes a connu une forte hausse entre 2018 et 2022 (+7 pts). En 2023, elle décroît de 3 points, mais reste à un niveau plus élevé qu’avant crise sanitaire (55 % de pratiquantes régulières contre 51 % en 2018). L’écart entre hommes et femmes parmi les pratiquants réguliers qui s’était amenuisé ces dernières années s’est accru en 2023. 63 % des hommes ont une pratique régulière (+1 pt) en 2023, soit un écart de 8 points avec les femmes, légèrement supérieur à celui observé en 2018 (6 pts).
Les jeunes et les ménages aisés plus sportifs que les autres
71 % de sportifs réguliers chez les 15-24 ans, contre 64 % chez les 25-39 ans et 55 % chez les 40 ans ou plus. Les écarts de niveaux de pratique selon l’âge diminuent depuis 2018, entre les moins de 40 ans et les 40 ans ou plus. L’écart est passé de 19 points en 2018 à 12 points en 2023. 73 % des cadres pratiquent du sport régulièrement contre 52 % des ouvriers.
La pratique en club en diminution
La pratique d’un sport, dans un club ou une association est passée de 24 à 21 % de 2018 à 2023. La pratique dans les structures commerciales comme les centres de remise en forme, de fitness ou de gymnastique a progressé légèrement (+1 pt, à 9 % en 2023). La pratique hors structure progresse également pour atteindre, en 2023, 70 % (contre 69 % en 2018). De plus en plus de pratiquants ont recours à des tutoriels ou vidéos en ligne (8 % en 2018 à 14 % en 2023). Le sport se pratique de plus en plus à la maison (22 % en 2023, soit +4 pts par rapport à 2018). Ce taux avait atteint 40 % pendant la crise covid. Les pratiquants à domicile soulignent un large éventail d’avantages : plus de flexibilité pour pratiquer quand ils en ont envie (31 %), un coût moindre (19 %) et l’absence de contrainte météo (20 %).
La pratique en plein air, en milieu naturel comme en ville, concerne 47 % des pratiquants au cours des 12 derniers mois. Malgré une hausse entre 2022 et 2023 (+2 pts), la pratique dans des installations sportives ne retrouve pas son niveau de 2018 (25 % des pratiquants, soit -4 pts par rapport à 2018).
Salaires, une amélioration sensible à la fin de l’année 2023
En 2022, les salaires réels avaient augmenté moins vite que l’inflation signifiant une baisse en valeur réelle. En 2023, selon par la Direction de la recherche du ministère du Travail (Dares), leur progression tend à se rapprocher de la hausse des prix voire à la dépasser au dernier trimestre. Les salariés les plus modestes ont bénéficié des plus fortes revalorisations de leur rémunération en lien avec l’indexation du SMIC sur les prix.
Le salaire horaire de base des ouvriers et employés (SHBOE) dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales, a augmenté, à fin décembre, de 4,1 % en en 2023 et de 0,4 % au cours du quatrième trimestre. La hausse pour le dernier trimestre a été de +0,4 % dans le tertiaire et +0,3 % dans l’industrie ainsi que dans la construction.
Cercle de l’Épargne – données DARES
De son côté, l’indice du salaire mensuel de base (SMB) de l’ensemble des salariés (salaire brut hors primes et heures supplémentaires) a enregistré une hausse sur un an de 3,8 %. La hausse annuelle a été de 4,1 % pour l’industrie, +3,8 % pour les services et +3,5 % pour la construction. L’augmentation pour le dernier trimestre 2023 a été de 0,3 %. Dans l’industrie et dans le tertiaire, le SMB a augmenté de 0,3 %. Dans la construction la progression est de 0,2 %.
Sur un an et en euros constants, le SHBOE augmente ainsi de 0,5 % et le SMB de 0,2 %.
Par catégorie socioprofessionnelle, le SMB progresse, au cours du 4e trimestre 2023, de 0,4 % pour les ouvriers, de 0,3 % pour les employés et pour les professions intermédiaires et de 0,2 % pour les cadres. Sur un an, il augmente respectivement de 4,3 %, 3,9 %, 3,7 % et 3,3 % pour chacune de ces catégories (ouvriers, employés, professions intermédiaires et cadres). En euros constants et sur la même période, il augmente de 0,7 % pour les ouvriers, de 0,3 % pour les employés, de 0,1 % pour les professions intermédiaires et il diminue de 0,3 % pour les cadres. Ces derniers ont donc connu une perte de pouvoir d’achat.
Cercle de l’Épargne – données DARES
Emploi, grande stabilité en 2023
Le ralentissement de la croissance a eu peu d’effets sur l’emploi. Le taux de chômage a progressé durant l’année 2023, mais de manière relativement modeste. Les entreprises ont préféré maintenir des sureffectifs par crainte de ne pouvoir embaucher quand la reprise économique interviendra. 40 % des entreprises ont mentionné, selon la Banque de France, des difficultés de recrutement en 2023, ce qui traduit que le marché du travail demeure tendu. Contrairement aux craintes émises ces derniers mois, le taux de chômage des seniors demeure faible.
Au quatrième trimestre 2023, selon l’INSEE, le nombre de chômeurs en France (hors Mayotte) au sens du Bureau international du travail (BIT) augmente de 29 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes. Le taux de chômage au s’élevait au dernier trimestre 2023 à 7,5 % de la population active, stable par rapport au troisième trimestre. Le taux de chômage est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982. Il demeure inférieur de trois points à son dernier pic, datant de 2015.
Sur le trimestre, le taux de chômage diminue de 0,2 point pour les 15-24 ans, à 17,5 %, un niveau supérieur à celui d’un an auparavant (+0,6 point). Pour les 25-49 ans, il augmente de nouveau de 0,2 point sur le trimestre, à 7,0 %, et se situe 0,5 point au-dessus de son niveau d’un an auparavant. Pour les 50 ans ou plus, le taux de chômage est quasi stable sur le trimestre (-0,1 point), à 5,0 %, au même niveau qu’un an auparavant. Sur le trimestre, le taux de chômage des femmes diminue à peine (-0,1 point), à 7,4 %, quand celui des hommes augmente très légèrement, à 7,6 % (+0,1 point).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Halo autour du chômage
Parmi les personnes inactives au sens du Bureau International du Travail, 1,9 million souhaitent un emploi sans être considérées au chômage parce qu’elles ne recherchent pas d’emploi ou ne sont pas disponibles. Elles forment le halo autour du chômage. Ce nombre diminue sur le trimestre (-88 000) et très légèrement sur un an (-1 000). La part du halo dans la population des 15-64 ans diminue ainsi de 0,2 point sur le trimestre, à 4,5 %, soit son niveau fin 2022.
Le taux de chômage de longue durée en légère augmentation
Au quatrième trimestre 2023, parmi les chômeurs, 571 000 personnes en moyenne déclarent être sans emploi et en rechercher un depuis au moins un an, soit 33 000 de plus qu’au trimestre précédent. Le taux de chômage de longue durée est de 1,9 % de la population active fin 2023, en hausse de +0,1 point sur le dernier trimestre. Il demeure inférieur à son niveau de fin 2022 (-0,1 point) et à celui de la fin 2019 (-0,4 point).
Le taux d’emploi des 15-64 ans au-dessus de 68 %
En moyenne au quatrième trimestre 2023, le taux d’emploi des 15-64 ans s’établit à 68,4 % en hausse de 0,1 point par rapport au troisième trimestre. Ce taux demeure supérieur de 1,6 point à son niveau d’avant la crise sanitaire.
Le taux d’emploi des jeunes est stable sur le trimestre, à 35,3 %, et quasi stable sur un an (+0,1 point). Pour les 25-49 ans, il a progressé de +0,1 point à 82,3 %, soit 0,5 point au-dessous de son niveau d’un an auparavant. Pour les 50-64 ans, le taux d’emploi progresse de 0,3 point sur le trimestre, portant sa hausse sur un an à +1,0 point. Il s’élève à 67,2 %, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975). En particulier, le taux d’emploi des 55-64 ans augmente de 0,1 point sur le trimestre et de 1,7 point sur un an.
31,2 heures hebdomadaires par emploi
Au quatrième trimestre 2023, le nombre moyen d’heures travaillées par emploi était de 31,2 heures par semaine (en données corrigées des variations saisonnières et des effets calendaires). Il se situe presque à son niveau d’avant la crise sanitaire (31,3 heures par semaine au quatrième trimestre 2019).
Augmentation du taux d’activité
Le taux d’activité mesure le nombre de personnes qui sont sur le marché du travail. Il comprend les actifs ayant un emploi et ceux qui souhaitent en avoir un (chômage, halo du chômage).
Le taux d’activité des 15-64 ans augmente de 0,3 point sur le trimestre à 74,1 %. Il dépasse de 1,3 point son niveau de fin 2019. Il est à son plus haut niveau depuis que l’INSEE le mesure (1975). Le taux d’activité baisse pour les jeunes de moins de 25 ans (42,7 %) mais est en hausse pour les 25-49 ans (88,6 %) et pour les plus de 50 ans (70,8 %).
La part des jeunes ni en emploi ni en formation en légère augmentation
Au quatrième trimestre 2023, la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études (NEET) augmente de 0,2 point et s’élève à 12,5 %. Ce taux est supérieur de 0,3 point de son niveau de fin 2019.
Avec une croissance qui devrait se situer autour de 0,6 % en 2024, le taux de chômage devrait évoluer entre 7,5 et 7,9 %. Si les destructions d’emplois sont importantes dans le commerce, elles sont compensées par celles dans les secteurs des services aux entreprises et à la personne. L’industrie devrait également enregistrer une légère augmentation de ses effectifs.
Maintien de la création d’entreprises à un niveau élevé malgré une baisse en 2023
En 2023, 1 051 500 créations d’entreprises (hors secteur agricole) ont été enregistrées en France soit 10 500 de moins qu’en 2022. Ce nombre est en recul pour la première fois depuis sept ans. Malgré ce recul de 1 % après une faible hausse en 2022, le nombre de créations d’entreprises demeure à un niveau élevé, près de deux fois supérieur à celui de 2015. Cette légère baisse est imputable à une diminution des créations d’entreprises classiques. Les créations de sociétés reculent de 8 %, redescendant à 269 900 créations et, celles des entreprises individuelles classiques baissent de 6 % pour s’établir à 114 100. Ce nombre est le plus faible constaté depuis 2016. En revanche, les créations de micro-entreprises sont en progression. Elles ont atteint, en 2023, un niveau sans précédent. 667 400 nouvelles immatriculations de microentreprises ont été réalisées, soit une hausse de 3 % par rapport à 2022. Près des deux tiers des nouvelles entreprises ont été, de ce fait, créées sous le régime du micro-entrepreneur (63 % des nouvelles entreprises, contre 48 % en 2017 dernière année avant le doublement des plafonds de chiffres d’affaires ouvrant droit au régime).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
La part des créations d’entreprises individuelles classiques dans l’ensemble des créations s’établit à 11 % en 2023, contre 20 % en 2017. Les sociétés constituent 26 % des créations. La société par actions simplifiée (SAS) reste le statut préféré des créateurs de sociétés. En 2023, les SAS représentent 66 % des créations de sociétés, contre 29 % en 2013. A contrario, la part des sociétés à responsabilité limitée (SARL) dans les créations de sociétés continue de régresser, passant de de 63 % des créations de sociétés en 2013 à 27 % en 2023.
En 2023, le nombre de créations d’entreprises baisse dans la majorité des grands secteurs d’activité. Le nombre de créations dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques s’est contracté de 8 %, contre une hausse de 15 % en 2022, année durant laquelle ce secteur était le premier contributeur à la hausse des créations. Ce recul provient de la baisse des créations dans les activités de conseil (conseil en relations publiques et communication, conseil pour les affaires et autres conseils de gestion), activités rassemblant la moitié des créations du secteur et exercées très majoritairement sous le régime du micro-entrepreneur. Le nombre de créations d’entreprises a également diminué de 8 % dans la construction, après +4 % en 2022. Cette baisse est en lien avec les difficultés que rencontrent ce secteur depuis plusieurs mois. La diminution est marquée dans les travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment, les travaux de menuiserie bois et PVC, ainsi que dans la construction de maisons individuelles. Les créations ont baissé de 12 % dans les activités immobilières. Un recul de 9 % des créations est constaté également dans le secteur de la santé. La diminution des dépistages du covid a donné lieu à une forte baisse de la création d’entreprises.
En revanche, les créations d’entreprises augmentent dans les services administratifs et de soutien et dans les transports, avec 14 100 créations d’entreprises de plus qu’en 2022. Au sein de ce secteur, les activités de nettoyage courant des bâtiments (activités de petit bricolage, « hommes toutes mains », etc.), ainsi que dans les « autres activités de soutien aux entreprises » demeurent toujours une source de création d’entreprises. Avec 4 800 nouvelles entreprises enregistrées de plus par rapport à 2022, les créations d’entreprises se redressent également dans les transports et l’entreposage (+6 %, après -35 % en 2022). Dans ce secteur, les micro-entrepreneurs dominent (83 % des créations). Le retour des touristes internationaux et plus globalement la forte activité du secteur du tourisme ont donné lieu à d’importantes créations dans les transports de voyageurs par taxis et dans les transports routiers. Avec une augmentation des créations de 4 700 créations en un an, le secteur de l’information et de la communication demeure toujours dynamique (hausse des créations de 8 %). Ce secteur, qui bénéficie fortement du régime du micro-entrepreneur (73 % des créations), enregistre 65 400 nouvelles entreprises en 2023. Les créations d’entreprises ont augmenté de nouveau dans l’industrie (+5 %), surtout sous la forme d’entreprises individuelles classiques (+32 %). Cet essor est essentiellement dû à la production d’énergie photovoltaïque et aux incitations fiscales pouvant l’accompagner.
De nombreuses régions ont été touchées en 2023 par le recul des créations d’entreprises. La baisse est marquée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (-7 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (-4 %). Les créations d’entreprises progressent, en revanche, en Ile-de-France et en Corse (+2 %).
L’âge moyen des créateurs d’entreprises individuelles est demeuré en 2023 à 36 ans. Les moins de 30 ans ont représenté, en 2023 comme en 2022, 38 % des créateurs. Tous types d’entreprises individuelles confondus, les créateurs sont les plus jeunes dans les transports et l’entreposage, et dans l’information et la communication (31 ans en moyenne). À l’inverse, ils sont généralement plus âgés dans l’industrie (44 ans en moyenne) et l’hébergement et la restauration (41 ans).
43 % des entreprises individuelles sont créées par des femmes. Cette part baisse de deux points par rapport à l’année précédente, retrouvant peu ou prou le niveau qui prévalait entre 2015 et 2021. Cette baisse s’explique par le recul des créations dans certaines activités féminisées telles que la « vente à domicile » notamment, ainsi que par un léger retrait de la part des femmes dans certains secteurs, tels que le soutien aux entreprises. Comme les années précédentes, les femmes sont majoritaires dans les secteurs des « autres services aux ménages » (75 %), la santé humaine et l’action sociale (74 %) et dans l’enseignement (51 %). La part des hommes créateurs d’entreprises est la plus élevée dans la construction (97 %), les transports et l’entreposage (91 %) ainsi que dans l’information et la communication (73 %). Enfin, les femmes sont plus souvent à l’origine des créations d’entreprises individuelles classiques (53 %) qu’à celle des créations d’entreprises individuelles sous le régime du micro-entrepreneur (42 %).
Inflation, baisse confirmée en France en janvier
En janvier, selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) a diminué de ‑0,2 % sur un mois, après +0,1 % en décembre. Cette baisse est imputable à la réduction des prix des produits manufacturés (‑1,7 % après ‑0,3 %), essentiellement ceux de l’habillement et des chaussures (‑9,2 % après ‑0,3 %). En revanche, les prix augmentent pour le tabac (+6,5 % après 0,0 %), l’alimentation (+0,2 % après 0,0 %), l’énergie (+0,1 % après ‑1,2 %) et les services (+0,1 % après +0,6 %). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont stables en janvier 2024, après +0,3 % en décembre.
Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 3,1 % en janvier, après +3,7 % en décembre. Cette baisse de l’inflation résulte du ralentissement sur un an des prix de l’énergie (+1,9 % après +5,7 %), de l’alimentation (+5,7 % après +7,2 %) et des produits manufacturés (+0,7 % après +1,4 %). À l’inverse, ceux des services accélèrent légèrement (+3,2 % après +3,1 %).
L’inflation sous-jacente diminue de nouveau sur un an à +3,0 % en janvier 2024, après +3,4 % en décembre. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se replie sur un mois (‑0,2 % après +0,1 % en décembre). Sur un an, il s’élève à 3,4 % en janvier, après +4,1 % le mois précédent.