Le Coin des Epargnants du 13 décembre 2014 vue par Philippe Crevel

Le tableau financier de la semaine

Les bourses chutent avant la trêve des confiseurs

La bourse de Paris a connu sa pire semaine de ces trois dernières années, la faute à la Grèce, aux menaces de déflation et à la chute des cours du pétrole. Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 7,03 %. Pour retrouver un aussi mauvais résultat, il fallait remonter à la semaine du 23 septembre 2011 quand le CAC 40 avait chuté de 7,29%. A 4 108 points, le CAC est en recul de 4,35 % par rapport au 1^er janvier.

Wall Street commence également à s’inquiéter de la chute du cours du pétrole qui détériore la rentabilité de nombreux producteurs américains. Le Dow Jones a, ainsi, reculé de 3,74 % en une semaine mais reste positif depuis le début de l’année.

Le Daxx allemand a également souffert, cette semaine, avec un repli de 4,88 % quand le Footsie britannique a perdu 6,56 %.

Pendant ce temps-là l’euro s’apprécie !

Sur fond de chute des cours du pétrole, l’euro a repris quelques couleurs par rapport au dollar avec un gain de 1,4 % en une semaine et cela malgré les menaces persistantes de déflation en Europe.

Pétrole, en dérapage plus ou moins contrôlé ?

Le ralentissement économique de la Russie, la léthargie européenne et la moindre croissance de la Chine pèsent toujours sur la demande de pétrole. La saturation des stocks de réserve accentue le phénomène. Les prévisions de la demande adressée à l’OPEP sont de 28,9 millions de barils par jour (bpj), soit un écart de plus d’un million de bpj par rapport à la production actuelle du cartel des exportateurs. Sans changement sur le marché, l’Agence Internationale de l’Energie estime que les stocks mondiaux devraient augmenter de près de 300 millions de barils au cours du premier semestre 2015. Les limites de stockage des pays de l’OCDE, soit un peu moins de 3000 millions de barils, pourraient être rapidement atteintes. L’AIE pense que les cours ne devraient pas rebondir d’ici le second semestre 2015.

L’or profite de l’angoisse du moment

La chute des cours boursiers a fait un heureux, l’or qui a progressé de 1,58 % en cinq jours et qui a ainsi retrouvé son niveau du début de l’année.

Que va devenir le taux du Livret A ?

L’inflation, en rythme annuel est revenue au mois de novembre à 0,3 %. Cette nouvelle baisse de l’inflation pose la question de la révision du taux du Livret A censée intervenir le 1^er février prochain. D’ici quelques semaines, le Gouvernement devra donc décider d’une éventuelle baisse du taux. Il s’appuiera sur les résultats du mois de décembre. En retenant la formule en vigueur, le taux pourrait passer à 0,75 % contre 1 % actuellement.

Comment se calcule le taux du Livret A ?

Le taux est égal, après arrondi au quart de point le plus proche ou à défaut au quart de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre :

• la moyenne arithmétique entre, d’une part, la moitié de la somme de la moyenne mensuelle du taux d’intérêt Euribor à 3 mois et de la moyenne mensuelle de l’Eonia (taux d’intérêt interbancaire au jour le jour de la zone euro) et, d’autre part de l’inflation

ou

• le taux d’inflation majoré d’un quart de point.

Du fait du niveau très bas des taux d’intérêt à court terme, depuis plusieurs années, le taux du Livret A est déterminé par le second volet de la formule mentionnée ci-dessus.

Le taux baissera-t-il ?

Le Gouvernement dispose d’un pouvoir discrétionnaire en matière de fixation du taux. A plusieurs reprises, il a décidé de ne pas augmenter le taux ou de l’abaisser (ce fut le cas en 2012 et en 2013). Au mois d’août 2014, il aurait déjà pu retenir le taux de 0,75 % ce qu’il n’avait pas fait. Compte tenu des échéances électorales en 2015, il est fort à parier qu’il essaiera de maintenir le taux de 1 % en vigueur. Pour mémoire, le Livret A a connu son taux le plus élevé en 1981 avec 8,5 % mais le taux d’inflation avait atteint 13,4 %.