Conjoncture – Emplois – Salaires – Inflation
Retour des créations d’emplois en France
Après une petite baisse du nombre d’emplois au cours du quatrième trimestre 2023, celui-ci augmente de nouveau au premier trimestre 2024. L’emploi salarié privé a, selon l’INSEE, en effet, augmenté de 0,2 %, après -0,1 % au trimestre précédent. 50 500 emplois nets ont été ainsi créés. Le nombre d’emplois excède son niveau d’un an auparavant de 0,5 % (soit +101 100 emplois) et celui d’avant la crise sanitaire (fin 2019) de 6,2 % (soit +1,2 million d’emplois).
Au premier trimestre, l’emploi intérimaire est de nouveau en baisse mais de manière moins prononcée qu’au trimestre précédent, -0,2 % après -1,7 % (soit -1 400 emplois après -13 000 emplois). L’emploi intérimaire se situe 4,8 % au-dessous de son niveau du premier trimestre 2023 (soit -38 300 emplois) et 2,7 % sous son niveau d’avant la crise sanitaire (soit -21 200 emplois). Les entreprises privilégient les CDI et les CDD au détriment de l’intérim. Elles préfèrent sécuriser leurs effectifs.
Au premier trimestre 2024, l’emploi salarié agricole baisse de 0,3 % (soit -1 000 emplois) après +0,6 % au trimestre précédent. Il est légèrement inférieur à son niveau un an auparavant (-0,4 %). L’emploi salarié privé industriel (hors intérim) augmente de nouveau au premier trimestre 2024 : +0,2 % après +0,3 % (soit +6 400 emplois après +8 600 emplois au trimestre précédent). Il est supérieur de 1,0 % (soit +33 100 emplois) à son niveau d’un an auparavant. Après avoir rattrapé son niveau d’avant-crise au quatrième trimestre 2021, il le dépasse désormais de 2,9 % (soit 90 900 emplois nets créés depuis fin 2019). Dans la construction, l’emploi salarié privé (hors intérim) diminue de nouveau au premier trimestre 2024, -0,5 % après -0,2 %. Il se situe au-dessous de son niveau du premier trimestre 2023 (-1,1 %) mais au-dessus de celui de fin 2019 (+6,7 %, soit +99 300 emplois). Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié privé a augmenté de 0,4 % au premier trimestre après -0,1 %. Il dépasse son niveau d’un an auparavant (+0,8 %) et est supérieur à son niveau d’avant-crise (+7,8 % par rapport à fin 2019 soit +906 600 emplois). L’emploi salarié privé (hors intérim) du tertiaire non marchand augmente de nouveau au premier trimestre 2024, +0,2 %, après +0,3 %. Il dépasse son niveau du premier trimestre 2023 de 1,1 % et celui de fin 2019 de 5,4 % (soit +140 600 emplois).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Augmentation du pouvoir d’achat des salariés français au premier trimestre
L’indice du salaire mensuel de base (SMB) de l’ensemble des salariés progresse, selon la service statistique du Ministère du Travail, la DARES, de 1,3 % au cours du 1er trimestre 2024. Sur un an, il augmente de 3,3 % après +3,9 % le trimestre précédent. L’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) progresse de 1,4 % au cours du 1er trimestre 2024 dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales. Il croît de 1,7 % dans l’industrie, de 1,4 % dans le tertiaire et de 1,2 % dans la construction. Sur un an, le SHBOE augmente de 3,6 % fin mars 2024 après +4,1 % fin décembre 2023.
Compte tenu de l’évolution de l’inflation, le salaire réel augmente, en France, de plus de 1 %. L’indice des prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) augmente de 2,1 % entre fin mars 2023 et fin mars 2024. Sur un an et en euros constants, le SHBOE augmente ainsi de 1,4 % et le SMB de 1,1 %.
Par secteur d’activité, le SMB croît, au cours du 1er trimestre 2024, de 1,6 % dans l’industrie, de 1,3 % dans la construction et de 1,2 % dans le tertiaire. Sur un an, il augmente respectivement de 3,6 %, 3,0 % et 3,2 % pour chacun de ces secteurs (industrie, construction et tertiaire). En euros constants et sur la même période, il augmente de 1,4 % pour l’industrie, de 0,8 % pour la construction et de 1,1 % pour le tertiaire.
Par catégorie socioprofessionnelle, le SMB progresse, au cours du 1er trimestre 2024, de 1,6 % pour les ouvriers, de 1,2 % pour les employés, de 1,3 % pour les professions intermédiaires et de 1,1 % pour les cadres. Sur un an, il augmente respectivement de 3,8 %, 3,4 %, 3,0 % et 2,8 % pour chacune de ces catégories (ouvriers, employés, professions intermédiaires et cadres). En euros constants et sur la même période, il augmente de 1,6 % pour les ouvriers, de 1,3 % pour les employés, de 0,8 % pour les professions intermédiaires et de 0,6 % pour les cadres.
Cercle de l’Épargne – données DARES
Vague inflationniste : la France a bien traversé l’épreuve
La France est un des pays de l’Europe qui a enregistré la plus faible hausse des prix depuis 2021. La hausse des prix depuis trois ans s’est établie à 15,3 % entre avril 2021 et avril 2024, contre plus de 16 % en Espagne et en Italie et près de 19 % en Allemagne. « L’écart d’inflation entre la France et le reste de la zone euro a atteint jusqu’à 3,7 points, en septembre 2022 », selon Bertrand Pluyaud, économiste à l’OCDE. L’évolution des prix n’a pas eu la même temporalité entre les différents pays de l’Union européenne en fonction des mesures adoptées par les pouvoirs publics. En France, l’inflation a été inférieure à la moyenne européenne en 2022 avant d’augmenter plus vite que chez partenaires durant l’année 2023. Le bouclier tarifaire a retardé la transmission sur les consommateurs de l’augmentation des cours de l’énergie. La contribution de cette dernière à l’inflation est négative depuis la mi-2023 en Italie ou en Allemagne quand en France, elle était positive.
Cercle de l’Épargne – données Eurostat – IESEG
L’inflation alimentaire a été moindre en France qu’au sein de nombreux autres pays européens. La hausse des prix des produits alimentaires a été 20,6 % entre 2021 et 2024, contre 26 % en Allemagne et 39 % en Slovaquie.
Cercle de l’Épargne – données Eurostat – IESEG
La politique de soutien aux ménages et aux entreprises durant la vague inflationniste a été, en revanche, coûteuse pour les finances publiques, 60 milliards d’euros mais ce dispositif a permis d’éviter des augmentations plus importantes des prestations sociales, des pensions de retraite et du SMIC. La moindre inflation, en France, concourt, par ailleurs, au maintien de la compétitivité prix de son économie.