Conjoncture – inflation – emploi – tourisme – automobile
Baisse sensible de l’inflation au sein de la zone euro
Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été estimé par Eurostat à 1,8 % en septembre, contre 2,2 % en août.
Cette baisse de l’inflation est en grande partie due à la diminution des prix de l’énergie (-6 % en septembre contre -3 % en août). En revanche, les services devraient afficher le taux annuel le plus élevé en septembre (4,0 % contre 4,1 % en août). Les prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 2,4 %, comparé à 2,3 % en août, tandis que les biens industriels hors énergie ont enregistré une hausse de 0,4 %, un chiffre stable par rapport au mois d’août.
La France affiche un taux d’inflation inférieur à la moyenne de la zone euro.
Mauvaise passe pour l’automobile en France
Après un début d’année encourageant, le marché automobile connaît un important passage à vide depuis le début du printemps. En septembre, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 11,07 % par rapport à la même période l’année précédente, selon les chiffres de la Plateforme automobile.
Ce cinquième mois consécutif de baisse a effacé l’augmentation des ventes enregistrée en début d’année. Le recul sur neuf mois atteint 1,8 %. Les ménages ont réduit leurs achats de véhicules en raison des incertitudes politiques. Le niveau élevé des taux d’intérêt pèse également sur le crédit, qui joue un rôle clé dans l’achat de voitures. La réduction des avantages pour les voitures électriques et les interrogations concernant l’évolution de la réglementation incitent les ménages à différer leurs achats.
Les marques françaises sont les premières victimes de cette baisse des immatriculations. Le groupe Stellantis a enregistré un recul de 17,5 % de ses ventes en septembre (-4,8 % sur neuf mois). Citroën (-8,8 % depuis le début de l’année), Fiat (-8,6 %) et DS (-25,4 %) sont les plus touchées. Le groupe Renault a connu, pour sa part, une diminution de ses ventes de 14,3 % en septembre et un recul de 4,1 % sur neuf mois. Dacia, qui soutenait les ventes jusqu’au début de l’année, connaît une chute importante. Les ventes de la marque ont baissé de 31,5 % en septembre et de 8,9 % sur neuf mois.
Quelques marques étrangères parviennent à tirer leur épingle du jeu : Volkswagen (+4,3 %), BMW (+11 %) et surtout Toyota (+19,2 %).
Les modèles 100 % électriques ont représenté 20 % des immatriculations en septembre, une proportion jamais atteinte depuis le début de l’année, et nettement supérieure aux 14 % et 15 % de juillet et août. Certains constructeurs, comme Renault, ont probablement accéléré les livraisons pour respecter les objectifs de réduction des émissions de CO2 imposés par Bruxelles.
Le tourisme en France, près de 4 points de PIB
En 2022, le produit intérieur brut (PIB) direct du tourisme s’élevait à 94,4 milliards d’euros, représentant ainsi 3,6 % du PIB de la France. En 2021, au sortir de l’épidémie de Covid, le PIB touristique était de 75,9 milliards d’euros, soit 3 % du PIB total de l’économie.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
L’hébergement reste la principale activité du tourisme
Les activités caractéristiques du tourisme, telles que l’hébergement, la restauration ou les transports, ont généré en 2022 une valeur ajoutée brute totale de 294,5 milliards d’euros, dont 72,3 milliards imputables au tourisme (soit 24,6 %). Le reste de cette valeur ajoutée est lié à la consommation des autres acteurs économiques, principalement la population résidente.
Dans le secteur de l’hébergement, la valeur ajoutée directe attribuable au tourisme a atteint 34,9 milliards d’euros, représentant 16,7 % de la valeur ajoutée totale de ce secteur. Les hébergements des visiteurs regroupent l’ensemble des activités d’hébergement de courte durée, ainsi que les activités liées à la location et à l’exploitation de biens immobiliers. La part dédiée au tourisme inclut non seulement les hébergements collectifs de tourisme, mais aussi les activités immobilières liées aux résidences secondaires.
Les autres activités caractéristiques du tourisme ont une contribution moindre à la valeur ajoutée du secteur. Par exemple, les activités de transport de voyageurs, dont la part dédiée au tourisme est très importante (62,7 %), représentent une valeur ajoutée de 16,8 milliards d’euros. Quant à l’activité des agences de voyages et des services de réservation, considérée comme entièrement touristique, elle génère une valeur ajoutée brute totale de 2,3 milliards d’euros. Les activités culturelles, sportives et de loisirs, en partie destinées aux touristes, ont produit une valeur ajoutée brute directe de 11,2 milliards d’euros en 2022. Pour les activités de restauration et de cafés liées au tourisme, la production s’est élevée à 7,1 milliards d’euros, soit 22,8 % de la valeur ajoutée brute totale de ce secteur, qui reste majoritairement orienté vers la population résidente.
Certaines activités, bien que non considérées comme touristiques car principalement tournées vers la demande locale, répondent également aux besoins des touristes. Par exemple, le commerce de détail fournit aux voyageurs des biens alimentaires, du carburant ou des services comme la coiffure et les soins corporels. En 2022, ces activités non essentiellement touristiques ont généré une valeur ajoutée brute liée au tourisme de 9,8 milliards d’euros, représentant toutefois seulement 0,5 % de la valeur ajoutée totale de ces secteurs.
Un retour à la normale pour le tourisme en France
Après une forte contraction en 2020 et 2021, le secteur du tourisme a retrouvé un niveau presque normal en 2022. La valeur ajoutée brute directe du tourisme a augmenté dans toutes les activités par rapport à 2021. En 2022, les activités caractéristiques du tourisme ont généré une valeur ajoutée presque équivalente à celle observée en 2019 (72,3 milliards d’euros contre 72,6 milliards d’euros).
Avec le retour de la clientèle étrangère, la valeur ajoutée liée aux transports a connu la plus forte augmentation entre 2021 et 2022, principalement sous l’effet de la hausse des prix. Elle dépasse même les niveaux de 2019. Entre 2019 et 2022, la valeur ajoutée brute du tourisme a ainsi augmenté dans le transport aérien (+20,4 %, à 6,5 milliards d’euros), le transport ferroviaire (+26,7 %) et le transport routier, fluvial et maritime (+25,0 %). Les activités culturelles ont également dépassé leur niveau d’avant-crise, avec une valeur ajoutée de 4,9 milliards d’euros en 2022 (+8,9 %). Dans le secteur de l’hébergement, la valeur ajoutée brute liée au tourisme a progressé par rapport à 2019, mais de manière plus modérée (+1,5 %).
L’activité des agences de voyages et des services de réservation a repris entre 2021 et 2022, avec une valeur ajoutée de 2,3 milliards d’euros, soit deux fois plus qu’en 2021. Toutefois, ce niveau reste en deçà de celui de 2019 (-14,8 %). Dans le secteur de la restauration et des cafés, la valeur ajoutée brute directe du tourisme est toujours inférieure à son niveau d’avant-crise (-26,0 %), malgré une forte progression entre 2021 et 2022 (+22,4 %). De même, bien que les activités sportives et de loisirs aient connu une hausse de leur valeur ajoutée entre 2021 et 2022, elles restent en retrait par rapport à 2019 (-13,7 %).
Chômage stable en Europe
Malgré la faible croissance, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro est resté stable en août 2024, selon Eurostat, à 6,4 %, identique à celui de juillet. Il est en baisse de 0,2 point par rapport au taux de 6,6 % enregistré en août 2023. Le taux de chômage de l’Union européenne (UE) s’établissait à 5,9 % en août 2024, en baisse par rapport aux 6,0 % enregistrés en juillet ainsi qu’en août 2023.
Eurostat estime qu’en août 2024, 13,027 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, dont 10,925 millions dans la zone euro. Par rapport à juillet 2024, le chômage a diminué de 108 000 personnes dans l’UE et de 94 000 dans la zone euro. Par rapport à août 2023, le chômage a baissé de 142 000 personnes dans l’UE et de 233 000 dans la zone euro.
En août 2024, 2,766 millions de jeunes (âgés de moins de 25 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2,231 millions dans la zone euro. Le taux de chômage des jeunes s’est établi à 14,3 % dans l’UE, en baisse par rapport aux 14,5 % enregistrés en juillet 2024, et à 14,1 % dans la zone euro, contre 14,2 % le mois précédent. Par rapport à juillet 2024, le chômage des jeunes a diminué de 50 000 personnes dans l’UE et de 31 000 dans la zone euro. Comparé à août 2023, le chômage des jeunes a baissé de 102 000 personnes dans l’UE et de 128 000 dans la zone euro.
Cercle de l’Épargne – données INSEE