2015, l’année des taux
Si les Etats-Unis confirment au 4ème trimestre de 2014 les résultats du 3ème, la question du relèvement des taux par la FED se posera avec plus d’acuité. Il était alors admis que le relèvement des taux serait progressif et interviendrait plutôt dans le second semestre. Les faucons de la FED pourraient demander une augmentation plus tôt. Les effets de ce relèvement ont déjà commencé à se faire sentir avant même d’intervenir. Les flux de capitaux se sont modifiés en faveur des Etats-Unis avec la remontée des taux longs. Ce phénomène pourrait s’accentuer quand la FED augmentera les taux courts. Les pays émergents seront les premiers concernés. L’accroissement des liquidités en Europe et au Japon ne devrait pas compenser pour les pays émergents la raréfaction des capitaux d’origine américaine voire nationale. Ainsi, la remontée des taux américains devrait accentuer la dépréciation des monnaies des pays émergents mais aussi celle de la zone euro et du Japon. Pour les pays émergents, il y aura un effet inflationniste compensé par la baisse des cours du pétrole. Les pays à forte dette commerciale ou à dette extérieure élevée seraient pénalisés.
Le relèvement des taux américains devrait évidemment impacter le marché obligataire. Une augmentation de 100 points de base des taux directeurs américains implique une baisse de 5 % à 8 % de la valeur de marché des obligations corporate américaines, européennes et britanniques, selon la Banque d’Angleterre. Au sein du segment des obligations souveraines, des réallocations pourraient intervenir afin de prendre en compte les rendements relatifs à qualité de crédit égale ou comparable (entre obligations américaines et obligations du cœur de la zone euro) et du risque relatif des obligations offrant un rendement supérieur (entre obligations américaines et obligations de la périphérie de la zone euro ou obligations des pays émergents).
Si la hausse est brutale, la correction obligataire serait forte pouvant mettre en difficulté certains établissements financiers. C’est pour que cela le consensus opte pour une remontée progressive des taux.
La remontée des taux pourrait s’accompagner d’une baisse des prix des actions, notamment les moins liquides. Ce phénomène pourrait être atténué en cas de reprise nette de l’économie. Une remontée des taux pourrait évidemment être très dommageable pour le secteur immobilier.