Etats-Unis, jeu des contraintes et des contraires
Les Etats-Unis bénéficient de la baisse du cours du pétrole. En effet, la croissance américaine est énergivore. Les dépenses énergétiques annuelles représentent, en moyenne, 626 milliards de dollars. Une baisse de 20 % des prix de l’énergie conduit ainsi à une économie instantanée de plus de plus de 120 milliards de dollars soit 1 % du revenu disponible brut et si ce gain est consommé, le PIB se trouve bonifié de 0,6 point.
La diminution du prix du pétrole a conduit à une réduction du solde de produits pétroliers qui est passé de 3,6 à 0,8 % du PIB de mi 2008 à fin 2014. En revanche, l’appréciation du dollar diminue la compétitivité des produits et services américains ce qui devrait se faire ressentir sur la balance commerciale. En outre, les entreprises américaines exportent essentiellement vers le Canada et les pays d’Amérique Latine. Ces pays producteurs de matières premières sont pénalisés par la chute des cours. Le Canada représente 20 % des parts de marché américaines et l’Amérique Latine 26 %.
La baisse des cours du prix du pétrole pourrait par ailleurs jouer à l’encontre des producteurs pétroliers locaux. Le coût moyen d’extraction du pétrole de schiste est d’environ 60 dollars avec des variations assez fortes d’un gisement à un autre. Depuis la chute des cours, des gisements ont été arrêtés comme dans le Dakota du Nord. Dans cet Etat, le nombre de puits est a baissé de 18 % en un an.
A court terme, la baisse du prix du pétrole devrait être positive pour l’économie américaine mais son effet devrait se dissiper assez rapidement.