C’est déjà du passé (2 avril 2016)
Zone euro, toujours en mode tôle ondulée
Pour le troisième mois consécutif, l’indice de sentiment économique est en baisse pour la zone euro. Cette baisse est quasi-générale. Elle concerne les ménages, les services et la construction. L’indice de confiance des consommateurs a, de son côté, fortement reculé (-0,9 point pour la zone euro et 0,7 point pour l’Union européenne) Les deux premières économies de la zone euro, la France et l’Allemagne, doivent faire face à cette menace de ralentissement.
Ainsi, en Allemagne, les ventes de détail ont, contre toute attente, reculé de 0,4 % en février. Par ailleurs, le nombre de demandeurs d’emploi est resté stable quand une légère baisse était attendue. Le taux de chômage est demeuré stable à 6,2 % en mars. En France, la consommation a progressé un peu moins vite en février par rapport au moins de janvier (+0,6 % contre 1,0 %) mais elle se maintient néanmoins à un haut niveau. Les dépenses de consommation dépassent leur précédent plus haut niveau atteint au début de l’année 2011. La croissance française qui repose essentiellement sur la demande intérieure est moins touchée que celle de l’Allemagne qui est plus exposée au ralentissement des pays émergents. En revanche, le chiffre d’affaires des entreprises de l’industrie manufacturière française se contracte de 1,1 % après une baisse de 1,6 % en décembre. Le recul est plus marqué à l’exportation (-2,6 % après -0,7 %) traduisant bien l’impact du ralentissement de l’économie mondiale sur l’activité européenne.
Dans l’industrie manufacturière, sur un an, la progression reste néanmoins vive avec un gain de 1,4 % pour le chiffre d’affaires. Il progresse quasiment au même rythme sur l’ensemble de l’industrie (+1,6 %).
Sur cette période, le chiffre d’affaires, en France, croît très fortement dans les matériels de transport (+10,4 %) et plus modérément dans les autres industries (+1,1 %), les industries agro-alimentaires (+0,9 %) et les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines (+0,9 %). Cependant, il chute dans la cokéfaction et raffinage (-17,9 %) avec le fort recul des prix.
Le crédit commence à réagir au quantitative easing de la BCE
Au niveau de la zone euro, il faut souligner que la baisse des taux et les rachats de la Banque centrale européenne portent leurs fruits. En février, la demande de crédits progresse assez vivement. Le taux de croissance a atteint son plus haut niveau depuis 2011. La croissance des crédits aux entreprises a été de 0,6 % en février dans l’ensemble de la zone euro. Celle des crédits aux ménages est plus forte (+1,6 %).
Les Etats-Unis n’en finissent pas de surprendre
Le ralentissement annoncé de l’économie américaine n’est pas encore visible surtout en ce qui concerne l’emploi. Les créations d’emploi se sont élevées à 215 000 au mois de mars quand elles étaient attendues à 205 000. Pour le mois de février, elles ont été très légèrement révisées à la baisse à 242 000 au lieu de 245 000. Le taux de chômage est en hausse à 5 % contre 4,9 % en février du fait du retour d’un nombre accru de personnes sur le marché du travail. Le taux de participation au marché de l’emploi est désormais de 63 %. Le revenu moyen horaire est par ailleurs toujours en hausse, +2,3 % en rythme annuel contre + 2,2 % en février. Ces bons résultats ne sont pas sans lien avec la hausse de la confiance du consommateur américain. Ils devraient sans nul doute inciter la Banque centrale à reprendre son programme de hausse des taux.