C’est déjà hier (12 août 2018)
3000 euros, le salaire brut moyen
Selon l’INSEE, en 2015, en France, le salaire brut horaire moyen d’un salarié du secteur privé (y compris les entreprises publiques) s’élève à 19,5 euros, contre 19,2 euros en 2014. Pour la même année, le montant moyen du salaire a été en France, de 35 979 euros, soit un salaire brut mensuel de 2 998,25 euros.
Dans le secteur privé (y compris les entreprises publiques), le salaire brut en équivalent temps plein (EQTP) des femmes est inférieur de 18 % à celui des hommes (31 908 euros contre 38 864 euros, par an en moyenne). Cet écart provient en partie des différences de catégorie socioprofessionnelle. Près de 19 % des postes occupés par des hommes sont des postes de cadres ou de chefs d’entreprises quand cette proportion est inférieure à 14 % pour les femmes. À l’inverse, seuls 19 % des postes occupés par des hommes sont des postes d’employés contre 53 % des postes occupés par des femmes.
Le salaire varie également en fonction de l’âge du salarié : tous secteurs d’activité confondus, en 2015, un salarié de plus de 50 ans du secteur privé perçoit un salaire brut annuel moyen en EQTP de 42 742 euros, contre 22 895 euros pour un salarié de 25 ans ou moins.
Les secteurs qui offrent les salaires les plus élevés sont la recherche et développement, les activités financières et d’assurance ainsi que l’édition, l’audiovisuel et la diffusion. Dans ces secteurs d’activité, les emplois sont plus qualifiés : la part de cadres, professions intellectuelles supérieures ou professions intermédiaires y est deux fois plus importante que dans l’ensemble des emplois du secteur privé (63 % à 78 % contre 35 %). Le salaire horaire brut moyen y dépasse 29 euros, soit près d’une fois et demie le salaire horaire moyen tous secteurs confondus. À l’opposé, dans l’hébergement médico-social et l’action sociale, l’hébergement et la restauration, les services administratifs et de soutien et les autres activités de service, le salaire horaire brut moyen est inférieur ou égal à 15,4 euros. Dans ces secteurs, la proportion de cadres et de chefs d’entreprises n’atteint pas 10 % (contre 17 % en moyenne pour l’ensemble des salariés du secteur privé) et celle des employés et ouvriers y dépasse 70 % (plus de 87 % dans le secteur des activités de services administratifs et de soutien et celui de l’hébergement et de la restauration, contre 65 % en moyenne).
La rémunération brute horaire augmente avec la taille de l’établissement. Elle est en moyenne de 16,2 euros dans les entreprises de 1 à 9 salariés, elle atteint 18,2 euros dans celles de 10 à 49 salariés et 26,7 euros dans les entreprises de 500 salariés ou plus.
Par ailleurs, le salaire brut moyen diffère selon la région d’implantation de l’établissement. Les différences de rémunération entre l’Île-de-France et la province demeurent très marquées notamment parce que la première concentre davantage de sièges sociaux, de grandes entreprises et de cadres. Ainsi, en 2015, en Île-de-France, le salaire brut horaire moyen d’un salarié du secteur privé s’élève à 24,8 euros contre 17,6 euros en province.
Derrière l’Île-de-France, les régions Auvergne-Rhône-Alpes (18,7 euros) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (18,2 euros) offrent les rémunérations les plus élevées, en raison d’une plus forte proportion de salariés qualifiés que dans les autres régions. Les plus faibles rémunérations en France métropolitaine sont enregistrées en Corse (16,2 euros) et en Bretagne (16,8 euros). La Guyane du fait de la présence d’Ariane Espace se caractérise par un niveau moyen élevé de salaire quand la Martinique et la Guadeloupe se situent en milieu de classement. La Réunion, en revanche, figure en avant dernière position juste devant la Corse.
En 2015, dans le secteur privé, les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent un salaire brut annuel en EQTP inférieur à 19 050 euros. À l’autre extrémité de l’éventail des salaires, les 10 % les mieux rémunérés gagnent plus de 59 210 euros par an. La moitié des salariés du secteur privé perçoit un salaire brut annuel en EQTP inférieur à 28 500 euros (30 210 euros pour les hommes et 26 220 euros pour les femmes).
Les salariés à temps partiel perçoivent en moyenne 16,9 euros par heure travaillée contre 19,9 euros pour les salariés à temps complet. La structure des emplois occupés à temps complet ou à temps partiel explique notamment cet écart. Les postes à temps partiel représentent plus de 25 % de l’ensemble des postes occupés dans l’année dans le secteur privé, mais 15 % du volume d’heures total et 13 % de la masse salariale brute.
Les postes à temps partiel sont surtout occupés par des employés (46 % d’entre eux), bien plus que par les cadres (14 %).
Net freinage des créations d’emploi
Sans surprise, les créations d’emploi sont depuis le début de l’année en net repli compte tenu du ralentissement de la croissance. Ainsi, au deuxième trimestre, selon l’INSEE, l’emploi salarié privé n’a augmenté que de 0,2 % comme au premier trimestre (soit 31 000 créations nettes d’emploi après +46 000). Sur un an, la croissance est de 1,3 % (soit +241 100). Hors intérim, l’augmentation est également de 0,2 % sur le trimestre (soit +29 900) et de 1,0 % sur un an (+186 500).
L’emploi salarié privé augmente au même rythme que le trimestre précédent dans la construction (+0,3 %, soit +4 100, après +3 600). Il se replie de 0,1 % dans l’industrie (soit −3 800 après −700). Sur un an, l’emploi privé s’accroît de 23 200 dans la construction et de 3 800 dans l’industrie.
L’emploi privé continue d’augmenter dans les services marchands : +0,2 % (soit +29 600), un peu moins vite qu’aux trimestres précédents (+0,3 % au premier trimestre). Sa hausse sur un an atteint 199 900. Hors intérim, il croît au même rythme que le trimestre précédent : +0,3 %. L’emploi non marchand privé se stabilise au deuxième trimestre (après +0,1 %), supérieur de 0,4 % à son niveau un an auparavant.
Au deuxième trimestre 2018, la hausse de l’emploi intérimaire se ralentit (+0,1 %) après +0,3 % au premier trimestre (soit +1 100 après +2 700). Sur un an, l’emploi intérimaire reste en très forte hausse (+7,2 %, soit +54 600).
Rien de nouveau pour le commerce extérieur français
La France souffre toujours d’un manque de compétitivité à l’extérieur lié essentiellement au mauvais positionnement économique. Notre pays est un pays à dominante tertiaire avec un secteur industriel anémié qui est trop centré sur la production de biens de gamme moyenne. Le solde commercial français reste par ailleurs très influencé par l’évolution des cours des matières premières et de l’énergie. Ainsi, le déficit commercial augmente de 1,6 milliard d’euros (FAB/FAB) au deuxième trimestre 2018 pour s’établir à 17,5 milliards d’euros. Sur les six premiers mois de l’année, le déficit est de 33,5 milliards d’euros. Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé atteint 62,9 milliards d’euros, tandis qu’il s’était élevé à 63,4 milliards pour l’année calendaire 2017.
Après une légère embellie à la fin de l’année 2017, le solde se dégrade à nouveau depuis le début de l’année 2018. Au deuxième trimestre, la détérioration provient essentiellement du solde énergétique du fait de l’accélération des importations de pétrole raffiné. Le solde manufacturier altère également la balance commerciale, notamment à cause du contrecoup des livraisons exceptionnelles de bateaux au premier trimestre et de la poussée des importations de véhicules. En revanche, le solde aéronautique s’améliore car les exportations se redressent après le creux du premier trimestre. Les problèmes liés à la livraison des réacteurs semblent s’estomper permettant une reprise des livraisons.
Les exportations se sont accrues de 2,4 % au 2e trimestre quand les importations ont augmenté de 3,2 %. Si notre déficit avec l’Union européenne est stable, celui-ci augmente avec les zones tierces (-1,4 milliard). Le déficit extracommunautaire CAF/FAB s’établit à -11,5 milliards d’euros et dépasse désormais celui avec l’Union (-10,5 milliards d’euros).
Produisant un effet positif sur la consommation, l’accélération de la croissance au cours du second semestre devrait aboutir à une augmentation du déficit commercial. De ce fait, il pourrait être cette année assez proche de 70 milliards d’euros d’autant plus si le cours du baril se maintient autour de 75 dollars.
L’insertion professionnelle commence de plus en plus tôt
Une insertion professionnelle réussie passe de plus en plus par l’accomplissement de stages ou par l’occupation d’un emploi durant la période des études. La quasi-totalité des jeunes peuvent ainsi mettre en avant une expérience professionnelle.
Selon l’INSEE, en France, la proportion des diplômés de l’enseignement supérieur atteint près de 38 % chez les 15/34 ans ayant terminé leurs études quand la part des diplômés de l’enseignement secondaire s’élève à 46,5 %. Un peu moins de 16 % des jeunes n’ont aucun diplôme ou n’ont que le brevet des collèges.
Toujours selon une récente étude de l’INSEE, plus de 8 jeunes sur 10 ans ont eu au moins une expérience professionnelle durant leur cursus éducatif. Cette expérience peut être imposée dans le cadre des études ou être volontaire. Elle peut prendre la forme d’un stage, d’un emploi permettant de financer les études ou s’inscrire dans le cadre d’une formation en alternance ou en apprentissage.
Huit diplômés du secondaire sur dix ont exercé une activité professionnelle pendant leur cursus et les deux tiers dans le cadre de leurs études. Cette dernière situation est beaucoup plus fréquente dans la filière professionnelle (80 % pour le bac professionnel, 76 % pour le CAP ou le BEP) que dans la filière générale ou technologique (21 % pour le bac général, 46 % pour le bac technologique). La durée des expériences professionnelles est plus courte que dans l’enseignement supérieur même si environ un tiers des diplômés de filière professionnelle ont cumulé au moins 6 mois d’expériences obligatoires pour leurs études.
84 % des 15-34 ans diplômés, c’est-à-dire ayant terminé leurs études avec un diplôme supérieur au brevet, ont eu au moins une expérience professionnelle pendant le cursus menant à leur plus haut diplôme (source INSEE). Ces activités peuvent être de natures diverses : rémunérées ou non, à temps complet ou à temps partiel, prévues ou non dans le cursus, obligatoires ou non, avoir lieu en cours d’année scolaire ou pendant les vacances.
Pour près des deux tiers des jeunes (63 %), au moins l’une de ces expériences professionnelles était rémunérée et pour 21 % aucune ne l’était. Pour 72 % des jeunes, ces expériences professionnelles s’inscrivaient dans le cadre des études, sous la forme de stages ou de périodes d’apprentissage.
Les jeunes femmes ont eu des expériences professionnelles pendant leurs études aussi souvent que les jeunes hommes, mais la nature de ces expériences diffère. Leur durée est plus courte pour les filles que pour les garçons. 39 % des diplômées de l’enseignement supérieur ont travaillé au moins 6 mois dans le cadre de leur cursus, contre 47 % pour les jeunes hommes.
Les expériences professionnelles durant les études sont naturellement plus fréquentes parmi les diplômés de l’enseignement supérieur. Neuf diplômés de l’enseignement supérieur sur dix ont, en effet, eu une expérience professionnelle pendant leur cursus, quelle qu’en soit la nature. Pour huit sur dix d’entre eux, au moins une expérience s’inscrivait dans le cadre des études. Les diplômés des écoles d’ingénieur et de commerce ont pour les trois quarts d’entre eux des expériences professionnelles dépassant 6 mois, en particulier ceux issus d’écoles d’ingénieur ou de commerce. Les titulaires d’un master ou d’un doctorat en mathématiques, sciences et techniques sont plus nombreux (59 %) à avoir eu une expérience de longue durée que les étudiants en lettres, sciences humaines, droit et gestion (47 %). Dans le domaine paramédical ou social, les diplômés ont massivement eu une expérience professionnelle (93 %),
Dans les années 80 et 90, les emplois occupés par les jeunes en France étaient avant tout d’ordre alimentaire, permettant d’améliorer leur niveau de revenus. Depuis, la multiplication des expériences professionnelles s’impose à des fins d’insertion professionnelle. Par ailleurs, les entreprises sont de plus en plus demandeuses de jeunes étudiants sur des périodes de plusieurs mois dans un souci de sélection de futurs profils intéressants et aussi de valorisation de l’image de l’entreprise. Auparavant, les jeunes inscrits dans les universités avaient peu d’expériences professionnelles imposées. Cette situation évolue assez rapidement prouvant que les universités sont mieux connectées qu’auparavant avec le monde du travail.
Les Français partent moins en vacances
En 2018, selon une étude du Crédoc, le taux de départ en vacances serait en baisse notamment chez les classes moyennes inférieures (47%, -7 points en deux ans) et les indépendants (55 %, -12 points). Les plus de 70 ans sont également moins enclins à partir, cette année, en vacances (39 % -13 points en deux ans).
La contrainte financière et la montée des incertitudes expliqueraient cette évolution. Les indépendants éprouvent de plus en plus de difficulté à arrêter leurs activités durant l’été. Les vacances constituent un surcoût non négligeable d’autant plus si elles provoquent une baisse des revenus. En moyenne, elles représentent plus de 5 % du budget des ménages.
La flexibilisation du marché du travail pourrait également contribuer à la baisse des départs en vacances. La multiplication des CDD, des missions en intérim et des emplois indépendants rend plus complexe la prise de congés. Elle est également une source d’inquiétude du fait du sentiment de précarité qu’elle génère.