C’est déjà hier (13 mai 2017)
L’Allemagne avance sûrement
La croissance économique, en Allemagne au premier trimestre de cette année, a atteint 0,6 %, soit le double de celle enregistrée en France. Elle est le résultat d’une bonne tenue de la demande intérieure et des exportations. Après un milieu d’année 2016 poussif, l’activité s’accélère depuis 6 mois. Le taux de croissance est ainsi passé de 0,2 % au troisième trimestre pour atteindre donc 0,6 % au trimestre dernier après avoir enregistré un taux de 0,4 % au quatrième trimestre 2016.
L’Office statistique allemand, Destatis, a indiqué que l’investissement dans le bâtiment avait connu une forte progression notamment en raison d’un hiver aux températures clémentes. Les investissements industriels sont également en augmentation confirmant que le milieu économique croit à la poursuite de la reprise.
Si le rythme actuel se maintenait, la croissance allemande pourrait, cette année, franchir la barre des 2 %, ce qui n’a pas été le cas depuis 2011.
Compte tenu des importants excédents commerciaux, le débat sur la mise en place de politiques plus coopératives au sein de l’Europe devrait à nouveau poindre. Emmanuel Macron souhaite que l’Union européenne prenne des initiatives fortes en la matière. En Allemagne, si la proximité des élections au Bundestag prévues au mois de septembre rend difficile une inflexion de la politique économique et budgétaire, il n’en demeure pas moins que des voix se font entendre en faveur d’un appui mutualisé en faveur de pays en difficulté. La montée des partis populistes, la crainte d’une explosion de la zone euro et le Brexit semblent fendiller l’orthodoxie financière de la Chancelière.
France, des créations d’emploi insuffisantes
Selon l’INSEE, au premier trimestre de cette année, l’emploi a enregistré une progression de 0,3 % dans les secteurs marchands non agricoles. Il s’agit du huitième trimestre consécutif de hausse. Néanmoins, ces créations sont en recul, 49 400 au 1er trimestre après 67 300 au cours du trimestre précédent. Sur un an, l’emploi des secteurs principalement marchands s’accroît de nouveau de 1,2 % (soit +198 300). Ce résultat en demi-teinte s’explique par le ralentissement de la croissance constaté au cours du 1er trimestre. Du fait de cette moindre création d’emplois, la diminution du chômage s’est enrayée.
L’industrie et la construction continuent à perdre des emplois. Ainsi, l’emploi recule de 0,2 % (soit −4 800) dans l’industrie et de 0,2 % (soit −2 000) dans la construction. Sur un an, l’industrie perd 23 300 emplois et la construction 9 100. Dans le secteur tertiaire, l’emploi continue d’augmenter solidement : +0,5 % au premier trimestre 2017, soit +56 200, après +0,6 % au quatrième trimestre 2016. Hors intérim, les créations nettes d’emploi accélèrent (+44 200, soit +0,4 %, après +34 500 au quatrième trimestre 2016). Sur un an, l’emploi tertiaire hors intérim augmente de 1,3 %, soit +147 500.Au total, l’emploi marchand hors intérim croît de 0,7 % sur un an (+115 100). L’emploi intérimaire ralentit au premier trimestre 2017 (+1,8 %, soit +12 000, après +6,6 %). Sur un an, il reste en très nette hausse (+14,2 %, soit + 83 200).
Léger mieux sur le front du commerce extérieur français
Après un début d’année décevant, les exportations françaises sont de nouveau orientées à la hausse grâce à une augmentation des livraisons de nombreux produits industriels. Après avoir atteint à 8,1 milliards d’euros en janvier, le déficit commercial se réduit, en effet, passant à 6,4 milliards d’euros en février puis 5,4 milliards en mars. Sur trois mois, il s’élève néanmoins à près de 20 milliards d’euros soit bien plus qu’en 2016. Le déficit des 12 derniers mois (d’avril 2016 à mars 2017) atteint 55,6 milliards contre 48,4 milliards pour l’année 2016 et 45,2 milliards en 2015. La bataille des parts de marché sera longue et nécessite une certaine stabilité dans la politique économique gouvernementale.
Les exportations ont augmenté de 3,8 % après +1,6 % en février, tandis que les importations ont progressé de +0,8 % contre une baisse de 2,3 % en février. Le solde commercial s’améliore nettement avec l’Amérique du fait d’une poussée des ventes (aéronautique, équipements industriels, pharmacie et biens intermédiaires). Vis-à-vis de l’Afrique, l’excédent s’amplifie sous le double effet d’une hausse des ventes (pharmacie, aéronautique et équipements industriels) et d’une contraction des approvisionnements en hydrocarbures naturels. Pour l’Union européenne, la réduction du déficit intervient dans un contexte de hausse des échanges, plus marquée à l’exportation pour les biens intermédiaires, les matériels de transport (industries automobile et aéronautique) et les équipements industriels. En revanche, l’excédent se réduit avec le Proche et Moyen-Orient du fait d’un repli des livraisons aéronautiques.