C’est déjà hier (14 mai 2016)
L’Allemagne accélère
Malgré le ralentissement du commerce international, l’Allemagne a connu une croissance assez vive au cours du premier trimestre, +0,7 %. C’est le meilleur résultat de ces deux dernières années. L’Allemagne fait mieux que la moyenne européenne (+0,5 %). Sur un an, la croissance est de 1,5 % outre-rhin. C’est la demande intérieure qui a porté cette croissance avec une bonne tenue de la consommation et des investissements. Les dépenses publiques ont également joué en faveur de la l’augmentation de l’activité.
Les augmentations salariales en cours devraient favoriser dans les prochains mois la consommation. Ainsi, en Rhénanie-Westphalie, les partenaires sociaux se sont entendus pour une hausse des salaires dans l’industrie de 4,8 % sur 21 mois. L’Allemagne bénéficie d’une combinaison favorable à une reprise durable de sa demande intérieure grâce à l’investissement qui est en hausse, l’arrivée des migrants et les faibles taux d’intérêt. Ce contexte intérieur porteur a réussi à plus que compenser l’atonie des commandes en provenance des pays émergents.
L’emploi marchand progresse, en France, malgré tout
Au cours du premier trimestre, la France a créé plus d’emplois qu’elle en a détruits. Le nombre de créations nettes a été de 24 400, soit un gain +0,2 %, contre 31 800 créations d’emplois au quatrième trimestre 2015. Sur un an, la France a enregistré 106 700 créations nettes (soit +0,7 %), grâce au secteur tertiaire. Ce gain a été obtenu malgré une faible croissance mais n’a pas été suffisant pour absorber l’augmentation de la population active qui a été d’environ 160 000.
L’industrie détruit toujours des emplois. Au premier trimestre 2016, 12 600 emplois industriels ont été perdus. Il en a été de même, dans la construction mais il faut noter que les destructions d’emploi s’atténuent (-0,3 % soit -3 800, après -0,5 % le trimestre précédent). Sur un an, l’industrie perd davantage d’emplois (-41 100) que la construction (-28 200).
En revanche, l’emploi du secteur tertiaire dans son ensemble continue de croître au premier trimestre 2016 (+0,4 %, soit +40 800, après +0,4 % au quatrième trimestre 2015). Hors intérim, une augmentation des créations est constatée (+0,4 %, soit +38 800, après +0,3 % au trimestre précédent). Sur un an, l’emploi tertiaire hors intérim augmente de 117 800, soit +1,1 %. Au total, l’emploi marchand hors intérim croît sur un an de +48 500. Après trois trimestres de forte hausse, l’emploi intérimaire ralentit nettement au premier trimestre 2016 (+0,3 %, soit +2 000). Sur un an, il est en forte progression (+58 200, soit +11,0 %).
Ces résultats sont en phase avec la bonne tenue de la consommation au premier trimestre et avec le repli de la production industrielle. Pour avoir une réelle baisse du chômage par le secteur marchand, il faudrait accélérer le rythme des créations au cours des prochains trimestres et créer 40 000 emplois par trimestre….
La production industrielle européenne en souffrance
En mars 2016, par rapport à février 2016, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a diminué de 0,8 % dans la zone euro et de 0,5 % dans l’Union européenne, selon les estimations d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au mois de février, la production industrielle avait déjà reculé de 1,2 % dans la zone euro et de 1,0 % au sein de l’Union européenne. Sur un an, la production industrielle reste toujours en petite hausse mais la progression est très faible. Par ailleurs, la production industrielle est très loin du niveau qu’elle avait atteint en 2007. Sur un an, la production industrielle a progressé de 0,2 % dans la zone euro et de 0,3 % au sein de l’Union.
Au mois de mars, la production industrielle a enregistré ses plus fortes baisses en Irlande (-11,2 %), en Lituanie (-3,5 %) et en Estonie (-3,3 %). Les plus fortes hausses sont intervenues en Croatie (+5 %), en Lettonie (+4,3 %) et en République Tchèque (+1,4 %). En Allemagne, la production a reculé de 1 % quand la baisse n’a été que de 0,3 % en France. En revanche, sur un an, la France fait moins bien que la moyenne de la zone euro (0,3 %) avec un recul de la production industrielle de 0,7 %.
La légère décrue de la production industrielle est imputable au ralentissement économique des pays émergents. Par ailleurs, la concurrence demeure très forte sur les biens industriels induisant des baisses de prix.
L’inflation française joue toujours la modeste
Pour le deuxième mois consécutif, le taux d’inflation reste, en France, en territoire positif grâce à la remontée du pétrole et de la hausse dans les services. Les prix des produits manufacturés baissent légèrement en raison de promotions. Les prix des produits alimentaires sont globalement stables. En revanche, sur un an, l’indice des prix s’inscrit toujours en négatif. Il est à souligner que l’inflation sous-jacente progresse légèrement et atteint 0,6 % sur un an.
Selon les chiffres communiqués par l’INSEE, au mois d’avril, l’indice des prix à la consommation (IPC) a, en effet, augmenté de 0,1 % contre 0,7 % en mars. Corrigé des variations saisonnières, il croît de 0,1 % comme le mois précédent. Sur un an, l’IPC recule de 0,2 %, après -0,1 % en mars.