17 juin 2017

C’est déjà hier (17 juin 2017)

Janet Yellen impassible ou presque 

Comme cela était attendu, la FED a relevé, mercredi 14 juin, ses taux directeurs de 0,25 point. Ils s’établissent désormais dans la fourchette de 1 % à 1,25 %. La banque centrale américaine prévoit toujours une nouvelle hausse des taux cette année et trois autres en 2018.

Avec un chômage à 4,3 % et une inflation tournant autour de 2 %, la FED avait de bonnes raisons pour relever ses taux. Certes, la publication de plusieurs indicateurs décevants, la consommation notamment, aurait pu conduire à un report. Par ailleurs, l’indice des prix en raison d’un nouvel accès de faiblesse du prix du pétrole, pourrait s’éloigner de l’objectif de 2 % retenu par la banque centrale. D’autre part, le statu quo aurait été perçu comme une reculade face aux injonctions à peine voilées de Donald Trump.

La FED a profité de la réunion pour réviser à la baisse ses prévisions d’inflation pour 2017 à 1,6 % au lieu de 1,9 % évalué en mars.

Toujours dans la perspective du retour à la normale de la politique monétaire, la banque centrale a annoncé qu’elle commencerait cette année à réduire le volume des actifs acquis après la crise financière. Cette normalisation interviendra au cours de l’année « si l’économie évolue dans l’ensemble comme prévu », mentionne  le communiqué. La banque centrale devrait ainsi cesser de réinvestir le produit des titres arrivant à maturité (bons du trésor et titres appuyés sur des créances immobilières) dont l’encours s’élève à 4500 milliards de dollars. La FED se dit toutefois prête à interrompre ce processus de désinvestissement s’il y avait une « détérioration matérielle des perspectives économiques qui exigeraient une baisse sensible des taux d’intérêt ». Ces désinvestissements seront réalisés de manière progressive à hauteur de 6 milliards de dollars pour les bons du Trésor sur un rythme mensuel puis trimestriel et de 4 milliards pour les titres appuyés sur des créances immobilières.

La FED entend disposer de marges de manœuvre en cas de survenue d’une nouvelle crise. Elle considère qu’avec une croissance avoisinant 2 %, un taux d’inflation se situant entre 1,5 et 2 % et un taux de chômage de 4,3 %, il est logique de revenir à une politique monétaire plus conventionnelle.

Cette décision de baisse des taux s’inscrit dans le bras de fer que la FED entretien avec la nouvelle équipe présidentielle. Janet Yellen a été critiquée par Donald Trump avant même son élection. Depuis, par l’intermédiaire de ses conseillers, il l’a même rappelée à l’ordre en lui enjoignant de ne pas mener de discussion internationale sans son aval.  Certes, après des propos aigres doux, le Président a atténué ses attaques en déclarant même au mois d’avril dernier « je l’aime bien, je la respecte », tout en soulignant « préférer une politique de taux bas ».

Malgré ses dernières déclarations, Donald Trump aurait toujours l’intention de ne pas renouveler Janet Yellen pour un second mandat. La recherche du successeur serait déjà engagée. Le conseiller économique, Gary Cohn, est présenté tout à la fois comme celui qui est chargé du recrutement et un candidat probable à la succession. Ancien de chez Goldman Sachs, il a toujours été proche de l’administration de la  banque centrale dont il défend l’indépendance auprès du Président. Il partage avec ce dernier le principe  d’une dérégulation accrue du secteur financier et le maintien des taux bas. Parmi les autres candidats, figurent Kevin Warsh, ancien membre du conseil des gouverneurs de la FED, et Thomas Hoenig, actuel vice-président du fonds de garantie des dépôts. De toute façon, à travers les prochaines nominations au sein du Conseil des gouverneurs, Donald Trump devrait renforcer son influence.

 

Des consommateurs pas tous égaux en Europe 

Pour mesurer et comparer le niveau de vie de la population ou de catégories de  population, les instituts statistiques ont souvent recours à la consommation individuelle effective (CIE). Cette dernière est calculée à partir de la consommation par les individus de biens et services, indépendamment du fait que ces biens et services aient été achetés et payés par les ménages, par l’État, ou par des institutions sans but lucratif. Afin de neutraliser les structures de prix différentes d’un pays à un autre, les CIE peuvent également être mesurées en standard de pouvoir d’achat (SPA). Il s’agit d’une unité monétaire artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les pays.

En 2016, au sein de l’Union européenne, la CIE par habitant exprimée en standards de pouvoir d’achat (SPA) s’est échelonnée de 53 % à 132 % par rapport à la moyenne.

Dix États membres ont enregistré une CIE par habitant supérieure à la moyenne de l’Union. Le niveau le plus élevé de l’UE a été relevé au Luxembourg, à 32 % au-dessus de la moyenne de l’UE. L’Allemagne et l’Autriche se situaient à environ 20 % au-dessus de la moyenne, suivis par le Royaume-Uni, le Danemark, la Finlande, la Belgique, la France, les Pays-Bas et la Suède, qui enregistraient tous des niveaux compris entre 10 % et 15 % au-dessus de la moyenne.

Dans 12 États membres, la CIE par habitant était comprise entre la moyenne de l’Union et 25 % au-dessous de celle-ci. En Irlande, en Italie ainsi qu’à Chypre, les niveaux étaient inférieurs de 10 % ou moins à la moyenne tandis qu’en Espagne. En Lituanie, au Portugal et à Malte, ils se situaient entre 10 % et 20 % en-dessous. La République tchèque, la Grèce, la Slovaquie, la Pologne et la Slovénie étaient comprises entre 20 % et 25 % en-dessous de la moyenne.

Six États membres ont enregistré une CIE par habitant inférieure de quelque 30 % ou plus à la moyenne. L’Estonie, la Lettonie, la Hongrie et la Roumanie se situaient dans une fourchette allant d’environ 30 % à 40 % en-dessous, alors que la Croatie avait une CIE par habitant inférieure d’un peu plus de 40 % à la moyenne de l’Union et que la Bulgarie se trouvait à 53 % au-dessous.