C’est déjà hier (18 septembre 2015)
L’OCDE révise à la baisse la croissance française
Selon l’OCDE, la croissance de l’économie mondiale serait moins forte que prévue en raison du ralentissement des émergents. L’OCDE a ainsi baissé ses prévisions de croissance mondiale à 3,0 % cette année puis à 3,6 % l’an prochain, alors qu’en juin elle attendait respectivement 3,1 % et 3,8 %. Le chef économiste de l’OCDE a souligné que « la reprise progresse dans les économies avancées mais les perspectives ont continué à se détériorer pour plusieurs économies émergentes ». Il s’inquiète des conséquences d’une remontée des taux américains et souhaitent qu’elle soit progressive pour éviter des transferts trop importants de capitaux au détriment des émergents.
L’OCDE a réévalué la croissance américaine à 2,4 % contre 2 % en juin pour 2015. La consommation reste le principal moteur de l’économie américaine. La contribution du commerce extérieur est de plus en plus faible du fait de l’appréciation du dollar. Pour 2016, en revanche, elle prévoit une moindre croissance, 2,6 contre 2,8 %. Pour le Japon, la croissance devrait rester faible, 0,6 % en 2015 et 1,2 % en 2016.
L’OCDE a pris en compte la croissance moins forte qu’attendue en Chine et surtout une récession beaucoup plus sévère que prévue au Brésil. La croissance chinoise devrait ainsi être inférieure à 7 % tant en 2015 (6,7 %) qu’en 2016 (6,5 %). Le Brésil devrait enregistrer de son côté une contraction de son PIB de 2,7 % en 2015 et de 0,7 % en 2016.
L’Inde devrait passer en 2015 comme en 2016 devant la Chine en ce qui concerne le taux de croissance même s’il est légèrement révisé à la baisse par rapport à juin (-0,1 point).
Pour la France, l’organisation internationale a également revu ses prévisions à la baisse pour 2015 comme pour 2016. Le taux de croissance ne devrait pas dépasser 1 % et 1,4 % entre 2015 et 2016 contre respectivement 1,1 % et 1,7 %. Cette correction intervient alors que Paris a confirmé aujourd’hui une prévision plus optimiste pour 2016, de 1,5 % de croissance.
Quand l’alignement des planètes n’amasse pas mousse
Au début de l’année, les experts économiques s’attendaient à ce que l’accumulation de facteurs positifs à savoir, baisse du prix du pétrole, dépréciation de l’euro et le faible niveau des taux d’intérêt, dope la croissance. Ce fameux alignement des planètes devait générer un surcroît de croissance de 1,7 point or, au trois quart de l’année, il apparaît que le gain ne serait que de 0,7 point pour la zone euro.
Cette faible réponse de l’économie européenne aux stimuli s’explique par le ralentissement de la Chine dont les importations stagnent voire diminuent. La stagnation du commerce internationale ne permet pas de tirer profit de la dépréciation de l’euro. L’atonie relative des pays membres de l’Union s’explique également par la persistance de crises aux marges de l’Europe, en Ukraine et au Moyen Orient. Elle est certainement liée à une plus faible intensité énergétique de la croissance. En effet, les pays européens sont avant tout des pays de services. Par ailleurs, les ménages, après des années de crise, ont décidé de maintenir un fort taux d’épargne. Enfin, malgré la baisse des taux d’intérêt, l’investissement éprouve les pires difficultés à rebondir en zone euro.