19 janvier 2019

C’est déjà hier 19 janvier 2019 démographie – inflation – production – recherche

La France entre dans le rang démographique ?

Au 1er janvier 2019, la France comptait 66 993 000 habitants. 64 812 000 résident en métropole et 2 181 000 dans les départements d’outre-mer. La croissance de la population continue à se ralentir. Elle n’a été que de 0,3 % en 2018 contre 0,4 % en 2014 et 0,5 % entre 2008 et 2013. Au 1er janvier 2018, la France représente 13 % de la population de l’Union européenne (UE). Elle en est le deuxième pays le plus peuplé derrière l’Allemagne (82,9 millions d’habitants). Sept habitants de l’UE sur dix vivent dans les six pays les plus peuplés : Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Espagne et Pologne. Le Royaume-Uni a gagné le plus d’habitants en 2017 (+429 000 habitants), sa population atteint 66,2 millions en 2018. L’Allemagne a gagné 328 000 habitants malgré un solde naturel déficitaire (-148 000, l’avant-dernier de l’Union). A contrario, neuf pays européens perdent de la population. Ainsi, la Roumanie perd 121 000 habitants en 2017, et l’Italie 105 000.

En 2018, le solde naturel en France, différence entre les nombres de naissances et de décès, a été de 144 000, ce qui est son plus faible niveau depuis la fin de la seconde Guerre mondiale. La période entamée autour du passage à l’an 2000 s’est achevée. En 2006, un pic inédit depuis la fin du baby-boom avait été alors enregistré avec un solde naturel positif de 302 000 personnes en France hors Mayotte. La baisse de ce solde est imputable à la diminution des naissances mais surtout à la progression des décès en liaison avec le vieillissement de la population. Le solde migratoire a été positif de 58 000 en 2018.

Plus de 750 000 naissances en France

La nombre de naissances continue de baisser. En 2018, il s’est élevé à 758 000, soit 12 000 naissances de moins qu’en 2017 (-1,5 %). En France métropolitaine, le nombre de naissances s’établit à 719 000. Il reste plus élevé que le point bas de 1994 (711 000). La baisse des naissances est en partie due à la diminution du nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans. Elles sont 8,4 millions en 2018, contre 8,8 millions en 2008 et 9,1 millions en 1998. Leur fécondité diminue aussi, et reste en 2018 le principal facteur expliquant la diminution du nombre des naissances.

En 2018, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,87 enfant par femme, contre 1,90 en 2017. Il s’agit de la quatrième année de baisse consécutive. L’âge moyen à la maternité s’accroît. Il est de 30,6 ans en 2018, contre 29,8 ans dix ans plus tôt. En 2016, la France est pourtant le pays de l’Union européenne dont la fécondité est la plus élevée. Depuis 2000 et jusqu’en 2015, l’Irlande et la France étaient chaque année les pays les plus féconds de l’UE. En 2016, la Suède (taux de 1,85) dépasse l’Irlande (taux de 1,81).  Les six pays de l’Union à la fécondité la plus faible sont l’Italie (1,34), l’Espagne (1,34), le Portugal (1,36), Chypre (1,37), Malte (1,37) et la Grèce (1,38).

 

L’Irlande et la France ont la proportion de jeunes de moins de 15 ans la plus élevée en Europe. Ils représentent respectivement 21,1 % et 18,3 % de la population. Ces deux pays devancent le Royaume-Uni et la Suède. En Allemagne et en Italie, cette proportion est inférieure à 13,5 % quand elle est de 15,6 % pour l’ensemble de l’UE.

Plus de 610 000 décès en 2018

En 2018, 614 000 personnes sont décédées en France, soit 8 000 de plus qu’en 2017, (+1,3 %). Du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès a tendance à augmenter depuis le début des années 2010. Les conditions climatiques et épidémiologiques ont joué un rôle en 2018 avec une épidémie de grippe hivernale plus sévère qu’accoutumée et l’épisode caniculaire du 24 juillet au 8 août 2018 qui a eu un léger impact sur la mortalité des personnes de 65 à 74 ans.

L’espérance de vie en hausse en 2018

Selon l’INSEE, l’espérance de vie à la naissance en France a augmenté en 2018. Elle a atteint 85,3 ans pour les femmes et de 79,4 ans pour les hommes.  Si en 2015, l’espérance de vie avait diminué pour les femmes comme pour les hommes, elle a depuis repris sa progression. Elle dépasse pour les hommes désormais le niveau de 2014 (79,2 ans). Ce n’est pas le cas, en revanche, pour les femmes, dont l’espérance de vie avait également reculé en 2017. En 2018, elles n’ont pas encore retrouvé l’espérance de vie à la naissance qu’elles avaient en 2014 (85,4 ans). L’espérance de vie des femmes en France demeure l’une des plus élevées de l’Union européenne. En 2016, seule l’Espagne (86,3 ans) devance la France. En revanche, la France n’arrive qu’en neuvième position pour l’espérance de vie à la naissance des hommes.

En France, l’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes est de 5,9 ans en 2018. Il augmente légèrement par rapport à 2017 (5,8 ans) après plusieurs années de convergence (6,7 ans en 2008, 7,7 ans en 1998). Il reste plus important que la moyenne des pays de l’Union européenne, et le plus élevé parmi les pays de l’Europe de l’Ouest. En 2016, cet écart s’élevait à 6,0 ans en France, alors qu’il était de 3,2 aux Pays-Bas, de 3,5 en Suède et de 3,6 ans au Royaume-Uni. Il est supérieur à 8 ans dans les pays Baltes et en Pologne.

L’espérance de vie à la retraite : la France toujours en tête

Dans les conditions de mortalité de 2018 en France, un homme de 60 ans vivrait encore 23,2 ans en moyenne, et une femme 27,6 ans. Après un âge moyen de départ à la retraite à 61 ans, l’espérance de vie à la retraite est de 25 ans en France, soit, la plus importante constatée au sein de l’OCDE.

Un cinquième de la population française a plus de 65 ans.

Au 1er janvier 2019, une personne sur cinq en France a 65 ans ou plus. Cette part augmente depuis plus de 30 ans. En 1985, 12,8 % de la population de France métropolitaine avait 65 ans ou plus. Au sein de l’Union européenne, entre 2007 et 2017, les 65 ans ou plus sont passés de 17,0 % à 19,4 % de la population. En Irlande, pays où cette proportion est la plus faible, elle est passée de 10,8 % en 2007 à 13,5 % en 2017. Plus d’une personne sur cinq a 65 ans ou plus dans six pays de l’Union : l’Italie (22,3 %), la Grèce (21,5 %), l’Allemagne (21,2 %), le Portugal (21,1 %), la Finlande (20,9 %) et la Bulgarie (20,7 %). Dans les conditions de mortalité de 2018 en France, un homme de 60 ans vivrait encore 23,2 ans en moyenne, et une femme 27,6 ans.

Légère augmentation du nombre de mariages en 2018

En 2018, 235 000 mariages ont été célébrés, dont 229 000 entre personnes de sexe différent et 6 000 entre personnes de même sexe. La tendance observée depuis plusieurs années semble s’inverser : le nombre de mariages entre personnes de même sexe baisse en 2018, alors que le nombre de mariages de sexe différent progresse depuis deux ans. Depuis plus de vingt ans, l’âge des mariés augmente chaque année pour les mariages entre personnes de sexe différent. En 2018, les femmes se marient en moyenne à 36,0 ans et les hommes à 38,4 ans. En dix ans, les femmes se marient en moyenne 2,7 ans plus tard et les hommes 2,3 ans plus tard. Cette augmentation est imputable en partie au nombre croissant de remariage qui fait augmenter la moyenne. Par ailleurs, les mariages interviennent souvent après l’arrivée du premier enfant.

L’ouverture mi-2013 du mariage aux conjoints de même sexe a entraîné un « effet de rattrapage », pour légaliser des unions qui auraient peut-être été contractualisées par un mariage plus tôt si cela avait été possible. En 2013, l’âge des mariés était donc élevé : 49,8 ans pour les hommes et 43,0 ans pour les femmes. L’âge au mariage a ensuite diminué. Pour les hommes, il s’est stabilisé autour de 44,3 ans depuis 2015. Pour les femmes, il diminue encore et s’établit à 38,8 ans en 2018.

En 2017, 194 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus. Ce nombre augmente chaque année depuis 2002 à l’exception de l’année 2011, année depuis laquelle les couples ne peuvent plus signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union. En 2017, comme en 2016, les couples de même sexe choisissant de conclure un Pacs sont aussi nombreux que ceux qui se marient.

Les résultats 2018 de la démographie française traduisent un vieillissement accéléré de la population, vieillissement plus rapide que celui envisagé par les études du Conseil d’Orientation des Retraites. La baisse du taux de fécondité à tous les âges des femmes et la diminution du solde migratoire expliquent la faible progression de la population. A terme, cette moindre progression de la population aura des incidences tant sur la croissance économique que sur le financement des retraites. Du fait du jeu des générations, la question des retraites et de la dépendance se posera jusqu’en 2060. Avec un nombre plus faible d’actifs à compter de 2040, le retour à l’équilibre sera plus délicat. En outre, une population active plus étroite ayant un âge moyen plus élevé est moins ouverte à l’innovation et donc moins propice aux gains de productivité qu’une population active jeune. Le défi des prochaines années est de contredire cette règle afin d’assurer le financement du système de protection sociale.

 

L’inflation se replie sagement mais sûrement

Au mois de décembre dernier, selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation est resté stable sur un mois, après un repli de 0,2 % en novembre. La nette baisse des prix de l’énergie (−2,4 %) et le repli de ceux des produits manufacturés (−0,2 %) ont été compensés par un rebond des prix des services (+0,4 %) et de l’alimentation (+0,6 %). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation baissent de 0,2 % sur un mois, après un repli de 0,1 % en novembre.

Sur un an, les prix à la consommation ralentissent pour le deuxième mois consécutif : +1,6 % en décembre après +1,9 % en novembre et +2,2 % en octobre. La baisse de l’inflation s’explique par le recul du prix de l’énergie, des services et du tabac ainsi que par un recul plus prononcé de ceux des produits manufacturés. En revanche, les prix de l’alimentation augmentent, ce qui est classique en fin d’année.

Sur un an, l’inflation sous-jacente (hors biens soumis à de fortes fluctuations) reste toujours faible à 0,7 %. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se redresse à peine sur le mois (+0,1 % après −0,2 % en novembre) ; sur un an, il croît de 1,9 % après +2,2 % le mois précédent.

Cette décrue de l’inflation devrait freiner l’érosion du pouvoir d’achat des ménages français, ce qui devrait favoriser la consommation d’autant plus que, le 15 janvier, les services des impôts ont versé 60 % du montant des crédits d’impôt de l’année 2018. Ces versements s’élèvent à plus de 5 milliards d’euros, soit l’équivalent d’une semaine de consommation.

La zone euro est sur la même tonalité que la France. Ainsi, selon Eurostat, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 1,6 % au mois de décembre dernier, contre 1,9% en novembre. Un an auparavant, il était de 1,4 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 1,7 % en décembre contre 2,0 % en novembre. Un an auparavant, il était de 1,7 %.

 Recul de la production industrielle en Europe

Selon Eurostat, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a diminué de 1,7 % en novembre dernier par rapport à octobre dans la zone euro et de 1,3 % dans l’Union européenne.

Sur un an, la chute est assez importante. Elle atteint 3,3 % en zone euro et 2,2 % au sein de l’Union européenne. Les reculs les plus importants concernent l’énergie (-5,2 %), les biens d’investissement (-4,5 %), les biens de consommation durable (-3,5 %) et les biens intermédiaires (-3 %). Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les baisses les plus marquées de la production industrielle ont été relevées en Irlande (-9,1 %), en Allemagne (-5,1 %), au Portugal (-2,9 %) et en Espagne (-2,8 %). Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Estonie (+7,9 %), en Pologne (+5,3 %) et en Hongrie (+3,5 %). L’Allemagne, première puissance industrielle européenne, fait face à un net ralentissement de son activité. La mise en œuvre des nouvelles normes antipollution pour les automobiles la handicape tout comme le ralentissement des échanges avec la Chine.

 La recherche en Europe, des progrès à réaliser

En 2017, les États membres de l’Union européenne (UE) ont dépensé ensemble près de 320 milliards d’euros au titre de la recherche et développement (R&D). Conformément aux souhaits de la Commission de Bruxelles, les États membres ont accru leur effort en matière de recherche afin d’éviter d’être distancés par les États-Unis, la Chine, le Japon et la Corée du Sud sur ce terrain.

L’intensité de R&D, c’est-à-dire les dépenses de R&D en pourcentage du PIB, s’est établie en 2017 à 2,07 % contre 2,04 % en 2016. Dix ans auparavant (en 2007), l’intensité de R&D s’établissait à 1,77 %. Malgré tout l’effort européen reste nettement inférieur à celui de la Corée du Sud (4,22 % en 2015), du Japon (3,28 % en 2015) et des États-Unis (2,76 % en 2015). En revanche, la part des dépenses de R&D au sein de l’UE fait jeu égal avec la Chine (2,06 % en 2015) et dépasse celle constatée en Russie (1,1 % en 2015) et en Turquie (0,96 %). L’objectif de la Commission européenne de 3 % du PIB en 2020, sera difficile à atteindre.

Le secteur des entreprises reste le premier secteur dans lequel les dépenses de R&D ont été réalisées, représentant 66 % des dépenses de R&D en 2017, suivi du secteur de l’enseignement supérieur (22 %), du secteur des administrations publiques (11 %) et de celui des organisations privées à but non lucratif (1 %).

L’intensité de R&D est supérieure à 3 % en Suède, en Autriche, au Danemark et en Allemagne. Elle s’élève à 2,25 % en France. À l’opposé, l’intensité de R&D était inférieure à 1 % du PIB dans huit États membres : en Roumanie (0,5 %), en Lettonie (0,51 %), à Malte (0,55 %), à Chypre (0,56 %), en Bulgarie (0,75 %), en Croatie (0,86 %) ainsi qu’en Lituanie et en Slovaquie (0,88 % chacune).