C’est déjà hier (19 mai 2018)
Ralentissement mesuré de la création d’emplois en France
En phase avec le ralentissement de l’activité, l’emploi salarié dans le secteur privé n’a progressé que de 0,3 % au 1er trimestre de cette année, soit 57 900 créations nettes d’emploi, contre une hausse de 0,4 % au quatrième trimestre 2017 (soit +81 500). Sur un an, le nombre de créations d’emplois reste soutenu avec une croissance de 1,4 % (soit +270 200). Hors intérim, le résultat est identique pour le premier trimestre (+ 0,3 %, soit +55 400) et légèrement plus faible sur un an (+1,2 % sur un an, soit +213 400).
L’emploi salarié privé a ralenti dans la construction tout en restant dynamique (+0,6 %, soit +7 900, après +1,0 %). Il a recommencé à diminuer dans l’industrie (−0,1 %, soit −4 200, après +0,2 %). Sur un an, l’emploi privé s’accroît de 29 600 dans la construction et demeure stable dans l’industrie.
Au premier trimestre 2018, l’emploi privé est resté dynamique dans les services marchands : +0,5 % (soit +55 300), comme au quatrième trimestre 2017, portant à 230 200 sa hausse sur un an. Hors intérim, la hausse est de +0,5 %, après +0,4 %. L’emploi non marchand privé se replie légèrement sur le trimestre (-0,1 % après +0,1 %) mais augmente de 0,3 % sur un an.
L’emploi a donc bien résisté au ralentissement économique qui s’est traduit par une division par deux du taux de croissance entre le 4e trimestre 2017 et le 1er trimestre 2018. Le point préoccupant est la perte de nouveaux emplois dans l’industrie, secteur à la peine depuis plusieurs mois. Les problèmes de qualification semblent constituer un frein, aujourd’hui, tant au niveau de l’emploi que de la croissance.
Croissance : 2017, une année en or
Le Gouvernement avait initialement prévu pour 2017 un taux de croissance de 1,7 %. Au mois de février, l’INSEE l’annonça à 2 %. Une nouvelle révision vient de la porter à 2,2 % contre 1,2 % en 2016 et 1,1 % en 2015. Il faut remonter 10 ans en arrière pour obtenir un taux de croissance plus important (2007 avec 2,3 %).
L’INSEE a confirmé que l’investissement avait porté cette croissance. Il a en effet augmenté de 4,5 % en 2017 contre 2,8 % en 2016 et 1,0 % en 2015. Les dépenses de consommation des ménages ont, en revanche, ralenti (+1,0 % après +2,1 % en 2016). À l’inverse, l’investissement continue d’accélérer fortement (+4,5 % après +2,8 % et 1,0 %). La contribution de la demande intérieure finale hors stocks à la croissance du PIB s’établit à +1,8 point après +2,1 points en 2016. La contribution du commerce extérieur se redresse (+0,1 point après -0,5 % point en 2016 et -0,4 point en 2015), ainsi que celle des variations de stocks (+0,2 point après -0,4).
Le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages n’a progressé que de 1,3 % contre +1,8 % en 2016 en raison de l’inflation, malgré des salaires et des revenus de la propriété plus dynamiques. Le taux d’épargne des ménages malgré la moindre progression du pouvoir d’achat a augmenté, passant de 13,9 à 14,3 % du revenu disponible brut de 2016 à 2017.
Le taux de marge des sociétés non financières (SNF) est stable à 31,9 % de la valeur ajoutée. En revanche, le taux d’investissement est en hausse. Il s’est élevé à 23,5 % du PIB contre 23,2 % en 2016. Le taux d’autofinancement est passé de son côté de 92,9 % à 95,5 % témoignant de l’amélioration de la santé des entreprises françaises.
Le déficit public 2017 s’est élevé à 2,6 % du PIB contre 3,4 % en 2016. La dette publique a atteint 96,8 % du PIB en léger retrait par rapport à 2016 (-0,2 point). Cette diminution est imputable à la progression un peu plus vive que prévu du PIB. Les dépenses publiques se sont élevées à 56,4 % du PIB contre 56,6 % en 2016. Les prélèvements obligatoires ont, en revanche, continué à augmenter en passant de 44,6 à 45,3 % du PIB.
Au cours du premier trimestre 2018, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,4 % dans la zone euro (ZE19) ainsi que dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du quatrième trimestre 2017, le PIB avait crû de 0,7 % dans la zone euro et de 0,6 % dans l’UE28. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 2,5 % dans la zone euro et de 2,4 % dans l’UE28 au premier trimestre 2018, après respectivement +2,8 % et +2,7 % au quatrième trimestre 2017. Au cours du premier trimestre 2018, le PIB des États-Unis a augmenté de 0,6 % par rapport au trimestre précédent (après +0,7 % au quatrième trimestre 2017). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a progressé de 2,9 % (après +2,6 % au quatrième trimestre 2017).
Les taux de croissance les plus élevés ont été relevés en Pologne (+1,6 %), en Finlande (1,1 %) en Slovaquie (+0,9 %) et en Bulgarie (+0,8 %). La France avec 0,3 % se situe tout comme l’Allemagne tout juste en-dessous de la moyenne de l’Union européenne. Parmi les pays ayant enregistré les plus faibles taux de croissance figurent la Roumanie (0,0 %) et le Royaume-Uni (+0,1 %).