C’est déjà hier ! (2 septembre 2017)
Le taux de chômage fait du surplace en Europe
La décrue du chômage au sein de la zone euro s’effectue, depuis quelques mois, de manière homéopathique. Il s’élevait en juin comme en juillet à 9,1 %. Néanmoins, sur un an, la baisse reste non négligeable, -0,9 point et permet au chômage d’être à son plus bas niveau depuis février 2009.
Au sein de l’Union européenne, grâce à la bonne tenue du marché de l’emploi au Royaume-Uni et dans certains pays d’Europe de l’Est (dont la République tchèque), le taux de chômage était de 7,7 % en juillet, également stable par rapport à juin. Il est en baisse de 0,8 point sur un an. Ce taux est le plus faible enregistré dans l’Union européenne depuis décembre 2008.
Eurostat estime qu’au mois de juillet, 18,916 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union, dont 14,860 millions dans la zone euro. Par rapport à juin, le nombre de chômeurs a augmenté de 93 000 dans l’Union et de 73 000 dans la zone.
Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en juillet 2017 ont été enregistrés en République tchèque (2,9 %), en Allemagne (3,7 %) ainsi qu’à Malte (4,1 %). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été constatés en Grèce (21,7 % en mai 2017) et en Espagne (17,1 %). Le taux de chômage est passé en France de 9,6 à 9,8 %. Sur un an, il est stable, en baisse simplement de 0,1 point. La France est le sixième État le moins performant en termes d’emploi au sein de la zone euro. Le Portugal qui figurait parmi les mauvais élèves a réussi à réduire de 1,8 point son taux de chômage ce qui lui a permis de distancer la France.
Parmi les autres fortes baisses, figurent la Croatie (de 13,2 % à 10,6 %), l’Espagne (de 19,6 à 17,1 %) et la Slovaquie (de 9,7 à 7,3 %) et Chypre. A titre de comparaison, en juillet, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,3 %, en baisse par rapport au taux de 4,4 % enregistré en juin et par rapport à celui de 4,9 % de juillet 2016.
La stagnation, depuis quelques mois, du taux de chômage en Europe peut s’expliquer par le fait que plusieurs pays dont l’Allemagne sont en situation de plein emploi. Ils ne peuvent plus escompter améliorer de manière importante leur taux de chômage. Des gains sont constatés en Europe du Sud mais ils ont tendance à se ralentir en raison du retour sur le marché du travail d’actifs qui en étaient sortis avec les annonces sur le retour de la croissance. Plusieurs États dont la France et l’Italie éprouvent des difficultés à réduire leur chômage en raison de leur positionnement économique et des difficultés structurelles qu’ils connaissent.
Les États-Unis n’en finissent pas de surprendre
Tel le Phoenix, l’aigle américain n’en finit pas de tomber et de renaître de ses cendres. Les indices se suivent mais ne se ressemblent pas, empêchant toute conclusion hâtive sur l’orientation de l’activité américaine. Cette évolution de la conjoncture des États-Unis est, à l’image du Président Donald Trump, assez chaotique et imprévisible. De ce fait, il est difficile de pronostiquer quelle sera l’attitude de la banque centrale en matière de relèvement des taux d’ici la fin de l’année.
Une croissance plus vaillante qu’annoncée et prévue
Annoncée vacillante, la croissance des États-Unis a été, in fine, bien plus forte que prévu au cours du 2e trimestre. Selon les résultats révisés du 2e trimestre, elle atteint 3 % en base annuelle contre 2,6 % dans le cadre de la première estimation. Par rapport au 1er trimestre où le PIB n’avait augmenté que de 1,2 %, il y a indéniablement une accélération de l’activité. Cette évolution de la croissance est assez semblable à celle enregistrée ces dernières années. L’économie américaine souffre au 1er trimestre pour mieux rebondir au 2ème.
Cette progression du PIB provient de la consommation qui s’est accrue de 3,3 %. La dernière estimation a révisé à la hausse la première de 0,5 point. La diminution du taux de l’épargne explique cette progression. Il est passé de 3,9 % au premier semestre à 3,7 % pour le second semestre 2017. La bonne tenue du marché de l’emploi a concouru à la reprise de l’activité.
Les entreprises ont également augmenté leurs dépenses d’équipement au 2 trimestre, soit +8,8 % en rythme annualisé, ce qui constitue le plus haut niveau enregistré depuis 2 ans. Il s’agit, par ailleurs, du troisième trimestre consécutif de progression.
L’investissement en immobilier non résidentiel a enregistré une hausse de +6,2 % certes en retrait par rapport à l’augmentation du 1er trimestre (+14,8 %). En revanche, la construction de logements a freiné la croissance au deuxième trimestre avec une contraction de 6,5 % en rythme annualisé des dépenses à ce titre, la plus mauvaise performance en près de sept ans.
La contribution des stocks a été neutre sur la période avril-juin après un effet négatif de 1,46 point de PIB au premier trimestre. Celle des échanges extérieurs a été positive pour le deuxième trimestre consécutif, à hauteur de 0,2 point de PIB (contre +0,18 point en première estimation).
L’administration de Donald Trump a tenté de s’approprier ce bon résultat en assurant par ailleurs pouvoir faire mieux grâce à la mise en œuvre des réductions d’impôts, des dépenses d’infrastructures et à la dérégulation de l’économie américaine, réformes que le Congrès – pour certaines d’entre-elles – tardent à adopter. L’objectif de Donald Trump est de porter la croissance à 4 %.
Pourtant, le président américain n’a toujours pas réussi à faire voter une loi dans le domaine économique, faute, notamment, d’avoir su faire lever les blocages politiques au Congrès.
Des emplois mais moins que prévu
Les résultats de l’emploi du mois d’août ont déçu. 156 000 créations ont été enregistrées quand les experts en espéraient 180 000. Au mois de juillet, 189 000 emplois avaient été créés. Les secteurs manufacturiers, de construction, et les services techniques et professionnels, ainsi que la santé et le secteur minier, ont été les plus dynamiques. Le ratio emploi sur population reste stable à 60,1%. Les résultats des derniers mois ont été revus en légère baisse. Ainsi, les créations de juillet ont été de 189 000, contre 209 000 précédemment annoncé. Celles de juin ont été de 210.000, contre 231.000. Compte tenu de ces éléments, les créations ont été de 185 000 par mois, en moyenne, sur les trois derniers mois. Le taux de chômage est en légère augmentation passant de 4,3 à 4,4 % de juillet à août. Le taux de progression des salaires est de son côté en léger repli à 2,4 % contre 2,5 %.