C’est déjà hier 20 octobre 2018 – inflation, PIB Chine, pauvreté en Europe
L’inflation et le pétrole, le couple de l’année 2018
Après plusieurs mois de progression, l’inflation au sein de la zone euro tend à se stabiliser. Elle suit en cela l’évolution du cours du baril de pétrole qui évolue depuis quelques semaines entre 75 et 80 dollars. En effet, le taux l’inflation s’est établi à 2,1 % au mois de septembre, contre 2,0 % en août. Un an auparavant, ce taux était de 1,5 %.
Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux d’inflation annuel de l’Union s’est élevé à 2,2 % en septembre, stable par rapport à août. Un an auparavant, il était de 1,8 %.
Les taux annuels les plus faibles ont été observés au Danemark (0,5 %), en Grèce (1,1 %) et en Irlande (1,2 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Roumanie (4,7 %), en Hongrie (3,7 %) et en Bulgarie (3,6 %). Le taux d’inflation constaté en France est de 2,5 %.
Par rapport à août 2018, l’inflation annuelle a baissé dans neuf États membres, est restée stable dans quatre et a augmenté dans quatorze autres. En septembre 2018 les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent sans surprise de l’énergie (+0,90 points de pourcentage, pp), suivie des services (+0,57 pp), de l’alimentation, alcool & tabac (+0,51 pp) et des biens industriels hors énergie (+0,08 pp).
Après une accélération durant le premier semestre du fait de la hausse des prix de l’énergie, l’inflation est attendue en repli dans les prochains mois. L’inflation sous-jacente, (calculée en ne prenant pas en compte les prix soumis à de fortes variations conjoncturelles) reste très mesurée. Elle s’élève ainsi à 0,7 % en France. Aux États-Unis, malgré le plein emploi, elle ne dépasse pas 2,2 %. Dans ces conditions, le taux d’inflation pourrait revenir autour de 1 % en début d’année 2019, traduisant bien l’absence de dérive des prix. Seul un passage du baril de pétrole au-dessus des 100 dollars pourrait occasionner un nouveau ressaut inflationniste. Dans ce scénario, l’inflation augmenterait de 0,5 point au sein des pays de l’OCDE et la croissance serait amputée de 0,2 point. Pour plusieurs experts, la progression du baril de pétrole s’explique par la réinstauration de l’embargo vis-à-vis de l’Iran, par les problèmes rencontrés au Venezuela et par la stagnation de la production américaine. Du fait d’une croissance moins vive que prévu de l’économie mondiale, une accalmie sur les prix du pétrole pourrait intervenir.
La pauvreté en Europe, plus de 20 % de la population concernée
En 2017, 112,9 millions de personnes étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale au sein de l’Union européenne, soit 22,5 % de la population. Selon la Commission de Bruxelles, cela signifiait que ces personnes étaient affectées par au moins une des trois conditions suivantes :
- être en risque de pauvreté après transferts sociaux (pauvreté monétaire) ;
- être en situation de privation matérielle sévère ;
- vivre dans des ménages à très faible intensité de travail.
Après trois années consécutives de hausses entre 2009 et 2012 pour atteindre près de 25 %, la proportion de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale est depuis en baisse. Le ratio est désormais inférieur de 1,2 point de pourcentage à son niveau de référence de 2008.
En 2017, plus d’un tiers de la population était menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale. Ce taux atteint 38,9 % en Bulgarie, 35,7 % en Roumanie et 34,8 % en Grèce. À l’autre extrémité de l’échelle, les taux les plus faibles de personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale ont été enregistrés en République tchèque (12,2 %), en Finlande (15,7 %), en Slovaquie (16,3 %) et aux Pays-Bas (17,0 %). La France se situe au 5e rang parmi les pays ayant un faible taux de risque de pauvreté.
Depuis 2008, le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale a augmenté dans dix États membres. Les plus fortes hausses ayant été enregistrées en Grèce (de 28,1 % en 2008 à 34,8 % en 2017, soit +6,7 points de pourcentage), en Italie (+3,4 pp), en Espagne (+2,8 pp), aux Pays-Bas (+2,1 pp), à Chypre (+1,9 pp) et en Estonie (+1,6 pp). À l’inverse, la baisse la plus marquée a été enregistrée en Pologne (de 30,5 % à 19,5 %, soit -11,0 pp), suivie de la Roumanie (-8,5 pp), la Lettonie (-6,0 pp) et la Bulgarie (-5,9 pp).
16,9% de la population de l’Union en 2017 étaient en risque de pauvreté après prise en compte des transferts sociaux, illustrant que leur revenu disponible était en-dessous du seuil national de risque de pauvreté. Cette proportion de personnes menacées de pauvreté monétaire dans l’Union a légèrement diminué par rapport à 2016 (17.3 %) mais demeure au-dessus de son niveau de 2008 (16,6 %). Les seuils de pauvreté reflètent la distribution des revenus dans les pays et varient considérablement selon les États membres et dans le temps.
Parmi les États membres de l’Union, plus d’une personne sur cinq était menacée de pauvreté monétaire en Roumanie (23,6 %), en Bulgarie (23,4 %), en Lituanie (22,9 %), en Lettonie (22,1 %), en Espagne (21,6 %), en Estonie (21.0 %), en Italie (20,3 %) et en Grèce (20,2 %). À l’inverse, les taux les plus faibles ont été observés en République tchèque (9,1 %), en Finlande (11,5 %), au Danemark et en Slovaquie (12,4 % chacune), aux Pays-Bas (13,2 %), en France et en Slovénie (13,3 % chacune). Par rapport à 2008, la proportion de personnes en risque de pauvreté monétaire a augmenté dans dix-neuf États membres pour lesquels les données sont disponibles, est restée stable dans un, et a diminué dans sept autres.
Au sein de l’Union, en 2017, 6,9 % de la population était en situation de privation matérielle sévère, ce qui signifie que leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources, par exemple le fait de ne pas être en mesure de régler leurs factures, de chauffer correctement leur logement ou de prendre une semaine de vacances en dehors de leur domicile. Cette proportion de personnes en situation de privation matérielle sévère a diminué par rapport à 2016 (7,5 %) et à 2008 (8,5 %). La proportion de personnes en situation de privation matérielle sévère en 2017 différait fortement selon les États membres, s’échelonnant entre 30,0 % de la population en Bulgarie, 21,1 % en Grèce ainsi que 19,7 % en Roumanie et moins de 4 % de la population en Suède (1,1 %), au Luxembourg (1,2 %), en Finlande (2,1 %), aux Pays-Bas (2,6 %), au Danemark (3,1 %), à Malte (3,3 %), en Allemagne (3,4 %), ainsi qu’en Autriche et en République tchèque (3,7 % chacune). En France, ce taux est de 4,1 %. Par rapport à 2008, la proportion de personnes en situation de privation matérielle sévère a augmenté dans neuf États membres, pour lesquels les données sont disponibles, et a diminué dans dix-huit autres. En France, ce ratio a baissé en dix ans de 0,8 point.
Concernant l’indicateur de faible intensité de travail, 9,3 % de la population âgée de 0 à 59 ans dans l’Union vivait dans des ménages où les adultes avaient utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année précédente. Cette proportion a sensiblement baissé par rapport à 2016 (10,5 %) et est proche du niveau de 2008 (9,2 %). L’Irlande (18,2 % en 2016), la Grèce (15,6 %), la Belgique (13,5 %), la Croatie (13 % en 2016), l’Espagne (12,8 %) et l’Italie (11,8 %) affichaient les plus fortes proportions de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail, alors que la Slovaquie (5,4%), la République tchèque (5,5 %), la Pologne (5,7 %), l’Estonie (5,8 %) et la Slovénie (6,2 %) avaient les plus faibles taux. La France se situe dans le milieu du classement avec un taux de 8
La croissance chinoise fait face à la guerre commerciale
Avec un taux de 6,5 % au 3e trimestre, la croissance de l’économie chinoise a ralenti. La croissance du PIB chinois a été de 6,5 % en rythme annuel, légèrement en-deçà des attentes des analystes qui pariaient sur une progression de 6,6 % après 6,7 % au deuxième trimestre. Sur une base trimestrielle, le PIB a été en croissance de 1,6 % entre juillet et septembre, un résultat conforme aux attentes, contre une croissance révisée de 1,7 % sur la période avril-juin.
Ce taux de croissance au 3e trimestre est le plus faible enregistré depuis le premier trimestre 2009. Cette baisse s’inscrit dans le contexte de guerre commerciale avec les États-Unis. Cette dernière a provoqué une chute des bourses asiatiques et un recul de la devise chinoise face au dollar. La croissance est également pénalisée en Chine par une demande interne moins vive du fait de la lutte contre les crédits à risque menée par les autorités. Il est à noter que l’excédent commercial avec les États-Unis reste au plus haut. Cette situation s’explique par la multiplication d’achats anticipés de la part des importateurs américains craignant de nouvelles taxes et l’incapacité de substituer des produits américains aux produits chinois.
La production industrielle notamment a progressé de 5,8 % en septembre par rapport à l’an dernier, à son rythme le plus lent depuis février 2016, inférieur aux +6,0 % attendu. En revanche, les ventes au détail ont progressé de 9,2 % en septembre en rythme annuel, après plusieurs mois de faible croissance et alors que les économistes attendaient une hausse de 9,0 %. La croissance des investissements en actifs fixes a de son côté progressé à 5,4 % sur la période janvier-septembre, un rythme légèrement supérieur aux attentes qui étaient à +5,3 %.
Pour l’ensemble de l’année 2018, la croissance devrait se situer autour de 6,6 % et être malgré tout conforme aux prévisions officielles. Pour 2019, certains économistes craignent un net ralentissement de l’économie chinoise avec un taux qui pourrait se rapprocher de 6 %. Les autorités devraient prendre de nouvelles initiatives pour éviter un ralentissement trop important de la croissance chinoise afin notamment de prouver aux États-Unis que les sanctions commerciales sont sans effet.