21 avril 2018

C’est déjà hier 21 avril 2018

Etats-Unis, une production industrielle en hausse mais sans éclat 

Depuis plusieurs années, les Etats-Unis n’apprécient guère les premiers trimestres. 2018 devrait respecter la tradition. Les vagues de froid successives que le pays a connues depuis le début de l’année ont certainement pesé sur l’activité. La correction des variations saisonnières est devenue une gageure pour les statisticiens américains. Les chiffres de la comptabilité nationale révèlent un creux au premier trimestre, qui n’est pas forcément le reflet de la conjoncture.

La production manufacturière américaine n’a progressé que de 0,1% en mars, avec même une contraction pour les produits alimentaires ou textiles. La production de biens durables a augmenté de 0,4 % mais celle de machines a reculé de 0,4 %. Certes, l’ensemble de la production industrielle en mars aux Etats-Unis a augmenté de 0,5 %, le rebond dans le secteur électrique ayant compensé la faiblesse dans les domaines de la machinerie et des produits alimentaires.

 

Petit rebond de l’inflation en Europe 

Malgré le retour de la croissance et l’amélioration sensible de l’emploi au sein de l’Union européenne, le taux d’inflation reste encore éloigné de la cible des 2 %. En effet, au mois de mars, il s’est élevé au sein de la zone euro à 1,3 %, contre 1,1 % en février. Un an auparavant, il était de 1,5 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi, de son côté, à 1,5 % en mars 2018, contre 1,4 % en février contre 1,6 % en mars 2016.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés à Chypre (-0,4 %), en Grèce (0,2 %) et au Danemark (0,4 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Roumanie (4,0 %), en Estonie (2,9 %) ainsi qu’en Slovaquie (2,5 %). Par rapport à février 2018, l’inflation annuelle a baissé dans six États membres, est restée stable dans six et a augmenté dans quinze autres. Selon Eurostat, en mars, l’inflation a été de 1,7 % en France, soit au-dessus de la moyenne communautaire, contre 1,3 % en février. Cette progression est imputable au rebond des prix des produits manufacturés après la fin des soldes d’hiver (+2,1 % après −0,3 %) et de ceux des produits alimentaires (+0,4% après −0,1 %). De plus les prix du tabac augmentent vivement (+13,2 %) et ceux des services accélèrent sur le mois (+0,4 % après +0,1 % en février). En revanche, les prix de l’énergie se replient nettement (−0,7 %) dans le sillage des prix des produits pétroliers.

En mars 2018 les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent des services (+0,67 point de pourcentage), suivis de l’alimentation, l’alcool et le tabac (+0,41 pp), de l’énergie (+0,20 pp) et des biens industriels hors énergie (+0,07 pp).

 

 

Radiographie de l’emploi en France 

Selon l’INSEE, en France (hors Mayotte), 29,3 millions de personnes de 15 à 64 ans (soit 71,5 % de cette tranche d’âge) sont qualifiées d’actives en 2017, dont 26,5 millions disposent d’un emploi et 2,8 millions sont au chômage. 11,7 millions sont inactives, c’est-à-dire ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un.

Le taux d’activité est à son plus haut niveau depuis 1975. Il a progressé de 0,1 point l’année dernière. Cette hausse s’inscrit dans une tendance plus longue. Sur la dernière décennie, la population active âgée de 15 à 64 ans a augmenté (+ 0,9 million de personnes en France métropolitaine), principalement sous l’effet de la hausse du taux d’activité (+ 1,9 point). Cette progression est depuis 10 ans la conséquence de l’amélioration du taux d’activité des seniors, le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans ayant augmenté de 1,7 million entre 2007 et 2017. Leur taux d’activité a ainsi augmenté de 9,5 points (dont + 8,3 points pour leur taux d’emploi). L’allongement de la durée de cotisation, la fin des dispositifs de préretraite et le report de l’âge légal de départ à la retraite en 2010 expliquent cette évolution.

La participation accrue des femmes au marché du travail participe également à la progression d’ensemble. Entre 2007 et 2017, en France métropolitaine, leur taux d’activité a progressé de 2,7 points quand  celui des hommes n’augmente que de 1,2 point. Les écarts de taux d’activité restent cependant encore marqués. En 2017, en France, 67,6 % des femmes de 15-64 ans sont actives, contre 75,6 % des hommes.

 

Trois quarts des actifs ayant un emploi sont en contrats en durée indéterminée ou fonctionnaires

En 2017, les salariés représentent 88,4 % des actifs occupés. 84,6 % sont en contrat à durée indéterminée (CDI) ou fonctionnaires, représentant ainsi 74,7 % de l’ensemble des actifs. 10,8 % des salariés sont en contrat à durée déterminée (CDD), 3,0 % en intérim et 1,6 % en apprentissage. Si l’emploi à durée indéterminée reste, de loin, le plus répandu chez les salariés, sa part diminue depuis une dizaine d’années (– 1,9 point entre 2007 et 2017 dont – 0,5 point sur la dernière année).

Parmi les salariés, les femmes occupent plus que les hommes des emplois en CDD (12,9 % contre 8,8 %), mais elles sont deux fois moins nombreuses que les hommes à être intérimaires ou apprenties.

Sans surprise, les salariés de moins de 25 ans occupent moins fréquemment des emplois en CDI (44,9 %), ils sont plus souvent apprentis (16,3 %), en CDD (31,1 %) ou en intérim (7,8 %). Ces dernières années ont été marquées par la montée en puissance de l’intérim et des CDD. Il faut également y ajouter la progression des micro-entrepreneurs. Un nombre croissant de jeunes est tout à la fois en CDD, en intérim et à son compte.

Plus de 10 % des actifs sont non-salariés

En 2017, 11,6 % des personnes occupant un emploi en France sont non-salariées, proportion presque stable ces dernières années. Les hommes sont plus fréquemment indépendants que les femmes (14,5 % contre 8,6 %). 16,4 % des actifs occupés de 50 ans ou plus sont non-salariés, contre seulement 2,3 % de ceux de moins de 25 ans.

Progression du nombre de cadres mais aussi des ouvriers

En 2017, les professions intermédiaires et les cadres représentent 43,7 % des actifs occupés. Le nombre de cadres est en légère hausse sur un an. La part des ouvriers, qui avait baissé, de façon quasi ininterrompue, de près de 10 points depuis le début des années 1980, augmente légèrement en 2017 (+ 0,5 point, à 20,8 %) ; celle des employés (27,2 %) recule légèrement (– 0,2 point).

Les femmes occupent plus souvent des postes d’employés (42,8 % contre 12,6 % pour les hommes), alors que les hommes sont plus fréquemment ouvriers (32,0 % contre 8,7 %). La part de cadres reste plus élevée chez les hommes que chez les femmes (20,6 % contre 15,2 %).

Les jeunes de 15 à 24 ans qui occupent un emploi sont, en lien avec leur niveau de diplôme, essentiellement employés ou ouvriers (70,1 %), majoritairement non qualifiés ; seuls 5,3 % sont cadres.

6,1 % des actifs occupés sont en sous-emploi

En 2017 comme en 2016, 18,8 % des personnes ayant un emploi travaillent à temps partiel. Cette part atteint 44,1 % parmi les employés non qualifiés. Elle est près de quatre fois plus élevée chez les femmes (30,0 % contre 8,3 % pour les hommes) et plus importante pour les 15-24 ans (25,0 %) et les 50 ans ou plus (22,2 %). En moyenne, en incluant les éventuelles heures supplémentaires régulières, les salariés à temps partiel travaillent habituellement 23,2 heures par semaine, contre 39,1 heures pour les salariés à temps complet et 45,6 heures pour les non-salariés.

En 2017, 1,6 million de personnes sont en temps partiel subi et souhaiteraient travailler plus. Cela représente 6,1 % des actifs occupés. Le sous-emploi affecte surtout les femmes (8,9 %), les jeunes (11,5 %) et les employés non qualifiés (17,6 %).

2,8 millions de chômeurs en 2017

En moyenne, en 2017, on compte 2,8 millions de chômeurs au sens du BIT, soit 9,4 % de la population active en France (9,1 % en France métropolitaine). En 2008, le taux de chômage au sens du BIT avait atteint, en moyenne sur l’année, son plus bas niveau des années 2000, soit 7,1 %, pour la France métropolitaine. Il a ensuite constamment augmenté jusqu’en 2015. Depuis 2013, leur taux de chômage des hommes est légèrement supérieur à celui des femmes (en 2017, 9,5 %, contre 9,3 %). La désindustrialisation rapide de ces dernières années a affecté plus fortement les hommes.

22,3 % pour les 15-24 ans sont au chômage

Pour une part non négligeable, les jeunes de moins de 24 ans sur le marché de travail n’ont pas de qualification, ce qui explique leur problème d’insertion. Leur taux de chômage est en légère baisse depuis deux ans mais s’élève à 22,3 %, contre 8,8 % pour les 25-49 ans et 6,6 % pour les 50 ans ou plus. Rapporté à l’ensemble de la population, le risque de chômage des jeunes est moindre et l’écart avec leurs aînés est réduit. La part de chômage est de 8,2 % pour les 15-24 ans, contre 7,7 % pour les 25-49 ans et 4,4 % pour les 50-64 ans. Le risque chômage reste néanmoins lié à l’âge. Ainsi, en 2017, 17,8 % des actifs ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans sont au chômage, contre 12,0 % de ceux sortis de formation initiale depuis 5 à 10 ans et 7,6 % pour ceux sortis depuis au moins 11 ans. Il est lié au niveau de qualification. Le taux de chômage est de 13,5 % pour les ouvriers et les non-diplômés. Il est de 17 % pour ceux qui sont au niveau du « brevet des collèges ».

 

 

Les plus de 50 ans menacés par l’exclusion professionnelle

En 2017, 45,0 % des chômeurs sont au chômage depuis au moins un an, la moitié d’entre eux depuis au moins deux ans. Après avoir continûment augmenté depuis 2008, le taux de chômage de longue durée diminue de 0,4 point en 2017, à 4,2 % des actifs. Les seniors sont les plus concernés par le chômage de longue durée. 63,1 % des chômeurs de 50 ans ou plus sont au chômage depuis au moins un an, contre 45,0 % pour les 25-49 ans et 28,0 % pour les moins de 25 ans. Ce sont sans surprise les seniors les moins diplômés et les moins qualifiés qui sont concernés par le chômage de longue durée. La digitalisation accentue cette tendance à l’exclusion qui va à l’encontre des objectifs des pouvoirs d’amélioration du taux d’emploi de seniors.

1,6 million de personnes appartiennent au halo autour du chômage

Parmi les 11,7 millions d’inactifs de 15 à 64 ans, 1,6 million souhaitent travailler mais ne satisfont pas tous les critères pour être considérés comme chômeurs au sens du Bureau International du Travail. Ils forment le halo autour du chômage et représentent 3,8 % de la population âgée de 15 à 64 ans. Cette part se stabilise en 2017 après avoir augmenté quasi-continûment depuis 2008 (+ 0,8 point sur la période en France métropolitaine). Figurent dans le halo, des personnes découragées face à leur insuccès à trouver un travail ou incapables de mener des recherches d’emploi.

Les femmes, un peu moins souvent au chômage, appartiennent en revanche davantage au halo (4,3 %, contre 3,3 % pour les hommes de 15 à 64 ans en 2017). Moins exposés au risque de chômage, les seniors se retrouvent également moins souvent dans le halo (2,8 % pour les 50-64 ans contre 4,3 % pour les moins âgés).

En cumulant temps partiel subi, chômage et halo autour du chômage, en 2017, 6 millions de personnes sont sans emploi ou souhaitent travailler davantage, soit près de 15 % de la population d’âge actif.