C’est déjà hier – 23 février 2019
Mon très cher logement
Avec l’augmentation du prix de l’immobilier, le poids des dépenses consacrées au logement augmente en France. Ainsi, selon le baromètre « Le Sofinscope » réalisé par Opinion Way pour SOFINCO, les Français ont consacré, en moyenne, 661 euros par mois pour se loger. Cette enveloppe a enregistré une progression de 30 euros en un an.
Le remboursement d’emprunt s’est élevé à 790 euros pour les propriétaires au titre de leur résidence principale quand en moyenne les locataires s’acquittent de 566 euros pour leur loyer. La charge est évidemment supérieure pour les habitants de la région parisienne qui dépensent, en moyenne, pour leur logement 852 euros contre 617 euros pour les personnes habitant en région.
Le taux d’effort moyen des dépenses de logement dans les revenus mensuels des ménages est de 24,3 % en hausse de 1,1 point par rapport à 2017. Pour 28 % des ménages sondés, le taux d’effort moyen dépasse 33 % des revenus du foyer.
Près de la moitié des locataires et des personnes issues des catégories populaires consacrent plus d’un tiers de leurs revenus aux dépenses de logement (respectivement 48 % et 44 %). Propriétaires pour 75 % d’entre eux de leur résidence principale, les seniors se caractérisent par un faible taux d’effort immobilier. Deux tiers d’entre eux consacrent moins de 5 % de leurs dépenses au logement (hors charges).
Le poids élevé des dépenses de logement impacte l’ensemble du budget des ménages. Ainsi, 60 % des sondés estiment que ces dépenses les empêchent d’épargner. 57 % considèrent que cela les empêche de partir en vacances et 53 % de pouvoir effectuer des dépenses de loisirs. 51 % jugent que le coût des logements les contraint à économiser sur l’alimentation quand 44 % affirment que cela les oblige à différer des dépenses en matière de santé. Ce sont les locataires du secteur privé qui sont les plus bridés dans les dépenses. Pour 78 % d’entre eux, il est impossible d’épargner.
43 % des locataires considèrent ainsi que leurs dépenses dédiées au logement sont trop importantes par rapport à leurs revenus. Cette proportion, tout en étant élevée, tend à diminuer d’une année sur l’autre (-14 points). Ce sentiment est plus partagé par les Franciliens que par les habitants vivant en province.
Plus d’un tiers des Français avouent éprouver des difficultés financières pour faire face à leur loyer ou à leur remboursement d’emprunt immobilier (34 %). Selon le baromètre de Sofinco, cette situation concerne plus de Français en 2018 (+3 points). Les locataires sont plus affectés (47 % ont des difficultés à faire face à leurs loyers). Ce taux monte à 52 % pour les détenteurs de logements sociaux. Pour faire face à ces difficultés financières, les ménages français se restreignent dans les biens de consommation courante et recourent de plus en plus aux plateformes de location en ligne pour améliorer leurs revenus (6 % en 2018). 10 % des locataires rencontrant des problèmes pour payer leurs loyers cherchent à déménager afin de réaliser des économies. Seule une minorité évoque la possibilité de s’installer en colocation (5 %, +1 point).
Dans le choix du logement, le premier problème des Français est sans surprise le montant du moyen ou du prix d’achat (48 % d’entre eux). Suivent comme facteurs importants, l’absence de logements correspondants aux critères demandés (30 %), les garanties demandées (20 %), la difficulté à revendre le bien (17 %) ou encore l’obtention d’un crédit (14 %). Pour les locataires, l’obstacle du loyer arrive très majoritairement en tête (68 % pour l’ensemble des locataires et 71 % pour les locataires du parc privé). La demande de garants financiers constitue également un obstacle pour 29 % des Français.
Le logement en étant une dépense obligatoire du fait de son coût croissant joue un rôle non négligeable dans le sentiment de baisse du niveau de vie ressenti des Français. Les locataires sont les premiers concernés, en particulier ceux qui sont dans le secteur privé, secteur peu développé en France par rapport à certains autres pays européens. La rareté du foncier, la réglementation qui vise à protéger le locataire, « la métropolisation » de la vie économique de la France contribuent à la hausse des prix de l’immobilier bien que les dépenses publiques en la matière soient importantes (une quarantaine de milliards d’euros par an).
Les salaires des femmes et les enfants font-ils bon ménage ?
En 2015, selon l’INSEE, les femmes salariées du secteur privé gagnent, en moyenne, 18 % de moins que les hommes en équivalent temps plein. Une partie de cet écart est imputable aux différences d’expérience, d’éducation et d’origine sociale, de catégorie socio-professionnelle, etc. Mais plus de la moitié de l’écart est liée à deux phénomènes, à savoir la diversité des politiques de rémunération des entreprises et l’impact différencié des naissances des enfants sur les carrières professionnelles des femmes et des hommes.
En moyenne, les femmes gagnent environ 6 % de moins que les hommes à 25 ans, 13 % à 35 ans et 20 % à 45 ans). Cette évolution est, pour l’essentiel, due à l’accroissement des écarts entre mères et pères. Les mères gagnent 11 % de moins que les pères à 25 ans mais 25 % de moins à 45 ans, quand l’écart de salaire entre sexes chez les salariés sans enfant se maintient autour de 7 % à tout âge. Tous âges confondus, l’écart de salaire entre pères et mères est de 23 %. Cet accroissement des écarts s’explique en premier lieu par la baisse de salaire des mères après la naissance d’un enfant (entre -2 % et -3 %), quand les pères bénéficient d’une légère hausse (+3 %). Il apparaît que les femmes qui ont des enfants sont pénalisées dans leur plan de carrière. Elles ont moins accès aux promotions. Par ailleurs, elles ont moins de liberté pour prendre le risque de changer d’employeurs, ce qui nuit à leur progression. C’est dans les années qui suivent les naissances que les différences sont constatées. Enfin, le handicap est plus important quand le domicile est éloigné du lieu de travail et quand les moyens de transports publics reliant l’un à l’autre sont faibles.
Décrue confirmée de l’inflation
Avec la baisse du prix du pétrole et les soldes d’hiver, l’inflation continue son mouvement de repli. Ainsi, selon l’INSEE, en janvier, l’indice des prix à la consommation diminue de 0,4 % sur un mois, après une stabilité au mois de décembre. Les prix des produits manufacturés reculent fortement en lien avec le début des soldes d’hiver (-2,1 % après -0,2 %) et ceux des services ralentissent (+0,2 % après +0,4 %). Les prix alimentaires sont eux aussi un peu moins dynamiques que le mois précédent (+0,5 % après +0,6 %). Les prix de l’énergie sont en baisse de 1,2 % après -2,4 % en décembre. Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation augmentent de 0,2 % sur un mois, après une baisse de 0,1 % en décembre.
Sur un an, les prix à la consommation ralentissent pour le troisième mois consécutif : +1,2 % en janvier après +1,6 % en décembre.
Sur un an, l’inflation sous-jacente (qui exclut les biens et services enregistrant de fortes fluctuations) reste en-dessous de 1 % à 0,7 %, comme les deux mois précédents.
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se replie sur le mois (-0,6 % après +0,1 % en décembre) ; sur un an, il croît de 1,4 % après +1,9 % le mois précédent.