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La fonction publique, 5,3 millions d’emplois
En moyenne sur l’année 2017, la fonction publique emploie 5,3 millions d’équivalents temps plein (EQTP), soit une hausse de 0,3 % par rapport à 2016. Alors que les effectifs sont quasiment stables, cette hausse s’explique par la baisse du nombre de contrats aidés dont un grand nombre était employé à temps partiel.
Données : INSEE
Après une hausse en 2016 (+1,0 %), les effectifs sont restés stables en 2017 dans la fonction publique de l’État. Si le nombre d’emplois aidés recule (-19 300 postes), celui des contractuels augmente (+16 300 postes). Certains contrats aidés ont été transformés en contrats d’accompagnement d’élèves en situation de handicap, directement employés dans les collèges et les lycées par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Par ailleurs, l’État a procédé à des recrutements pour des postes d’enseignants contractuels dans les établissements des premier et second degré du public et du privé. Au ministère de l’Éducation nationale, l’emploi a progressé de 2,0 %. Pour le Ministère de l’Intérieur, l’augmentation a été de 1,5 % en raison de la mise en place du plan de lutte contre le terrorisme. Au Ministère de la Justice, la progression est identique avec le recrutement de surveillants pénitentiaires. En revanche, les effectifs ont poursuivi leur baisse dans les ministères de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (-2,3 %) et dans les ministères économiques et financiers (-1,4 %).
Dans la fonction publique territoriale, après une baisse en 2016 (-0,4 %), l’emploi a diminué au même rythme en 2017 (-0,4 %, soit -7 200). Le nombre de contrats aidés s’est contracté de plus de 25 % (soit -23 600 postes). Ce recul est en partie compensé par une hausse des emplois de contractuels (+19 300 postes). L’emploi recule dans les organismes départementaux (-0,6 %, soit -2 300) et progresse dans les régions (+1 600, soit +1,8 %), en raison notamment d’un transfert de compétences dans le domaine des transports. Comme en 2016, dans le secteur communal, l’emploi diminue (-0,4 %) ; la baisse est en grande partie due à celle des contrats aidés non compensée par les autres statuts d’emploi. Si l’emploi a diminué dans les organismes communaux (-1,7 %), il a augmenté de 4,2 % dans les structures intercommunales. Ces mouvements résultent de la poursuite et de l’amplification du transfert de compétences des communes vers les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) amorcé en 2016 à la suite du train de lois de la réforme territoriale.
Dans la fonction publique hospitalière (FPH), les effectifs se stabilisent après plusieurs années de ralentissement. Le nombre de contrats aidés s’est réduit d’un tiers (-7 300) et celui des fonctionnaires a diminué de 6 400. Ces deux baisses sont en grande partie compensées par la hausse du nombre de contractuels (+12 500). Les effectifs sont quasiment stables dans les hôpitaux, qui représentent 87 % des effectifs (-0,1 %) et continuent de croître dans les établissements médico-sociaux, plus modérément toutefois qu’en 2016 (+1,3 % après +2,1 %).
Source : INSEE
Fin 2017, le nombre de contractuels accélère (+5,0 % après +2,8 % en 2016). La hausse atteint +48 000 salariés et concerne tous les versants. En revanche, le nombre de fonctionnaires baisse légèrement dans l’ensemble de la fonction publique (-0,2 %, soit -7 100). Il est quasi stable dans la FPE (+0,1 %) et dans la FPT (-0,1 %), mais baisse dans la FPH (-0,8 %). Sa part est de 67,8 % dans l’ensemble de l’emploi public. Parmi les moins de 25 ans, les salariés sont le plus souvent contractuels (46,3 %). Les fonctionnaires sont les plus nombreux dans toutes les autres tranches d’âges.
Source : INSEE
La part des agents en catégorie A augmente de 0,6 point pour s’établir à 34,1 %. Ce taux est de près de 54 % dans la fonction publique d’État. La catégorie A représente un tiers des effectifs dans la fonction publique hospitalière et 10 % de la fonction publique territoriale dans laquelle les agents de catégorie C sont très majoritaires (75,9 %). Ces derniers représentent près de la moitié des effectifs dans la Fonction publique hospitalière (48,6 %). En revanche, seuls 21,9 % des agents de la fonction publique d’État sont de catégorie C.
Sources : INSEE
Les agents publics ont en moyenne 43 ans fin 2017, soit environ 2 ans de plus que les salariés du privé. L’âge moyen varie de 34 ans pour les militaires à 45 ans pour les fonctionnaires. La part des agents de 50 ans ou plus continue d’augmenter dans tous les versants et représente 33,7 % de l’ensemble des effectifs de la fonction publique. Ils sont relativement nombreux dans la Fonction Publique Territoriale (40,2 %). La proportion de femmes, déjà majoritaires dans tous les versants de la fonction publique, continue de croître pour atteindre 62,5 % des salariés (jusqu’à 77,8 % dans la Fonction Publique Hospitalière).
Source : INSEE
La part des salariés à temps partiel est quasi stable en 2017. Elle s’élève à 22,4 %. Les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes (29,3 % contre 11,0 % pour les hommes).
Source : INSEE
La retraite au cœur des dépenses publiques en Europe
En 2017, l’ensemble des dépenses publiques dans l’Union européenne représentait, selon Eurostat, 45,8 % du produit intérieur brut (PIB). Cette part tend à baisser depuis 2012, année où elle avait atteint le niveau record de 48,9 % du PIB. Parmi les dépenses des administrations publiques, la « protection sociale hors santé » reste de loin la fonction la plus importante avec un poids de 18,8 % du PIB. Les fonctions « santé » arrivent en deuxième position avec 7,0 %. Suivent les dépenses liées aux services généraux des administrations publiques (5,8 %), au service de la dette (4,6 %), à l’enseignement (4,6 %) et aux affaires économiques (4,0 %). Les fonctions « ordre et sécurité publics » (1,7 %), « défense » (1,3 %), « loisirs, culture et culte » (1,1 %), « protection de l’environnement » (0,8%) ainsi que « logements et équipements collectifs » (0,6 %) ont un poids moins important.
Les dépenses des administrations publiques exprimées en pourcentage du PIB sont passées de 44,6 % du PIB en 2007 à 50,0 % en 2009, évolution en partie expliquée par un PIB plus bas. À l’exception de l’augmentation observée entre 2011 et 2012 (de 48,5 % du PIB à 48,9 %), la part des dépenses publiques a régulièrement diminué depuis lors, pour s’élever à 45,8 % du PIB en 2017. Cette diminution graduelle reflète partiellement le résultat des mesures d’assainissement des finances publiques, du retour à la croissance économique et des réactions contracycliques de certaines dépenses publiques. Entre 2007 et 2009, les dépenses relatives au chômage dans l’UE ont progressé de 1,4 % du PIB à 1,8 %, puis ont diminué pour atteindre 1,2 % en 2017.
Les dépenses de protection sociale dans leur ensemble ont augmenté de 17,0 % du PIB (2007) à 19,4 % (2009), et s’élèvent à 18,8 % du PIB en 2017. Durant la même période, les dépenses d’enseignement sont passées de 4,9 % du PIB (2007) à 5,2 % (2009) et elles ont graduellement décru par la suite pour atteindre 4,6 % en 2017
Les dépenses de protection sociale et de santé ont augmenté en comparaison aux autres dépenses publiques. La « protection sociale » et la « santé » sont les deux seules fonctions dont les parts dans le total des dépenses publiques ont cru durant la période de 2007 à 2017. Pour l’UE, les dépenses de protection sociale sont passées de 38,2 % à 41,1 % de l’ensemble des dépenses et les dépenses de santé ont augmenté de 14,5 % à 15,3 %. Au même moment, la part des autres fonctions ont diminué. Les dépenses publiques pour l’enseignement, par exemple, ont reculé de 10,9 % en 2007 à 10,2 % en 2017. Cette évolution ne semble pas être influencée par les cycles économiques.
Le ratio des dépenses des administrations publiques en matière de protection sociale varie d’un État membre de l’Union à l’autre, s’échelonnant de moins de 10% du PIB en Irlande (9,5 %) à près d’un quart du PIB en Finlande (24,9 %). Six États membres (Finlande, France, Danemark, Italie, Autriche et Suède) ont consacré au moins 20 % de leur PIB à la protection sociale, alors que l’Irlande, la Lituanie, Malte, la Lettonie, la Roumanie, la Tchéquie et la Bulgarie ont dépensé chacun moins de 13 % de leur PIB pour la protection sociale.
La retraite, le premier poste de dépenses de protection sociale
En moyenne, les pensions de retraite représentaient 10,1 % du PIB dans l’Union. Les parts les plus élevées étant enregistrées en Grèce et en Finlande (13,8 % chacune), suivis de la France et de l’Italie (13,4 % chacune) ainsi que de l’Autriche (12,5 %). À l’inverse, les parts les plus faibles ont été enregistrées en Irlande (3,4 %), en Lituanie (5,7 %) et à Chypre (6,0 %).
Les dépenses de santé sont les plus élevées au Danemark (8,4 %), en Autriche (8,2 %) et en France (8,0 %).
Les parts les plus élevées de dépenses consacrées aux services publics généraux ont été observées en Grèce (8,3 %) et en Italie (8,2 %).
Pour l’enseignement, les pourcentages les plus élevés ont été enregistrés en Suède (6,8 %), au Danemark (6,5 %) et en Belgique (6,3 %).
En ce qui concerne les dépenses consacrées aux affaires économiques, les plus hauts pourcentages observés en 2017 concernent la Hongrie (7,1 % du PIB) et la Belgique (6,3 %).
Les dépenses des administrations publiques consacrées à l’ordre public et à la sécurité les plus élevées ont été observées en Bulgarie (2,5 %) et en Hongrie (2,4 %).
En 2017, 2 % ou plus du PIB ont été consacrés à la défense en Grèce (2,5 %), en Estonie et à Chypre (2,0 % chacun). La France dépense 1,8 % de son PIB pour se défendre.
Les dépenses les plus élevées des administrations publiques consacrées aux loisirs, à la culture et au culte ont été observées en Hongrie (3,5 %) et en Estonie (2,1 %). Celles dédiées à la protection environnementale sont plus importantes aux Pays-Bas (1,4 %) et en Grèce (1,3 %), quand la Bulgarie et Chypre (1,6 % chacun) devancent les autres États membres en matière de dépenses de logements et d’équipements collectifs.
L’Europe, une puissance commerciale fortement intégrée
En 2018, le premier partenaire commercial de l’Union européenne reste les États-Unis. Les échanges (importations + exportations) avec ce pays se sont élevés, l’année dernière, à 674 milliards d’euros, soit 17,1 % du total du commerce de biens extracommunautaires. La Chine arrive en deuxième position avec 605 milliards d’euros, soit 15,4 %. Suivent loin derrière la Suisse (265 milliards d’euros, soit 6,7 %), la Russie (254 milliards d’euros, soit 6,4 %), la Turquie (153 milliards d’euros, soit 3,9 %) et le Japon (135 milliards d’euros, soit 3,4 %).
Le poids des États-Unis tend à nouveau à s’accroître ces dernières années après avoir diminué dans les années 2000. Il est ainsi passé de 25 % en l’an 2000 à 14 % en 2011 avant de remonter à 17 % en 2018. La part de la Chine a été de son côté multipliée par trois depuis 2000, passant d’un peu plus de 5 % à plus de 15 % en 2018. Le poids de la Russie a, en revanche, diminué, passant de près de 10 % en 2012 à environ 7 % en 2018. Le poids du Japon a été divisé par deux en vingt ans.
L’Allemagne au cœur des échanges intracommunautaires
Dans presque tous les États membres de l’Union, le principal partenaire commercial pour les exportations de biens en 2018 a été un autre membre de l’Union européenne. Seuls l’Allemagne, l’Irlande et le Royaume-Uni font exception dans ce domaine. Les États-Unis sont pour ces trois pays la principale destination de leurs exportations. Il est à souligner que, les Îles Caïmans constituent le premier pays pour les exportations pour Chypre, de même que la Russie pour la Lituanie. Dans l’ensemble, l’Allemagne a été la principale destination des exportations de biens pour 17 États membres. Dans certains États membres, plus d’un quart des exportations a été effectué vers un seul et même partenaire. Ainsi, 32 % des exportations de la République tchèque sont destinés à l’Allemagne. C’est également le cas pour 30 % des exportations autrichiennes et de 28 % des exportations polonaises. L’Irlande est dépendant des États-Unis pour ses exportations à hauteur de 28 %. L’Espagne absorbe de son côté 25 % des exportations portugaises.
Pour les exportations avec des pays tiers, les trois principales destinations des exportations de l’Union en 2018 ont été les États-Unis (21 % de l’ensemble des exportations extra-UE), la Chine (11 %) et la Suisse (8 %).
En 2018, les 28 États membres de l’Union ont exporté au total pour 5 474 milliards d’euros de biens. 64 % des échanges ont été réalisés à l’intérieur de l’Union (3 518 milliards d’euros). Parmi les États réalisant la plus grande part de leurs exportations avec des États membres figurent la Slovaquie (86 %), la République tchèque et le Luxembourg (84 % chacun), la Hongrie (82 %), la Pologne (80 %) et la Roumanie (77 %). À l’autre extrémité de l’échelle, deux pays réalisent moins de la moitié de leurs exportations au sein de l’Union européenne. Le Royaume-Uni n’exporte qu’à 47 % au sein de l’Union et Chypre à hauteur de 28 %.
Comme pour les exportations, le principal partenaire pour les importations de biens en 2018 a été un autre membre de l’Union européenne dans tous les États membres, à l’exception de la Lituanie (la Russie) et des Pays-Bas (Chine). Dans l’ensemble, l’Allemagne était la première origine des marchandises importées pour 17 États membres. Dans huit États membres, plus de 25 % des importations de biens provenaient en 2018 d’un seul pays partenaire : Autriche (41 % des importations de biens provenant d’Allemagne), Luxembourg (35 % de Belgique), Portugal (31 % d’Espagne). En ce qui concerne les échanges avec les pays tiers, le principal pays d’origine des biens importés dans l’Union en 2018 est resté la Chine (20 % de l’ensemble des importations extra-UE), suivie des États-Unis (13 %) et de la Russie (8 %).
En 2018, les 28 États membres de l’UE ont importé au total pour 5 426 milliards d’euros de biens, dont 64 % provenaient d’un autre État membre. Parmi les États dépendant le plus des importations intracommunautaires figurent le Luxembourg (88 %), la Slovaquie (80 %), la Croatie et l’Autriche (78 % chacune) ainsi que l’Estonie (77 %). En revanche, les Pays-Bas (46 %) étaient le seul État membre dont moins de la moitié des importations était originaire de l’Union, notamment en raison de « l’effet de Rotterdam ». Les importations comptabilisées au niveau du port aboutissent à créer une illusion d’optique étant donné qu’une part non négligeable des biens concernés n’est qu’en transit.
Les machines et les véhicules représentent 41 % du total des exportations extra-communautaires et 31 % des importations. Les autres articles manufacturés (22 % des exportations extra-communautaires et 25 % des importations extracommunautaires) ainsi que les produits chimiques (18 % des exportations et 10 % des importations extracommunautaires) ont également joué un rôle important dans le commerce de marchandises de l’Union en 2018. L’énergie n’a quant à elle constitué qu’une faible proportion des exportations extra-UE (6 %), mais a compté pour 21 % des importations.