C’est déjà hier !
Un début d’année sans relief pour le climat des affaires
Au mois de janvier, c’est le calme plat pour le climat des affaires qui reste quasiment stable par rapport au mois de décembre. L’indice de l’INSEE qui le synthétise a diminué de 0,5 point en un mois tout en restant au-dessus de sa moyenne (104,5).
Comparé au mois précédent, le climat des affaires perd quatre points dans le commerce de détail et, comparé à novembre, deux points dans le commerce de gros. Par rapport à décembre, il reste stable dans les services et le bâtiment et gagne deux points dans l’industrie. Dans tous les secteurs, le climat des affaires atteint ou se situe au-dessus de sa moyenne de longue période.
En janvier 2020, le climat de l’emploi se dégrade. L’indicateur qui le synthétise perd deux points et retrouve son niveau d’août 2019. À 105, il reste cependant nettement au-dessus de sa moyenne de longue période. Cette baisse est essentiellement le fait d’une dégradation des perspectives d’emploi dans les services, hors intérim.
Cercle de l’Epargne – source : INSEE
La France, mauvaise élève pour la transition énergétique
La France se classe parmi les plus mauvais élèves pour le respect des objectifs fixés par l’Union européenne pour développer les énergies renouvelables. S’appuyant sur la force de l’énergie électrique d’origine nucléaire, le pays a moins investi dans les autres sources d’énergie que ses partenaires.
En 2018, la part de l’énergie provenant de sources renouvelables dans la consommation finale d’énergie brute a atteint, selon Eurostat, 18 % dans l’Union européenne, en hausse par rapport à 17,5 % en 2017 et plus du double de son niveau de 2004 (8,5 %).
L’Union européenne s’est fixé un objectif de 20 % d’ici 2020 et au moins 32 % d’ici 2030 pour la part de l’énergie provenant de sources renouvelables. L’objectif est décliné pour chaque pays afin de tenir compte de sa situation de départ. Ainsi, en 2020, 23 % de l’énergie consommé en France est censé provenir de sources renouvelables. Or ce taux était à 16,6 % en 2018. L’objectif fixé à la France est supérieur à 20 % car la France dispose, de longue date, d’un parc de barrages hydroélectriques.
Parmi les 28 États membres de l’Union, 12 ont déjà atteint une part égale ou supérieure à leurs objectifs contraignants nationaux pour 2020 : la Bulgarie, la Tchéquie, le Danemark, l’Estonie, la Grèce, la Croatie, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Chypre, la Finlande et la Suède. Quatre États membres sont proches d’atteindre leurs objectifs, à moins de 1 point de pourcentage, et neuf États membres se situent entre 1 et 4 points, tandis que trois États membres sont à 4 points ou plus de leurs objectifs dont la France (7 points). Le plan de développement de l’éolien et du solaire a pris du retard en France.
Cercle de l’Épargne – source Eurostat
Un accord peut-il masquer des désaccords ?
L’accord commercial entre les États-Unis et la Chine a été bien perçu par les investisseurs. Il évite l’application de nouveaux droits de douane et l’enclenchement d’une nouvelle escalade qui aurait été préjudiciable au commerce international et à la croissance. L’accord lève des hypothèques concernant la croissance chinoise qui a nettement faibli en 2019 à 6,1 %, soit son taux le plus faible depuis 1990. La guerre commerciale s’atténue mais laissera des traces. Elle a entraîné le report d’investissements vers d’autres pays asiatiques qui n’ont pas subi les foudres américaines. Elle a rendu encore plus nécessaire la transition d’un modèle de développement axé sur les exportations vers un modèle plus centré sur la demande intérieure. En 2019, la baisse des exportations vers les États-Unis a entraîné une forte baisse de la croissance de l’investissement, +3,1 %, ce qui constitue un des plus mauvais résultats depuis la réouverture de la Chine au monde en 1978.
Pour les États-Unis, les annonces concernant un volume supplémentaire de 200 milliards de dollars d’importations américaines en Chine devraient satisfaire le monde agricole. Selon plusieurs études, dont celle réalisée par le par le conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, la guerre commerciale a eu des impacts négatifs sur la croissance : « Les industries manufacturières américaines, les plus exposées à la hausse des droits de douane, enregistrent une diminution relative de l’emploi, l’effet positif lié à la protection contre les importations étant compensé par des effets négatifs plus importants, dus à la hausse des coûts des intrants et à la mise en place de tarifs en représailles. Les hausses de droits de douane s’accompagnent également de l’augmentation relative des prix à la production via le renchérissement du coût des intrants ». La poursuite de la guerre commerciale n’était donc pas souhaitable pour l’économie américaine.
Un accord pour gagner du temps à plusieurs chausse-trapes
Donald Trump et Xi Jinping avaient besoin de signer un accord commercial, le premier afin de conforter la croissance d’ici l’élection américaine au mois de novembre, le second pour empêcher un passage en-dessous de 6 % du taux de croissance. De nombreuses ambiguïtés demeurent cependant. Ainsi, l’engagement de la Chine à accroître ses achats de produits américains ne porte que sur les deux prochaines années, l’engagement au-delà n’étant pas très clair. Le vice-Premier ministre chinois aurait indiqué que les achats de la Chine seraient fondés sur la demande du marché. Les États-Unis ont décidé de démanteler les majorations intervenues en septembre et de ne pas en apposer de nouvelles. En revanche, la suppression des anciennes est renvoyée à « l’accord de phase 2 » qui reste à dessiner. Le Président Donald Trump a déclaré que la conclusion de la phase « 2 » avec la Chine pourrait être reportée après les élections de 2020, dans l’idée que cela lui permettrait de négocier un meilleur accord pour les États-Unis.
Les pays non parties-prenantes à l’accord pourraient être les premiers perdants. La Chine pourrait diminuer les importations en provenance de l’Europe et des autres pays émergents. En matière agricole, des pays comme la France ou le Brésil pourraient en souffrir. Donald Trump, heureux de son accord avec la Chine, est tenté d’appliquer la même méthode avec les pays dégageant de forts excédents commerciaux avec les États-Unis. La zone euro est évidemment dans le collimateur des Américains. Les exportations allemandes, les exportations aéronautiques de voitures ou celles liées à l’agriculture sont les premières concernées. Donald Trump a indiqué également son souhait de lancer une réforme l’Organisation Mondiale du Commerce.
L’accord commercial entre la Chine et les États-Unis marque la victoire du bilatéralisme sur le multilatéralisme et du rapport de force, soulevant plus de questions qu’il n’en résout. Il traduit également la reconnaissance d’un duopole au niveau de l’économie mondiale, les pays tiers étant contraints d’accepter les décisions des deux grandes puissances. L’Europe paie chère ses divisions et sa faible capacité à s’imposer au niveau international.
3,2 milliards de nuitées touristiques en Europe !
Le nombre de nuitées passées dans des hébergements touristiques dans l’Union européenne a dépassé, en 2019, 3,2 milliards, ce qui représente une progression de 2,4 % par rapport à 2018. Depuis le début du siècle, le nombre de nuitées est en forte progression. La hausse est de 50 %. Elle est plus forte pour les nuitées réalisées par des non-résidents de l’Union (+60 %) que celles réalisées par les résidents (+40 %).
L’Espagne occupe la première place avec 469 millions de nuitées. Elle devance la France (446 millions), l’Allemagne (436 millions) et l’Italie (433 millions).
En 2019, le nombre de nuitées passées dans des hébergements touristiques a augmenté dans la quasi-totalité des États-membres, les plus fortes hausses ayant été enregistrées en Slovaquie (+12,6 %) et en Lituanie (+10,0 %), suivies par les Pays-Bas (+6,8 %) et le Royaume-Uni (+5,7 %). En revanche, des baisses ont été observées en Grèce (-3,0 %) et à Malte (-2,7 %). Ces deux pays avaient enregistré de fortes progressions les années précédentes. Ils ont été également victimes des fortes canicules que l’Europe a connues durant les périodes estivales.
Le nombre de nuitées touristiques passées par des non-résidents a augmenté dans la majeure partie des États-membres, dont les augmentations les plus fortes ont été observées au Royaume-Uni (+19,2 %), aux Pays-Bas (+10,6 %) et en Lituanie (+10,0 %).
Dans les États-membres de l’Union, la plus grande part des nuitées passées par les résidents a été enregistrée en Roumanie (83 % du nombre total de nuitées), en Allemagne et en Pologne (80 % chacun) ainsi qu’en Suède (75 %). En revanche, le pourcentage le plus élevé des nuitées passées par les non-résidents a été observé à Malte (95 % du nombre total de nuitées), à Chypre (94 %), en Croatie (92 %) et au Luxembourg (88 %). La faible taille des États concernés explique évidemment ce classement. En France, les non-résidents représentent 30 % des nuitées pour une moyenne européenne de 47 %. En Espagne, ce taux est de 64 % et en Italie de 50 %.
L’activité touristique continue à fortement progresser au sein de l’Union européenne. Elle remodèle les cités historiques avec le développement des logements mis en location saisonnière et l’essor de l’hôtellerie. Cette évolution entraîne le départ de services domestiques et de magasins de proximité (alimentation) au profit de boutiques dédiées aux touristes (restauration, hôtellerie, boutiques de luxe, etc.). Au cœur des cités touristiques, un effet d’éviction est constaté au détriment de la population locale. Les habitants de plusieurs villes touristiques comme à Barcelone ou à Venise demandent une limitation des flux touristiques. Des réflexions sont également engagées pour réguler l’accès à des sites naturels menacés par la sur-fréquentation. L’instauration de péages ou de quotas de touristes est avancée mais ce type de solution s’oppose au principe de libre accès aux territoires publics. En Corse, la question se pose pour l’accès aux calanches de Piana, pour le lion de Roccapina ou pour le mouillage des bateaux (débat sur l’introduction d’une taxe de mouillage)