C’est déjà hier (27 avril 2019)
Le ralentissement américain est renvoyé à plus tard !
Maintes fois annoncé, le ralentissement de l’économie américaine attendra une fois de plus. Selon la première estimation publiée ce vendredi par le Département du Commerce, le taux annualisé de la croissance du PIB a atteint 3,2 % au premier trimestre, soit un point de plus qu’au trimestre précédent (+2,2 %). Les économistes pariaient plutôt sur une croissance du PIB comprise entre 2,3 % et 2,7 %.
Le « shutdown » qui a provoqué la paralysie des administrations fédérales, n’a visiblement pas eu d’incidences sur l’activité.
La progression de la croissance s’est nourrie de la contraction des importations de 3,7% du fait de la diminution des achats en Chine. Dans le même temps, les exportations américaines ont grimpé de 3,7 % permettant une contribution positive du commerce extérieur à la croissance. La croissance a également été portée par les inventaires de certaines entreprises qui profitent de la période pour écouler leurs stocks. En revanche, la consommation est un peu en retrait. Sa progression sur un an n’est plus que de 1,2 %. L’inflation est aussi nettement en deçà des objectifs. Les investissements des entreprises évoluent à un rythme plutôt faible.
A défaut d’avoir eu raison au premier trimestre, les prévisionnistes estiment qu’un ralentissement devrait se produire au deuxième.
Décrue à petite vitesse du nombre de demandeurs d’emploi
Selon le Ministère de l’emploi, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a diminué de 0,7 % (–24 200) au cours du 1er trimestre et de 1,5 % sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C reste stable ce trimestre (–2 200) et recule de 0,4 % sur un an.
Pour l’ensemble de la France (y compris départements – régions d’outre-mer, hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi s’est élevé à 3 649 300 pour la catégorie A. Il diminue de 0,7 %sur le trimestre (–1,5 % sur un an). Pour les catégories A, B, C, ce nombre s’établit à 5 914 600. Il est stable ce trimestre et recule de 0,4 % sur un an.
En France métropolitaine, au premier trimestre 2019, le nombre moyen de demandeurs d’emploi en catégorie A diminue de 1,0 % pour les hommes (–2,1 % sur un an) et de 0,4 % pour les femmes (–1,0 % sur un an). Ce nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A est stable pour les moins de 25 ans (–1,0 % sur un an), recule de 1,0 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (–2,3 % sur un an) et de 0,4 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus (–0,1 % sur un an).
En France métropolitaine, au premier trimestre 2019, le nombre moyen de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C depuis un an ou plus augmente de 0,3 % (+3,3 % sur un an), tandis que celui des inscrits depuis moins d’un an diminue de 0,3 % (–3,6 % sur un an). L’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 625 jours au premier trimestre 2019 (+5 jours par rapport au trimestre précédent). La durée moyenne d’inscription en catégories A, B, C des demandeurs d’emploi sortis des catégories A, B, C au premier trimestre 2019 est de 313 jours (stable par rapport au trimestre précédent).
Cette baisse à petit train est en phase avec le rythme de la croissance. Le ralentissement en cours pèse sur les créations d’emploi. Malgré tout, le maintien du processus de résorption du chômage est de bon aloi. La décrue du chômage est liée aux créations d’emploi aussi modestes soient-elles mais aussi aux nombreux départs à la retraite.
Le climat des affaires entre deux eaux en France
Selon l’INSEE, au mois d’avril, le climat des affaires est stable. Calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, l’indicateur qui le synthétise se situe à 105. Il est au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Par rapport à l’enquête précédente, l’indicateur de climat des affaires perd deux points dans l’industrie manufacturière et un point dans le bâtiment. Il est stable dans les services et gagne deux points dans le commerce de détail. Il se situe au-dessus de sa moyenne de longue période dans tous ces secteurs.
En revanche, le climat de l’emploi se dégrade contrairement aux trois mois précédents. Il perd quatre points et se situe à 104, revenant à son niveau de janvier. Il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période. Cette dégradation est essentiellement liée à la baisse des soldes d’opinion relatifs à l’emploi passé et prévu dans les services hors agences d’intérim.
L’indicateur de retournement pour l’ensemble de l’économie qui mesure la tendance conjoncturelle pour les prochains mois passe dans la zone indiquant un climat incertain.
Finances publiques, la France toujours loin de la moyenne européenne
Dix ans après la crise financière qui s’était traduite par une envolée des déficits publics, les États membres de l’Union européenne ont réussi ou presque à les éradiquer. Ainsi, le ratio de dette publique s’élevait à 0,5 % en 2018 de la zone euro contre 1 % du PIB en 2017. Celui de l’ensemble de l’Union est passé de 1,0 % à 0,6 %. La dette publique est de 85,1 % pour la zone euro à la fin de l’année 2018 et de 80, 0 % pour l’ensemble de l’Union européenne.
En 2018, sur les 28 pays qui composent l’Union européenne 13 ont enregistré des excédents budgétaires. Figurent dans cette liste le Luxembourg (excédent de 2,4 %), la Bulgarie et Malte (+2,0 % chacune), l’Allemagne (+1,7 %), les Pays-Bas (+1,5 %), la Grèce (+1,1 %), la Tchéquie et la Suède (+0,9 % chacune), la Lituanie et la Slovénie (+0,7 % chacune) ainsi que le Danemark (+0,5 %), la Croatie (+0,2%) et l’Autriche(+0,1 %). L’Irlande a terminé l’année dernière avec un budget à l’équilibre.
Deux États membres ont affiché un déficit supérieur ou égal à 3 % du PIB : la Roumanie (-3,0 %) et Chypre (-4,8 %).
Quatorze pays ont enregistré un déficit budgétaire. Les plus importants ont concerné la Roumanie (-3 %) et Chypre (-4,5 %). Figurent ensuite la France et l’Espagne (déficit de 2,5 % du PIB pour les deux pays).
Pour 2018, les plus faibles ratios de dette publique par rapport au PIB ont été relevés en Estonie (8,4 %), au Luxembourg (21,4 %), en Bulgarie (22,6 %), en Tchéquie (32,7 %), au Danemark (34,1 %) et en Lituanie (34,2 %). 14 États membres ont affiché un ratio de dette publique supérieur à 60 % du PIB. La dette publique allemande représente 60,9 % du PIB en 2018 contre 71,6 % en 2015.
Les dettes les plus élevées ont été enregistrées en Grèce (181,1 %), en Italie (132,2 %), au Portugal (121,5 %), à Chypre (102,5 %), en Belgique (102,0 %), en France (98,4 %) et en Espagne (97,1 %).
En 2018, les dépenses publiques dans la zone euro ont représenté 46,8 % du PIB et les recettes publiques 46,3 %. Au sein de l’Union, elles ont été respectivement de 45,6 % et 45,0 % du PIB. Entre 2017 et 2018, le ratio des dépenses publiques a baissé dans les deux zones, tandis que le ratio des recettes publiques a augmenté. La France détient le record pour les dépenses publiques qui s’élèvent à 56 % du PIB. Elle précède la Finlande (52,5 % du PIB).
En 2016, près de 2 240 euros par mois pour le salaire net en France
Selon une étude de l’INSEE publiée au mois d’avril, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) dans le secteur privé en 2016 est, en moyenne de 2 988 euros bruts par mois, soit 2 238 euros nets. Le salaire brut moyen augmente de 0,9 % en euros courants et le salaire net de 0,7 %. Les hausses de salaires en euros constants en 2016 ont été plus faibles que celles des deux années précédentes mais dans la moyenne des évolutions observées depuis 2002.
Le salaire net moyen a augmenté de 1,2 % en euros constants dans l’industrie, de 0,9 % dans la construction et de 0,3 % dans le tertiaire. Dans les services aux entreprises notamment (qui incluent l’intérim), il a progressé de 0,4 %. Dans ce secteur, hors intérimaires, le salaire net moyen progresse davantage (+ 0,8 %). Cet écart s’explique par la forte hausse des emplois intérimaires sur la période (+ 8,2 %), qui sont généralement moins rémunérés que les autres salariés de ce secteur.
Le salaire net moyen a évolué différemment selon les catégories socioprofessionnelles, même si le ralentissement est généralisé. Pour les cadres, l’augmentation a été la plus marquée (+ 0,6 %, après + 1,2 % en 2015), en particulier ceux dans l’industrie (+ 1,3 %) et le commerce (+ 1,1 %). Le salaire net des ouvriers progresse de 0,3 % (après + 1,1 % en 2015). Le salaire des employés est resté stable (après + 0,6 % en 2015),
Le salaire médian a été de 1789 euros
En 2016, la moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 1 789 euros net par mois en EQTP. Il a augmenté de 0,4 % en euros constants par rapport à 2015 et de 2,9 % par rapport à 2008. Il est inférieur de 20,1 % au salaire moyen, ce qui traduit de plus fortes disparités salariales dans le haut de la distribution.
Les 10 % de salariés les moins rémunérés gagnent moins de 1 189 euros nets (1er décile), soit 0,1 % de plus qu’en 2015 et 2,3 % de plus qu’en 2008. À l’opposé, les 10 % les mieux rémunérés perçoivent plus de 3 576 euros par mois (9e décile), soit 0,5 % de plus qu’en 2015 et 5,0 % de plus qu’en 2008. Les 1 % les mieux rémunérés ont gagné plus de 8 629 euros (99e centile) en 2016.
Les salaires des femmes sont inférieurs de 18,9 % en moyenne à ceux des hommes
En 2016, les salaires en EQTP des femmes sont en moyenne inférieurs de 18,9 % à ceux des hommes (hors contrats aidés et de professionnalisation). Cet écart continue de se réduire de 0,3 point par rapport à 2015 et de 3,4 points par rapport à 2002.
En 2016, 41 % de l’écart salarial entre femmes et hommes est dû au fait que la structure de la population salariée dans le privé par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi, n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes.
Les écarts de salaire entre femmes et hommes s’accroissent le long de l’échelle salariale. Ils sont de 8,0 % pour le 1er décile à 21,3 % pour le 9e décile et jusqu’à 33,7 % pour le 99e centile.
Le salaire net des personnes en place augmente de 2,0 % en euros constants
L’évolution du salaire moyen de l’ensemble des salariés du privé intègre les mouvements de main-d’œuvre : embauches, changements d’employeur, départs en retraite, etc. Pour neutraliser ces mouvements, il n’est tenu compte que des salariés présents dans les effectifs entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2016 dans le même établissement, avec la même quotité de travail sur les deux années. Ce groupe de personnes en place représente 53,5 % du volume de travail en EQTP en 2016. Leur profil est différent de celui de l’ensemble des salariés. La part des hommes y est plus importante que parmi l’ensemble des salariés (62 % contre 58 %). Les salariés à temps complet ou en contrat à durée indéterminée (CDI) y sont également surreprésentés. En revanche, les salariés de moins de 30 ans et les employés sont sous-représentés parmi les personnes en place. Il en est de même pour les salariés du tertiaire, l’intérim relevant ici des services aux entreprises. Le salaire net en EQTP moyen des personnes en place augmente de 2,0 % en euros constants par rapport à 2015 (après + 2,8 %). Cette hausse est plus favorable que pour l’ensemble des salariés (+ 0,5 %), dans la mesure où elle intègre les gains liés à l’ancienneté et aux progressions de carrière.
Le taux d’emploi atteint des sommets au sein de l’Union européenne
Du fait de la baisse du chômage, le taux d’emploi est à des niveaux élevés au sein de l’Union européenne. Ainsi, en 2018, pour la population âgée de 20 à 64 ans, il s’est établi à 73,2 %, en hausse par rapport à 2017 (72,2 %). Le taux d’emploi des hommes a atteint 79,0 % en 2018 ; celui des femmes 67,4 %. L’écart entre les hommes et les femmes est en réduction assez nette.
L’objectif de la stratégie Europe 2020 est d’atteindre un taux d’emploi total des 20-64 ans d’au moins 75 % d’ici à 2020. Cet objectif a été traduit en objectifs nationaux pour prendre en compte les spécificités de chaque État membre. 13 États membres ont déjà atteint leur objectif Europe 2020 en matière d’emploi. Par rapport à 2017, le taux d’emploi des 20-64 ans est en hausse dans tous les États membres sans exception. Il a plus particulièrement augmenté à Chypre (+3,1 points de pourcentage), en Finlande (+2,1 points), en Lettonie, à Malte, au Portugal et en Slovénie (+2,0 points).
Des taux d’emploi supérieurs à 75 % ont été enregistrés en Suède (82,6 %), en Tchéquie et en Allemagne (79,9 % chacune). En revanche, le taux d’emploi le plus faible a été observé en Grèce (59,5 %), bien qu’il ait progressé au cours de l’année (+1,7 point), et en Italie (63,0 %). La France se situe en-dessous de la moyenne européenne avec un taux d’emploi de 71,8 %.
Le taux d’emploi des seniors se rapproche des 60 % au sein de l’Union européenne
De 38,4 % en 2002, le taux d’emploi des 55-64 ans dans l’Union européenne a augmenté régulièrement pour atteindre 58,7 % en 2018. La croissance a été plus forte chez les femmes (de 29,1 % en 2002 à 52,4 % en 2018) que chez les hommes (de 48,2 % en 2002 à 65,4 % en 2018).
En 2018, plus de la moitié des 55-64 ans avait un emploi dans 21 États membres de l’Union. Le taux d’emploi le plus élevé pour ce groupe d’âge a été observé en Suède (77,9 %), devant l’Allemagne (71,4 %) et le Danemark (70,7 %), À l’inverse, les taux d’emploi les plus bas ont été enregistrés au Luxembourg (40,5 %), en Grèce (41,1 %) et en Croatie (42,8 %). Le taux d’emploi des seniors est en France de 52 % en 2018 contre 39,7 % en 2010.