C’est déjà hier (28 mai 2016)
Les ménages français, la confiance de retour malgré tout !
Malgré les grèves à répétition, les Français tourneraient-ils le dos à la crise en retrouvant la confiance ? Certes, la dernière enquête de l’INSEE a été réalisée avant le début de la pénurie d’essence mais il n’en demeure pas moins que plusieurs signes positifs dans le ciel économique français se font jour !
Au mois de mai, la confiance des ménages s’est ainsi améliorée fortement. L’indicateur qui la synthétise gagne 4 points et atteint 98, son plus haut niveau depuis octobre 2007. Il se rapproche de sa moyenne de longue période (100). La baisse du chômage, les gains de pouvoir d’achat généré par la baisse du prix du pétrole et le taux de croissance du premier trimestre sont autant de facteurs qui ont pu peser favorablement sur le moral des Français.
L’opinion des ménages sur leur situation financière future s’améliore nettement : le solde gagne 4 points. En mai, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente également avec un gain de 7 points. Cet indicateur continue ainsi de progresser au-dessus de sa moyenne de long terme.
En mai, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne est stable, à son niveau moyen de longue période. En revanche, celui concernant leur capacité d’épargne future diminue (-2 points) et repasse légèrement au-dessous de sa moyenne de long terme. Il est à noter que le taux d’épargne a atteint un sommet à la fin de l’année dernière à 15,9 % du revenu disponible brut. Il devrait être amené à baisser au cours du premier semestre 2016. Malgré cela, dans l’enquête de l’INSEE, il apparaît que les ménages sont plus nombreux qu’en avril à estimer qu’il est opportun d’épargner (+3 points). Le solde retrouve son niveau de mars, néanmoins inférieur à sa moyenne de longue période. Les faibles rendements de l’épargne de taux ne dissuadent pas les Français d’épargner. Si la confiance est de retour, elle reste mesurée et n’empêche pas les ménages de rester vigilants. Il sera intéressant d’analyser la prochaine étude de l’INSEE qui prendra en compte la période de pénurie d’essence.
Chômage, ça va presque mieux…
Après la forte réduction de mars, le nombre de demandeurs d’emploi est à nouveau en recul au mois d’avril. En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) est de 3 511 100 en baisse de 0,6 % sur un mois (soit –19 900 personnes). Sur trois mois, la baisse est de 1,2 % (–41 500 personnes). Désormais, le nombre de demandeurs d’emploi est en diminution sur un an de 0,6 % (–22 500 personnes).
Au mois d’avril, toutes les catégories d’âge bénéficient de la réduction du chômage. Le nombre de demandeurs diminue de 1,0 % pour les moins de 25 ans, de 0,6 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans et de 0,3 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus.
Toutes catégories confondues (A, B, C), le nombre de demandeurs d’emploi est de 5 397 000 à fin avril 2016. Ce nombre diminue de 1,0 % sur un mois (soit –57 100 personnes) et de 1,1 % sur trois mois (–62 700 personnes). Sur un an, il reste en hausse (+1,1 % sur un an soit +61 300 personnes). L’ancienneté moyenne des demandeurs (catégories A, B, C) continue, en revanche d’augmenter. Elle passe de 580 à 583 jours. Elle a progressé de 34 jours en un an.
Le Ministère du Travail a souligné qu’au mois d’avril 2016, le nombre de sorties de catégories A, B, C pour défaut d’actualisation a enregistré une forte hausse ce qui relativise la baisse enregistrée. Plus de 45 % des sorties sont liées à un défaut d’actualisation (catégories A, B, C) contre 18,4 % pour les reprises d’activité. Les radiations administratives représentent, de leurs côtés, 10 % des sorties soit le même taux que les entrées en formation. Ces dernières progressent de plus de 15 % sur trois mois et de plus de 18 % sur un an. C’est la conséquence de la montée en puissance du programme de formation engagé par le Gouvernement. Retraitée des facteurs exceptionnels (formation, jours non ouvrés en avril), la décrue du nombre de demandeurs d’emploi est certainement bien plus faible. Néanmoins, elle s’inscrit dans un contexte de croissance modérée mais réelle. Après l’augmentation du PIB de 0,5 % au premier trimestre, ce dernier pourrait enregistrer une croissance de 0,3 à 0,4 % au deuxième trimestre permettant d’espérer un accroissement des créations d’emploi dans le secteur marchand.
La difficile marche de la France vers l’équilibre budgétaire
La Cour des Comptes, dans son rapport sur l’exécution du budget de l’année 2015, souligne que l’effort de maîtrise des dépenses publiques est, en France, tout relatif. Si le déficit budgétaire, en 2015, s’est réduit de 15,1 milliards d’euros par rapport à celui de 2014, ce résultat est imputable à des évènements extérieurs qui ne sont pas obligatoirement reproductibles. Ainsi, en 2015, à la différence de 2014, l’État n’a pas eu à effectuer de versements au Mécanisme Européen de Stabilité Financière ou à abonder les programmes d’investissement d’avenir. Par ailleurs, l’État a réussi à économiser près de 2 milliards d’euros grâce à la chute des taux d’intérêt. Après retraitement, le déficit budgétaire de l’État serait passé seulement de 74,3 à 74 milliards d’euros de 2014 à 2015.
Le déficit budgétaire français reste imposant. Il représente trois mois de dépenses générales de l’État. Il est supérieur au produit de l’impôt sur le revenu (69 milliards d’euros), aux dépenses de l’enseignement secondaire (66 milliards d’euros) à celles liées aux pensions des fonctionnaires (56,5 milliards d’euros) ou à celles liées à la défense (41 milliards d’euros).
Par rapport à 2014, les dépenses de l’État, après retraitement par la Cour des Comptes ont augmenté de 0,9 %. Un léger dérapage a été constaté durant l’exécution de la loi de finances. Ainsi, les dépenses du budget général ont été supérieures aux prévisions de 400 millions d’euros en 2015 du fait, en partie, aux opérations militaires extérieures et aux actions de lutte contre le terrorisme. Afin de respecter ses engagements, l’État a réalisé, par ailleurs, pour 3 milliards d’euros, des opérations de débudgétisation. Dans le cadre du plan pluriannuel d’économies de 50 milliards d’euros, l’Etat a pris un certain retard.
La Cour des Comptes a souligné qu’en 2015, l’État n’a pas, sur son périmètre, réalisé d’économies. En effet, les réductions de dépenses ont concerné les dotations aux collectivités locales et les investissements. Si les prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales ont baissé en 2015 de 3,9 milliards d’euros, en revanche, la baisse n’est que de 500 millions d’euros en ce qui concerne la totalité des transferts. Ces derniers s’élèvent à 102,8 milliards d’euros.
Pour la première fois depuis 2002, l’État a créé des emplois publics en 2015, près de 10 000. Cette rupture devrait être confirmée en 2016 où près de 15 000 créations d’emplois publics sont attendues. Les dépenses de personnel ont, dans ces conditions, repris le chemin de hausse.
Le besoin de financement de l’État a atteint, en 2015, 189,1 milliards d’euros en hausse de 10 milliards d’euros par rapport à 2014. Cette progression aurait pu être bien plus élevée si l’État n’avait pas effectué des rachats de titres en 2013 et 2014 (réduction du besoin de financement de 38 milliards d’euros). Si en dix ans, la dette de l’État a progressé de 700 milliards d’euros, le service de la dette, le paiement des intérêts, n’a augmenté que de 3 milliards d’euros. Si jusqu’à maintenant, l’État engrange les bénéfices de la baisse des taux, il est, par voie de ricochet, très exposé en cas de remontée de ces mêmes taux. Ainsi, une progression des taux d’un point provoquerait un surcroît de dépenses de 2,1 milliards d’euros la première année et de 16,5 milliards d’euros au bout de 10 ans. A fin 2015, la situation nette de l’État est négative de 1 115 milliards d’euros, soit l’équivalent de quatre années de revenus régaliens. En 2008, deux années suffisaient….
Le système de santé français n’est pas si mauvais que cela !
Dans l’Union européenne, 1,7 million de personnes âgées de moins de 75 ans sont décédées en 2013. Parmi ces décès, 577 500 (soit 33,7 % du total) pourraient être considérés comme prématurés au sens où ils auraient pu être évités compte tenu des connaissances et des technologies médicales. Ces morts auraient pu être évitées en prodiguant à temps des soins de santé optimaux. Cet indicateur est calculé par Eurostat et est utilisé pour mesurer la performance des différents systèmes de santé européens.
La proportion de décès potentiellement évitables, grâce à des soins de santé optimaux, sur l’ensemble des décès des personnes de moins de 75 ans en 2013 varie considérablement d’un État membre de l’UE à l’autre. La France est le pays européen ayant la plus faible proportion de décès évitables avant 75 ans (23,8 %). Parmi, les autres pays bien notés figurent le Danemark (27,1 %), la Belgique (27,5 %) et les Pays-Bas (29.1 %).
Le système de santé français offrant une couverture universelle et reposant sur un système d’urgence reconnu permet une prise en charge rapide et efficace des patients. Des progrès sont possibles en matière de prévention des cancers et des maladies cardio-vasculaires. De même, la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme reste perfectible au regard des résultats obtenus en la matière par certains de nos voisins.
Les pays les moins bien placés en Europe sont essentiellement ceux situés en Europe de l’Est. Ainsi, en Roumanie, près de la moitié des décès avant 75 ans pourraient être évités (49,4 %). Ce taux est 48,5 % en Lettonie, 45,4 % en Lituanie et de 44,6 % en Slovaquie.
Un tiers des décès potentiellement évitables dans l’UE concernait les maladies cardiaques. Au sein de l’Union, en 2013, les crises cardiaques représentent 32 % du total des décès évitables chez les moins de 75 ans. 93 900 décès par AVC pourraient être également évités, soit 16 %. Avec une amélioration du dépistage et un accès plus rapide aux traitements, 67 000 décès par cancers colorectaux pourraient être évités tout comme 50 800 cancers du sein.