C’est déjà hier (30 juin 2018)
L’agriculture européenne, une activité à plusieurs vitesses qui n’attire plus les jeunes
40 % de la superficie de l’Union européenne est destinée à l’agriculture, soit 171 millions d’hectares exploités par 10,3 millions d’exploitants agricoles. A eux quatre, la France, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni comptent ensemble la moitié des terres agricoles de l’Union. La France utilisait 27,6 millions d’hectares à des fins agricoles en 2016, soit la plus grande superficie de tous les États membres (16 % du total de l’Union). 23,2 millions d’hectares étaient exploités en Espagne (14%), 16,7 millions au Royaume-Uni (10 %) et 15,2 millions en Allemagne (9 %). Les paysages agricoles dominent le paysage dans certains États membres comme au Royaume-Uni (69 %) ou en l’Irlande (72 %). En revanche, l’agriculture occupe peu d’espace en Finlande (8 %) ou en Suède (7 %) où la forêt prédomine, ainsi qu’à Chypre (12 %). La superficie médiane des exploitations est faible, moins de 5 hectares. La taille moyenne d’une exploitation agricole était, en 2016, de 16,6 hectares. 7 % des plus grandes exploitations occupent plus des deux tiers de l’espace agricole et les 3 % d’exploitations ayant une superficie supérieure ou égale à 100 hectares représentent plus de la moitié de la superficie agricole utilisée de l’Union. En 2016, un tiers des exploitations agricoles de l’Union était situé en Roumanie quand un autre tiers se trouvait conjointement en Pologne (14 %), en Italie (10 % en 2013) et en Espagne (9 %). En Roumanie, neuf exploitations sur dix ont une superficie inférieure à 5 hectares. Les exploitations plus grandes (de 50 hectares ou plus) étaient beaucoup plus fréquentes au Luxembourg (52 % des exploitations), en France (42 %) ou au Royaume-Uni (39 %).
Le rôle majeur des grandes exploitations agricoles
La production tend à se concentrer sur les grandes exploitations. Les 296 000 exploitations (soit 3% de l’ensemble des exploitations) de l’Union ayant chacune une production standard de 250 000 euros ou plus assurent la plus grande partie (55 %) de la production économique totale de l’agriculture. 17 % de la production agricole proviennent des exploitations françaises, 13 % des exploitations allemandes et 12 % des exploitations italiennes. Tout en disposant du tiers des exploitations de l’Union, la Romanie n’assure que 3,4 % de la production agricole européenne.
La population agricole européenne est vieillissante
Seulement 11% des chefs d’exploitations agricoles de l’Union avaient moins de 40 ans, alors qu’un tiers (32 %) était âgés de 65 ans ou plus. Les jeunes agriculteurs sont les moins nombreux à Chypre (3,3 % du total des chefs d’exploitation agricole), au Portugal (4,2 %) et en Royaume-Uni (5,3 %). Ils sont, en revanche, plus nombreux en Autriche (22,2 %) et en Pologne (20,3 %). La profession d’agriculteur reste dominée par les hommes, un peu plus d’un quart (29 %) des chefs d’exploitation agricole de l’Union étant des femmes.
La France de l’emploi, des constantes et des évolutions
En 2017, en France, 29,3 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans (71,5 % de cette tranche d’âge) sont actives, qu’elles aient un emploi ou qu’elles soient au chômage. Ce résultat est lié à l’activité croissante des femmes et des 50/64 ans. En 2017, le taux d’activité de ces dernières a atteint 68 % contre 58 % en 1990. Sur la même période, le taux d’activité des hommes est passé de 75,9 à 75,5 %.
Deux catégories socio-professionnelles – les cadres et les professions intermédiaires – concentrent une part importante de la population active. Elles concentrent 11,8 millions d’emplois, soit plus de 44 % du total.
Recul du chômage
Avec 2,8 millions de chômeurs, le taux de chômage s’élève à 9,4 % en 2017 en France, en recul de 0,7 point sur un an en moyenne annuelle. Le chômage de longue durée, qui représente 4,2 % des actifs, recule pour la première fois depuis 2009.
Le taux de chômage est élevé chez les jeunes de moins de 25 ans mais la durée d’inactivité est moins longue que chez les seniors. 60 % des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans le sont depuis plus d’un an.
Le chômage concerne avant tout les ouvriers, les employés et les personnes ayant un faible niveau de qualification ou de formation.
En 2017, 1,6 million d’inactifs relèvent du « halo » autour du chômage, soit 3,8 % de la population de 15 à 64 ans. En cumulant parts de chômage et de halo autour du chômage, 10,6 % des 15-64 ans sont sans emploi et souhaitent travailler (-0,5 point en 2017).
Le sous-emploi lié à l’accumulation de CDD, de travail à temps partiel et de missions en intérim concerne avant tout les femmes et les employés non qualifiés. Il concerne 6,1 % des actifs occupés.
Un marché du travail de plus en plus polarisé
Le contrat à durée indéterminée (CDI) demeure de loin la principale forme de travail en France. Parmi les 26,5 millions de personnes qui ont un emploi, neuf sur dix sont salariées et 84,6 % d’entre eux disposent d’un contrat à durée indéterminée. Hors intérim, 88 % des salariés sont en contrat à durée indéterminée (CDI). Ce taux s’élevait à 94 % en 1982. Les années 1980 et 1990 ont vu une forte croissance du nombre de CDD suivie d’une hausse plus modérée dans les années 2000. Ce constat concerne toutes les catégories de travail salarié (ouvriers, employés et cadres). Il convient de souligner que les emplois à durée indéterminée sont minoritaires chez les 15-24 ans (44,9 %). En 2017, les contrats à durée déterminée (CDD) représentaient donc 12 % des emplois salariés. Cette proportion a augmenté assez rapidement entre 1982 et 2002. Depuis, sa progression est plus lente.
Dans les flux d’embauches, la part des CDD a progressé en vingt-cinq ans, notamment à partir des années 2000, passant de 76 % en 1993 à 87 % en 2017. Cette évolution structurelle dans les mouvements de main-d’œuvre s’accompagne d’une forte hausse des contrats de très courte durée ; en 2017, 30 % des CDD ne durent qu’une seule journée. L’augmentation du nombre de CDD est liée avant tout à une accumulation de contrats de courte durée pour une partie de la population active.
Le recours aux CDD en cascade concerne certains secteurs marqués par une forte saisonnalité, par d’importantes variations d’activité ou par un turnover important comme l’hébergement médicosocial, l’audiovisuel ou la restauration. En revanche, la diffusion des CDD est moins prononcée dans l’industrie et la construction, où l’emploi temporaire passe avant tout par l’intérim.
Les entreprises recourant aux CDD mettent en avant des besoins limités dans le temps, les incertitudes pesant sur l’environnement économique, la rigidité réglementaire des CDI et le besoin de tester les compétences et les motivations des salariés.
L’évolution du taux d’entrée en CDD met en évidence un changement des comportements d’embauche. Depuis 1993, ce ratio a été multiplié par plus de 4 pour les établissements de plus de 50 salariés, passant de 20,5 % en 1993 à 84,0 % en 2017.
La forte diminution de la durée des CDD explique l’augmentation de leur nombre sans que cela provoque un réel recul des CDI. La part des CDD dans l’ensemble des embauches est passée de 76 % en 1993 à 83 % dès 2009 pour s’établir à 87 % en 2017. À partir des années 90, les entreprises raccourcissent la durée des contrats pour disposer d’une grande flexibilité. Cette pratique est fréquente dans les entreprises en charge du nettoyage ainsi que dans la restauration / hébergement.
En 2017, un CDD dure en moyenne 46 jours mais un quart des CDD dure moins de 1 jour et une moitié dure moins de cinq jours. Trois quarts des CDD ont une durée inférieure à 27 jours
Du fait du raccourcissement de la durée des CDD, 40 % des salariés en CDD ont un contrat de moins d’un mois au cours d’un trimestre donné et ils signent en moyenne 3,5 CDD de moins d’un mois dans le trimestre.