C’est déjà hier – 30 mars 2019
44 ans de déficit public !
Depuis 1974, les administrations publiques enregistrent un déficit public chaque année. Mais, l’année dernière, pour la deuxième année consécutive depuis 2008, le déficit a été inférieur à 3 % du PIB. À 2,5 % du PIB, le résultat s’avère meilleur que prévu. Le Gouvernement avait, en effet, prévu, en fin d’année dernière, un solde négatif de 2,6 %. Initialement avant la prise en compte du ralentissement économique, l’objectif avait été fixé à 2,3 %. Par ailleurs, la France demeure à la traîne en matière de déficits publics, la moyenne de la zone euro étant inférieure à 1 % du PIB. *
Fin 2018, la dette des administrations publiques (dette brute consolidée en valeur nominale) s’élève à 2 315,3 milliards d’euros. Elle s’accroît de 56,6 milliards d’euros en 2018, après +70,2 milliards d’euros en 2017. Elle atteint 98,4 % du PIB fin 2018, comme en 2017. Cette stabilisation reste précaire. De son côté, l’Allemagne est en train de revenir à une dette inférieure à 60 % du PIB.
Le poids des dépenses dans le PIB ont atteint 56,0 % en retrait de 0,4 point par rapport à 2017. Les recettes publiques sont passées de 53,6 à 53,5 % de 2017 à 2018. Le taux de prélèvements obligatoires diminue de 0,2 point et s’établit à 45,0 % du PIB.
La contribution sociale généralisée (CSG) augmente de près de 26 milliards d’euros, notamment en raison de la hausse de son taux de 1,7 point. L’impôt sur le revenu des personnes physiques s’accroit de 2,6 milliards d’euros malgré l’instauration du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital. L’impôt sur les sociétés continue de baisser. Il diminue de 3,2 milliards d’euros en lien notamment avec la baisse de son taux à 28 % pour les bénéfices inférieurs à 500 000 euros. La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune n’est que partiellement compensée par le nouvel impôt sur la fortune immobilière (-3,2 milliards d’euros d’effet net). La perte de recettes pour la taxe d’habitation atteint 2,4 milliards d’euros du fait de la première étape de dégrèvement de cette taxe pour 80 % des ménages (abattement de 30 % en 2018). Les recettes de TVA sont en hausse de 7,0 milliards d’euros. L’ensemble des taxes sur la consommation énergétique (carburants, électricité, gaz naturel) augmente de 2,6 milliards d’euros sous l’effet notamment de la montée en charge de la composante carbone.
Les cotisations sociales perçues diminuent de 1,7 % sous l’effet de la baisse des taux de cotisations salariales maladie et chômage. La baisse est de 10 % pour les ménages quand les entreprises enregistrent une hausse de 2,5 %.
Contrefaçons, un marché à plus de 500 milliards de dollars
Selon l’OCDE, le commerce de produits contrefaits ou piratés représentait, 3,3 % des échanges mondiaux en 2016. Sur la base des chiffres des saisies douanières, ces échanges portaient sur 509 milliards de dollars en 2016 contre 461 milliards USD en 2013 (soit 2,5 % des échanges mondiaux). Dans l’Union européenne, le commerce de contrefaçons est estimé à 6,8 % des importations en provenance de pays non membres de l’Union, contre 5 % en 2013. Ces chiffres n’incluent ni les produits de contrefaçon fabriqués et consommés sur les marchés intérieurs, ni les produits piratés commercialisés via l’internet.
Le commerce de produits de contrefaçon est de plus en plus dominé par des réseaux mafieux. Les secteurs les plus concernés sont les équipements médicaux, les médicaments, les cosmétiques de marque, les pièces automobiles, les jouets, les produits alimentaires, l’électroménager, et les vêtements. Depuis quelques années, les administrations douanières ont également noté une hausse de contrefaçon de biens plus atypiques comme les instruments de musique et les matériaux de construction. La majorité des produits contrefaits saisis lors de contrôles douaniers proviennent de Chine et de Hong Kong. Les Émirats Arabes Unis, la Turquie, Singapour, la Thaïlande et l’Inde constituent les autres principaux lieux de provenance.
En 2016, les principales victimes de ce fléau ont été les États‑Unis dont certaines marques ou brevets ont été utilisés pour 24 % des produits de contrefaçon saisis, suivis de la France (17 %), de l’Italie (15 %), de la Suisse (11 %) et de l’Allemagne (9 %). Un nombre croissant d’entreprises de Singapour, de Hong Kong et d’économies émergentes comme le Brésil et la Chine deviennent également des cibles.
Les envois de petits colis par la poste ou par des services de messagerie expresse sont de plus en plus privilégiés pour acheminer les biens contrefaits. Les petits paquets ont représenté 69 % du total des saisies douanières en volume de 2014 à 2016 (57 % expédiés par voie postale et 12 % par services de messagerie) contre 63 % de 2011 à 2013. Les réseaux de contrefaçons exploitent les failles des ensembles soumis à des règles de libre-échange. Ils accèdent aux marchés via des pays ayant de faibles contrôles ou facilement corruptibles.
L’industrie française en recul
En janvier 2019, le chiffre d’affaire se replie dans l’industrie manufacturière de 0,3 % après une hausse en décembre (+0,8 %). Il est stable dans l’ensemble de l’industrie (0,0 % après +0,6 %). Le chiffre d’affaires baisse également sur les trois derniers mois dans l’industrie manufacturière (-0,3 %), de même que dans l’ensemble de l’industrie (-0,2 %). Au sein de l’industrie manufacturière, le chiffre d’affaires diminue nettement dans les matériels de transport (-3,5 %) et dans la cokéfaction et raffinage (-5,4 %). Il augmente dans les « autres industries » (+0,8 %) et dans les industries agro-alimentaires (+1,5 %). Il se stabilise dans les biens d’équipement (0,0 %). En ce début d’année, le recul de l’industrie concerne plusieurs pays européens, dont l’Allemagne.
Sur un an, le chiffre d’affaires est toujours en hausse avec un gain de 1,8 %. dans l’industrie manufacturière et de 2,8 % pour l’ensemble de l’industrie, du fait de la forte hausse dans les industries extractives, eau, déchets et dépollution (+7,3 %). Il augmente dans la plupart des secteurs de l’industrie manufacturière : la cokéfaction et raffinage (+5,5 %), les industries agro-alimentaires (+2,5 %), les biens d’équipement (+2,2 %). À l’inverse, il baisse dans les matériels de transport (-1,2 %).
L’inflation reste contenue
Sur un an, les prix à la consommation augmenteraient de 1,1 % en mars 2019, après +1,3 % en février, selon l’estimation provisoire réalisée fin mars 2019. La baisse de l’inflation résulterait d’un ralentissement des prix des services, de l’alimentation et du tabac. Au contraire, les prix de l’énergie accéléreraient à nouveau. Enfin, ceux des produits manufacturés reculeraient au même rythme qu’en février.
Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,8 % après une stabilité en février. Les prix des produits manufacturés rebondiraient après la fin des soldes en février. Ceux des services et du tabac seraient en hausse après une stabilité le mois précédent. En revanche, les prix de l’énergie ralentiraient et les prix de l’alimentation se replieraient en lien avec une baisse accentuée des prix des produits frais.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé ralentirait : +1,3 % en mars 2019, après +1,6 % en février. Sur un mois, il serait en hausse de 0,9 %, après +0,1 % le mois précédent.