C’est déjà hier 5 janvier 2019 – inflation – démographie Chine – automobile
Décrue de l’inflation en fin d’année sur fond de baisse du prix du baril de pétrole
2018 a été la première année depuis 2012 où le taux d’inflation est repassé au-dessus des 2 % attendus par la Banque centrale européenne. Le franchissement de ce seuil a été avant tout provoqué par la hausse du cours du pétrole. Le repli de ce dernier se traduit depuis trois mois par celui de l’inflation. Ainsi, en décembre, sur un an, l’augmentation des prix à la consommation se modère selon l’INSEE pour le deuxième mois consécutif. Le taux est de +1,6 % en décembre 2018 après +1,9 % en novembre et +2,2 % en octobre, selon l’estimation provisoire réalisée début janvier 2019. Il est à souligner que la décélération est également dû au repli des produits manufacturés.
Pour le seul mois de décembre, les prix à la consommation seraient stables, après un repli de 0,2 % en novembre. Les prix de l’énergie baisseraient nettement, dans le sillage des cours du pétrole. Ceux des produits manufacturés se replieraient après une faible hausse le mois précédent. À l’inverse, les prix des services sont en augmentation du fait d’un rebond saisonnier des prix des transports aériens. Les prix alimentaires seraient en hausse après une baisse le mois précédent.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé se contracte de 0,3 point à +1,9 %, après +2,2 % en novembre. Sur un mois, il augmenterait de 0,1 %, après un repli de 0,2 % le mois précédent.
Ce recul de l’inflation devrait se poursuivre au cours du premier trimestre du fait de l’évolution du prix du baril. Compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale et, en particulier, en Chine, une augmentation du cours du pétrole est peu probable.
Le taux d’inflation est également en recul dans la zone euro. Il s’est élevé en décembre à 1,6 %, selon une première estimation dévoilée par Eurostat, contre 1,9 % en novembre.
Immatriculation de voitures neuves, quatrième année de hausse sur fond d’incertitudes
Sur l’ensemble de l’année 2018, 2 173 481 immatriculations ont été enregistrées sur le marché français des voitures particulières neuves. La hausse est de 2,6 % en données corrigées Mais, pour le quatrième mois consécutif, les immatriculations de voitures neuves ont été, en France, en recul en décembre. La baisse est de 14,5 % par rapport au mois de décembre 2017. Le marché du véhicule d’occasion a été, de son côté, estimé à 404 012 voitures particulières, soit une baisse de 0,8 % en décembre par rapport à décembre 2017. Sur l’ensemble de l’année, 5 632 358 voitures particulières d’occasion auraient été vendues.
Le marché est de moins en moins dominé par les particuliers qui ne sont plus qu’à l’origine que d’une immatriculation sur deux quand en 1988, ce taux était de 70 %. Les gestionnaires de flottes (location de longue durée notamment) sont devenus des acteurs majeurs pour l’achat de véhicules neufs.
Le diesel a poursuivi sa chute. Il ne représente plus que 39 % des ventes de voitures neuves contre 73 % en 2012. La baisse en 2018 a été de 15 % par rapport à 2017, année où le diesel était descendu en-dessous de 50 % dans les ventes. Les ventes de véhicules électriques restent assez confidentielles en représentant un peu de 1 % du total.
Cette quatrième année de hausse du marché automobile pour le neuf cache néanmoins une rupture. Cette hausse s’est construite sur les huit premiers mois de l’année. Les constructeurs ont opéré des immatriculations préventives, de janvier à août, afin d’échapper à la nouvelle réglementation entrée en vigueur le 1er septembre. Pour limiter leurs stocks, ils ont réalisé des promotions qui ont dopé le marché jusqu’à l’été. Ils ont ensuite essayé de réduire leurs stocks de voitures immatriculées. Par ailleurs, le contexte économique s’étant dégradé au cours de l’année, les acheteurs se sont faits plus rares.
Les acheteurs anticipent les interdictions qui frapperont les véhicules diesel dans les prochaines années. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a déjà annoncé que le diesel serait tout bonnement interdit à compter de 2024 dans la capitale. Les véhicules les plus anciens (immatriculés avant 2001) seront interdits dès juillet 2019 dans tout le Grand Paris (à l’intérieur de l’A86). Même si pour le moment, à l’occasion, le prix des véhicules diesel n’est pas trop affecté par ces menaces, il n’en demeure pas moins que les acheteurs craignent de rencontrer des problèmes quand ils souhaiteront changer de modèle. La diminution très rapide des achats de véhicule diesel qui concerne non seulement la France mais l’ensemble des pays de l’OCDE risque de peser sur l’emploi de la filière automobile. En France, 10 000 emplois seraient potentiellement menacés.
Le secteur de l’automobile connaît des cycles assez contrastés. La baisse des taux d’intérêt et le développement des flottes de véhicules ont porté, ces dernières années, porté le marché. Ces facteurs n’auront plus à l’avenir la même importance. Les taux sont amenés à augmenter. Par ailleurs, la métropolisation du pays et les politiques visant à limiter le recours à la voiture pèseront sur les achats. A Paris, 36 % des habitants possèdent une voiture quand ce taux est de 81 % en France.
La Chine face à son vieillissement
L’adage selon lequel la Chine sera vieille avant d’être riche est-il en train de se vérifier ? À l’image du Japon et de nombreux pays européens, la Chine aurait connu pour la première fois depuis la Révolution culturelle et la politique du grand bond, un recul de sa population. Selon le spécialiste de la démographie chinoise, Yi Fuxian, chercheur basé aux États-Unis à l’Université du Wisconsin-Madison, la population de la Chine aurait diminué l’an dernier de 1,27 million de personnes. Ce solde négatif a été obtenu malgré la fin des règles de l’enfant unique. Depuis 1970, la Chine appliquait une politique de l’enfant unique. Mais pour faire face au vieillissement de la population, deux enfants sont désormais autorisés. Après un léger rebond de la natalité, le nombre d’enfants par femme est revenu à son niveau initial, proche de 1. Le nombre de naissances a diminué de 2,5 millions l’an dernier, quand Pékin tablait sur une augmentation de 790 000 naissances. Le total selon lui devrait atteindre 10,31 millions pour 2018. Dans le même temps, le nombre de décès a augmenté à 11,58 millions, entraînant un solde négatif. Compte tenu des problèmes d’accès au logement, du coût des études, les Chinois privilégient l’enfant unique, surtout quand il s’agit d’un garçon.
D’ici le milieu du siècle, la Chine pourrait être dépassée par l’Inde en ce qui concerne la population. Le pays devra gérer une population vieillissante qui vit de plus en plus en milieu urbain. La généralisation de la couverture sociale est en cours. Elle provoque une augmentation du coût du travail. Ainsi, en une trentaine d’années, la Chine a rattrapé, en partie, les pays occidentaux que ce soit en matière de progrès technique et en termes de vieillissement.