C’est déjà hier (5 mai 2018)
Le taux de chômage reste à quelques encablures de son niveau d’avant crise
Dans la zone euro selon Eurostat, le taux de chômage s’est établi à 8,5 %, en mars, stable par rapport à février et en baisse par rapport au taux de 9,4 % du mois de mars de l’année dernière. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans la zone euro depuis décembre 2008. Au sein de l’Union, le taux de chômage s’est établi à 7,1 % au mois de mars, également stable par rapport à février 2018 et en baisse par rapport au taux de 7,9 % de mars 2017. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans l’Union depuis septembre 2008.
Parmi les États membres, mesurés sur la même période, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en République tchèque (2,2 %), à Malte (3,3 %) et en Allemagne (3,4 %). Les taux de chômage les plus hauts ont quant à eux été relevés en Grèce (20,6 % en janvier 2018) et en Espagne (16,1 %). La France se rapproche de la moyenne de la zone euro avec un taux de 8,8 %.
Sur un an, le taux de chômage a baissé dans tous les États membres, sauf en Lituanie où il est resté stable et en Estonie où il a augmenté (de 5,3 % à 6,5 % entre février 2017 et février 2018). Les baisses les plus marquées ont été observées à Chypre (de 12,3 % à 9,1 %), en Grèce (de 23,2 % à 20,6 % entre janvier 2017 et janvier 2018) et en Croatie (de 11,8 % à 9,4 %). A titre de comparaison, au mois de mars, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,1 %, stable par rapport à février 2018 et en baisse par rapport au taux de 4,5 % de mars 2017.
La stabilisation du chômage s’explique par la décélération de la croissance au cours du 1er trimestre. Par ailleurs, plusieurs pays dont la République tchèque ou l’Allemagne sont dans une situation de plein emploi et ne peuvent plus bénéficier d’un nouveau recul du chômage. La réduction du taux moyen de chômage au sein de la zone euro ne peut donc provenir que des pays d’Europe du Sud et de la France.
PIB en retrait au sein de la zone euro
Au cours du premier trimestre 2018, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,4 % tant dans la zone euro que dans l’Union européenne par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation rapide préliminaire publiée par Eurostat. Ce taux est en recul par rapport au quatrième trimestre 2017, durant lequel le PIB avait progressé de 0,7 % dans la zone euro et de 0,6 % dans l’Union. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 2,5 % dans la zone euro et de 2,4 % dans l’Union au premier trimestre 2018, après respectivement +2,8 % et +2,7 % au quatrième trimestre 2017.
Le ralentissement est imputable à une météo un peu plus capricieuse que d’habitude, à l’apparition de goulots d’étranglement dans l’industrie et à l’augmentation des cours de l’énergie. Les ménages ont eu tendance à limiter leur consommation afin de maintenir leur effort d’épargne. L’investissement qui avait enregistré une forte hausse en 2017 a légèrement décéléré.
Le chômage régional vu par l’Union européenne
La situation de l’emploi diffère d’un pays à un autre au sein de l’Union européenne mais aussi entre les régions. Afin de prendre en compte les spécificités territoriales, l’Union européenne a établi une carte régionale du chômage. Les régions prises en compte ne correspondent pas toujours à celles issues des découpages institutionnels de chacun des Etats membres. La liste de l’Union européenne comporte 275 régions en phase avec les grands bassins d’emploi.
En 2017, plus de 80 % des régions que compte l’Union européenne ont enregistré une baisse de leur taux de chômage par rapport à 2016 et environ 60 % ont enregistré un recul d’au moins 0,5 point. Sans surprise, ce sont au sein des États ayant les meilleurs résultats nationaux où figurent les régions avec les plus faibles taux de chômage. Les taux les plus faibles ont été enregistrés dans la région de Prague (1,7 %) en République tchèque et Trier (2,0 %) en Allemagne, suivies par les régions tchèques de Střední Čechy et Jihozápad ainsi que par les régions allemandes Niederbayern et Mittelfranken (2,1 % chacune). À l’autre extrémité de l’échelle, les taux de chômage les plus élevés ont été relevés à Dytiki Makedonia (29,1 %) en Grèce, Ciudad Autónoma de Melilla (27,6%) en Espagne, Dytiki Ellada en Grèce et Extremadura en Espagne (26,3% chacune) et Mayotte (25,9 %),
56 régions sur 275 avaient, en 2017, un taux de chômage inférieur à 3,8 %, soit la moitié du taux moyen de l’Union (7,6 %). Figurent dans cette liste vingt et une régions d’Allemagne, treize du Royaume-Uni, six situées en Hongrie ainsi qu’en Autriche, deux en Belgique ainsi qu’en Pologne et en Roumanie et une région en Bulgarie ainsi qu’en Italie et aux Pays-Bas. À l’opposé, 31 régions ont enregistré un taux d’au moins 15,2 %, soit le double de celui de l’Union les treize régions en Grèce, neuf en Espagne, cinq en France et quatre en Italie. Les cinq régions françaises sont toutes situées en outre-mer.
En 2017, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans varie fortement d’une région à une autre. Il s’est établi, en moyenne, au sein de l’Union à 16,8 %. Les plus faibles taux de chômage des jeunes ont été constatés dans la région de Prague en République tchèque ainsi que Oberbayern en Allemagne (3,8 % chacune), suivies par les régions allemandes Weser-Ems (4,6 %) et Stuttgart (4,7%). À l’opposé, les taux les plus élevés ont été relevés dans les régions de Ciudad Autónoma de Melilla (62,7 %) en Espagne et Voreio Aigaio (58,2 %) en Grèce. Dans plus des trois-quarts des régions de l’Union, le taux de chômage des jeunes était au moins le double du taux de chômage total. En France, le taux de chômage des jeunes était de 22,4 % à la fin de l’année 2017. Il dépasse 50 % dans trois régions d’Outre-mer : la Guadeloupe, la Martinique et Mayotte.
Dans plus de 20 % des régions, la plupart des chômeurs étaient sans emploi depuis un an au moins. La part du chômage de longue durée, qui correspond au pourcentage des chômeurs sans emploi depuis 12 mois ou plus, s’élevait en 2017, 45,0 %. Parmi les régions de l’Union, les plus faibles proportions de chômage de longue durée ont été enregistrées dans la région suédoise de Övre Norrland (12,8 %), Berkshire, Buckinghamshire et Oxfordshire (13,2 %) dans le Royaume-Uni ainsi que dans la région de Bucarest (13,8 %) en Roumanie. À l’opposé, plus de trois quarts des chômeurs étaient sans emploi depuis au moins un an dans le département français d’outre-mer de Mayotte (83,8 %) et dans deux régions situées en Grèce – Attiki (77,3 %) et Thessalia (77,2 %). En France, 45,3 % des chômeurs le sont depuis plus d’un an. Ce taux dépasse 50 % au sein des régions d’Outre-mer et dans le Nord-Pas-de-Calais.
Tassement relatif de l’immobilier en France
Le secteur de l’immobilier a connu, au cours du 1er trimestre, un petit tassement dans le prolongement du mouvement amorcé à la fin de l’année dernière. Si en données brutes, les chiffres continuent à augmenter pour les autorisations de construction et les mises en chantier, il en va différemment pour les chiffres corrigés des variations saisonnières. Ainsi, en un an, d’avril 2017 à mars 2018, 496 300 logements (en données brutes) ont été autorisés à la construction et 425 800 logements ont été mis en chantier, soit une augmentation respectivement de 3,7 % et 9,2 % par rapport à la même période, un an plus tôt (d’avril 2016 à mars 2017). En tenant des variations saisonnières, les autorisations de logements à la construction augmentent de 3,4 % par rapport aux trois mois précédents, après s’être déjà repliées (- 5,7 % au quatrième trimestre 2017). Les logements individuels se contractent légèrement (- 0,9 % après + 4,7 %) et les logements collectifs (y compris en résidence) se relèvent (+ 6,5 % après – 12,1 %).
Toujours en données trimestrielles corrigées des variations saisonnières, les mises en chantier accentuent leur repli (- 2,5 % après – 0,4 %). La baisse du collectif y compris en résidence (- 6,1 % après 0,0 %) n’est pas compensée par le rebond de l’individuel (+ 2,6 % après – 0,9 %).
La région Auvergne Rhône-Alpes continue à connaître une forte progression pour les autorisations de construction de logements. En revanche, le centre et le sud de la France, à l’exception de la Corse, enregistrent un réel ralentissement. Pour la construction, la situation reste néanmoins dynamique dans toutes les régions, la Corse connait, en revanche, un recul de plus de 10 %. Les mauvaises conditions climatiques et une forte croissance en 2016 et 2017 peuvent expliquer cette évolution.
Sources : ministère de la transition écologique et solidaire à fin mars 2018