C’est déjà hier
La Chine, un grand rebond
Après avoir enregistré un recul historique de son PIB de 6,8 % au 1er trimestre, la Chine a connu, au deuxième, un rebond prévisible. Le taux de croissance a atteint 3,2 % sur douze mois. D’un trimestre sur l’autre, le PIB a rebondi de 11,5 %. L’économie chinoise devrait être l’une des rares, en 2020, à échapper à la récession. Le FMI parie sur une croissance de 1 % quand les pays avancés enregistreront un recul de 8 points de PIB. En 2019, la croissance chinoise avait atteint 6,1 %.
Au cours du deuxième trimestre, l’offre a mieux réagi que la demande. La production manufacturière a réalisé en juin sa meilleure performance depuis le début de l’année avec un gain de +4,8 % sur un an. L’investissement a également continué de s’améliorer. L’État chinois a soutenu l’activité industrielle au cours des derniers mois, notamment en augmentant le quota de dettes que les gouvernements locaux peuvent émettre pour des projets d’infrastructure.
En revanche, la demande demeure le maillon faible de la reprise chinoise. Les ventes de détail, principal indicateur de la consommation, sont encore en baisse de 1,8 % en juin sur un an (-11,4 % sur le semestre). Les baisses de salaires et les licenciements pèsent sur la consommation intérieure. La confiance des consommateurs chinois est affectée par les craintes d’une deuxième vague et les tensions internationales. À Pékin, l’émergence d’un nouveau foyer épidémique mi-juin a immédiatement eu pour effet de vider les centres commerciaux et les restaurants, les habitants préférant rester chez eux. Par ailleurs, la demande étrangère est toujours faible du fait de la remontée progressive de l’activité au sein des pays qui ont confiné du mois de mars au mois de mai.
L’évolution du taux de chômage est un sujet d’inquiétude pour les autorités chinoises. Il s’élevait en juin à 5,7 % contre 5,9 %. Ce taux ne traduit qu’une partie du problème, les travailleurs ruraux et les migrants n’étant pas pris en compte.
Les Français veulent-ils revenir en ville ?
Le confinement lié au coronavirus intervenu entre le 17 mars au 11 mai 2020 a provoqué des transhumances et des changements dans la répartition de la population française. Avec le déconfinement progressif, un retour à la normale s’opère mais de manière très progressive et partielle. Des Français ont décidé de ne pas revenir au sein des grandes agglomérations après le 11 mai. Les étudiants qui n’ont pas repris les cours figurent dans cette catégorie. De nombreux salariés qui s’étaient mis en télétravail y sont restés même après le déconfinement. Pour apprécier les mouvements au sein du territoire, l’INSEE a travaillé à partir des données de géolocalisation fournies par les trois réseaux de téléphonique mobile.
Depuis le début de la crise sanitaire, les Français sont amenés à moins se déplacer et à rester davantage chez eux. Ce constat valait évidemment durant le confinement mais demeure d’actualité depuis. Les voyages professionnels et de loisirs sont en net retrait depuis le début du mois de mars.
Durant le confinement, 1,3 million de personnes étrangères ou issues des DOM ont quitté la métropole. À cela s’ajoute les personnes qui ont décidé de changer de résidence durant cette période.
Paris a enregistré une baisse de sa population de 450 000 personnes (soit -20 % dont 263 000 résidents qui ont opté pour un autre lieu de villégiature). Plus modérée dans la petite couronne, la baisse de population présente atteint tout de même 4 % dans les Hauts-de-Seine. Les départements de Montagne ont également perdu de nombreux habitants. Intervenant à la mi-mars, le confinement a mis un terme à la saison de ski provoquant le départ de nombreux saisonniers. Le nombre d’habitants en Savoie a été de 30 % plus faible pendant le confinement qu’une semaine normale à la même époque. Les baisses de population présente sont également marquées dans les Hautes-Alpes avec -27 %, -11 % dans les Hautes-Pyrénées, -10 % en Haute-Savoie. Des diminutions de population ont été également constatées dans le Nord, le Rhône, l’Isère et la Haute-Garonne. Les grandes métropoles concentrent les activités économiques et universitaires ; elles abritent, de ce fait, de nombreuses personnes de passage pour le travail, le tourisme ou les études. Paris compte 63 000 étudiants Toulouse 41 000, Lyon 45 0000 et les Hauts de Seine 19 0000.
Dès les premiers quinze jours du déconfinement, la moitié du surcroît de population dans les départements d’accueil s’est résorbée en passant de 1,4 million à 646 000. À Paris, le retour a été plus lent en raison de la règle des 100 kilomètres et du maintien en zone rouge jusqu’au 2 juin. (+ 56 000 personnes par rapport au confinement du 11 au 30 mai). La Haute-Garonne, l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique, le Rhône et certains départements d’Île-de-France (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne) comptent à l’inverse moins de personnes en moyenne depuis le déconfinement que pendant le confinement. Des étudiants qui y étaient restés confinés en seraient partis avec la fin officielle de l’année scolaire.
De nombreux départements ruraux ont accueilli plus d’habitants pendant le confinement qu’habituellement. En Ardèche, dans l’Eure, l’Eure-et-Loir, la Haute-Loire, le Lot, la Nièvre, l’Orne et l’Yonne, la hausse dépasse 5 %. Les gains de population ont aussi été conséquents dans certains départements littoraux comme le Morbihan, les Côtes-d’Armor (+ 29 000 personnes) ou le Var (+ 40 000). Les flux de population alors enregistrés correspondent aux propriétaires de résidences. Au moment du déconfinement, ces départements ont vu leur population encore croître. L’Yonne, l’Orne, le Lot, la Haute-Loire, l’Eure, l’Eure-et-Loir et l’Ardèche continuent d’accueillir entre 5 et 7 % de métropolitains de plus qu’avant le confinement. L’autorisation de déplacement, même dans la limite de 100 kilomètres, a pu permettre à certains de rejoindre la campagne ou la mer notamment lors de week-ends, ponts ou vacances. Si certains Parisiens ont pu quitter la façade atlantique avec le déconfinement, d’autres ont rejoint les départements ruraux proches de la capitale.
Avec le déconfinement, les transhumances de fin de semaine ont repris. Les habitants des grandes métropoles rejoignent de manière plus assidue qu’auparavant leur lieu de villégiature. Les Bordelais se rendent ainsi plus fortement à Arcachon ou au Cap Ferret, les Parisiens en Normandie et les Lillois en bord de mer. Les week-ends ont tendance à s’allonger. Les départs interviennent le jeudi soir quand les retours s’effectuent non plus le dimanche soir mais le lundi. Le recours au télétravail peut expliquer ce changement de rythme.