C’est déjà hier
Une chute de près de 10 points du PIB au sein de l’OCDE
Le produit intérieur brut (PIB) réel dans la zone OCDEa diminué de 9,8 %, au deuxième trimestre, selon des estimations provisoires. Il s’agit de la plus forte baisse jamais enregistrée pour la zone OCDE, nettement supérieure aux -2,3 % enregistrés au premier trimestre de 2009, au plus fort de la crise financière.
Les baisses du PIB les plus importantes ont été constatées au Royaume-Uni (-20,4 %), en Espagne (-18,5 %), au Portugal (-14,1 %) et en France (-13,8 %). Dans la zone euro et dans l’Union Européenne, le PIB a reculé de -12,1 % et -11,7 % respectivement, contre des baisses de -3,6 % et -3,2 % au trimestre précédent. Aux États-Unis, le PIB s’est légèrement moins contracté (-9,5 %, contre -1,3 % au trimestre précédent).
Au Japon, où les mesures de confinement ont été moins strictes, le PIB s’est contracté de -7,8 % au deuxième trimestre de 2020, contre -0,6 % au trimestre précédent.
En glissement annuel, la croissance du PIB de la zone OCDE a été de -10,9 % au deuxième trimestre de 2020, après une croissance de -0,9 % au trimestre précédent. Parmi les sept principales économies, les États-Unis ont enregistré une croissance annuelle de -9,5 %, tandis que le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse annuelle (-21,7 %).
Cercle de l’Épargne – données OCDE
Le marché automobile, un repli logique au mois d’août
Après l’arrêt quasi-total des ventes durant le confinement, le marché automobile avait repris des couleurs à partir du mois de juin, dopé par les primes gouvernementales. Après deux mois de hausse, le mois d’août a été marqué par un coût d’arrêt. Selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), 103 635 véhicules particuliers ont été immatriculés le mois dernier, soit une baisse de l’ordre de 20 % par rapport au même mois l’an passé. Au mois de juillet, le marché était en progrès de près de 4 % (3,92 %). Désormais, sur les huit premiers mois de l’année, les ventes de véhicules neufs enregistrent une baisse de 31,98 % sur un an. Chez PSA (avec les marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall), les ventes ont reculé en août de 8,42 % par rapport à la même période en 2019. Chez Renault, la chute est plus forte encore, avec un recul de 19,98 %.
Le résultat du mois d’août doit être relativisé par le fait que les précédents exercices de 2018 et 2009 avaient été très bons en raison de l’application de nouvelles normes environnementales à partir du 1er septembre. Les constructeurs avaient réalisé des opérations commerciales jusqu’à la fin août. L’année 2020 s’illustre plutôt par un retour à la normale. En outre, le mois dernier a été également marqué par la fin des primes de conversion. Les 200 000 primes prévues par le gouvernement ayant été épuisées en moins de deux mois.
Les constructeurs s’attendent, pour l’année 2020, à une baisse des ventes de 20 à 30 %. Aucun effet rebond permettant de compenser les pertes des mois de confinement n’est attendu dans les prochains mois.
Poursuite de la détérioration du marché de l’emploi en Europe
Les résultats de l’emploi demeurent toujours délicats à analyser en raison du maintien de nombreux dispositifs de chômage partiel au sein des États membres de l’Union, ce qui réduit le taux de chômage général. Ainsi, en juillet, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi, selon Eurostat, à 7,9 % dans la zone euro, en hausse par rapport au taux de 7,7 % enregistré en juin. Pour l’ensemble de l’Union, le taux de chômage s’est établi à 7,2 % en juillet, en hausse par rapport au taux de 7,1 % de juin.
Eurostat estime que 15,184 millions d’hommes et de femmes dans l’Union étaient au chômage en juillet, dont 12,793 millions dans la zone euro. Par rapport à juin 2020, le nombre de chômeurs a augmenté de 336 000 dans l’Union et de 344 000 dans la zone euro.
Pas de retour de l’inflation pendant les vacances
En août, le taux d’inflation annuel de la zone euro a été, selon Eurostat, estimé à -0,2 %, contre 0,4 % en juillet. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en août (1,7 %, comparé à 2,0 % en juillet), suivi des services (0,7 %, comparé à 0,9 % en juillet), des biens industriels hors énergie (-0,1 %, comparé à 1,6 % en juillet) et de l’énergie (-7,8 %, comparé à -8,4 % en juillet).
Avec le résultat de l’inflation au mois d’août, des experts économiques ont souligné un risque de déflation en Europe. Ils entendent faire pression sur la Banque centrale européenne afin qu’elle prenne position sur ses priorités dans les prochains mois. Ils souhaitent que Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, s’aligne sur la politique de la FED. Dans les faits, la BCE a souligné que le maintien des taux bas était prévu pour de très nombreux mois. Le niveau des dettes publiques des États membres constitue un frein à toute remontée.
Vente de détail, petit trou d’air après le rebond
En juillet 2020, le volume des ventes du commerce de détail corrigé des variations saisonnières a diminué de 1,3 % dans la zone euro et de 0,8 % dans l’Union européenne, par rapport à juin, selon les estimations d’Eurostat. Ce repli intervient après la forte hausse de juin du commerce de détail (+ 5,3 % dans la zone euro et +5,1 % dans l’Union). En juillet 2020, par rapport à juillet 2019, les ventes de détail ont augmenté de 0,4 % dans la zone euro et de 0,7 % dans l’Union.
En juillet, par rapport à juin le volume des ventes du commerce de détail dans la zone euro a diminué de 2,9 % pour les produits non-alimentaires et a augmenté de 4,3 % pour les carburants. Ces deux résultats témoignent d’un retour à la normale au sein de la zone euro. Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les plus fortes baisses du volume des ventes du commerce de détail ont été observées en Belgique (-5,1 %), en Finlande (-2,0 %) et en Estonie (-1,5 %). Les hausses les plus marquées ont été enregistrées au Portugal et en Roumanie (+3,9 % chacune) ainsi qu’à Malte (+3,2 %). En France, la baisse a été de 1,5 %.
En juillet 2020, par rapport à juillet 2019, le volume des ventes du commerce de détail dans la zone euro a augmenté de 1,5 % pour le secteur « alimentation, boissons et tabac » et de 0,5 % pour les produits non-alimentaires, tandis que le volume a diminué de 10,8 % pour les carburants. Dans l’Union Européenne, le volume des ventes du commerce de détail a augmenté de 1,5 % pour les produits non-alimentaires et de 1,1 % pour le secteur « alimentation, boissons et tabac », tandis que le volume a diminué de 9,6 % pour les carburants. Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les plus fortes hausses annuelles du volume des ventes du commerce de détail ont été enregistrées en Irlande (+9,1 %), en Lituanie (+6,8 %) et aux Pays-Bas (+6,0 %). Les baisses les plus marquées ont été observées en Bulgarie (-17,5 %), à Malte (-8,1 %) et au Luxembourg (-6,1 %). La France a enregistré, de son côté, une hausse de 5,8 %.
Fonction publique territoriale, un pouvoir d’achat en berne
Fin 2018, la fonction publique territoriale comptait 1,9 million de salariés civils, y compris les bénéficiaires de contrats aidés. Le volume de travail dans la fonction publique territoriale (FPT) s’élève à 1,7 million d’équivalents temps plein (EQTP), dont 80 % de fonctionnaires. Les non-fonctionnaires regroupent les contractuels, les bénéficiaires de contrats aidés et les salariés relevant d’autres statuts (collaborateurs de cabinet, etc.).
Dans la fonction publique territoriale, les secteurs d’activité, ou filières, sont variés : 46 % des salariés travaillent dans la filière technique, 23 % dans la filière administrative, 9 % dans la filière sociale, 11 % dans l’ensemble des filières de la culture, de l’animation et du sport et 9 % dans l’ensemble des filières médico-sociale, médico-technique, police municipale, incendie et secours.
Baisse de la rémunération réelle au sein de la fonction publique territoriale en 2018
Tous statuts confondus, le salaire net moyen s’élevait, en 2018, à 1 963 euros par mois, en hausse de 1,0 % sur un an en euros courants, après une augmentation plus marquée en 2017 (+2,1 %). Ce ralentissement provient notamment de l’absence de revalorisation du point d’indice, après deux augmentations successives de 0,6 %, en juillet 2016 puis en février 2017.
Le regain de l’inflation en 2018 (+1,8 % après +1,0 % en 2017) a entrainé une baisse de 0,9 % du salaire net moyen en euros constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation). Cette baisse met un terme à quatre années consécutives de hausse qui, elles-mêmes, succédaient à quatre années de repli au début de la décennie. Finalement, le salaire net moyen en 2018 est supérieur de 0,8 % en euros constants à son niveau de 2010.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
75 % des fonctionnaires de la fonction publique territoriale appartiennent à la catégorie C, 15 % relèvent de la catégorie B et 10 % de la catégorie A. En cinq ans, la part des fonctionnaires de catégorie C a baissé de deux points, quand celles des catégories A et B ont toutes deux augmenté d’un point.
Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie A a reculé de 1,1 % en euros constants, à 3 410 euros par mois en moyenne en 2018 ; celui de la catégorie B a baissé de 1,4 %, à 2 369 euros, et celui de la catégorie C de 1,2 %, à 1 801 euros.
Les non-fonctionnaires ont perçu, en 2018, en moyenne 1 660 euros nets par mois en 2018, soit une baisse de 0,2 % en euros constants sur un an. Le nombre de contrats aidés, en moyenne moins rémunérés, a diminué, en 2018 de 48 %, après -11 % en 2017, ce qui rehausse mécaniquement la rémunération moyenne. Hors contrats aidés, le salaire net moyen des non-fonctionnaires se replie de 2,8 % en euros constants.
La structure des emplois par qualification se modifie chaque année en fonction des recrutements, des départs, des promotions et des avancements individuels, ainsi que des mesures statutaires et des réformes catégorielles. L’évolution du salaire net moyen provient de ces modifications de structure (pour +0,5 point), mais également des évolutions des salaires pour chaque groupe de salariés. En 2018, le salaire d’un agent est en moyenne supérieur de 0,5 % (en euros courants) à celui d’un agent de même statut et cadre d’emplois en 2017. En tenant compte de l’inflation, il diminue de 1,3 %.
La rémunération selon les différentes catégories de collectivités locales
Les principaux employeurs de la fonction publique territoriale sont les communes (53 % de l’emploi total), les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (14 %) et les départements (14 %). Le salaire net moyen s’élève à 1 858 euros par mois dans les communes, à 2 044 euros dans les EPCI à fiscalité propre et à 2 177 euros dans les départements. Dans les régions, il est de 2 119 euros par mois. Il varie de 1 749 euros pour les agents des centres communaux d’action sociale (CCAS) et des caisses des écoles, dont un tiers ne sont pas fonctionnaires, à 2 659 euros pour les salariés des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), en raison de primes spécifiques dont ils bénéficient. En 2018, le salaire net moyen en euros constants est en baisse dans les différents types de collectivités, à l’exception des régions (+0,2 % en euros constants).
De faibles inégalités salariales
En 2018, la moitié des salariés de la FPT perçoivent au plus 1 777 euros nets par mois. Un salarié de la FPT sur dix perçoit au plus 1 370 euros nets par mois (1er décile ou D1) tandis qu’un sur dix gagne au moins 2 745 euros (9e décile ou D9). Sur l’ensemble de la distribution, les disparités salariales sont globalement stables par rapport à 2017 : le rapport interdécile D9/D1 (une mesure de l’éventail des salaires), reste stable à 2,00.
Un salaire médian de 1850 euros
Le salaire net médian des fonctionnaires est de 1 852 euros mensuels, en baisse de 1,0 % en euros constants sur un an ; celui des non-fonctionnaires hors contrats aidés s’élève à 1 494 euros, en baisse de 2,6 % par rapport à 2017. Parmi les fonctionnaires, la distribution des salaires des agents de catégorie A est la plus dispersée, avec un rapport interdécile de 2,02, contre 1,61 pour ceux de catégorie B et 1,56 pour ceux de catégorie C.
Égalité salariale homme / femme
En 2018, le salaire net en équivalent temps plein (EQTP) des femmes dans la FPT s’élève en moyenne à 1 885 euros par mois, soit 9,2 % de moins que celui des hommes (2 074 euros). Moins important que dans les autres versants de la fonction publique, cet écart augmente légèrement par rapport à 2017 (+ 0,1 point). L’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes dans la FPT s’explique pour près de la moitié par des différences de positions professionnelles L’écart est plus marqué pour les salariés de catégorie A (15,3 %) que pour ceux de catégorie B (6,7 %) et de catégorie C (10,4 %). Les femmes ont plus fréquemment des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. Elles occupent relativement moins souvent les postes les plus rémunérateurs.