24 octobre 2020

C’est déjà hier

Rechute prévisible du climat des affaires en octobre

Selon les chefs d’entreprise interrogés entre le 28 septembre et le 19 octobre 2020, les perspectives d’activité sont moins bonnes en octobre par rapport à septembre. Selon l’INSEE, l’indicateur qui mesure le climat des affaires en France a perdu 2 points. À 90, il retrouve son niveau d’août, bien inférieur à sa moyenne de long terme (100).

Cette baisse est imputable aux services qui sont touchés par les restrictions prises depuis le début du mois d’octobre pour limiter la diffusion de l’épidémie. Le recul est évidemment très marqué dans l’hébergement-restauration. Le repli est plus modéré dans l’industrie. Dans le commerce de détail, le climat des affaires est stable. Les perspectives d’activité déclarées par les chefs d’entreprises du bâtiment se stabilisent également.

Le climat de l’emploi se dégrade en octobre, interrompant le redressement continu et soutenu observé depuis mai. À 89, il perd trois points par rapport à septembre et reste très en deçà de son niveau d’avant-crise (au-dessus de 105). Cette dégradation est principalement due à la baisse des soldes d’opinion sur les effectifs prévus dans les secteurs tertiaires (services et commerce de détail), en particulier dans les services hors intérim.

Cercle de l’Epargne – INSEE

80 % de la population française, en milieu urbain

Au 1ᵉʳ janvier, la France comptait, selon l’INSEE, 2 467 unités urbaines, dont près de 2000 comportent moins de 10 000 habitants. Les unités urbaines regroupent une ou plusieurs communes partageant une même zone de bâti continu et comptant au moins 2000 habitants dans cette zone. 62 unités urbaines rassemblent plus de 100 000 habitants dont 36 plus de 200 000 habitants. 5 unités urbaines comptent plus d’un million d’habitants, parmi lesquelles l’agglomération parisienne avec 10,8 millions d’habitants.

Huit personnes sur dix résident (79,2 %) dans une unité urbaine et près de cinq sur dix dans une unité urbaine de plus de 100 000 habitants. Une personne sur six vit dans l’unité urbaine de Paris et une sur quatre dans une unité urbaine de plus de 200 000 habitants (hors celle de Paris). En 2007, 78 % de la population vivait dans une unité urbaine.

Au niveau régional, la part de la population vivant dans une unité urbaine est la plus faible en Bourgogne-Franche-Comté (57 %) et la plus élevée en Île-de-France (plus de 99 %) et dans les DOM hors Guyane (98 % en moyenne). Au niveau départemental, cette proportion varie de 21 % pour la Creuse à plus de 99 % pour les Bouches-du-Rhône, Paris et tous les départements de la petite couronne.

Certaines régions présentent de forts contrastes entre les départements. En Nouvelle Aquitaine, la différence entre la Creuse (21 %) et la Gironde (87 %) est de 66 points. En Auvergne-Rhône-Alpes, cet écart atteint 60 points entre le Cantal (35 %) et le Rhône (95 %). Certaines régions sont plus homogènes comme la Corse (3 points d’écart entre les deux départements), l’Île-de-France (16 points), la Bretagne (17 points) ou le Centre-Val de Loire (22 points).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Les jeunes en ville, les seniors à la campagne

La structure de la population par âge varie selon la taille de l’unité urbaine. La part des jeunes adultes augmente avec la taille de l’unité urbaine. Les 18-29 ans représentent 11 % de la population des unités urbaines de 2 000 à 4 999 habitants contre 17 % pour celles de 200 000 habitants ou plus. Parmi les unités urbaines de 200 000 habitants ou plus, l’agglomération de Paris se caractérise par une plus faible proportion des 18-24 ans et une plus forte proportion des 25-29 ans ; cette surreprésentation s’y observe aussi pour les trentenaires. Cette spécificité parisienne est liée à la forte présence des jeunes actifs. Les familles avec enfants ont tendance à quitter Paris et sa région.

La part des personnes âgées d’au moins 60 ans diminue avec la taille de l’unité urbaine, passant de 29 % dans les unités urbaines de moins de 5 000 habitants à 20 % dans l’agglomération de Paris.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Première vague de Covid-19 : une augmentation rapide des décès fin mars

L’épidémie de Covid-19 a provoqué une hausse de la mortalité au printemps 2020. L’augmentation du nombre de décès lors de la première vague s’est concentrée essentiellement sur la fin du mois de mars et le début du mois d’avril.

En 2020, parmi les 26 États membres de l’UE pour lesquels les données sont disponibles, il y a eu 168 000 décès de plus au cours des semaines 10 à 26 (mars à juin) par rapport au nombre moyen de décès au cours de la même période sur les quatre années 2016 à 2019. Ces données incluent tous les décès, quelle que soit leur cause, mais peuvent être utiles pour évaluer les effets directs et indirects de la pandémie de la Covid-19 sur la population européenne. Le pic de 36 000 décès supplémentaires par rapport à la moyenne sur quatre ans a été enregistré au cours de la semaine 14 (fin mars — début avril). À partir de la semaine 19 (début mai), il y a eu moins de 5 000 décès supplémentaires chaque semaine par rapport à la moyenne sur quatre ans. Au cours de la semaine 25 (juste après la mi-juin), 2 200 décès de moins ont été enregistrés en 2020.

Source : Eurostat

Parmi les États membres de l’UE pour lesquels les données sont disponibles, le plus grand nombre de décès supplémentaires en 2020 au cours des semaines 10 à 26 par rapport à la moyenne de 2016 à 2019 a été enregistré en Espagne (48 000), suivie de près par l’Italie (46 000), la France (30 000), l’Allemagne et les Pays-Bas (environ 10 000 chacun). Les 21 autres États membres ont enregistré au total 25 000 décès supplémentaires au cours de la même période.

Par rapport au nombre moyen de décès pour les années 2016 à 2019, plus du double ont été enregistrés en Espagne au cours des semaines 13 à 15, suivie par la Belgique au cours de la semaine 15. Plus de 40 % de décès supplémentaires ont été enregistrés en Italie au cours des semaines 11 à 15, en Espagne dans les semaines 12 et 16, en Belgique les semaines 13-14 et 16-17, aux Pays-Bas les semaines 13 à17, en France les semaines 14-15, au Luxembourg la semaine 15, en Suède les semaines 15-16 et à Chypre les semaines 20-21.

Source : Eurostat

Espagne et Italie sont les pays les plus touchés parmi les États membres de l’UE pour lesquels les données sont disponibles. Ainsi, le plus grand nombre de décès supplémentaires en 2020 au cours des semaines 10 à 26 par rapport à la moyenne de 2016 à 2019 a été enregistré en Espagne (48 000), suivie de près par l’Italie (46 000), la France (30 000), l’Allemagne et les Pays-Bas (environ 10 000 chacun). Les 21 autres États membres ont enregistré au total 25 000 décès supplémentaires au cours de la même période. Par rapport au nombre moyen de décès pour les années 2016 à 2019 plus du double ont été enregistrés en Espagne au cours des semaines 13 à 15, suivie par la Belgique au cours de la semaine 15. Plus de 40 % de décès supplémentaires ont été enregistrés en Italie au cours des semaines 11 à 15, en Espagne dans les semaines 12 et 16, en Belgique les semaines 13-14 et 16-17, aux Pays-Bas les semaines 13 à17, en France les semaines 14-15, au Luxembourg la semaine 15, en Suède les semaines 15-16 et à Chypre les semaines 20-21.

Source : Eurostat

La première vague de covid-19, une affaire de relations sociales ?

À la fin de la première vague, au mois de mai, 4,5 % de la population française âgée de 15 ans ou plus, avait, selon le service statistique du Ministère de la Santé (DREES) une sérologie positive au SARS-CoV-2. Ce taux était proche de celui constaté en Europe. Ce taux varie d’un département à l’autre. Il était de 3,4 % dans les Bouches-du-Rhône et l’Oise, de 10,8 % dans le Haut-Rhin, de 9,0 % à Paris intramuros et de 9,5 % dans la petite couronne parisienne. Au niveau des régions, les séroprévalences les plus fortes étaient constatées en Île-de-France (9,2 %) et dans le Grand-Est (6,7 %) et les plus faibles étaient constatées en Normandie (1,9 %) et en Bourgogne Franche-Comté (1,5 %). Si la première vague a été avant tout marquée par l’importance de quelques foyers (Mulhouse, Paris, Saint-Denis, Creil, Ajaccio), la seconde se développe au niveau national de manière plus homogène. Les zones à forte densité de population demeurent les plus touchées.

Lors de la première vague, la séroprévalence était la plus élevée chez les 30-49 ans et chez les plus âgés. Au mois de mai, 5,0 % des femmes et 3,9 % des hommes avaient une sérologie positive. Au niveau de l’âge, le taux était de 3,6 % chez les 15-20 ans et augmentait progressivement pour atteindre un maximum entre 30 et 49 ans, avant de décroître fortement chez les plus âgés. Les adultes entre 30 et 49 ans constituaient ainsi la classe d’âge où la séroprévalence est la plus élevée, atteignant 6,9 % de positifs, alors qu’elle n’est que de 1,3 % chez les personnes âgées de 65 ans ou plus vivant en logement ordinaire. Les actifs avec enfants ont le plus de contacts quotidiens ce qui les expose de manière plus importante au virus. Les personnes âgées fragiles ont réduit leurs relations et ont adopté plus rapidement les gestes barrières.

Contrairement à certaines informations, la séroprévalence positive n’est pas déterminée exclusivement par la situation professionnelle. Ainsi, elle est de 2,8 % chez les personnes n’ayant pas le baccalauréat, de 5,8 % chez celles qui ont un diplôme de niveau bac à bac+2 et de 6,2 % pour celles qui ont un niveau correspondant au moins à un bac+3. Ce taux est plus fort chez les plus modestes et les plus aisés, dans les deux extrêmes de la distribution des niveaux de vie. Elle s’établissait à 5,7 % pour les personnes dont les niveaux de vie font partie des 10 % les plus faibles et à 6,0 % pour celles dont les niveaux de vie font partie des 10 % les plus élevés, alors qu’elle se situe entre 2,9 % et 3,3 % pour les deux déciles médians (6e et 7e ). Les personnes qualifiées et les plus aisées ont de nombreux contacts avec un nombre élevé de personnes durant leur journée. Elles sont amenées à se déplacer plus fréquemment que la moyenne. Les personnes sans qualification et à faibles revenus occupent des emplois exposés. Le personnel de santé a été particulièrement touché, son taux de prévalence était de 11,4 %. Cette proportion est 5,5 % en moyenne pour les autres professions. En l’état actuel, entre les personnels dits exposés (caissières, service de nettoyage, etc.), l’écart avec les autres professions ne serait pas, selon la DREES, significatif. Les conditions de vie et le respect des gestes barrières joueraient un rôle important dans l’explication de la diffusion du virus. Une forte densité dans les logements, la présence d’enfants, une mauvaise aération seraient autant de facteurs favorables à la contamination. Les personnes habitant dans une commune très densément peuplée sont deux fois plus nombreuses à être positives. 6,4 %, contre 3,3 % des habitants des communes de densité intermédiaire et 3,4 % des habitants des communes peu denses avaient été infectées fin mai. Deux fois plus de personnes vivant dans un quartier prioritaire de politique de la ville (QPV) sont positives que celles vivant dans le reste du territoire, avec une séroprévalence de 8,2 %, contre 4,2 % en-dehors. La séroprévalence est deux fois plus élevée lorsqu’on vit à plusieurs dans un logement surpeuplé (9,3 %) que non surpeuplé (4,3 %). Les immigrés ont un taux de contamination deux fois plus élevé que les personnes non immigrées (9,4 % de positifs, contre 4,1 % chez les non-immigrés).

Comme cela a été mentionné lors de la première vague, le tabac jouerait un rôle protecteur. La proportion de résultats positifs est plus faible chez les personnes consommant quotidiennement du tabac (2,8 %) que chez celles qui en consomment occasionnellement, ont arrêté ou n’en ont jamais consommé (5 %).

Pour la DREES, la contamination intra-foyer est très importante. La présence d’une personne atteinte par la Covid au sein d’une famille aboutit à la contamination de l’ensemble des membres, ce qui explique les taux de prévalence élevé dans des villes ayant un grand nombre de logements surpeuplés. Lors de la première vague, la contamination des personnes les plus aisées était avant tout imputable à leur vie sociale, et à l’importance de leurs déplacements. La DREES devrait affiner ses chiffres fin octobre en incorporant des données sur la seconde vague. Cette étude permettra en outre de vérifier les effets des gestes barrières et du port du masque.