C’est déjà hier
Une forte chute des dépenses de consommation en novembre
Avec le deuxième confinement, un recul des dépenses de consommation était attendu. Il a été un peu plus fort que prévu. La baisse a été de -18,9 %. Au mois d’octobre, elles avaient augmenté de 3,9 %. La contraction des dépenses a été marquée pour les achats de biens fabriqués (–30,1 %) et les dépenses en énergie (–19,2 %). La consommation alimentaire a également diminué (–5,8 %). Les dépenses en habillement-textile sont très fortement contractées (–53,0 %). Les achats de matériels de transports (voitures) ont été en recul de près de 21 %. De même, les achats d’équipement du logement se replient de 25,4 %, entraînés par le recul des achats de meubles et d’appareils ménagers.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Rebond de la confiance des ménages après le confinement
Avec la réouverture des commerces non essentiels, le moral des ménages s’est grandement amélioré. L’indicateur de l’INSEE qui le mesure a gagné six points en décembre dernier, par rapport à novembre, et retrouve son niveau de septembre. À 95, il demeure néanmoins en dessous de sa moyenne de longue période (100).
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Les achats dopés par les fêtes de fin d’année
En décembre, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants a augmenté. Le solde correspondant gagne quinze points par rapport au mois précédent. Il dépasse sa moyenne de longue période, pour la première fois depuis février 2020. Après un mois de confinement, les ménages ont été amené à concentrer sur décembre leurs achats pour les fêtes de fin d’année.
Des ménages confiants sur leur situation financière
Contrairement à quelques idées reçues, les ménages estiment que leur situation financière actuelle et à venir est plutôt bonne. Le soutien des pouvoirs publics semble ainsi porter ses fruits. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future a ainsi augmenté de neuf points et dépasse sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée gagne quant à lui deux points et demeure supérieur à sa moyenne de longue période. La part des ménages considérant que le niveau de vie en France s’améliorera au cours des douze prochains mois augmente très fortement, après avoir chuté en octobre et novembre. Le solde correspondant gagne vingt points mais demeure très en dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages estimant que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois est stable. Le solde correspondant se situe en dessous de sa moyenne de longue période. En 2020, le pouvoir d’achat des Français serait à peine érodé par la crise malgré un recul de 10 points de PIB.
Plus de dépenses et donc moins d’épargne
En décembre, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est en baisse. L’indicateur de l’INSEE perd huit points mais reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période. Les ménages en fin d’année sont en règle générale en mode « dépenses » et donc moins portés à épargner. Néanmoins, l’objectif de maintenir un volant d’épargne pour faire face à d’éventuelles difficultés demeure. Le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future gagne quatre points. Le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle est également en hausse (+2 points). Les deux soldes se maintiennent bien au-dessus de leur moyenne de longue période.
Cercle de l’Epargne – INSEE
La crainte du chômage est en baisse
Les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage baissent nettement en décembre. Le solde correspondant perd neuf points mais demeure depuis avril 2020 très au-dessus de sa moyenne de longue période.
La peur de l’inflation est en recul
En décembre, les ménages estimant que les prix augmenteront au cours des douze prochains mois sont nettement moins nombreux qu’en novembre.
La production industrielle en mode résilience
En novembre, malgré le confinement, la production dans l’industrie manufacturière a augmenté (+0,5 % après +0,8 %). Elle a en revanche diminué pour l’ensemble de l’industrie (−0,9 % après +1,9 %). Par rapport à février (dernier mois avant le début du premier confinement), la production reste en retrait dans l’industrie manufacturière (−4,2 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (−4,1 %). Dans l’industrie manufacturière, la production des trois derniers mois est inférieure à celle des mêmes mois de 2019 (−5,3 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (−4,8 %). Sur cette période, la production chute dans les matériels de transport (−15,5 %). Elle diminue fortement dans la cokéfaction-raffinage (−8,7 %). La baisse est plus mesurée pour les biens d’équipement (−5,2 %), les industries agro-alimentaires (−2,1 %) et les industries extractives, énergie, eau (−1,9 %).
En novembre, la production n’a pas retrouvé son niveau de février dans la plupart des branches industrielles. Elle reste en net retrait dans les matériels de transport (−12,0 %), en particulier dans les autres matériels de transport (−17,6 %). Par rapport à février, la baisse de la production est plus modérée dans la fabrication de biens d’équipement (−4,3 %) et dans les autres industries (−3,0 %). Dans cette dernière branche, la production est en nette diminution dans le textile, habillement, cuir et chaussure (−12,1 %), mais, à l’inverse, est en hausse dans la pharmacie (+3,9 %) et la chimie (+2,4 %).
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Stabilité des prix en décembre
L’inflation demeure absente des étals. Après le confinement du mois de novembre, le calme est de mise sur ce terrain. Selon l’INSEE, sur un an, les prix à la consommation seraient stables en décembre, après une hausse de 0,2 % le mois précédent. Par rapport à ceux du mois de novembre, les prix de l’alimentation seraient moins dynamiques et ceux des produits manufacturés baisseraient davantage. Sur un an, les prix des services et du tabac progresseraient au même rythme que le mois dernier. La baisse des prix de l’énergie s’atténuerait en revanche. Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,2 % comme en novembre. Les prix des services et de l’énergie accéléreraient nettement. Les prix du tabac seraient stables après un sursaut le mois précédent. Les prix de l’alimentation se replieraient et ceux des produits manufacturés baisseraient plus que le mois précédent.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé serait stable, après +0,2 % en novembre. Sur un mois, il augmenterait de 0,2 % comme le mois précédent.
Cercle de l’Epargne – INSEE
Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été, de son côté, estimé à -0,3 % en décembre et stable par rapport à novembre, selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.
S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en décembre (1,4 %, comparé à 1,9 % en novembre), suivie des services (0,7 %, comparé à 0,6 % en novembre), des biens industriels hors énergie (-0,5 %, comparé à -0,3 % en novembre) et de l’énergie (-6,9 %, comparé à -8,3 % en novembre).
Chômage, hausse aux Etats-Unis, baisse en Europe
Depuis le mois d’avril, l’économie américaine avait renoué avec des créations massives d’emploi permettant d’abaisser le taux de chômage de plus de 14 à moins de 7 %. En raison de l’amplification de l’épidémie et des mesures de confinement adoptées en décembre par certains Etats, le marché de l’emploi s’est dégradé. L’administration a recensé 140 000 suppressions de postes non-agricoles quand que les économistes interrogés par Reuters espéraient 71 000 créations d’emplois. En revanche, pour le mois de novembre, les statistiques ont été révisées à la hausse : 336 000 postes créés contre 245 000 initialement. Le taux de chômage reste inchangé en décembre à 6,7%. En décembre, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,8 % le mois dernier, quatre fois plus qu’attendu, et sa progression en rythme annuel a atteint 5,1 %. Les Etats-Unis n’ont récupéré qu’un peu plus de la moitié des 22,2 millions d’emplois détruits en mars et en avril au début de l’épidémie.
L’économie américaine ne devrait pas retomber en récession avec l’adoption d’un deuxième plan de relance portant sur 900 milliards de dollars. Malgré ce nouveau passage à vide du marché du travail, les Etats-Unis ne sont pas menacés par une nouvelle récession. Pour le dernier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) américain est attendu en hausse de 5 % en rythme annualisé, grâce entre autres à la reconstitution des stocks des entreprises. Il avait augmenté de 33,4 % sur juillet-septembre après une chute sans précédent de 31,4%, toujours en rythme annualisé, sur avril-juin.
Le marché de l’emploi toujours sous anesthésie en Europe
En Europe, la situation de l’emploi est toujours difficile à évaluer en raison de l’importance des mesures de soutien encore en vigueur. Le recours au chômage partiel a pour conséquence une réduction de la population à la recherche d’un emploi. Si depuis la sortie du premier confinement, une hausse du chômage est constatée, elle demeure limitée.
Au mois de novembre, selon Eurostat, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était de 8,3 %, en baisse par rapport à 8,4 % en octobre. Sur un an, la hausse atteint 0,9 point. Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage était de 7,5 % en novembre, contre 7,6 % et 6,6 % un an auparavant. Au total, près de 16 millions de personnes étaient au chômage novembre au sein de l’Union européenne dont 13,609 millions dans la zone euro. La France se situe au 4e rang parmi les pays ayant le plus fort taux de chômage avec un taux de 8,8 % en hausse de 0,2 point un mois et de 0,6 point en un an.