C’est déjà hier hôtels – tourisme – inflation – famille
L’année hors norme des hôtels français
En 2020, le nombre de nuitées dans les hôtels a diminué de -51 % en France. La diminution a été marquée lors des deux confinements. Malgré l’absence des non-résidents, la période estivale a été plutôt correcte tout comme l’avait été le début de l’année.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Lors des deux premiers mois de l’année 2020, les hôtels ont enregistré de meilleurs résultats qu’en 2019, que ce soit pour les résidents et les non-résidents. Au mois de mars, la contraction est brutale avec un arrêt quasi immédiat du tourisme international. Le nombre de nuitées est divisé par plus de deux (-55 %) avec un recul encore plus marqué pour les non-résidents (-66 %). Le mois d’avril a été le plus mauvais mois de l’année dernière, en raison évidemment du confinement. Le nombre de nuitées ne s’est élevé qu’à 692 000 en 2020 quand il était de 18,6 millions en 2019.
Avec la période estivale, le nombre de nuitées dans les hôtels a progressé. Le déficit par rapport à 2019 était d’un tiers en juillet et de 25 % en août. Pour ce dernier mois, les nuitées des résidents ont été supérieures à celles de 2019, 15,696 millions contre 15,423 millions. En revanche, les non-résidents étaient peu nombreux en France avec un total de nuitées en juillet et août de 6,15 millions de nuitées, contre 19 millions en 2019.
En septembre, le nombre de nuitées dans les hôtels a diminué fortement. Par rapport à 2019, la baisse a atteint 43 %. Pour les non-résidents, la contraction a été de 81 %.
Sur l’ensemble du troisième trimestre, le nombre de nuitées a diminué de 34 % par rapport au troisième trimestre 2019, presque uniquement du fait de la désaffection de la clientèle non-résidente.
Au quatrième trimestre, le recul de la fin de l’été s’est amplifié avec l’adoption de mesures sanitaires de plus en plus restrictives. La fréquentation des hôtels atteint 16,9 millions de nuitées au quatrième trimestre 2020, en baisse de 64 % par rapport à la même période en 2019.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Les nuitées ont diminué de 49 % en octobre par rapport à l’année précédente. La fréquentation des non-résidents est quasi inexistante alors qu’elle représentait un tiers des nuitées en octobre 2019. La fréquentation des résidents est inférieure de 29 % à son niveau d’octobre 2019. Au mois de novembre, la diminution de la fréquentation des hôtels a été de 76 % par rapport à novembre 2019. Pour décembre, elle est de 69 %, sous l’effet du confinement puis du couvre-feu et des consignes de limitation des événements liés aux fêtes de fin d’année. La baisse de fréquentation des hôtels haut de gamme (classés 4 et 5 étoiles) est nettement supérieure (-75 %) à celle des hôtels non classés (-54 %).
Comme lors du premier confinement, la baisse de fréquentation est la plus forte en Île-de-France : la région perd 80 % de nuitées hôtelières au quatrième trimestre par rapport au même trimestre 2019. L’Île-de-France concentre la moitié de la baisse nationale de fréquentation. La région subit le net recul des séjours des touristes non-résidents mais aussi l’annulation d’un grand nombre de salons et autres manifestations commerciales. Le développement du télétravail contribue à la réduction du tourisme d’affaires dans la capitale. Dans l’espace urbain de province, la chute est moins forte (-56 %).
Au quatrième trimestre 2020, les remontées mécaniques des stations de sports d’hiver étant restées fermées, les nuitées dans les massifs de montagne sont en forte baisse (-63 %). En décembre, la contraction atteint -83 % par rapport à décembre 2019. Dans les massifs de montagne, comme dans tous les autres espaces à l’exception des zones urbaines de province, un hôtel sur deux a anticipé l’absence de touristes en restant fermé en décembre. Pour ceux restés ouverts, le taux d’occupation est de 28 % dans les massifs de montagne. En Île-de-France, le taux d’occupation est encore plus faible dans les hôtels restés ouverts (26 %).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
L’Allemagne en tête pour l’inflation au sein de la zone euro
Au mois de février, selon Eurostat, le taux d’inflation annuel de la zone euro a été estimé à 0,9 %. Ce taux est identique à celui du mois de janvier dernier. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en février (1,4 %, comparé à 1,5 % en janvier), suivie des services (1,2 %, comparé à 1,4 % en janvier), des biens industriels hors énergie (1,0 %, comparé à 1,5 % en janvier) et de l’énergie (-1,7 %, comparé à -4,2 % en janvier).
Le taux d’inflation en Allemagne, de 1,6 % reste nettement supérieur à la moyenne. L’Allemagne connait le plus fort taux d’inflation de la zone euro. En France, il est en léger recul passant en un mois de 0,8 à 0,7 %. Le recul des prix reste marqué en Grèce, -2,4 % et en Espagne -1 %.
L’essor de la résidence alternée pour les enfants de parents séparés
En 2020, selon l’INSEE, en France hors Mayotte, 480 000 enfants mineurs partageaient, de manière égale leur temps entre les deux domiciles de leurs parents séparés. Ils vivaient ainsi en résidence alternée. Cette pratique est reconnue par la loi depuis 2002. La proportion des enfants alternants a doublé entre 2010 et 2016, pour atteindre 2,7 % des enfants mineurs. Ce taux aurait atteint 3,4 % en 2018. Ce mode de garde reste donc marginal en cas de séparation ou de divorce mais progresse rapidement. Ainsi, parmi les quatre millions d’enfants mineurs dont les parents sont séparés, 11,5 % sont alternants en 2020. Les autres enfants de parents séparés résident donc majoritairement ou exclusivement chez un seul de leurs parents, le plus souvent leur mère (86 % des cas).
En moyenne, les enfants alternants sont âgés de 11 ans. Au sein des enfants ayant des parents séparés, le recours à la résidence alternée progresse régulièrement avec l’âge des enfants, jusqu’à 10 ans, où la proportion d’alternants atteint son maximum (15,2 %). La résidence alternée est particulièrement rare chez les plus jeunes, seuls 4,2 % des enfants de moins de 4 ans ayant des parents séparés sont alternants. Les enfants les plus jeunes résident, en règle générale, chez leur mère. Contrairement aux plus âgés, la résidence alternée n’augmente pas entre 2018 et 2020.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Entre 6 et 14 ans, la part d’alternants reste toujours supérieure à la moyenne, mais après 10 ans, cette part décroît. Cette diminution s’explique par le fait que ces enfants appartiennent à des générations où la résidence alternée était rare. Par ailleurs, les adolescents rechignent à changer à changer chaque semaine de lieu de résidence. Au domicile maternel, 73 % des enfants en résidence alternée vivent dans une famille monoparentale et 27 % dans une famille recomposée. Au domicile paternel, les enfants alternants vivent un peu plus souvent en famille recomposée (29 %). Ils vivent ainsi un peu plus fréquemment en famille recomposée que les autres enfants ayant des parents séparés (24 %).
52 % des familles avec des enfants alternants n’ont qu’un enfant alternant et 40 % en ont deux. Dans 54 % des familles recomposées, les enfants mineurs alternants cohabitent avec d’autres enfants non alternants, notamment issus du couple actuel. La cohabitation avec des enfants non alternants est, logiquement, bien plus rare dans les familles monoparentales (10 %).
Les parents d’enfants en résidence alternée sont davantage diplômés, 49 % des pères d’enfants alternants sont diplômés du supérieur, contre 42 % des pères vivant dans une famille « traditionnelle ». De même, 58 % des mères d’enfants alternants sont diplômées du supérieur, contre 52 % de celles vivant dans une famille « traditionnelle ». L’écart avec les autres parents de familles monoparentales ou recomposées sans enfant alternant, est encore plus marqué : seuls 33 % des mères et 29 % des pères de ces familles sont diplômés du supérieur.
Les mères d’enfants en résidence alternée sont nettement plus souvent en emploi (89 %) que celles vivant dans une famille « traditionnelle » (77 %). Les parents d’enfants alternants sont moins souvent au chômage (8 % des mères, 5 % des pères) que les autres parents de familles monoparentales ou recomposées (respectivement 18 % et 11 %). Il est aussi très rare que les parents d’enfants alternants n’aient jamais travaillé auparavant, moins de 1 % sont concernés, contre 7 % des autres mères de familles monoparentales ou recomposées et 2 % des autres pères. Concilier travail et vie familiale peut être plus facile pour les parents d’enfants alternants, dont beaucoup vivent la moitié du temps sans enfant à domicile.
En lien avec un niveau d’enseignement élevé, la proportion de parents alternants qui sont cadres est plus élevée que la moyenne de la population. 58 % des pères alternants sont cadres, contre 48 % des pères traditionnelles. Pour les femmes, les valeurs respectives sont 57 et 51 %.
Ayant des revenus plus élevés que la moyenne de la population, les parents alternants sont moins souvent locataires d’un logement social que les autres parents de familles monoparentales ou recomposées (13 % contre 33 %). Ils sont aussi plus fréquemment propriétaires de leur logement (53 % contre 34 %). Les pères d’enfants alternants sont plus souvent propriétaires de leur domicile que les mères (61 % contre 46 %). Ils ont également des logements plus grands, 44 % disposent d’au moins 100 m2, contre 33 % des mères, pour un nombre d’habitants comparable. Néanmoins, la suroccupation est à peine plus fréquente au domicile de ces dernières qu’à celui des pères (11 % contre 10 %). Au sein des grandes agglomérations, la pratique de l’alternance est moins répandue en raison du coût de l’immobilier. À l’inverse, elle est plus fréquente dans l’Ouest de la France ainsi que dans une large partie du Sud (à l’exception du pourtour méditerranéen) notamment en Auvergne-Rhône-Alpes. En général, la résidence alternée est plus répandue dans les zones périurbaines. 37 % des enfants alternants ont leurs deux parents qui résident dans la même commune, contre seulement 23 % des enfants de parents séparés qui résident moins de la moitié du temps chez un de leurs parents.