10 avril 2021

C’est déjà hier – production industrielle – immigration – chômage

Stabilité du chômage en Europe, baisse aux États-Unis

Selon Eurostat, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était de 8,3 % en février, inchangé par rapport à janvier et en hausse par rapport à février 2020 (7,3 %). Le taux de chômage de l’Union européenne était de 7,5 % en février, également inchangé par rapport à janvier et en hausse par rapport à février 2020 (6,5 %).

Eurostat estime qu’en février, 15,953 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union, dont 13,571 millions dans la zone euro. Par rapport à janvier 2021, le nombre de chômeurs a augmenté de 34 000 dans l’Union et de 48 000 dans la zone euro. Par rapport à février 2020, le chômage a augmenté de 1,922 million dans l’UE et de 1,507 million dans la zone euro.

Aux États-Unis, le taux de chômage s’élevait à 6 % au mois de mars, contre plus de 14 % en 2020. Le mois dernier, 916 000 emplois ont été créés, soit le total le plus élevé depuis l’été dernier. L’accélération du rythme de vaccination a contribué à ce fort mouvement de création d’emplois. Le pays vaccine trois millions de personnes par jour et ce nombre devrait encore progresser dans les prochaines semaines. Plusieurs États ont commencé à assouplir les restrictions. Les consommateurs sont aussi plus enclins à retourner au restaurant ou dans les centres commerciaux, et les voyages intérieurs repartent. Les États-Unis comptent encore 9,7 millions de demandeurs d’emploi, soit 4 millions de plus qu’en février 2020, quand le taux de chômage était de 3,5 %. La baisse du chômage a été forte dans le secteur des loisirs, de l’hôtellerie, dans la construction ainsi que dans l’éducation, publique ou privée. La restauration a ainsi gagné 176 000 emplois en un mois. Le nombre de personnes en chômage partiel est en forte baisse. En mars, elles étaient, 2 millions contre 18 millions en avril 2020. Les États-Unis pourraient connaître une année 2021 record avec la création de six millions d’emplois. Le taux de chômage devrait retrouver son niveau d’avant-crise (3,5 %) au cours du second semestre 2022.

France, les entrants et les sortants du territoire

Au 1ᵉʳ janvier 2018, 67 millions de personnes résidaient en France, dont 6,6 millions d’immigrés, selon le dernier recensement de la population de l’INSEE. La population immigrée représente près de 10 % de la population française.

La hausse de la population a été de 317 000 personnes dont 139 000 immigrés. De 2006 à 2018, la contribution des immigrés à l’accroissement démographique est passé de 28 % à 44 %. Le solde naturel tend à diminuer. Le solde net des sorties de non-immigrés du territoire (expatriation) est, en revanche, en croissance sur longue période.

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Le solde migratoire des personnes immigrées est passé de +163 000 personnes en 2006 à +222 000 en 2016. Les sorties d’immigrés sont relativement stables et faibles au regard de leurs entrées. En moyenne, entre 2006 et 2016, un immigré sort du territoire quand quatre y entrent. Il s’agit essentiellement d’étudiants étrangers quittant la France à la fin de leurs études, de départs après quelques années de travail ou encore de retours au pays au moment de la retraite. Entre 2006 et 2016, les entrées de personnes non-immigrées, c’est-à-dire les retours de l’étranger de personnes qui vivaient auparavant en France, sont passées de 80 000 à 118 000 personnes mais les sorties du territoire ont doublé de 131 000 à 275 000. En 2017, le solde migratoire des personnes non-immigrées s’établit à -44 000, après -157 000 en 2016. Le nombre d’entrées de personnes non-immigrées sur le territoire est globalement stable (108 000) tandis que leurs sorties baissent nettement en 2017 (152 000, après plus de 250 000 sorties annuelles entre 2014 et 2016). Les sorties retrouvent ainsi un niveau proche de la fin des années 2000. Le solde migratoire des personnes immigrées baisse quant à lui légèrement par rapport à l’an passé (+198 000 après +222 000 en 2016) sous l’effet d’une hausse des sorties, alors que les entrées restent stables.

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Peu d’immigrés viennent s’installer en France au-delà de 45 ans et les sorties compensent à peu près les entrées. C’est pourquoi le solde migratoire des immigrés ne provient quasiment que des personnes de moins de 45 ans. Entre 2006 et 2017, les mineurs portent l’essentiel de la hausse du solde migratoire des immigrés : leur solde migratoire a augmenté de +30 000 personnes, passant de +43 000 à +73 000. Cette hausse concerne autant les enfants de 0 à 9 ans que ceux de 10 à 17 ans. Les hausses observées pour les immigrés de 18 à 29 ans (+11 000) et 30 à 44 ans (+3 000) sont plus limitées.

Le solde migratoire des personnes non-immigrées se concentre principalement sur les jeunes de 18 à 29 ans. À cet âge, les mobilités sont très fortes avec de nombreux départs chaque année mais également, dans une moindre mesure, des retours. Ainsi, le solde migratoire des non-immigrés de 18 à 29 ans est en moyenne de -112 000 personnes par an entre 2006 et 2017. Les jeunes de 20 à 24 ans représentent l’essentiel des départs, généralement pour leurs études ; certains peuvent ensuite s’installer à plus long terme. Toutefois, de nombreux départs s’observent également en début de vie active, entre 25 et 29 ans. Le développement des études à l’étranger via notamment Erasmus ou via les années obligatoires en-dehors de la France imposées par de nombreuses écoles explique cette évolution. Par ailleurs, de nombreux jeunes actifs privilégient les pays étrangers pour mener leurs premières expériences professionnelles. Avant le Brexit, le Royaume-Uni a été en pointe dans l’accueil de jeunes Français. De 30 à 64 ans, les retours de l’étranger sont supérieurs aux départs et le solde migratoire des non-immigrés devient positif, bien que faible. Au-delà de 65 ans, les mobilités sont très faibles, dans le sens des départs comme des retours.

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Des flux migratoires qui évoluent dans le temps

En 2019, 385 000 personnes sont entrées en France, un niveau globalement stable depuis 2016 (377 000). Parmi elles, 90 000 sont nées en France et 23 000 sont nées françaises à l’étranger, soit 113 000 personnes non-immigrées. Parmi les 273 000 immigrés entrés en France, 112 000 sont originaires d’Afrique (dont 57 000 du Maghreb), 87 000 d’Europe, 44 000 d’Asie et 30 000 d’Amérique ou d’Océanie. Les immigrés européens s’installant moins durablement en France que ceux originaires d’autres continents, leur part dans le solde migratoire des immigrés est en général plus faible que leur part dans les entrées. En 2017, ils représentaient ainsi 35 % des entrées sur le territoire des immigrés. L’immigration européenne baisse par rapport à 2013 (109 000 entrées), mais elle reste à un niveau proche de 2006 (89 000 entrées). Inversement, l’immigration africaine augmente régulièrement depuis 2006 (62 000 entrées). S’agissant de l’année 2020, les premiers titres de séjour délivrés diminuent très fortement par rapport à 2019 en raison de la pandémie.

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Les entrants, une population jeune et majoritairement féminine

Les femmes sont légèrement majoritaires parmi les nouveaux arrivants en 2019, qu’ils soient immigrés (52 %) ou non (51 %). Leur proportion est plus forte parmi les immigrés originaires de Russie (66 %), de Chine (61 %), du Brésil (57 %) ou encore d’Algérie (56 %). Près de 60 % des nouveaux arrivants immigrés ont moins de 30 ans : un quart sont mineurs et un tiers sont âgés de 18 à 29 ans. Les immigrés européens sont un peu plus âgés (âge moyen de 30,4 ans contre 27,9 ans pour l’ensemble des immigrés).

Une proportion non négligeable de diplômés parmi les entrants

Les immigrés arrivés en 2019, âgés de 15 ans ou plus, ont des niveaux de diplômes plus polarisés que l’ensemble de la population : 24 % sont sans aucun diplôme (contre 20 % pour l’ensemble de la population) mais 43 % ont des diplômes de l’enseignement supérieur (contre 30 % pour l’ensemble de la population). Les femmes immigrées sont plus diplômées que les hommes immigrés, et le niveau de diplôme des nouveaux arrivants immigrés augmente, comme dans la population générale, au fil des générations. Bien que les niveaux de diplôme soient comparables par continent d’origine, les immigrés européens sont moins diplômés (20 %) et ceux originaires d’Asie (50 %). Les personnes non-immigrées arrivant en France sont particulièrement diplômées, 70 % possédant un diplôme du supérieur.

Une insertion professionnelle plus facile pour les hommes que pour les femmes

Parmi les immigrés arrivés en France en 2019 et âgés de 15 ans ou plus, 32 % sont en emploi début 2020, Les hommes immigrés occupent plus souvent un emploi à leur arrivée (39 %) que les femmes (25 %). De fortes disparités s’observent également par continent d’origine. 49 % des nouveaux arrivants européens sont en emploi, contre 22 % de ceux originaires d’Afrique et d’Asie. Cette différence s’explique en partie par le fait que les Européens sont généralement un peu plus âgés et qu’ils viennent moins fréquemment en tant qu’étudiants (14 % contre respectivement 22 % et 31 %). De même, les droits des étrangers sur le marché du travail varient selon leur origine. Les ressortissants de l’Union européenne bénéficient des mêmes droits que les personnes de nationalité française quand les ressortissants des autres pays n’ont pas tous des titres de séjour leur permettant de travailler en France.

Petite rechute de la production industrielle

En février 2021, avec les nouvelles mesures sanitaires touchant plusieurs régions à fort potentiel économique, la production industrielle a baissé de −4,7 % après un gain de +3,2 % en janvier.  Par rapport à février 2020 (dernier mois avant le début du premier confinement), la production est en net retrait dans l’industrie manufacturière (−7,1 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (−6,6 %). Sur un an, la production manufacturière est en nette baisse (−4,0 %). Pour l’ensemble de l’industrie, la baisse est de 3,3 %. Sur cette période, la production chute dans la cokéfaction-raffinage (−26,9 %) ainsi que dans les matériels de transport (−17,7 %). Elle diminue plus modérément dans les industries agro-alimentaires (−3,2 %) et les biens d’équipement (−0,8 %). En revanche, elle augmente légèrement dans les industries extractives, énergie et eau (+0,7 %).

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Pour le seul mois de février, la production a fortement diminué dans les matériels de transport (−11,4 % après −3,0 %). Elle diminue également de manière importante pour les industries extractives, énergie et eau (−5,4 % après +2,8 %) et les biens d’équipement (−5,3 % après +8,8 %). Elle baisse plus modérément dans les industries agro-alimentaires (−2,0 % après +1,6 %). À l’inverse, la production continue de se redresser dans la cokéfaction-raffinage (+11,5 % après +6,8 %), avec la réouverture de plusieurs raffineries arrêtées fin 2020.