13 novembre 2021

C’est déjà hier – logements – internet

Parc de logements en France, une croissance faible

Au 1er janvier 2021, la France métropolitaine compte 36,2 millions de logements (37,2 millions avec les départements et régions d’Outre-Mer hors Mayotte), soit 12,6 millions de logements supplémentaires depuis 1982.  Le parc s’est accru lors de ces quarante dernières années de 1,1 % par an en moyenne en France métropolitaine. Ce taux de croissance tend lors de ces cinq dernières années à ralentir. En 2021, la croissance du nombre de logements n’était plus que de 0,7 % (après + 0,9 % en 2020 et + 1,0 % en 2019). Cette baisse est en partie imputable à la crise sanitaire qui a abouti à un ralentissement des chantiers en 2020. En 2021, sur 100 logements, 82 sont des résidences principales, 10 des résidences secondaires ou des logements occasionnels et 8 sont vacants.

Une augmentation du nombre de résidences secondaires

Depuis 1982, le nombre de résidences principales s’est accru de 52 %. Cette hausse a été portée par la croissance démographique (+ 20 % sur cette même période), et par la baisse de la taille des ménages (mises en couples plus tardives, ruptures d’union, vieillissement démographique, etc.). Toutefois, depuis une quinzaine d’années, le nombre de résidences principales croît à un rythme un peu moins soutenu que l’ensemble du parc, alors qu’il avait augmenté un peu plus vite que ce dernier entre 1990 et le milieu des années 2000. En conséquence, la part des résidences principales diminue légèrement : 81,8 % en 2021, contre 82,6 % en 1982.

Depuis le début des années 2010, le nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels augmente plus vite que l’ensemble du parc, alors qu’il avait progressé de façon moins soutenue que ce dernier à partir de 1990. Les logements vacants augmentent nettement depuis 2006, à un rythme supérieur à celui de l’ensemble du parc. Les logements peuvent être vacants par refus de leur propriétaire de les mettre sur le marché de la location ou par inadaptation par rapport à la demande (vétusté, emplacement, etc.). Ils peuvent l’être également dans l’attente du règlement d’une succession. La vacance peut être aussi la conséquence du départ en maison de retraite de personnes âgées, sans que le logement soit mis en vente ou en location.

INSEE

En 2021, les maisons individuelles représentent 55 % des logements, comme en 1982. Ce type d’habitat est majoritaire parmi les résidences principales comme parmi les résidences secondaires et les logements occasionnels. Depuis 2008, sa part recule légèrement car le nombre de logements collectifs augmente plus vite que celui des logements individuels, jusqu’à deux fois plus vite sur les cinq dernières années. Depuis 2013, les logements achevés dans l’année sont en effet plus souvent collectifs qu’individuels.

En 2021, 16 % des résidences principales française se situent dans l’unité urbaine de Paris. Cette proportion est en baisse depuis 2016 en raison de la montée en puissance des grandes agglomérations régionales. De même, le poids des résidences principales situées en milieu rural, 20 % du total est en baisse toujours au profit des agglomérations régionales (hors Paris).

Les résidences secondaires se situent bien plus souvent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. 77 % contre seulement 52 % des résidences principales. Depuis 2008, le nombre de résidences secondaires croît un peu plus vite dans les unités urbaines de 100 000 habitants ou plus, y compris celle de Paris, que dans les autres unités urbaines. Cette progression est certainement imputable au développement des locations saisonnières. Par ailleurs, l’accroissement des agglomérations régionales a abouti à l’intégration de communes auparavant qualifiées de rurales.

La majorité des logements vacants (60 %) se situe dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. La part des logements vacants dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants a augmenté, passant de 29 % en 1982 à 35 % en 2021.

Stabilité de l’accession à la propriété en France

En 2021, 58 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale. Ce taux est stable depuis 2010, après avoir augmenté de façon continue depuis 1982 (50 %). La part des propriétaires sans charges de remboursement s’est sensiblement accrue jusqu’en 2010 (38 % contre 27 % en 1982), en partie sous l’effet du vieillissement de la population, avant de se stabiliser (38 % en 2021). La part des propriétaires accédants se stabilise quant à elle à 20 % depuis une quinzaine d’années, possiblement en lien avec l’allongement des durées d’emprunts. Entre 1990 et le milieu des années 2000, elle avait baissé de façon continue de 26 % à 20 %.

INSEE

La part des ménages locataires de leur résidence principale se maintient aux environs de 40 % depuis 1990, soit un niveau un peu plus faible qu’en 1982 (41 %). Les logements détenus par des bailleurs publics représentent 17 % du parc de résidences principales, ceux détenus par des bailleurs privés, 23 %. La part des bailleurs publics est stable depuis le milieu des années 1990. La proportion des ménages logés gratuitement a baissé de façon continue depuis 1982 (2 % en 2021).

INSEE

Le nombre de logements s’accroît plus fortement dans les DOM qu’en métropole

Dans les départements d’outre-mer (DOM) hors Mayotte, le parc total des logements augmente plus rapidement qu’en métropole, en raison d’une forte croissance de la population. Cependant, l’augmentation du nombre de logements s’atténue : +1,6 % en moyenne par an depuis dix ans, contre + 2,8 % entre 1982 et 2010.

En 2021, dans les DOM, 82 % des logements sont des résidences principales, 6 % des résidences secondaires ou logements occasionnels et 12 % des logements vacants Depuis 2008, le nombre de résidences principales s’accroît un peu moins vite que l’ensemble du parc. Ainsi, la part des résidences principales est légèrement plus faible qu’en 1982. L’habitat individuel représente les deux tiers de l’ensemble des logements ultramarins, une proportion nettement plus élevée qu’en métropole. Sa part baisse lentement depuis le début des années 1980 (78 % en 1982). Il reste toutefois majoritaire aussi bien pour les résidences principales, les résidences secondaires ou logements occasionnels et les logements vacants.

Tous les Français ont accès à  Internet, enfin presque !

En 2019, en France, 10 % de la population âgée de plus de 18 ans n’a accès à aucun des outils susceptibles de permettre un accès à  Internet, ordinateur, tablette ou smartphone. En 2011, ce ratio était de 24 %. 85 % des Français disposent d’une connexion à Internet à leur domicile, indépendamment de leur téléphone mobile, quand ils étaient 53 % en 2007. Ce taux est stable depuis plusieurs années. En 2019, 15 % des Français étaient donc dépourvus d’accès à  Internet à domicile. Le développement des smartphones et la généralisation de la 4G ont conduit certains ménages à se passer d’abonnement fixe. En 2018, 61 % des possesseurs de smartphone recourraient à la 4G, contre 42 % deux ans plus tôt et 14 % en 2014.

Crédoc

Le niveau d’équipement en France tend à se stabiliser. La proportion de personnes disposant d’un ordinateur à domicile est passée sur ces dix dernières années de 75 à 81 % avec un léger recul entre 2016 et 2019. Le smartphone est en revanche devenu incontournable en dix ans, passant d’un taux de pénétration de 17 % en 2011 à 76 % en 2019. Les tablettes tactiles ont connu une vive progression jusqu’en 2017, depuis elles plafonnent à 42 %.

Crédoc

Les internautes se connectent de façon préférentielle par le smartphone, 55 % contre 37 % en 2019. Les plus jeunes sont quasiment tous équipés (98 % des 18-24 ans). Ces derniers sont de plus en plus nombreux à se passer de l’ordinateur ou de la tablette pour se connecter.

Crédoc

Les non-diplômés et les retraités sont ceux qui sont les moins connectés via un abonnement fixe qui reste associé à la possession d’un ordinateur. Une personne sur cinq, parmi les non-équipées à domicile, accède à  Internet via le réseau mobile et 10 % le font depuis un autre lieu. Parmi les arguments avancés par ceux qui n’ont pas de connexion  Internet à la maison, figurent la complexité, le coût, les problèmes de couverture au haut débit et, à titre accessoire, le respect de la vie privée.

Si quatre personnes sur dix semblent totalement autonomes vis-à-vis de l’usage des outils informatiques et numériques, à l’inverse, 16 % sont extrêmement contraintes (11 % ne les utilisent jamais et 5 % abandonnent l’utilisation à la moindre difficulté). Entre ces deux extrêmes, les internautes font appel à de l’aide, le plus souvent auprès des proches.

62 % des personnes qui n’utilisent jamais d’outils informatiques et numériques (11 % de l’ensemble de la population) justifient cette pratique par l’absence d’utilité ou de besoin quand 22 % mettent en avant la complexité de l’usage tandis que 12 % des personnes dans cette situation expliquent qu’elles n’ont pas, ou difficilement, accès à ces outils.

Crédoc

64 % de ceux qui n’utilisent pas Internet ont 70 ans ou plus, 75 % sont à la retraite et 51 % n’ont aucun diplôme, contre 14 % pour l’ensemble de la population. Dans près d’un cas sur deux (47 %), ils vivent seuls (contre 20 % en moyenne dans l’ensemble de la population). Majoritairement, ce sont des personnes ayant peu de contacts extérieurs. 88 % n’ont effectué aucune démarche administrative dans l’année qui précédait l’enquête du Crédoc.

En France, une personne sur cinq n’a jamais accompli de démarche administrative en ligne. Cette proportion moyenne de 20 % de non-usage est très variable dans la population : 8 % seulement des actifs occupés ou 9 % des titulaires des hauts revenus se rangent dans cette catégorie. Seuls 39 % des non diplômés ou 50 % des personnes de 70 ans et plus y ont recouru au cours des douze derniers mois (39 % pour la tranche des 75 ans et plus) quand le taux dépasse 90 % chez les personnes de moins de 40 ans.

Crédoc

Si plus de 60 % des non-diplômés ne recourent pas à l’e-administration, ce taux descend à moins 22 % pour les titulaires du seul BEPC. Ce taux atteint 7 % pour les diplômés de l’enseignement supérieur.

Crédoc

L’accès à  Internet s’est largement diffusé au sein de la population même si certaines catégories en restent exclues. La fracture numérique peut contribuer à la marginalisation sociale et économique de personnes qui ne peuvent pas financièrement, techniquement ou intellectuellement se connecter. Les personnes sans aucune qualification ou ayant des problèmes de santé peuvent être handicapées dans leur vie courante faute de pouvoir accéder à certains services par exemple administratifs qui sont de plus en plus digitaux. En cas d’absence d’appui familial ou de relations de voisinage, l’isolement numérique est pénalisant.