C’est déjà hier (9 décembre 2017)
60 % de propriétaires et moi et moi et moi
Depuis une dizaine d’années, la proportion de Français propriétaires de leur résidence principale augmente lentement. Les difficultés économiques et la progression des prix de l’immobilier expliquent cette relative stagnation. En 2017, selon l’INSEE, 57,9 % des Français sont propriétaires de leur résidence principale. Ce taux était de 55,1 % en 1997 et de 54 % en 1987. La France est, avec l’Allemagne, un des pays de l’Union européenne où la proportion de propriétaires est la plus faible.
En France, parmi les propriétaires, environ un tiers sont accédants, c’est à dire qu’ils n’ont pas fini de rembourser leur emprunt pour l’achat du logement. Leur nombre a augmenté dans les années 1980 avant de baisser jusqu’au milieu des années 2000. Il est stable depuis. La part des propriétaires sans charges de remboursement croît en partie sous l’effet du vieillissement de la population. En trente ans, elle est passée de 28 % à 38 % des ménages.
La proportion des locataires s’est, de son côté, stabilisée depuis le milieu des années 90. En 2017, dans le parc locatif, les parts respectives des bailleurs publics et privés atteignent 17 % et 23 % des résidences principales. Le poids des bailleurs publics a eu tendance à se renforcer des années 80 à 2000. Il est depuis relativement stable.
Au total, au 1er janvier 2017, la France comptait donc 34,8 millions de logements. Depuis 30 ans, le parc de logements augmente de 1,1 % par an en moyenne. Il est composé à 82 % de résidences principale, à 10 % de résidences secondaires et à 8 % de logements vacants.
La fin des maisons secondaires ?
Le nombre de résidences principales s’élevait, en France métropolitaine, à 28,6 millions, au 1er janvier 2017 et celui des résidences secondaires à 3,3 millions. Depuis le début des années 1990 jusqu’au milieu des années 2000, le parc des résidences principales augmentait un peu plus vite que l’ensemble des logements. Depuis, il suit une progression annuelle d’environ 0,8 %.
La part des résidences secondaires et logements occasionnels est légèrement moins élevée en 2017 qu’il y a trente ans. Les Français résidant de plus en plus dans des grandes agglomérations se délestent de leur patrimoine familial qui comportait fréquemment une maison en milieu rural. Par ailleurs, la tendance est à la mobilité et aux voyages et non plus à la possession d’une résidence secondaire. Cette dernière contraint les ménages à y passer une grande partie de leurs vacances et à y consacrer une part importante de leur budget. L’augmentation des charges inhérentes à l’immobilier (entretien, impôts locaux) joue également en défaveur de la possession d’une résidence secondaire. La France reste néanmoins le pays européen où la proportion de résidences secondaires dans le parc de logements est la plus élevée.
De plus en plus de logements vacants
La proportion de logements vacants a diminué des années 80 jusqu’en 2006 pour atteindre un minimum de 6 % avant de progresser pour s’élever à 8 % en 2017. Depuis 2006, le nombre de logements vacants s’accroît dans l’ensemble des unités urbaines, sauf à Paris. Cette hausse concerne à la fois les logements individuels et les logements collectifs. Cette augmentation repose sur plusieurs facteurs. La concentration de la population en milieu urbain s’accompagne d’une désertification de certains territoires et des communes rurales. La désindustrialisation a également provoqué des migrations aboutissant à rendre vacants des logements auparavant occupés. Enfin, l’alourdissement des contraintes administratives et fiscales ont incité des propriétaires à retirer certains biens du marché locatif. A Paris, le maintien d’une forte demande, des prix de location élevés et le développement des locations saisonnières expliquent la persistance d’un faible taux de logements vacants.
L’immobilier en plein boom dans les DOM
Dans les DOM, hors Mayotte, le parc total des logements augmente plus rapidement qu’en métropole : + 3 % par an, en moyenne, entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, puis aux alentours de + 2 % par an jusqu’à aujourd’hui. Cette évolution est liée à l’augmentation de la population mais surtout au développement des résidences saisonnières en relation avec les avantages fiscaux pour l’immobilier locatif (dispositif Girardin). En 2017, 83,2 % des logements sont des résidences principales, 4,4 % des résidences secondaires ou occasionnelles et 12,4 % des logements vacants. Le nombre de résidences principales s’accroît un peu moins vite que l’ensemble du parc depuis 2008. L’habitat individuel représente plus des deux tiers de l’ensemble des logements ultramarins (hors Mayotte). Le nombre important de logements vacants traduit une mauvaise adéquation entre offre et demande. Il est peut être lié à une non déclaration des locations.
L’habitat individuel domine tout en reculant
Si les Français préfèrent habiter dans des maisons individuelles, l’urbanisation ainsi que les contraintes administratives favorisent la croissance des logements collectifs. Néanmoins, en 2017, l’habitat individuel reste majoritaire en représentant 56 % des logements. Il est majoritaire tant au niveau des résidences principales qu’au niveau des résidences secondaires et des logements occasionnels. Depuis 2008, la proportion de logements collectifs croît plus vite que celle des logements individuels. Promulguée en 2014, La loi Alur sur l’immobilier conduit à la densification de l’habitat et favorise cette tendance. Depuis 2013, les logements achevés dans l’année sont en effet plus nombreux dans le collectif que dans l’individuel, alors que c’était l’inverse avant 2008.
Une concentration des résidences principales en milieu urbain
Paris et sa région représentent le principal pôle de logements en France (en 2017, 16 % des résidences principales se situent dans l’unité urbaine de Paris). Au sein des grands centres urbains, les logements sont avant tout occupés en tant que résidence principale. En revanche, le milieu rural et les petites communes se caractérisent par le poids des résidences secondaires (80 % des résidences secondaires). La majorité des logements vacants se situent dans une commune rurale ou dans une petite unité urbaine (61 % en 2017).
Pour l’emploi, le grand ouest, la Corse et l’Île-de-France
En 2016 et pour la deuxième année consécutive, l’économie française a créé des emplois. Toutes les régions ont bénéficié de cette embellie. L’année dernière, la progression du chômage a été imputable à l’augmentation de la population active en raison de l’arrivée sur le marché du travail de larges générations nées à la fin du siècle dernier. Fin 2016, selon les estimations de l’INSEE, 27,6 millions de personnes occupaient un emploi, salarié ou non, en France. Le nombre d’emplois créés s’est élevé à 252 000 contre 124 000 en 2015. Cette hausse est intervenue dans un contexte de légère reprise, le PIB augmentant de 1,1 %, après + 1,0 % en 2015.
Les créations ont été favorisées par la mise en œuvre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ainsi que par les dispositifs d’allégement du coût du travail (Pacte de responsabilité et de solidarité, prime à l’embauche pour les petites et moyennes entreprises).
En 2016, le nombre d’emplois salariés a dépassé son niveau d’avant la crise, soit 24,8 millions de personnes contre 24,6 millions fin 2007. (+258 000 personnes, + 1,1 %). En revanche, l’emploi non salarié, qui représente un peu plus d’un emploi sur dix, diminue légèrement pour la troisième année consécutive (-6 000 en 2016, soit – 0,2 %). Entre 2009 et 2013, il avait été particulièrement dynamique (de l’ordre de + 100 000 par an), du fait notamment de la création du dispositif des autoentrepreneurs. Le tassement de ce dispositif qui a été modifié à compter du 1er janvier 2015 explique ce recul.
Le secteur marchand responsable des créations d’emploi
Le secteur tertiaire marchand est à l’origine de la grande majorité des créations d’emploi (+ 247 000 personnes en 2016, soit +1,9 %). L’emploi salarié dans ce secteur augmente fortement dans les services aux entreprises (+ 162 000, soit +5,2 %), grâce notamment à l’emploi intérimaire (+82 000). Les secteurs du commerce, des transports et des activités immobilières ont également contribué à la création d’emplois.
Les effectifs du secteur tertiaire non marchand ont progressé de 0,7 % en 2016, après +0,6 % en 2015. C’est le seul secteur dans lequel les emplois non-salariés augmentent (+3,2 % en 2016), alors qu’ils stagnent ou déclinent dans les autres secteurs depuis 2014.
L’industrie et la construction à la peine
En revanche, l’emploi a reculé dans la construction (-1,3 %), l’agriculture (-1,1 %) et l’industrie (-0,8 %). Contrairement à la construction, l’agriculture et l’industrie perdaient déjà des emplois avant la crise de 2008-2009.
Toutes les régions créatrices d’emploi
En 2016, et pour la première fois depuis 2006, l’emploi augmente dans toutes les régions de France. Néanmoins, les écarts entre les régions demeurent. La façade atlantique et le grand Sud-Ouest enregistrent des bons taux de création d’emploi tout comme la Corse, l’Île-de-France et la région Rhône-Alpes-Auvergne. L’Occitanie (+ 1,6 %) et les Pays de la Loire (+ 1,5 %) sont les deux régions qui obtiennent, en la matière, les meilleurs résultats. Ces régions se caractérisent par une forte augmentation de l’emploi tertiaire. La hausse est plus modeste mais supérieure à la moyenne nationale en Corse, en Île-de-France et à La Réunion. En Corse, l’emploi non salarié, qui représente 15 % de l’emploi total (soit 5 points de plus qu’au niveau national), a été très dynamique en 2016. Ce résultat est à mettre en relation avec la bonne saison touristique et le développement des services à la personne.
L’emploi a faiblement augmenté en Normandie, en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand Est ainsi que dans les Hauts-de-France. Ces régions sont pénalisées par le poids de l’industrie qui continue de décliner. Les départements d’Outre-Mer enregistrent également des résultats moyens ce qui est préoccupant au regard de leur taux de chômage (Guadeloupe, Martinique et Guyane). Cette situation est due au recul de l’emploi non salarié. Malgré un redressement du secteur touristique, il est loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant crise et d’avant les évènements sociaux de 2009.
Dans les autres régions (Centre-Val-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine, Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur), l’emploi croît à un rythme proche de la moyenne nationale. Comme ailleurs, il est dynamisé par le tertiaire marchand, excepté en Provence-Alpes-Côte d’Azur : dans cette région, la hausse de l’emploi dans ce secteur, plus lente qu’en moyenne nationale, est compensée par un recul moins prononcé des effectifs dans la construction et dans l’industrie.
Recherche, encore un petit effort
En 2016, selon Eurostat, l’ensemble des États membres de l’Union européenne a dépensé, plus de 300 milliards d’euros au titre de la recherche et développement (R&D). L’intensité de R&D, c’est-à-dire les dépenses de R&D en pourcentage du PIB, s’élevait à 2,03 % contre 1,76 % en 2006. Malgré cette hausse, l’Europe est loin derrière la Corée du Sud (4,23 % en 2015), le Japon (3,29 % en 2015) et les États-Unis (2,79 % en 2015). Elle se situe à un niveau comparable à celui de la Chine (2,07 % en 2015) et bien plus élevé que celui de la Russie (1,10 % en 2015) ou de la Turquie (0,88 % en 2015). Les États membres de l’Union européenne se sont fixés l’objectif ambitieux d’affecter 3 % du PIB aux dépenses de de R&D d’ici à 2020.
Les entreprises européennes ont assuré 85 % des dépenses de R&D en 2016, suivies du secteur de l’enseignement supérieur (23 %), du secteur des administrations publiques (11 %) et de celui des organisations privées à but non lucratif (1 %).
En 2016, les pays de l’Union européenne réalisant un effort de R&D supérieur à 3 % du PIB étaient la Suède (3,25 %), l’Autriche (3,09 %). Suivaient de près : l’Allemagne (2,94 %), le Danemark (2,87 %) et la Finlande (2,75 %). La France a consacré 2,2 % de son PIB à la R&D. L’effort de recherche est faible en en Lettonie (0,44 %), en Roumanie (0,48%) et à Chypre (0,50 %).
Sur les dix dernières années, l’intensité de R&D a progressé dans vingt-deux États membres, les plus fortes hausses étant relevées en Autriche et en Belgique. En revanche, elle a diminué dans six États membres et plus particulièrement en Finlande et au Luxembourg.
La France, championne des prélèvements
Les prélèvements obligatoires se sont élevés en moyenne à 40,0 % dans l’Union européenne en 2016, en hausse par rapport à 2015 (39,7%). Dans la zone euro, les recettes fiscales représentaient 41,3 % du PIB en 2016, soit légèrement au-dessus du taux de 41,2 % de 2015.
La France est le pays d’Europe ayant le plus fort taux de prélèvements obligatoires, 47,6 % du PIB devant le Danemark. En six ans, les prélèvements ont augmenté en France de 3,6 points contre 2,1 points pour la zone euro.
Les différents Etats membres ont des structures de prélèvements hétérogènes malgré les appels à la convergence. En 2016, les impôts sur la production et sur les importations représentaient la plus grande partie des recettes fiscales dans l’UE (comptant pour 13,6 % du PIB), suivis de près par les cotisations sociales nettes (13,3 %) et les impôts sur le revenu et le patrimoine (13,0 %). L’ordre d’importance des catégories fiscales était légèrement différent dans la zone euro. La plus grande partie des recettes fiscales y provenait des cotisations sociales nettes (15,3 %), devant les impôts sur la production et sur les importations (13,2 %) et les impôts sur le revenu et le patrimoine (12,6 %).
En 2016, la part des impôts sur la production et sur les importations était la plus élevée en Suède (où ils représentaient 22,6 % du PIB), en Croatie (19,6 %) et en Hongrie (18,3 %), tandis qu’elle était la plus faible en Irlande (8,7 %), en Slovaquie (10,8 %) et en Allemagne (10,9 %). En France, leur poids est de 16,1 % du PIB pour une moyenne au sein de la zone euro de 13,2 %.
S’agissant des impôts sur le revenu et le patrimoine, la part de loin la plus élevée a été enregistrée au Danemark (30,0 % du PIB), devant la Suède (18,8 %) et la Finlande (16,5 %). À l’inverse, la Bulgarie (5,4%), la Lituanie (5,7%) et la Roumanie (6,5%) ont enregistré les impôts sur le revenu et le patrimoine les plus faibles en pourcentage du PIB. En France, les impôts sur le revenu et le patrimoine représentent 12,1 % du PIB pour une moyenne au sein de la zone euro de 12,6 %.
Les cotisations sociales nettes représentaient une proportion significative du PIB en France (18,8 %), en Allemagne (16,7 %) ainsi qu’en Belgique (16,1 %), tandis que les taux les plus bas ont été observés au Danemark (1,0 % du PIB) et en Suède (3,3 %).
La France également en tête pour les dépenses de protection sociale
Selon les données d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, la France est le pays d’Europe qui consacre la part la plus importante du PIB à la protection sociale, 33,9 % du PIB.
Depuis 2010, les dépenses de protection sociale ont légèrement augmenté dans l’Union européenne (UE), passant de 28,6% du PIB en 2010 à 29,0% en 2015. En 2015, les dépenses de protection sociale s’élevaient au moins à 30% du PIB en France (34%), au Danemark et en Finlande (32% chacun), en Belgique, aux Pays-Bas, en Autriche ainsi qu’en Italie (30% chacun). En revanche, les dépenses de protection sociale étaient inférieures à 20% du PIB en Roumanie et en Lettonie (15% chacune), en Lituanie et en Estonie (16% chacune), en Irlande (17%), à Malte, en Bulgarie et en Slovaquie (18% chacun) ainsi qu’en République tchèque (19%).
En 2015, les deux principales sources de financement de la protection sociale au niveau de l’UE étaient les cotisations sociales et les contributions publiques provenant des impôts, représentant respectivement 54% et 43% des recettes totales.
Ces écarts reflètent des différences de niveaux de vie, mais illustrent également la diversité des systèmes nationaux de protection sociale ainsi que des structures propres à chaque État membre.