25 septembre 2021

C’est déjà hier – climat des affaires – minima sociaux

Climat des affaires, une rentrée contrastée

Au mois de septembre, selon l’INSEE, le climat des affaires s’améliore légèrement après deux mois consécutifs de baisse. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, gagne un point. À 111, il reste à un haut niveau bien au-dessus de celui d’avant la crise sanitaire (106) et donc de sa moyenne de longue période (100). Cette amélioration est en phase avec le déclin de la quatrième vague. Néanmoins, la rentrée n’est pas perçue de manière identique au niveau des grands secteurs d’activité.

Dans le secteur des services, le climat des affaires s’améliore légèrement (+1 point) et reste à un haut niveau. Les chefs d’entreprise sont un peu plus optimistes sur leurs perspectives d’activité et de demande. Dans le bâtiment également, les chefs d’entreprises se déclarent un peu plus confiants sur leurs perspectives d’activité, malgré des tensions sur l’appareil productif qui restent fortes. Dans l’industrie en revanche, le climat des affaires se détériore nettement (-4 points). Les goulets d’étranglement et les hausses de prix qui en résultent peuvent expliquer ce recul. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation automobiles), le climat des affaires se dégrade de nouveau (-3 points). Les soldes d’opinion sur les ventes passées sont en net recul. Le climat passe même au-dessous de sa moyenne de long terme dans le commerce de détail hors automobile. Dans le commerce de gros, le climat des affaires se dégrade également et perd trois points par rapport à juillet, en raison notamment de la baisse du solde d’opinion sur l’évolution récente des ventes.

Dans cet environnement mitigé, le climat de l’emploi est un peu moins favorable en septembre qu’en août (-2 points). À 106, il reste au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

INSEE

La délicate situation des allocataires des minima sociaux en France

En 2018, au sens de l’INSEE, 9,3 millions de personnes en France métropolitaine étaient considérées comme pauvres monétairement, pour une population de 67 millions. Leur niveau de vie était inférieur à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 063 euros par mois. Les prestations sociales non contributives représentaient au total 40 % de leur revenu disponible (14 % de minima sociaux, 12 % d’aides au logement, 11 % de prestations familiales et 3 % de prime d’activité). Elles ont augmenté, en moyenne, leur niveau de vie de 342 euros par mois.  Associées à la fiscalité directe, les prestations sociales ont permis de diminuer le taux de pauvreté de 7,5 points en 2018. Sans la fiscalité et les prestation, 22,3 % de la population serait considérés comme pauvre, contre 14,8 % avec. L’effet de la redistribution est particulièrement marqué pour les familles monoparentales (-19,4 points pour celles avec au moins 2 enfants), pour les familles nombreuses (-14,7 points pour les couples avec 3 enfants, -24,8 points pour ceux avec au moins 4 enfants), pour les personnes de moins de 20 ans (-12,0 points) et pour les personnes handicapées de 15 ans ou plus(-11,8 points). Ces 9,3 millions d’allocataires ont touché 28,3 milliards d’euros au titre des minima sociaux en 2019 (1,2 % du PIB), en hausse par rapport à 2018 (+2,9 %, en euros constants).

Une forte augmentation du nombre d’allocataires en 2020 avec la crise sanitaire

Fin 2020, le nombre d’allocataires de minima sociaux augmente de 4,3 % en 2020. Ce nombre était stable en 2017 et en légère augmentation en 2018 ainsi qu’en 2019 du fait de la revalorisation de certains minimum sociaux. En 2020, il a augmenté de 4,3 % sous l’effet de la crise sanitaire. La hausse a été forte pour les effectifs du revenu de solidarité active (RSA), en progression de +7,4 % en 2020 contre +0,6 % en 2019. Depuis le mois de décembre 2020, une décrue est constatée en phase avec la reprise de l’économie. À la fin du premier semestre 2021, leur proportion dans la population est presque revenue à son niveau d’avant crise. Les effectifs de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ont légèrement augmenté en 2020 (+0,9 %) alors qu’ils diminuaient très fortement depuis plusieurs années (-26 % entre fin 2015 et fin 2019). En incluant les conjoints et les enfants à charge, 6,9 millions de personnes sont couvertes par les minima sociaux fin 2019, soit une personne sur dix en France métropolitaine et une sur trois dans les Départements et régions d’Outre-mer (DROM).

La problématique de la sortie des minima sociaux

23 % des bénéficiaires du RSA sortent des minima sociaux d’une année sur l’autre, quand un peu plus de la moitié d’entre eux (61 %) sont rayés des listes des allocataires pour au moins cinq ans. Néanmoins, ils sont nombreux à faire des allers-retours dans les minima sociaux. Deux bénéficiaires du RSA sur cinq fin 2019 ont eu, au cours des dix années précédentes, au moins deux passages par les minima sociaux. Une proportion non négligeable des allocataires n’arrive pas à sortir de la pauvreté. 22 % des bénéficiaires de plus de 35 ans ont passé les dix dernières années dans les minima sociaux. Le taux de sortie des minima sociaux d’une fin d’année à la suivante est beaucoup plus faible (4 %) pour les allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), en lien avec leurs difficultés spécifiques d’insertion. 54 % des allocataires handicapés de plus de 35 ans ont passé les dix dernières années dans les minima sociaux.

L’emploi, un sésame pas toujours efficace

Fin 2017, 16 % des bénéficiaires du RSA avaient un emploi. Parmi ces derniers, 64 % avaient un emploi salarié. Parmi les bénéficiaires du RSA salariés, 32 % sont en CDI, 29 % en CDD, 17 % salariés de particulier employeur, 6 % en intérim et 8 % en emploi aidé. Ils travaillent en grande majorité à temps partiel (62 % d’entre eux). Les trois quarts des salariés bénéficiaires du RSA perçoivent un salaire horaire net inférieur à 9,6 euros, quand le salaire horaire médian de l’ensemble de la population salariée s’établit à 11,6 euros. Si logiquement l’emploi est une voie pour sortir du champ des minima sociaux, son caractère précaire et faiblement rémunérateur peut aboutir à l’effet inverse. 17 % des allocataires de l’AAH ont un emploi fin 2017. Parmi ces derniers, la quasi-totalité sont salariés (95 %). Presque deux tiers des allocataires de l’AAH salariés travaillent en établissements et services d’aide par le travail (Esat).

Le suivi des allocataire sen progrès

Fin 2019, 98 % des bénéficiaires du RSA étaient concernés par les « droits et devoirs » associés à cette prestation, soit 2,1 millions de personnes. Si 82 % ont été orientés par leur conseil départemental vers un organisme d’accompagnement, cette part tombe à 48 % parmi les bénéficiaires ayant moins de six mois d’ancienneté dans le RSA. 41 % des personnes orientées l’ont été vers Pôle emploi. Seulement 50 % des personnes orientées vers un organisme autre que Pôle emploi ont un contrat d’engagement réciproque (CER). En moyenne, pour les personnes dont le foyer est entré dans le RSA en 2019, orientées fin 2019 et n’ayant connu qu’une orientation, 95 jours se sont écoulés entre leur date d’entrée dans le RSA et la date de leur première orientation.

Une population vulnérable

Fin 2018, 53 % des bénéficiaires de revenus minima garantis (minima sociaux et prime d’activité) étaient pauvres en conditions de vie, contre 11 % de l’ensemble de la population. Les bénéficiaires de revenus minima garantis connaissaient d’importantes restrictions dans le domaine de l’alimentation pour des raisons financières. Un tiers déclaraient ne pas avoir les moyens de manger de la viande, du poisson ou l’équivalent en apport protéiné tous les deux jours, contre 7 % de l’ensemble de la population. 9 % des bénéficiaires de revenus minima garantis recevaient une aide alimentaire ou des denrées données par leur entourage et jugent cette aide très importante ou déclarent ne pas pouvoir vivre sans. 22 % des bénéficiaires de revenus minima garantis ne disposaient pas d’un logement ordinaire autonome.

La dette publique, une régression relative sur fond de hausse du PIB