C’est déjà hier : emploi – prévention
Poursuite du recul du chômage au sein de l’OCDE
Le taux de chômage au sein des États membres de l’OCDE a diminué pour le sixième mois consécutif en octobre pour atteindre 5,7 % (après 5,8 % en septembre). La baisse se ralentit par rapport aux mois précédents. Il reste 0,5 point au-dessus de son niveau d’avant la pandémie, enregistré en février 2020. Dans la zone OCDE, le taux de chômage est resté stable pour les femmes (à 6,0 %) et a légèrement baissé pour les hommes (5,5 % après 5,6 % en septembre). Il a également baissé pour les actifs de 25 ans et plus (4,9 % après 5,0 %), mais il a légèrement augmenté pour les jeunes de 15 à 24 ans (12,1 % après 12,0 %).
Dans la zone euro, le taux de chômage a de nouveau légèrement diminué en octobre (7,3 % après 7,4 % en septembre), les plus fortes baisses ayant été observées en Grèce (12,9 % après 13,1 %), en Lituanie (6,5 % après 6,7 %) et au Luxembourg (5,1 % après 5,3 %). À l’inverse, les plus fortes hausses ont été observées en Autriche (5,8 % après 5,2 %) et en Italie (9,4 % après 9,2 %).
Politique de prévention, la France peut mieux faire
La Cour des Comptes, dans un rapport sur la prévention sanitaire, émet un jugement critique sur les politiques suivies en la matière considérant que peu de progrès ont été réalisés en dix ans depuis la publication de son précédent rapport. Les rapporteurs de la Cour des Comptes ont évalué la prévention à travers le cas de trois grandes familles de pathologies – les cancers, les maladies neuro-cardio-vasculaires et le diabète. Ces trois pathologies concernent plus de 12 millions de patients (3,9 millions de personnes atteintes de diabète, 5,1 millions souffrant de maladies cardio-vasculaires et 3,3 millions de personnes atteintes de cancer) et mobilisent un quart des dépenses annuelles de l’assurance maladie, soit près de 50 milliards d’euros. La Cour a constaté que les résultats en matière de prévention sont médiocres. Malgré un effort financier comparable à celui des pays voisins, les résultats seraient inférieurs à ceux de ces derniers. Les rapporteurs soulignent que les trois pathologies analysées progressent toujours à un rythme soutenu au sein de la population. La France dépense pour la prévention de ces trois pathologies environ 15 milliards d’euros par an. Les programmes de prévention médicalisée (vaccination et dépistage), comme les actions de promotion de la santé, souffrent d’une adhésion trop faible et d’un déploiement insuffisant pour produire des effets significatifs. Les dépistages des trois cancers concernés (col de l’utérus, colorectal et sein), connaissent des taux de participation très inférieurs à ceux de nos voisins européens. La Cour relève d’autres insuffisances, parmi lesquelles le nombre faible de dépistages du diabète de type 2, ou encore des traitements nicotiniques substitutifs bénéficiant à seulement 6,6 % des 13 millions d’adultes fumant quotidiennement. Les politique de prévention ne s’appliquent pas de manière uniforme sur le territoire. De profondes inégalités sociales sont constatées dans l’accès aux dépistages et autres actes de prévention.
Dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé (LMSS) de 2016, la France a procédé à la redéfinition de sa stratégie et à la réorganisation de sa gouvernance en matière de prévention. La Cour indique que pour le moment les pouvoirs publics renvoient de plan en plan la redéfinition des politiques concrètes de prévention. Les rapporteurs recommandent la fixation d’objectifs cohérents entre eux et assortis d’indicateurs chiffrés, de manière à suivre leur mise en œuvre dans le temps, et à permettre une répartition claire des rôles entre les différents acteurs nationaux et territoriaux. La Cour souhaite que les Agences Régionales de Santé puissent réellement jouer leur rôle clef de coordination en matière de prévention. Ils soulignent la nécessité de mener une action la plus décentralisée possible pour toucher le plus grand nombre de patients. La Cour s’inquiète de la frilosité des pouvoirs publics en matière de réduction de la consommation d’alcool. Elle estime, en revanche, qu’elle a été partiellement entendue sur la question de la composition des aliments industriels. La Cour préconise par ailleurs l’utilisation du levier numérique qui permettrait notamment de cerner les inégalités sociales et territoriales au niveau le plus fin possible, et de cibler des publics prioritaires n’ayant pas, à ce jour, accès à la prévention.