13 février 2021

C’est déjà hier – fécondité – mariage – production industrielle

Les mariés préfèrent l’été

En 2019, 224 700 mariages ont été célébrés en France, contre près de 423 000 en 1972. Le nombre de mariage est en baisse constante depuis cinquante ans. Si jusque vers la fin des années 1960, le mariage était un passage obligé avant l’arrivée d’un enfant ; aujourd’hui, plus d’une naissance sur deux intervient au sein de couples non mariés.

La baisse du nombre de mariages civils a suivi celle des mariages religieux. Le développement du PACS a accentué le recul du mariage en France. En 2019, 188 000 PACS ont été signés.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Les mariages sont devenus au fil des décennies avant tout des évènements festifs. Afin de bénéficier d’un temps clément, ils interviennent essentiellement durant l’été, ce qui n’était pas le cas jusqu’en 1945. En En 2019, près de 60 % des mariages ont eu lieu entre juin et septembre. Le mois enregistrant le plus grand nombre de mariages est juin (42 000 en 2019). Les deux suivants sont juillet et août. 10 % des mariages sont célébrés au cours du premier trimestre et 16 % au cours du dernier trimestre de l’année.

Le choix de l’été comme saison des mariages date d’une cinquantaine d’années. Auparavant, le choix de la date des mariages dépendait de considérations d’ordre économique et religieuse. Les couples ne se mariaient pas, par exemple, en mars en raison du carême ou en décembre consacré aux fêtes de Noël. En août, du fait du travail des champs, peu de mariages étaient célébrés.

Entre 1856 et 1869, les mariages intervenaient essentiellement en février, en novembre ou en janvier qui étaient des mois calmes tant sur le plan agricole qu’en matière de fêtes religieuses.

Entre les deux guerres, l’interdit des célébrations durant le carême persiste. La période de l’avent et les deux mois d’été restent des mois où l’on se marie moins ; en revanche, le choix des époux pour un mariage hivernal s’estompe, en particulier en février. Les mois les plus plébiscités sont alors les mois d’avril, de juin de septembre et d’octobre. Après la Seconde Guerre mondiale, les mariages sont de plus en plus célébrés au printemps, en avril ou en mai. Avec la démocratisation des congés payés, les couples optent de plus en plus pour un mariage estival. La célébration donnant lieu à un rassemblement familial était plus facile à réaliser en mai ou en juin. Le mariage devient de plus en plus synonyme de fête, davantage qu’une obligation pour entrer dans la vie de couple.

Le choix du mois de juin s’impose réellement dans les années 1990. Il évite d’empiéter sur les vacances des invités. Le choix de l’été de 1983 à 2010 obéissait également à des considérations fiscales. Pour l’impôt sur le revenu, les époux assujettis à l’impôt sur le revenu déposaient alors trois déclarations. En choisissant le milieu de l’année, le montant de l’impôt dû était plus faible.

Au niveau des jours, les couples se marient en très grande majorité le samedi, 82 %. En 1968, ce jour concentrait 67 % des mariages. Le vendredi est le deuxième jour le plus choisi (10 % en 2019). De 1968 à 1988, plus de 10 % des mariages étaient célébrés le vendredi (14 % en 1976). Cette proportion a ensuite décliné, entre 7 et 8 % des mariages de 1997 à 2013, avant de remonter. Plus de 5 % des mariages avaient lieu le lundi entre 1968 et 1975 (9 % en 1968). En effet, les artisans et les commerçants se mariaient beaucoup moins que les autres le samedi et optaient plus fréquemment pour le lundi, jour de repos hebdomadaire. Cette part a ensuite baissé pour atteindre 2 % en 2019, soit moins que la journée du jeudi (3 %). Sur l’ensemble de la période, les mariages sont très rarement célébrés le dimanche.

La fécondité en France, une histoire de territoires ?

La France se caractérise par un taux de fécondité supérieur à la moyenne européenne malgré sa baisse constatée depuis plusieurs années. Sur la période 2016-2019, en France hors Mayotte, le taux de fécondité est selon une étude du mois de février de l’INSEE de 1,89 enfant en moyenne par femme. Cet indice n’est pas homogène sur le territoire. L’INSEE a récemment réalisé une étude statistique permettant d’analyser les différences de fécondité au sein des territoires.

Le taux de fécondité est plus élevé que la moyenne dans le quart nord-ouest, Île-de-France incluse, et du quart sud-est, hors zones de montagne. Il atteint ou dépasse 2,00 enfants par femme dans plusieurs arrondissements de l’Île-de-France et dans son pourtour, dans les Pays de la Loire et dans la vallée du Rhône, autour de Lyon et de Marseille. À l’opposé, l’indice de fécondité est égal ou inférieur à 1,77 enfant par femme dans un quart des arrondissements se situant essentiellement dans le quart sud-ouest, la région Grand Est et le nord-est de la Bourgogne. Les territoires à faible densité de population sont également ceux où le taux de fécondité est inférieur à la moyenne nationale.

Au sein des départements d’outre-mer (DOM), la fécondité est légèrement inférieure à la moyenne nationale en Martinique, 1,83 enfant par femme. En revanche, elle est plus élevée en Guadeloupe (1,99), à La Réunion (2,38) et surtout en Guyane (3,77) et à Mayotte (4,92 en 2017).

Les écarts de fécondité s’expliquent en partie par la proportion de femmes nées à l’étranger au sein des territoires. Le taux moyen des femmes nées à l’étranger est de 3,16 enfants par femme contre 1,69 pour celles nées en France. En fonction de leur représentation au sein des territoires, le taux de fécondité de ces derniers est donc différent.

14 % des femmes de 15 à 50 ans vivant en France sont nées à l’étranger. Ce taux atteint 20 % dans le Val-d’Oise, 40 % en Seine-Saint-Denis ainsi qu’en Guyane et 60 % à Mayotte. Ces départements ont tous des indices de fécondité supérieurs à la moyenne. En revanche, celle-ci est également élevée dans l’Eure (2,02) en Mayenne (2,00) ou dans l’Aisne (1,97), départements dans lesquels la proportion de femmes nées à l’étranger ne dépasse pas 10 %.

Neuf enfants sur dix naissent au sein d’un couple vivant sous le même toit. Les départements dans lesquels les femmes vivent moins en couple que la moyenne nationale, enregistrent, en règle générale, de faibles indices de fécondité. Cette règle ne se vérifie pas toujours. Ainsi, En Île-de-France, la vie en couple est moins fréquente qu’au niveau national, 53 % des femmes de 20 à 42 ans ont un conjoint (seulement 44 % à Paris), contre 59 % en France.

Au niveau local, la fécondité est plus forte en périphérie qu’au cœur des agglomérations. Les familles souhaitant avoir des enfants sont contraintes pour des questions de logements de quitter les centres-villes. Paris illustre parfaitement cette situation avec un très faible indice de fécondité, 1,48 quand celui de périphérie dépasse 2,16. L’écart entre le cœur et la périphérie des agglomérations est marqué quand celles-ci dépassent 200 000 habitants. Dans les aires de Grenoble, Nantes, Toulouse, Montpellier, Bordeaux et Rennes, qui font partie des aires les plus peuplées, la couronne enregistre des taux de fécondité plus élevés que le centre. Marseille se distingue par une fécondité plus forte que celles du reste du pôle et de la couronne. Marseille dont la superficie est importante comprend de nombreux quartiers populaires intégrant une proportion importante d’étrangers ayant des taux de fécondité élevés. À l’inverse, certaines villes de l’agglomération marseillaise comme Aix-en-Provence accueillent des populations plus aisées se caractérisant par un faible indice de fécondité.

Sur la période 2016-2018, en France, les femmes accouchent en moyenne à 30,6 ans. Dans les DROM, dans le Nord et l’Est de la Région parisienne, l’âge moyen est inférieur à 29 ans quand, à l’inverse, il est supérieur à Paris (31,7), dans l’Ouest de l’Île-de-France et en Corse. Au cœur des grandes agglomérations, la mère a au moins 31 ans quand en périphérie cet âge est de 29 ans.

Plus les femmes sont diplômées, plus elles ont leurs enfants tard. Ce facteur explique pourquoi l’âge moyen est plus élevé à Paris et dans les départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines.

La fécondité selon les territoires dépend de la proportion de femmes étrangères et de la proportion de femmes vivant en couple. Au sein des grandes agglomérations, les femmes sont plus fréquemment célibataires qu’en milieu urbain moins dense. Plus le niveau de revenus et de diplômes est élevé, plus la probabilité de vivre en couple est faible et donc tout comme l’indice de fécondité.

Production industrielle française, coup d’arrêt modéré en décembre

La production manufacturière française au quatrième trimestre 2020 était inférieure de 4,4 % à son niveau du  même trimestre de 2019. Pour l’ensemble de l’industrie, ce recul est de -3,8 %. Sur cette période, la production diminue nettement dans les matériels de transport (-13,9 %) et dans la cokéfaction-raffinage (-12,8 %). Elle baisse également dans les « autres industries » (-2,8 %), les biens d’équipement (-3,5 %) ainsi que dans les industries agro-alimentaires (-2,4 %). Elle diminue plus modérément dans les industries extractives, énergie, eau (-0,4 %).

Au mois de décembre 2020, en sortie du second confinement, la production dans l’industrie manufacturière a baissé de 1,7 % pour la première fois depuis avril 2020. Dans l’ensemble de l’industrie, la production diminue pour le deuxième mois consécutif (-0,8 % après -0,7 %). Par rapport à février (dernier mois avant le début du premier confinement), la production reste en retrait dans l’industrie manufacturière (-5,7 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (-4,9 %).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Les secteurs les plus touchés sont les raffineries et la fabrication de matériels de transports avec des contractions de l’activité par rapport au mois de février 2020. Suivent la fabrication de biens d’équipement (-7,8 %), et de biens dans les industries agro-alimentaires (-3,8 %).