16 janvier 2021

C’est déjà hier – formation professionnelle – immobilier – inflation – prestations sociales – création d’entreprise – épargne

Le complexe mécano de la formation professionnelle

Plusieurs études de l’OCDE soulignent le niveau de formation relativement faible de la population active française, niveau qui constitue un handicap pour la relocalisation de l’industrie et le développement des secteurs à forte intensité technologique. Depuis une dizaine d’années, les gouvernements ont mis en œuvre des réformes visant à favoriser la formation professionnelle et l’apprentissage notamment avec la création du compte personnel de formation. Malgré les réformes entreprises, le financement de la formation demeure d’une rare complexité en raison de l’intervention d’un grand nombre d’acteurs.

En 2017, 26,3 milliards d’euros ont été, en France, consacrés à la formation professionnelle continue et à l’apprentissage (hors dépenses directes des entreprises). Ce montant est quasi stable par rapport à l’année précédente (-0,1 %, après +6,4 % en 2016). En part du produit intérieur brut (PIB), l’effort de formation hors dépenses directes d’entreprises a atteint 1,1 % en 2017.

Cercle de l’Épargne – données DARES

Les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) et le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) sont les premiers contributeurs aux dépenses de formation. Ils sont à l’origine de 30 % de la dépense de formation professionnelle et de l’apprentissage. En 2017, les régions étaient les deuxièmes financeurs finaux (17,3 % des dépenses totales, hors dépenses directes des entreprises). Les dépenses de l’État (hors formation des agents de l’État représentent 14 % de l’effort global. La dépense des ménages, constituée d’achats de formation à titre individuel, s’élevait à 5,5 % de la dépense globale. Les dépenses des fonctions publiques d’État, territoriale et hospitalière pour la formation de leur personnel représentaient 6 milliards d’euros, soit 22,7 % de la dépense totale en 2017.

Formation du secteur privé, la montée en puissance du compte personnel

Les dépenses intermédiées des entreprises s’orientent en majorité vers les actifs occupés du secteur privé (55,6 % en 2017). Les dépenses pour ce public liées au compte personnel de formation (CPF) sont en forte hausse (+122,7 % en 2016 et +70,0 % en 2017), mais restent faibles (650 millions d’euros, soit 0,7 % du total). A contrario, celles en faveur du CIF-CDI (congé individuel de formation pour les contrats à durée indéterminée), auquel le CPF succède, diminuent nettement (-74,9 % entre 2015 et 2017). En 2016 comme en 2017, les dépenses intermédiées des entreprises à destination des jeunes restent prioritairement ciblées sur l’alternance. Les sommes dédiées sont en hausse constante (+6,9 % en 2017 après +5,4 % en 2016) en raison de la progression du nombre et du niveau de diplôme des apprentis.

Les régions ciblent les jeunes

Les régions consacrent plus de moyens aux personnes en recherche d’emploi. En 2017, les régions ont ainsi contribué à hauteur de 4,6 milliards d’euros à l’effort de la formation professionnelle continue et d’apprentissage (hors dépenses pour leurs propres agents). Les dépenses de formation des régions sont orientées en premier lieu vers les jeunes de moins de 26 ans (50,5 % de leur dépense de formation totale en 2017). Parmi elles, l’apprentissage est majoritaire (65,7 %). En 2017, les régions ont consacré 32 % de leurs dépenses aux stages de formation des personnes en recherche d’emploi de 26 ans et plus. Elles étaient alors en augmentation dans le cadre du plan « 500 000 formations » engagé en 2016.

L’État accroît son effort

Les dépenses en faveur de la formation (hors formation fonction publique) sont en augmentation depuis plusieurs années (+2,6 %, après +1,9 % en 2016). Par ailleurs, l’État a contribué au financement du plan 500 000 en y affectant près de 600 millions d’euros qui ont été versés à Pôle Emploi et aux régions.

L’État intervient en premier lieu en faveur des jeunes. Un effort a été consenti depuis le milieu de la décennie en faveur de l’apprentissage à travers les exonérations de cotisations sociales sur les contrats d’apprentissage, donnant lieu à une compensation par l’État auprès de la Sécurité Sociale et à des exonérations d’impôt sur le revenu du salaire des apprentis.

Le rôle croissant de Pôle Emploi en matière de formation

Les dépenses de formation pour les demandeurs d’emploi ont été longtemps faibles en France. La mise en place de Pôle Emploi avait notamment comme objectif un meilleur suivi des chômeurs. En 2016, les dépenses de Pôle emploi pour la formation des personnes en recherche d’emploi s’élevaient à 2,6 milliards d’euros, en hausse de 40 % en un an en lien avec la mise en place du programme « 500 000 formations ». Ce montant a diminué en 2017 tout en restant supérieur à son niveau de 2015 (+31,8 %). La rémunération des personnes en formation représente la majeure partie de ces dépenses (74 %).

La formation dans les fonctions publiques

En 2017, les trois fonctions publiques ont dépensé 6 milliards d’euros pour la formation de leurs employés. Les agents civils de l’État qui représentent 41 % des effectifs ont bénéficié de 35,9 % des dépenses. Représentant environ 36 % des effectifs de la fonction publique (hors militaires) en 2017, les agents territoriaux se voient consacrer 42,7 % des dépenses de formation. Les dépenses de formation des agents hospitaliers ont représenté 21,4 % des dépenses de formation des trois fonctions publiques (hors militaires), ce qui est relativement proche de la place qu’occupent ces agents dans les effectifs civils de la fonction publique (environ 22 %).

Le financement de la formation en France

Baisse logique de l’épargne des ménages au troisième trimestre en zone euro

Le taux d’épargne des ménages a fortement baissé au sein de la zone euro après le déconfinement. Il est ainsi passé, selon Eurostat, de 24,6 à 17,3 % du revenu disponible brut du deuxième au troisième trimestre 2020. Malgré cette forte baisse, le taux d’épargne est 4,4 points de pourcentage supérieur à son niveau constaté au troisième trimestre 2019.

Le taux d’investissement des ménages dans la zone euro a été de 8,8 % au troisième trimestre 2020, en augmentation de 0,9 point par rapport au taux de 7,9 % du trimestre précédent. Il demeure en-deçà à son niveau d’avant crise et très en retrait par rapport à celui qui prévalait avant la crise financière de 2008.

Stabilité de l’investissement et légère augmentation des profits des entreprises

Le taux d’investissement des entreprises au troisième trimestre 2020 est resté quasiment inchangé à 23,3 % de la valeur ajoutée dans la zone euro, comparé à 23,2 % au deuxième trimestre. Compte tenu du contexte économique incertain, le taux d’investissement des sociétés non financières reste à un niveau relativement élevé au sein de la zone euro.

Au troisième trimestre 2020, la part des profits des entreprises a augmenté de 39,0 % à 39,6 % de leur valeur ajoutée dans la zone euro. Le taux de profit avait commencé à baisser avant le début de la crise sanitaire en lien avec l’affadissement de la croissance.

L’immobilier toujours plus haut

Selon Eurostat, le prix des logements dans la zone euro a augmenté de 4,9 % au cours du troisième trimestre de l’année dernière, et de 5,2 % dans l’Union européenne par rapport au même trimestre de l’année précédente. Par rapport au deuxième trimestre 2020, les prix des logements au troisième trimestre 2020 ont progressé de 1,3 % dans la zone euro et de 1,4 % dans l’Union.

Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les plus fortes augmentations annuelles du prix des logements au troisième trimestre 2020 ont été observées au Luxembourg (+13,6 %), en Pologne (+10,9 %) et en Autriche (+8,9 %), tandis que des baisses de prix ont été enregistrées à Chypre (-1,4 %) et en Irlande                    (-0,8 %). La progression des prix a été en un an de 5 %.

Cercle de l’Épargne – Donnée INSEE

Calme plat pour l’inflation

Sur douze mois, les prix à la consommation sont stables, après +0,2 % le mois précédent. Les prix de l’alimentation sont moins dynamiques que le mois dernier (+1,0 % après +2,0 %) et ceux des produits manufacturés baissent davantage (-0,9 % après -0,3 %). Les prix des services (+0,7 %) et ceux du tabac (+12,5 %) progressent, sur un an, au même rythme qu’en novembre. La baisse des prix de l’énergie s’atténue légèrement (-7,0 % après -7,8 %).

En décembre dernier, l’indice des prix à la consommation (IPC) augmente sur un mois, selon l’INSEE, de 0,2 % sur un mois, comme en novembre. Les prix des services (+0,5 % après +0,1 %) et de l’énergie (+1,7 % après +0,3 %) accélèrent. Les prix du tabac sont stables après un sursaut le mois précédent (+4,9 %). Les prix de l’alimentation se replient (-0,4 % après +0,6 %) et ceux des produits manufacturés baissent plus que le mois précédent (-0,4 % après -0,3 %).

Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont stables en décembre après +0,4 % en novembre.

L’inflation sous-jacente (hors alimentation, matières premières, énergie et tarif réglementés) diminue en décembre, à +0,2 % sur un an, après +0,4 % en novembre. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) progresse de 0,2 % sur un mois, comme le mois précédent ; sur un an, il est stable après +0,2 % en novembre.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

850 000 créations d’entreprise en France en 2020

En 2020, 854 982 entreprises ont été créées, en France, contre 815 257 en 2019 et 691 283 en 2018. En 2000, avant la création du statut d’auto-entrepreneur, 216 056 créations d’entreprise avaient été enregistrées.

En données brutes, le nombre cumulé d’entreprises créées au cours des trois derniers mois (octobre à décembre) est en nette hausse par rapport aux mêmes mois de l’année 2019 (+16,3 %). Cette hausse intervient après la forte baisse constatée lors du premier confinement en raison de la fermeture des centres de formalités des entreprises et des chambres de commerce.

Le secteur « transports et entreposage » est celui qui contribue le plus à cette hausse (+13 100 créations, soit une contribution de +6,1 points). Au sein de ce secteur, c’est dans « les autres activités de poste et de courrier » que la hausse est la plus importante (+13 600 créations sur les trois derniers mois). Cet essor reflète notamment le développement des services de livraison à domicile.

En données brutes, le nombre total d’entreprises créées en 2020 est en hausse par rapport à 2019 (+4,0 %). Les créations d’entreprises individuelles augmentent fortement (+5,6 %) tandis que les créations de sociétés sont en léger recul (-0,2 %).

En décembre, en données brutes, la part des entreprises individuelles dans le total des entreprises créées au cours des douze derniers mois diminue légèrement pour s’établir à 74,3 %.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Près de la moitié de la population bénéficiaire des allocations familiales

En France métropolitaine et à La Réunion, selon l’INSEE, 13,5 millions de foyers ont reçu au moins une prestation légale versée par les caisses d’allocations familiales (CAF) en 2019. Ces foyers regroupent 32,5 millions de personnes, soit près de 50 % de la population française.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Une forte concentration des allocataires des allocations familiales dans les quartiers en difficulté

1,6 million de foyers allocataires des Caisses d’Allocation Familiales (CAF), soit 3,7 millions de personnes, vivent dans les quartiers prioritaires de la politique de ville (QPV) qui rassemblent un peu plus de 5 millions d’habitants. Les trois quarts des résidents de ces quartiers bénéficient d’au moins une prestation des CAF, contre la moitié des habitants sur l’ensemble du territoire.

La part de la population couverte par les CAF diminue lorsque l’on s’éloigne des pôles urbains. Ce taux est de 54 % dans les communes des pôles urbains. Il est de 46 % dans les communes des couronnes et à 38 % dans les communes hors attraction des villes.

Au 31 décembre dernier, le nombre de foyers allocataires est en forte augmentation par rapport à l’année précédente (+6,5 %). La hausse est portée par le domaine de la solidarité et de l’insertion, notamment par le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité en hausse de 43,1 %. La prime d’activité est un complément de revenu entré en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2016. Cette aide aux travailleurs aux revenus modestes remplace la prime pour l’emploi et le RSA activité. Elle est accordée sous conditions de revenus aux salariés et aux indépendants majeurs ainsi qu’à certains étudiants salariés et apprentis. Son instauration vise à faciliter le retour à l’emploi. Son essor correspond à une forme de socialisation des revenus. Avec l’élargissement de l’éligibilité à la prime d’activité en janvier 2019, 1,3 million de foyers supplémentaires perçoivent cette prestation, portant le nombre de foyers bénéficiaires à 4,3 millions en décembre 2019. Le montant de l’aide atteint en moyenne 185 euros par mois et par foyer, soit une augmentation de 12 euros par rapport à 2018.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité augmente fortement dans tous les territoires, mais avec une intensité variable. Dans les QPV, où 521 000 foyers perçoivent la prime d’activité en décembre 2019, la hausse importante (+24,2 % en un an) est cependant inférieure de 20 points à l’augmentation nationale. La hausse du nombre de foyers bénéficiaires de la prime d’activité s’accroît en fonction de l’éloignement aux centres urbains,  de 36,9 % dans les communes-centres, la hausse est de 41,7 % dans les autres communes des pôles et culmine à 50,2 % dans les communes des couronnes. Bien qu’un peu inférieure, la hausse reste forte dans les communes hors attraction des villes (+ 46,9 %).

La part de la population résidant dans un foyer bénéficiaire de la prime d’activité est deux fois plus élevée dans les quartiers prioritaires (QPV) que sur l’ensemble du territoire (25 %, contre 13 %). 20 % de la population des QPV vit dans un foyer bénéficiant du revenu de solidarité active, soit quatre fois plus que sur l’ensemble du territoire, le taux de chômage étant trois fois plus élevé dans les QPV.

Les allocataires bénéficiant de la prime d’activité sont globalement plus jeunes : 17 % ont moins de 25 ans et 60 % ont moins de 40 ans, soit deux fois plus que sur l’ensemble des foyers. Seulement 18 % des bénéficiaires ont entre 50 et 64 ans, contre 27 % sur l’ensemble des foyers.

Parmi les foyers percevant la prime d’activité, les personnes vivant seules sont majoritaires, 54 %, contre 41 % de l’ensemble des foyers. Les familles monoparentales représentent 19 % des foyers bénéficiaires de la prime, contre 9 % de l’ensemble des foyers. Les couples sont, en revanche, sous-représentés, notamment les couples sans enfant qui constituent 7 % des foyers percevant la prime d’activité, contre 25 % de l’ensemble des foyers.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Les effectifs des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et ceux de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) augmentent également, respectivement de 0,7 % et 2,3 %. À l’inverse, le nombre de foyers bénéficiant de prestations liées à l’enfance et à la jeunesse se stabilise (-0,3 % entre décembre 2018 et 2019), tandis que le nombre de foyers bénéficiant d’une aide au logement est en légère baisse (-0,9 %).